L'histoire se répète pour Christophe Beyer

- 5 mars 2023 - Par Benjo DiMeo

Christophe Beyer éliminé en 9e place (15 000 €)
Main Event - 500 € (Day 3)

Christophe Beyer
Toutes les tables finales ont au moins un héros malheureux. Avant même de connaître le résultat final - il ne sera connu que demain - il est probable que Christophe Beyer restera comme l'un deux, après un passage bien trop bref sur le plateau télé.

Rembobinons le film d'une heure environ. Ils sont encore 12 autour de deux tables et le Red Diamond a le bouton. Il observe son voisin de droite Jorris Hesse limper pour 400 000. Soulevant ses cartes, il découvre avec joie AA.

Relance, évidemment. Standard, pas trop fort : 1,2 million. La balle est dans le camp de Jorris qui prend l'option la plus agressive : tapis ! Pour 5,8 millions.

C'est exactement ce qu'espérait Beyer, qui s'empresse de call. Jorris retourne J10. Pas l'une des pires mains pour semi-bluffer et faire abandonner pas mal de mains qui dominent. Mais face aux As, cela ne reste qu'un 80/20.

Flop : 1032. Déjà, Beyer se renfrogne.

Turn : J. Patatras, font les As.

Rivière : un K qui ne change rien.

Voilà Christophe Beyer réduit à 5 blindes alors que la finale se rapproche à toute vitesse. Très vite Charles Tellier, Corentin Sala et Mathieu Carrere vont s'en aller, tandis que le Breton parvient à s'accrocher à son résidu, et à voler les blindes avec... deux Rois ! Ne pas être payé sur le spot où on voulait l'être : une autre forme de malchance.

Le traditionnel break d'avant finale est alors décrété. Christophe n'essaie même pas de donner le change. Il se voit déjà premier sortant de la finale. "Bon, je prends 15K, c'est déjà bien... Mais je me le rappellerai de voir tomber ce Valet turn !" J'essaie de le sortir de cette sale (mais compréhensible) humeur. "Allez, tu vas peut-être être au bouton après le tirage au sort. Derrière, si tu trouves une main, tu passes à 12 BB. Avec 12 BB sur cette structure, tu as de la fold equity !" Christophe semble y croire un tout petit peu. "Ouais, le tirage au sort va être important..."

Quelques minutes plus tard, les finalistes sont assis. Au tirage au sort, Christophe a été placé... en grosse blinde.

Vlan ! Le coup au stack, et au moral, est violent : Christophe n'a aucun moyen de jouer son Valet-6 off, surtout pas après une relance UTG de Sébastien Lesoif - le stream lui attribue une paire de 10. Il voit s'enfuir de précieux jetons sans pouvoir rien faire.

Coup suivant, de SB, même topo : Christophe doit folder son Valet-4 après une relance de Jorris Hesse - il détient As-10.

L'agonie s'achève avec le dernier souffle : K2, tapis au bouton pour 4 BB et quelques. Sébastien Lesoif complète la SB avec A4, Gautier Lucas fait de même en BB avec Q6, et les deux joueurs pas en danger checkent comme il se doit tout au long d'un board 104387.

Déception palpable chez Christophe Beyer. Stoppé dans son élan par un 80/20, il sait ce qu'il a perdu en quittant la finale en premier. "Si je prends le coup avec les As, je finis au moins 4e." Avec, donc, un payout de 60 000 euros au moins. Quatre fois plus que le prix reservé au 9e. Et le Rennais n'oublie pas son historique, plutôt frustrant, sur les évènements live Winamax qu'il fréquente depuis dix ans grâce à son statut de Red Diamond : de très nombreuses places d'honneur, mais pas encore le vrai coup d'éclat. De fait, il égalise ce soir son meilleur score sur un de nos tournois, cinq ans après un final identique de Marrakech.

Table finale : c'est quoi le plan ?

