La tension commençait à être palpable, le public se massait de plus en plus nombreux autour des deux dernières tables. Des 712 joueurs au départ de cette maxi-étape lyonnaise, ils ne sont plus que treize. Un de trop pour pouvoir mettre fin au tournoi, et récompenser les derniers survivants du précieux sésame à 500 € pour la Grande Finale du Winamax Poker Tour. Les flops se font alors de plus en plus rare, chaque décision est mûrement réfléchie. Les plus petits tapis se demandent s'ils doivent y aller alors que les blindes commencent à se rapprocher d'eux. Les chipleaders hésitent à payer avec des mains qu'ils savent dominer.

La volonté d'en finir finit par prendre le dessus, lorsque Jérémy (en bas à gauche) décide de tout mettre au milieu avec Roi-Dame et se fait payer par... une maigre paire de 2. C'est donc un lancer de pièce du genre illégitime qui s'apprête à décider du sort de ce Main Event. Le flop As-As-9 offre de nouvelles possibilités d'amélioration au joueur en danger, mais le 3 turn et le 6 river douchent ses espoirs de double up. La tête basse, dépité, il ne peut que constater les dégâts. Une attitude qui tranche avec celle des douze autres petits veinards. Applaudissements, poings serrés, bras levés, embrassades, checks : ils sont fiers d'eux et ils ont raison. Félicitations !

Un rail fourni pour pas mal de gouttes de sueur au mètre carré.

Wazaaaaaaaaaaa!

Guillaume Diaz a fait le boulot à partir des trois dernières tables restantes. Paire de Rois par ci, paire d'As par là : Volatile a remonté les manches pour nous livrer un bon paquet d'éliminations sur un plateau.

Françoise a porté haut les couleurs du club local Poker@Lyon, se qualifiant sans trembler avec l'un des plus gros tapis.

Si l'adage veut que le chipleader de fin de Day 1 ne remporte jamais le tournoi, il peut tout à fait s'inviter parmi les douze derniers joueurs et décrocher son ticket. Deux mois après avoir remporté en freeroll un package Winamax Live à 1 650 € via la Winamax Campus League, Gautier (à gauche) ajoute à son escarcelle un nouveau buy-in de Main Event à 500 €. Il a fini accompagné de Nicolas, l'homme qui s'était propulsé tout en haut du classement en contribuant à faire éclater la bulle.

Rémi représentera le forum Wam-Poker, présent en nombre tout au long du week-end.

Un joueur portant le maillot de l'Olympique Lyonnais aura bel et bien gagné quelque chose ce week-end : bravo au sympathique Rudy, qui a tenu sur un fil jusqu'au bout.

Enfin, une pensée au short stack de ce Day 2 Jean-Baptiste. Revenu avec deux petites blindes, il a doublé d'entrée pour intégrer les places payées et échouer au pied de la qualif', en 15e place, éliminé sur un bad beat avec paire de Valets contre paire de 9. "C'était quand même un super week-end, merci pour tout." Et merci à toi pour la photo.

WiPT Lyon : les 12 qualifiés du Main Event

Ainsi s'achève cette étape lyonnaise record, preuve de l'amour toujours aussi inconditionnel que porte la région à notre jeu préféré. Un grand merci aux locaux pour leur accueil mais aussi à ceux qui sont venus de loin, parfois avec réussite. On se retrouvera à Paris du 1er au 6 mars, mais en attendant, la caravane du Winamax Poker Tour se rendra aux quatre coins du pays le week-end prochain, passant par Brest, Perpignan, Mulhouse et Clermont-Ferrand. En ce qui nous concerne, rendez-vous à Rennes les 28 et 29 janvier, pour une nouvelle étape sur deux jours. Bonne chance aux tables si vous comptez tenter de vous qualifier sur les Tremplins ou nos satellites en ligne payants et à très vite !

Un joueur professionnel de paintball qui remporte le tournoi de Shootout : on pourrait penser à une mauvaise blague, mais non. En deux jours et deux tables de Sit&Go, Benjamin a enchaîné les frags et monté sur la colline pour capturer le drapeau, en l'occurrence le ticket doré à 500 € pour la Grande Finale parisienne. L'histoire est d'autant plus belle que, comme le vainqueur du 6-max Valentin, 'Jun1oR' nous vient de Bretoncelles, en Normandie. "Je suis mécanicien pour Audi, démarre-t-il, et j'étais déjà venu plusieurs fois à Lyon en déplacement pour le travail. J'aime bien cette ville donc je me suis dit pourquoi pas."

Parti de chez lui en voiture vendredi soir, Benjamin est arrivé dans la Capitale des Gaules sur les coups de trois heures du matin. "J'ai dormi dans ma voiture. Forcément, le lendemain, je manquais de lucidité sur le Main Event." Empêtré dans deux coups compliqués, il tient à peine plus d'une heure. Pour ne pas avoir fait le (long) trajet pour rien, il se rabat donc sur le Shootout, devenu son terrain de jeu de prédilection. "À partir du heads-up de ma première table jusqu'à la fin aujourd'hui, tout s'est super bien déroulé. Comme à la Villette, où j'étais allé jouer bien avant le Covid, l'organisation est top, c'est vraiment super de venir jouer ici."

Joueur depuis "au moins dix ans, mais juste pour le fun," il va enfin avoir l'occasion de jouer un premier gros tournoi live. "Je joue surtout online, mais pas si souvent. J'ai fait quelques tables finales, sur des tournois Kill the Fish notamment, je dépose un peu pour les Winamax Series et j'aime bien les Sit&Go Double or Nothing." Rien en comparaison d'un tournoi à 500 € organisé dans la capitale, promettant une dotation garantie d'un million d'euros. On lui conseille quand même de réserver un hôtel cette fois pour l'occasion.

