12 contre 9 : on part avec un léger avantage numérique
Mais la Lituanie, la Belgique et le Portugal ont avancé des pions jusqu'à la dernière case
Main Event 500 € (Coup d'envoi du Day 3)
Passer la bulle à 312 joueurs avec six blindes... pour terminer à la tête de l'escadron des 24 joueurs du Day 2 : tel est le destin doré que les dieux du poker ont réservé à Samuel Anclevic aujourd'hui. Le Français sera en effet au Day 3 avec 9 500 000 jetons, après avoir vécu une journée pour le moins agitée. "Le début était intéressant. 30 minutes après la bulle, j'avais 50 BB. Et encore 30 minutes plus tard, j'étais redescendu à 5 BB ! J'ai encore remonté, avant d'arriver sur ma dernière table du jour avec 1 100 000 sur les blindes 35k/70k." Le reste ne fut qu'une inarrêtable ascension vers les sommets, grâce à plusieurs gros pots gagnés en fin de journée : deux heures plus tard, Samuel avait grindé plus de 8 millions de jetons et emballait donc le stack du chiplead. "Quand tu touches, c'est plus facile ! Je me rappelle par exemple avoir relancé avec une paire de 4, effectué un c-bet avec air au flop, et troué le 4 au turn. Maintenant, il faut que ça continue encore quelques heures !" Si vous voulez faire plus ample connaissance avec l'un des favoris pour la finale et rejouer l'un des gros coups de sa journée, rendez-vous dans ce post publié en milieu de Day 2. Mais de toute manière, Samuel fera certainement parler de lui demain ! 2e : Adrián García (Espagne) - 9 millions (75 BB)
L'enemigo numero uno de Samuel au Day 3 sera un joueur espagnol aussi discret que redoutable. Globe-trotter invétéré (il a successivement vécu à Cardiff, Mexico City ou en Thaïlande), Adrián Garcia est un joueur de cash game bien plus que de tournois, habitué à jouer sur les tables du ".com" depuis les quatre coins du globe, jusqu'à NL 500 au format "Zoom" (chez nous, ça s'appelle le GoFast). Sa fin de journée a pris une autre tournure quand il a trouvé un full in extremis river pour passer devant la quinte frappée turn du joueur de volleyball professionnel allemand Nils Mallon.
3e : Nicolas Vayssières (France) - 8,505 millions (71 BB)
Existe-t-il un joueur français plus en vue actuellement que Chevre.Miel ? Depuis son exceptionnel deep run sur le Main Event des WSOP, le Sudiste est partout, online comme en live. Quatrième du High Roller Eureka à 2 200 € à Prague, vainqueur de son premier pique à Monte-Carlo sur un Side Event Hyper Turbo à 1 000 €, le tout sans arrêter de collecter les perfs en ligne : Nico a tout du joueur en confiance craint de ses adversaires et à qui tout réussit. "Je me contente de jouer tight... mais tout le monde pense que je bluffe tout le temps !", nous a-t-il glissé, comme pour justifier ces petits coups glanés à répétition. Réfléchi, la tête sur les épaules, on peut lui faire confiance pour ne pas se laisser griser, ni par l'enjeu, ni par l'ambiance, qui risque d'être survoltée s'il parvient à se glisser en finale.