- 5 mars 2023 - Par Benjo DiMeo

Pour la conclusion du WiPT, rendez-vous lundi à 14h (14h30 sur le stream)
Les bios arrivent à midi


Finale WiPT Paris 2023Nous avons beaucoup de choses à dire sur les 9 joueurs ayant atteint la dernière étape de la Grande Finale du Winamax Poker Tour. Il y a le Team Pro, représenté par l'une de ses dernières recrues. Un qualifié freeroll en plein rêve. Du Red Diamond. Un livetard pur jus, mais du genre très très dangereux. De solides grinders online en route vers le plus haut niveau. En tout : un très, très beau casting, formant ce qui est, sur le papier, l'une des plus belles finales de l'histoire de nos évènements live. Lundi, avant le coup d'envoi, vous aurez l'occasion de lire leurs fiches Winapédia détaillés, compilés après discussion avec chacun d'entre eux. En attendant, voici le plan de table, et le rendez-vous : la partie reprendra lundi à 14h. Le streaming "cards up" débutera avec la demi-heure de retard habituelle, pour préserver la sécurité de la finale.
 

Vainqueur 155 000 €
Runner-up 110 000 €
3e 82 000 €
4e 60 000 €
5e 45 000 €
6e 34 000 €
7e 26 000 €
8e 20 000 €
9e - Christophe Beyer 15 000 €


Finale WiPT Paris 2023
Chez Winamax, on considère qu'un joueur assis à la dernière table d'un tournoi en est le finaliste. Alors malgré le fait qu'ils ne seront que 8 à revenir lundi pour en finir, la photo officielle de la finale se doit d'inclure Christophe Beyer, le premier (et unique) sortant du début de finale joué dimanche soir.

Qui sont les finalistes ?

- 6 mars 2023 - Par Benjo DiMeo

Omar Lakhdari (Algérie)
45 ans - vit à Paris

34,7 millions (69 BB)

Omar Lakhdari
Lorsque Winamax organise un grand tournoi en live, il est naturel que sa table finale soit composée de joueurs habitués du site. Cela sera une nouvelle fois le cas ce lundi au Palais des Congrès : sur le podium télévisé se mélangeront pros de l’Expresso, fins techniciens MTT, et autres matheux du Short-Track. Avec une exception notable : Omar Lakhdari. L’Algérien basé à Paris représente fièrement le poker « à l’ancienne », celui d’avant l’ère Internet, des outils statistiques et des tableaux Excel de ranges. Le live : le terrain de jeu originel du poker, celui où l’on croise le fer les yeux dans les yeux, où les décisions doivent être prises sans trembler ni suer... et où la psychologie, l’instinct et un certain sens de la tchatche sont aussi importants que le bagage technique et les connaissances mathématiques. On clame souvent que les joueurs de l’ancienne école ont été rendus obsolètes par l’éclosion de la génération Internet. Lakhdari en est le parfait contre-exemple, affichant le palmarès et le tapis pour prouver qu’il sera l’un des joueurs les plus dangereux de cette finale. En tête du classement deux soirs de suite après avoir terminé le Day 1D Turbo en bonne position, Lakhdari arrive en finale du Winamax Poker Tour fort de 150 résultats officiels en live depuis 2009, avec un taux de victoires impressionnant : 27 trophées depuis 2012, rien que ça. Des victoires acquises principalement à Paris, son fief, mais aussi à Las Vegas, San Remo, et Bruxelles, auxquelles il faut ajouter un beau tour de piste devant les caméras du prestigieux World Poker Tour, avec une 6e place sur une étape jouée en Floride début 2022. Le papa d’une fille de 6 ans joue aux cartes depuis ses 20 ans, et confie s’être formé à la dure : « dans les tripots », dixit. Des endroits où il fallait avoir les reins et les nerfs solides pour s’en sortir. De nos jours, on ne le croise plus que dans les compétitions officielles et policées, où il déploie régulièrement des talents de mentaliste pour déstabiliser ses adversaires à l’aide d’un style agressif et d’une parole libérée, tour à tour charmeuse, moqueuse ou menaçante. Son coup clé s’est joué dimanche soir, au début des demi-finales. Un pot de 40 millions remporté contre, justement, un jeune joueur issu d’Internet : Omar lui a pris tous ses jetons préflop avec deux As contre As-Roi. « Ils ne veulent pas de prises de tête quand ils jouent contre moi », analyse-t-il. « Ils savent que je suis le seul qui va les embêter après le flop, qui va créer des emmerdes. Alors ils mettent tous les jetons le plus vite possible. » Les jeunes grinders vont-il prendre leur revanche aujourd’hui ? Celui qui se définit lui-même comme un « livetard » et ne s’attribue aucune autre profession que celle de « gambleur » sera définitivement l’homme à abattre de la finale du WiPT 2023. - Benjo