Mais attendez, qu'est-ce que c'est que cette histoire de paintball professionnel ? "Je fais partie d'une équipe en région parisienne. C'est notre première année pro, on est encore dans la découverte. Mais on a réussi à se maintenir, on est content de nous. Dans certains pays, le paintball est considéré comme un vrai sport. Chez nous, ce n'est pas encore le cas, mais il y a des compétitions toute l'année." Reste maintenant à voir comment il se débrouillera sur un tournoi classique.

Side Event Shootout - Résultats
100 joueurs

Décidément, les Lyonnais ne sont plus maîtres chez eux. Au lendemain de la défaite à domicile de l'OL contre le relégable Strasbourg (désolé de remuer le couteau), les joueurs locaux ont dû s'avouer vainqueur sur le Side Event 6-Max contre un joueur venu de... Normandie. Beuzeville très exactement, "à 15 kilomètres de Deauville," nous dit Valentin, alias spleetT, puisque c'est de lui qu'il s'agit. Alors pourquoi venir d'aussi loin ? "J'ai raté les Tremplins pour les étapes près de chez moi, alors un soir avec un pote, j'ai tenté Lyon et Bordeaux, et je me suis qualifié pour les deux. Finalement, le voyage ne m'a pas coûté si cher, puisque j'ai utilisé les points SNCF de ma sœur pour venir en train. J'ai simplement payé deux nuits d'hôtel."

Un déplacement inhabituel pour ce joueur de petites limites online. "Je joue les 2/5/10 €, quelques soirs par semaine avec en plus des home games de temps en temps avec des potes. Je n'ai pas encore réussi de perf' à quatre chiffres, mais je fais très attention à ma bankroll. Je joue step by step, en prenant le jeu correctement, sans me broke. Je pense que c'est la façon saine d'envisager le poker." S'il joue peu en live, avec comme meilleur résultat une troisième place "sur un petit tournoi à 150 €," les choses pourraient évoluer prochainement. "On a comme projet d'aller à Vegas l'an prochain avec des amis."

Sur ce 6-Max en tout cas, il a fait montre de belles qualités d'un joueur de live. Parti assez nettement derrière au moment d'attaquer le heads-up, il n'a pas hésité à montrer ses bluffs, et surtout à beaucoup, beaucoup relancer. Une stratégie agressive qui lui a valu d'être payé avec K4 alors qu'il tenait une belle paire de Rois, pour un premier double up qui allait lui ouvrir les portes de la victoire. Du travail bien fait, pour le tout premier qualifié du week-end.

Side Event 6-max - Résultats
120 joueurs

Trois rangées de cinq tables pleines dès le coup d'envoi, plusieurs dizaines de joueurs sur le pied de grue dans la file d'attente : la zone Sit&Go ouverte peu après midi ne désemplit pas depuis. "On remplit entre trente et quarante tables à chaque fois," précise Marc, le superviseur de la zone. Il faut dire que quand on peut s'adonner à l'un de ses loisirs préférés en compagnie d'autres passionnés, gratuitement et dans l'espoir d'accrocher un ou deux tickets de tournoi à 5, 10 ou 20 €, pourquoi se priver ?

Après le fullring, vous pourrez même tenter de doubler la mise en heads-up, en défiant simultanément Moundir et l'un de nos Pros, Guillaume Diaz ou Gaëlle Baumann, dans une ambiance résolument bon enfant. Une victoire rapporte 5 € et deux succès le double, le tout sous le regard inquisiteur de Laura, de notre pôle chargé des événements live, qui s'assure que nos W rouges ne sont pas trop cléments.

L'ambiance est studieuse dans le fond de la salle. Alors que le Main Event et les deux tournois annexes suivent leur cours, ils sont près d'une centaine à avoir pris place autour de Guillaume Diaz et Gaëlle Baumann pour la traditionnelle Masterclass dominicale. Au programme : le passage en revue d'un tournoi Mystery Bounty à 20 € disputé par Volatile38.

Et loin d'être un cours magistral à sens unique n'offrant qu'une seule réponse possible à chaque situation, cette "classe des maîtres" se veut à chaque fois être une leçon interactive. Le Pro plante le décor, saupoudre de quelques recommandations techniques de base, puis donne la parole à ses élèves. Et chaque décision peut faire l'objet d'un débat. Oui, on a le droit de fold Roi-10 suité de small blind à l'approche des places payées, suite à une ouverture du joueur UTG. Mais plutôt que de simplement payer, est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux placer un 3-bet ? Quel montant faire river avec une paire d'As sur un board pairé hauteur Dame ?

Ce ne sont là qu'une poignée de questions qui ont émaillé cette classe de plus de deux heures, qui a duré bien plus longtemps que prévu, sans que personne n'y trouve quoi que ce soit à redire. Il faut dire que ce n'est pas tous les jours que l'on peut avoir deux de nos plus anciens W rouges devant soi. Les Tutos sur YouTube ou les épisodes de Dans la Tête d'un Pro, c'est bien beau, mais comme on peut l'expérimenter à leurs dépens des centaines de milliers d'étudiants entre 2020 et 2021 : rien ne vaut le présentiel !

Alors oui, cette Masterclass est sérieuse mais rassurez-vous... 

...l'atmosphère est plus détendue qu'il n'y parait !