Pour remporter le Shootout, Patrick a dû batailler, et pas seulement contre ses adversaires
Avant même que nous ayons eu le temps de poser une première question au vainqueur du Shootout, Patrick prend les commandes de l'interview. "J'ai la maladie de Parkinson. Alors, si je peux dire une chose... on peut vaincre malgré la maladie." Les mots ne viennent pas tout seuls, Patrick s'en excuse. Mais effectivement, ils méritent d'être dits.Pour gagner le traditionnel side-event "à l'ancienne" du WiPT (dix Sit&Go le samedi, les dix vainqueurs se retrouvent dimanche pour la finale), Patrick a donc dû composer avec une double adversité. Celle des joueurs en face de lui, bien sûr, mais aussi celle, encore plus perverse, de son état de santé. "Hier, j'étais complètement mort, crevé. J'ai passé la nuit avec le mal de crâne... Puis ce matin, j'étais en pleine forme !"
Le heads-up final fut peut-être le moment le plus compliqué de tournoi. Porté par l'adrénaline qui s'invite forcément lorsque l'on est assis en finale, Patrick faisant cependant face à un tapis bien supérieur, celui de son dernier adversaire, Tony. "Et il était bien soutenu, en plus ! Ils gueulaient fort derrière." Un gros double-up à permis à Patrick d'envoyer Tony dans les cordes. Mais ce dernier avait de la ressource, parvenant à doubler à son tour. Augmentation des blindes aidant, les deux ont fini par jouer "in the dark". C'est là que le J




Pour Patrick, le poker a commencé il y a une quinzaine d'années. "Je bidouillais sur Winamax. Puis le club a ouvert, je suis allé les voir..." Ce club, c'est le Winner Somme-Velse Poker, une asso basée près de chez lui non loin de Reims. "On joue les vendredis soir en live. Et en ligne, il y a l'asso Radio Poker Dream's. Je leur dédie ma victoire à toutes les deux."
La maladie de Patrick s'est déclarée il y a six ans. Au début, il a pu continuer son job dans le bâtiment et la rénovation d'intérieur. Mais cela n'a pas duré : Parkinson progresse insidieusement, pas à pas. "J'ai 64 ans aujourd'hui. Les médecins te disent que cela n'affecte pas l'espérance de vie. Comme s'il n'y avait que ça qui comptait !"
Heureusement, la science progresse, petit à petit, permettant à Patrick de supporter un peu mieux au quotidien. "Je suis neuro-stimulé. On m'a implanté des électrochocs dans le cerveau. Un pacemaker fait fonctionner tout ça." Le poker, ça aide ? "Oui, ça envoie de la dopamine. Le tennis de table, c'est très bien aussi pour moi." La Grande Finale du WiPT sera le premier tournoi national de Patrick, lui qui a connu les lancements à La Villette à Paris, ainsi que l'étape de Nancy.
Side Event Shootout : la table finale
Rang | Prénom | Pseudo | Ville | Gain |
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1er | Patrick | patou-x | Suippes | Ticket Grande Finale 500 € |
2e | Tony | GCPFoldorak | Chalon-sur-Saône | 150 € en Miles Winamax |
3e | Fabien | .Fabs57M. | Franois | 100 € en Miles |
4e | Jean-Michel | denti69 | Saint-Igny-de-Vers | 50 € en Miles |
5e | Kevin | Amster-dame | Gravelines | 30 € en Miles |
6e | Anthony | Anthony0260 | Chauny | 30 € en Miles |
7e | Nicolas | hawy-pokeur | Eysines | 20 € en Miles |
8e | Kamel | SNATCH7575 | Chalon-sur-Saône | 20 € en Miles |
9e | Romain | Dinde0mic | Cirey-lès-Pontailler | 10 € en Miles |
10e | Florent | Intart | Noiseau | 10 € en Miles |
C'est sur le Shootout que l'on peut observer la seule vraie phase de heads-up des week-ends WiPT. Tony et Patrick en ont donné pour leur argent (gratuit) aux spectateurs !
Éliminé en seconde place, Tony sera quand même à la Grande Finale, qu'il avait cochée à son programme quoi qu'il arrive aujourd'hui.
Avec son épouse Marie-Christine, sa première supporter. "C'est stressant quand même !"