Alexane Najchaus (Team Winamax & Red Diamond)
26 ans - vit à Playa del Carmen, Mexique

30,575 m. (62 BB)

Alexane Najchaus
Il existe un vieil adage dans la famille des couvreurs Winamax : un(e) membre du Team W en TF de l'un de nos festivals live, c'est toujours un profil de moins à écrire. Ou du moins, c'est un(e) finaliste de moins à découvrir. Car d'Alexane Najchaus, on connait déjà tout (ou presque), et pour cause : mardi, cela fera six mois jour pour jour que LaSirenita a intégré la famille et que sa biographie est disponible sur notre site. On ne vous fera donc pas l'affront de vous re-présenter cette joueuse au talent précoce et à l'instinct éclair, passée de ses premières parties en Expresso au statut VIP Red Diamond en tout juste deux ans. À la place, concentrons-nous sur sa forme du moment et son ressenti. 128e de l'EPT Paris la semaine dernière sur son tout premier Day 3, elle coche dix jours plus tard la case "première finale". "L'EPT m'a mis en confiance, attaque-t-elle. Pour la première fois, j'y ai rencontré de vrais spots d'ICM que je ne connaissais pas." Sur ce WiPT, avec un tapis de soixante blindes et la position sur le chipleader Omar Lakhdari, elle est même en bonne position pour marcher dans les pas d'un certain Pierre Calamusa, qui s'était, lui aussi, glissé en TF de son premier festival Wina joué avec son nouveau logo... avant de l'emporter. "C'est surtout ça qui me fait chaud au cœur, avoue-t-elle. Je suis super entourée, c'est un pur kiff'." Depuis la signature de son contrat en septembre dernier, Alexane enchaîne les découvertes. Avec 155 000 € à aller chercher lundi, celle-ci fait clairement partie des plus plaisantes. Mais attention, il reste du boulot. "C'est bien d'avoir terminé aussi tôt, je vais pouvoir aller bosser." Tu veux dire manger ? "Non, bosser. Je vais aller discuter avec mon coach, parler de ma stratégie, décrypter mes adversaires. Je vais donner le meilleur de moi-même !" Ce qu'elle a déjà fait tout au long de la journée, prenant toujours les bonnes décisions, en plus de bénéficier du soupçon de réussite nécessaire à tout deep run lors des coups à tapis, à l'image de ce lancer de pièce contre Omar et ce coup à tapis contre Mathieu Carrere, deux moments riches en émotions. En attendant le feu d'artifice lundi soir ? - Flegmatic

Clément Muller (Qualifié Expresso)
31 ans - Toulouse

20,650 m. (41 BB) 

Clément Muller
Il y a un mois et demi, il s'est qualifié pour cette Grande Finale WiPT en gagnant un Expresso à 20 € sur Winamax : désormais, Clément Muller est assuré de multiplier son investissement par 1 000. Le premier éliminé empochera en effet 20 000 €, un gain qui pulvériserait déjà le record de Clément sur le circuit live. Son meilleur résultat (1 752 € de gain) date d'un tournoi à Toulouse, ville où il réside, en 2018. Tous les autres ont été signés sur des events live Winamax, avec notamment une 7e place sur le Starter du WPO Bratislava l'an passé. "Je fais quatre tournois live par an", explique ce jeune trentenaire, qui joue plutôt en cash-game sur Winamax en temps normal, de la NL200 à la NL1000. Et si on le retrouve donc en finale avec le 3e tapis, ce WiPT n'a pourtant pas été pour Clément un long fleuve tranquille : "J'ai re-entry sur le 1D Turbo, et je suis vite tombé à 13 000. Mais j'ai terminé avec 716 000 à la fin du Day 1, grâce à beaucoup de setups. Ensuite, j'ai été pas mal card dead. Lors du Day 3, j'ai oscillé entre 4 et 11 BB pendant trois heures, avant de remonter à 20 BB, ce qui m'a permis de pouvoir enfin grinder postflop. Finalement, je termine à 20 millions..." Un stack qui représentera 41 blindes pour la finale. Pour son premier gros deeprun et la première table TV de sa vie, Clément confie qu'il a déjà "une petite idée du profil de certains joueurs." Il sera soutenu sur place par Hadrien "Chance44" Gallois, l'un de ses meilleurs amis, et surtout sa copine Cécile qui, grâce au coaching de Clément, avait remporté deux tournois lors du WPO Bratislava. Aujourd'hui, c'est à son tour ? - Rootsah

Sébastien Lesoif (Qualifié Winamax.fr)
37 ans - Cherbourg

18,95 m. (38 BB)

Sébastien Lesoif
23e sur 2 182 au WPO Madrid en mai 2022, vainqueur de l’énorme Monster Stack du WPO Bratislava cinq mois plus tard, et aujourd’hui finaliste du WiPT Paris : festival Winamax après festival Winamax, Sébastien Lesoif se fait de plus en plus dangereux, grimpant quatre à quatre la hiérarchie du paysage MTT francophone. « Clairement, je suis dans la zone depuis Madrid, confirme le jovial Normand, apprécié de tous dans la grande famille des grinders Wina. J’ai été bien aidé par le coaching, les vidéos, les copains avec qui je discute. Je me sens bien, je prends les coups les uns après les autres, sans me prendre la tête. » Très actif sur Winamax, Sébastien est parvenu à remporter pas moins de quatre qualifications WiPT sur nos tables online. Mais il n’a utilisé qu’une seule « bullet » au Palais des Congrès, terminant le Day 1C avec un tapis correct. Lorsqu’on lui demande son coup le plus dingue de la semaine, il se replonge en milieu de Day 2. « J’open UTG avec Roi-Valet offsuit, j’ai 27 BB. Un joueur compétent 3-bet au bouton. Je lui ai tout mis. Il avait As-Roi et j’ai fait le Valet rivière ! J’étais couvert, un pot de 2 millions. Clairement ça lance mon tournoi. Mais je devrais même pas la raconter cette main, elle est pas belle ! » Papa depuis trois ans, ‘Beu_C’ - c'est comme ça que tout le monde le connaît - entamera la finale avec un solide stack de 38 blindes, ayant signé quelques beaux coups d’éclats en demies. Mais peut-il gagner ? Lorsqu’on lui pose la question piège - est-il le meilleur joueur de la finale ? - sa réponse fuse sans hésitation : « Loin de là ! Je ne me sous-estime pas, mais je connais mon niveau. » - Benjo

Jorris Hesse
29 ans - Thionville

14,2 m. (28 BB)

Joris Hesse
Il s'est vite esquivé après avoir validé sa qualification pour la finale du Main Event. Et pour cause, Jorris Hesse devait rapidement se trouver un hôtel pour dormir dimanche soir car il n'avait visiblement pas prévu d'aller aussi loin, lui qui joue son premier tournoi live. Pourtant, cela fait longtemps que le buy-in avait été acheté. "C'est une aventure avec un pote, explique le Mosellan. On a décidé de jouer ce tournoi, on a été parmi les premiers à prendre nos tickets dans la boutique, il y a un mois." Car en temps normal, Jorris joue plutôt online, sur des tournois à 10 et 20 €, en amateur : "Je fais le Sunday Surprise, par exemple. Le poker est une passion." Une passion née au casino il y a une grosse dizaine d'années : "J'y suis allé dès que j'ai eu 18 ans (il en a 29 aujourd'hui, NDLR). Il y avait plein de jeux de cartes un peu partout, j'ai essayé le black-jack, mais au final je suis resté sur le poker." Le casino, il y retourne surtout aujourd'hui pour jouer en cash-game. Sur ce Main Event, il a eu besoin de deux bullets pour se lancer. "J'ai commencé jeudi lors du Day 1C, j'ai été sorti à 100 places des payés, puis je me suis qualifié sur le 1F, même si je n'aime pas le format Turbo. Puis les blindes et la fatigue m'ont un peu usé au Day 2, mais dès que j'ai eu du stack, j'ai pu jouer mon jeu. Je suis un joueur agressif. Au Day 3, il y a eu un coup dont je me rappellerai encore dans dix ans : je me suis retrouvé à tapis couvert avec Valet-Dix, et j'ai craqué les As sur un tableau 10-3-2-J-8." Il entamera en tout cas cette finale avec le plein de confiance : "J'avais beaucoup plus de pression lors du Day 2. Mais plus je passe les échelons, plus j'ai confiance en mon jeu." Pour demain, Jorris n'aura pas peur de se frotter aux gros tapis avec ses 28 BB : "Omar, j'aimerais bien aller le chercher..." Oui, la confiance donne des ailes.  - Rootsah

Daniel Pereira Henriques (Portugal, Red Diamond)
27 ans - vit à Malte

12,85 m. (26 BB)

Daniel Pereira
Entre la Lusitanie et l’hexagone, Daniel Pereira Henriques préfère ne pas trancher. « Je suis né au Portugal, mais je suis parti lorsque j’avais 11 ans. Bon, aujourd’hui je m’exprime mieux en Français… » Son arrivée dans le monde du poker lui a d’ailleurs fait retrouver des amis d’enfance, ceux de l’époque où sa famille s’est installée en France : Paul Amsellem et Clément Bonnant. Deux joueurs bien connus de nos services avec lesquels il vit aujourd’hui à Malte. Le groupe joue les globe-trotters depuis une paire d’années, parcourant le circuit pour vivre un quotidien mi-touriste, mi-tournois. C’est de cette façon que Daniel préfère disputer des MTT : « Sur Internet, je ne joue jamais de tournois, car ils commencent et ils finissent tard. Je suis plutôt du matin, j’aime me lever et commencer à jouer tout de suite. » En live, Daniel a signé quelques ITM au cours des 12 derniers mois, à Madrid, à Malte, à Bratislava et à Chypre. Il a même gagné un tournoi à 400 $ à l'Aria durant les WSOP 2022... mais c'est bien aujourd'hui qu'il encaissera quoi qu'il arrive son plus gros gain de carrière en live. Fier représentant du clan Red Diamond, très nombreux à avoir perfé cette semaine, le Portugais a atteint le plus haut statut de fidélité de Winamax, celui réservé aux joueurs les plus assidus, en jouant presque exclusivement en Short Track, une forme particulière de cash-game où l’on joue avec très peu de blindes. Les qualités d’un bon joueur de Short Track ? « Un gros, gros mental ! » Daniel est entré dans la Grande Finale dès le Day 1A, avec l’entrée offerte à tous les Red Diamond. Il lui a fallu passer par la case re-entry, après quoi le pro a terminé la journée avec l’un des plus gros tapis. Après un solide Day 2 qui l’a vu monter en puissance, son Day 3 s’est passé sans faire de vagues : Daniel entamera la finale avec un stack typique de ses parties en Short-Track : 26 blindes. - Benjo

Gautier Lucas
33 ans - Paris

10,05 m. (20 BB) 

Lucas Gautier
Il n'a que 33 ans, mais Gautier Lucas a déjà un solide bagage poker derrière lui. "J'ai commencé en 2008, explique ce joueur récréatif, qui travaille désormais dans le marketing. J'ai joué ma première main de poker dans une partie privée avec Nazim Guillaud. Alexis Bouchiouane, alias "lesuperpanda", un ancien pro qui ne joue plus aujourd'hui, est l'un de mes amis." Des noms qui fleurent bon le poker des années 2010, une décennie au début de laquelle Gautier a beaucoup joué : "Entre 2010 et 2013, je faisais du cash game online, de la NL100 et de la NL200, durant mes études. Depuis deux ans, je me suis mis au live, j'en joue cinq ou six dans l'année, pour le plaisir. J'ai fait mon baptême du feu à Vegas l'an dernier, j'ai fini breakeven..." Ce Day 3 n'avait donc pas de quoi impressionner Gautier, qui avouait tout de même ressentir "l'adrénaline et l'émotion", après un Day 2 qu'il a achevé... en tant que lanterne rouge des 32 joueurs restants. "J'étais vite monté à 300 000 lors du Day 1. Au Day 2, je me suis même retrouvé crippled avec 2,5 blindes... mais j'ai craqué les Rois avec Q-3 dépareillés ! Aujourd'hui, j'ai commencé par missclik un coup en début de journée, puis j'ai oscillé entre 7 et 25 BB." Concernant sa stratégie pour cette finale, Gautier confiait qu'il allait demander conseil à ses potes : "Je resterai solide. J'ai aussi les trois chipleaders en face de moi. Je pense que c'est une bonne chose." Avec le septième tapis des huit finalistes, il commencera une nouvelle fois une journée en tant que shortstack, avec 20 blindes. Mais on sait désormais qu'il peut se sortir de situations périlleuses... - Rootsah

Rémi Debord (Qualifié Freeroll à Lyon)
38 ans - Chalamont

7,7 m. (15 BB)

Rémi Debord
Vous ne trouverez pas autour de cette table finale de plus grand passionné de Winamax que Rémi Debord. "On est à fond Wina, on joue tout !," explique l'Aveyronnais d'origine, aujourd'hui résident de Chalamont, dans l'Ain, "pile entre Bourg-en Bresse et Lyon". Et le trentenaire de nous égrener ses habitudes de jeu chez nous, à commencer par "les championnats à 2 €, pour prendre des packages," comme les Wam Triad Battles, grâce auxquelles il a réalisé son meilleur résultat en live : une 19e place sur le WPO Dublin 2017, pour 4 100 €. D'ailleurs, Rémi est sur un run pas loin d'être indécent sur nos festivals : "En cinq Main Events Wina, j'ai fait quatre ITM." Dont quatre de suite, sa première incursion sur la Grande Finale du WiPT en 2014 s'étant soldé par une élimination aux portes des places payées. Car celui qui arbore fièrement un patch Wam-Poker est aussi un fervent participant aux étapes live du Winamax Poker Tour. "J'en ai toujours fait au moins une depuis 2012. Cette année, je n'avais prévu que Lyon et je comptais jouer tous les Tremplins online s'il le fallait : j'ai décroché mon ticket dès le premier soir !" Avant donc de confirmer dans la capitale des Gaules, sous les yeux de votre serviteur, ce qui en fait donc le dernier qualifié freeroll encore en course. Ce deep run et cette première finale live, Rémi les vit en groupe, celui qu'il a formé au fil des ans et des rencontres. "On joue le KING5 ensemble tous les ans. Il y a Fanfan, que j'ai rencontré après mon élimination à Dublin en 2019, sur la dernière main du Day 2. Ce soir-là, on a discuté jusqu'à 4 heures du matin !" Histoire de n'oublier personne, mentionnons également Fanack - "C'est lui qui m'héberge, j'espère qu'il viendra me rail pour la finale !" - Dalas 12 et Bibi. Sur ce tournoi, dans la foulée d'un Day 1E "horrible", où il a attendu 18 heures avant de passer au-dessus du stack de départ, il a tout simplement connu "la vie rêvée. J'ai eu quatre fois les As au Day 2, j'ai doublé à chaque fois," dont une contre Gaëlle Baumann. Un good run qui s'est prolongé aujourd'hui. L'élimination d'Aurélien Beauzon avec les As, une quinte flush pour rester en vie, et surtout un setup remporté avec deux As (encore !) contre deux Rois : tout ça pour arriver en finale avec le plus petit tapis. Mais Rémi reste serein. "J'aurai quinze blindes lundi, c'est ma zone de confort, lâche-t-il le plus sérieusement du monde. Je sais que j'ai overfold plus d'une fois en table TV, mais je reste dans ce que je sais faire. Et entre sept et quinze blindes, je connais." Cela suffira-t-il à devenir le deuxième qualifié freeroll à brandir l'épée de Champion, sept ans après Cyril Georges ? - Flegmatic

Christophe Beyer (Red Diamond)
35 ans - Rennes
Eliminé en 9e place (15 000 €)

Christophe Beyer
Le Breton ne reviendra pas au Palais des Congrès lundi, ayant été le dernier éliminé du Day 3, en grande partie à cause d’une paire d’As craquée par Jorris Hesse. Red Diamond depuis toujours ou presque, Christophe Beyer reste année après année l’un des joueurs les plus assidus de Winamax. Ses millions de points de fidélité, il les accumule chaque année dans une variante peu courante : le Pot-Limit Omaha à 5 cartes. « On est peu à le pratiquer, j’affronte toujours un peu les mêmes joueurs », dit le papa de 3 enfants - le dernier est arrivé en 2022 - qui sera bientôt propriétaire à Rennes. Son statut « Red » lui donne droit à une invitation sur tous les évènements Winamax, et Christophe ne manque que rarement les rendez-vous de la marque. En témoignent des résultats signés à Dublin, Marrakech, Lloret de Mar et Bratislava depuis 2013. Avec cette 9e place sur la Grande Finale du Winamax Poker Tour, il égalise son meilleur score, signé sur le SISMIX en 2017. - Benjo

Un setup pour démarrer

- 6 mars 2023 - Par Flegmatic

Daniel Pereira premier sortant du jour après une rencontre fatale contre Omar Lakhdari (8e pour 20 000 €)
Main Event - 500 € (Finale)

Daniel Pereira

Il ne pouvait rien faire. Ou pouvait-il faire quelque chose ? Il faut un joueur aussi bon que Daniel Pereira pour hésiter à payer sur ce coup et éprouver des regrets après son élimination. La main en trois mots ? Brelan contre brelan. En détaillé, c'est un peu plus compliqué que ça. Premier de parole, Omar Lakhdari ouvre avec 99. Tout le monde passe jusqu'à Daniel, qui complète sa grosse blinde avec 55. Le flop est explosif : 965. Omar c-bet négligemment à hauteur de 500 000 et se fait check/raise à 2 millions. C'est payé, pour voir le turn, un J qui ouvre des tirages mais ne change pas la donne. Daniel poursuit logiquement avec une seconde mise à 3 millions, se laissant un peu moins de 5 millions derrière. C'est alors qu'Omar se décide à aller chercher la value maximale, en annonçant tapis.

Daniel Pereira OUT

Pas de snap call chez Daniel, qui vient d'entendre le mot auquel il ne voulait pas être confronté. Flash forward vers l'interview qu'il nous a donné quelques minutes plus tard. "À ce moment-là, je le sens très fort. Il commence à me dire 'Si tu as brelan, GG.', ce qui m'incite encore plus à abandonner. D'un autre côté, s'il a une overpaire, je pense qu'il se contente de payer. Je bats Valet-9, mais il peut aussi avoir 7-8 ou 10-8. Au final, je ne sais pas si je peux trouver un fold..." Les signaux contraires se multiplient dans la tête de Daniel, qui finit cependant par payer. "C'est Omar, je suis aussi un peu obligé d'aller vérifier les papiers." Daniel n'a qu'un seul out, soit 3 petits pourcents, pour ce qui serait un improbable carré. Le 8 est la dernière carte qu'il voit sur ce Main Event.

Daniel Pereira

Huitième, le résident maltais, qui bénéficiait ici du rail le plus riche de cette finale... en dollars (Nicolas Vayssières, Benjamin Hammann et Thomas Eychenne), encaisse 20 000 €, laissant Omar Lakhdari s'envoler plus que jamais en tête. Un peu sonné, Daniel est probablement déjà en paix avec lui-même au moment de prendre place pour suivre le reste de cette TF. Red Diamond par son activité à nos tables de Short Track, il sera bien entendu de nos futurs festivals à Marrakech et Bratislava. "Je prends toujours plaisir à me déplacer, passer quelques jours avec les copains." Alors à bientôt au SISMIX Daniel !

Satisfait, à défaut d'être consacré

- 6 mars 2023 - Par Benjo DiMeo

Clément Muller éliminé en 7e place (26 000 €)
Main Event - 500 € (Finale)

Clément Muller

Arrivé en table finale avec le troisième plus gros tapis, Clément Muller n'aura eu qu'à se frotter deux fois à ce diable d'Omar Lakhdari pour voir son capital - et ses chances - réduits à zéro.

Trouvant une paire de 8 au bouton, Clément se contente de payer l'ouverture du chip-leader. Le flop tombe 332 : le grinder paie un premier barrel, puis un second sur le turn K. Deux bonnes décisions, puisque Omar est encore à tirage avec son Q9. Sauf que la rivière est un K... et que Clément va estimer les possibilités de bluff trop grandes chez son livetard d'adversaire : il paie un troisième barrel de deux millions.

Clément Muller

Ce premier showdown perdu en précipite un second, qui sera son dernier de la partie. Ouverture à 1,5 million d'Omar, encore, au cutoff. Clément est de grosse blinde et découvre de nouveau une pocket. Celle du dessus : 99. Avec un tapis réduit à 13 millions, à peine plus de 20BB, sa décision n'est pas difficile contre un adversaire aussi dominateur : tapis !

Mais Omar n'est pas en train d'essayer de voler les blindes. Avec KK, il ne voulait pas entendre autre chose.

Clément Muller

Malgré la force de sa main, Clément ne joue qu'un 20/80 pour sa survie, et ses deux outs resteront désespérément absents sur un board 510A73.

Eliminé en septième place de la Grande Finale du WiPT, le Toulousain remporte 26 000 euros. C'est le plus gros gain en live à ce jour de ce pro aujourd'hui spécialisé dans le cash-game, et une somme qui représente 1 300 fois son investissement initial pour disputer le tournoi - il avait chopé son ticket pour 20 euros devant son ordinateur, sur nos tables Expresso.

Clément Muller

Déçu de n'être resté qu'une heure sur le plateau télé en dépit d'avoir entamé la finale avec le troisième stack ? Sans aucun doute. Mais devant le micro d'Harper, Clément préférait se concentrer sur le positif.  "Je suis venu à Paris pour donner le meilleur de moi, et jouer mon meilleur poker. J'ai l'impression d'avoir réussi. C'est tout ce qui compte." Avant de nous quitter, il nous livre un pronostic : "Omar est agressif, et il touche les bons setups. Cela va être difficile pour les autres..."