4e : Pierrick Letalleur (France) - 8,2 millions (66 BB)
Les coverages de tournois sont remplis d'histoires fantômes. Des récits jamais écrits, restés à l'état d'idée après une élimination précoce du sujet observé. Si, avec son stack de 66 BB, Pierrick Letalleur a largement mérité sa place dans cette présentation des joueurs du Day 3, ce paragraphe aurait très bien pu rester à l'état de brouillon, s'il avait pris une décision différente dès le début du Day 2, alors que la bulle n'avait pas encore éclaté. Faisant face à un check/raise à tapis de Franck Charpentier sur un flop 453, Pierrick avait le choix entre jouer ses Rois à fond et risquer l'élimination, ou préserver un stack de 160 000, 23 blindes qui l'assuraient de franchir la bulle sans encombres. C'est la prudence qui a primé. À table, beaucoup s'en sont étonnés : de BB, Charpentier s'était contenté de payer le 3-bet de Pierrick alors qu'il faisait face à deux joueurs. Mais douze heures plus tard, le joueur de Montpellier était encore là pour rejouer encore une fois cette main, et réaffirmer sa conviction. "Je lui ai demandé s'il avait les As. Il m'a dit oui. J'ai demandé deux, trois, quatre fois, il a répondu la même chose. J'ai envie de le croire. Je n'ai pas de raison de ne pas le croire. C'est presque la seule situation où je pouvais jeter cette main. J'avais un bon stack, je n'avais pas envie de le perdre." Et c'est ainsi qu'à deux heures du matin, il pouvait nous raconter la suite de son Day 2. "J'ai été assez card dead à 80 left. Je fonds jusqu'à 9 blindes quand arrive le coup qui fait la différence : je pousse UTG avec As-10, la SB paie avec une paire de 6, je gagne grâce à l'As au flop." Puis viendra une confrontation, moins incertaine, contre l'un des joueurs les plus titrés du field. "Avec 20 BB, j'ouvre avec deux Rois. Timothée Marlin shove avec deux 8, je snap call et je gagne. Ça a relancé mon tournoi."
Derrière, Pierrick trouvera une jolie idée de bluff avec un As-10 joué en bataille de blindes. "La SB ouvre assez cher, et mise 250 000 dans 600 000 sur le flop Roi-Dame-X. Je paie pour la gutshot et parce que peu de mains ont touché. Turn : 9 qui ouvre un flush draw, il y a aussi la quinte qui rentre. Il mise pas cher, 250 000 dans 1,1 million. Je paie. Brique sur la rivière, et là il mise le même montant. En fait il me dit 'J'ai un petit Roi et je ne sais pas quoi faire' !" Pierrick, lui, sait quoi faire : mettre à tapis son adversaire, avec une relance à la hauteur du pot. Et le coup est gagné.
Repensant à notre idée de l'article précédent, sur ce temps qui passe différement pendant un festival de poker que dans la vraie vie, on demande à Pierrick de quelle manière il sent les heures défiler sur un Main Event durant 14 heures. C'est long ? C'est court ? Il nous répond exactement ce que l'on pensait : "Le temps est dilaté. Il y a l'horloge que l'on regarde tout le temps, c'est du temps objectif. Mais dans la tête, la perception est complètement différente. Pour faire face à ça, tenir sur la durée, il y a un truc tout simple : respirer." Qualifié sur Winamax via les championnats de son club Montpellier Poker il y a un an et demi de cela (le Covid a su dilater le temps comme personne !), Pierrick va maintenant chercher le second souffle du marathonien afin d'accéder en finale de notre premier gros tournoi depuis 2019.
5e : Omar del Pino (Espagne) - 6,65 millions (55 BB)
Un spécialiste des Expresso qui ne dit jamais non à un beau tournoi live. Comme par exemple le Main Event du PS Festival de Marbella, qu'il a remporté en 2018 pour un gros chèque (environ 100 000 euros). Une victoire parmi beaucoup d'autres sur les tournois mid-stakes du circuit espagnol.
6e : Gytis Juskevicius (Lituanie) - 6 millions (50 BB)
Essayez de Google ce nom et vous tomberez sur un ancien boxeur, aujourd'hui âgé de 56 ans et qui a connu son heure de gloire en concourant sur les JO de Barcelone en 1992. Au risque de vous décevoir : non, ce n'est pas le même bonhomme à qui nous aurons affaire au Day 3.
7e : David Álvarez (Espagne) - 4,8 millions (40 BB)
Un habitué du circuit espagnol, régulier des tournois mid stakes de Winamax, où il compile plusieurs finales sous le pseudo de LA BOTRILA. Son ascension vers les sommets du chipcount a été quelque peu stoppée en fin de journée.
8e : Yoann Hillewaere (France) - 4,675 millions (39 BB)
Sous l'alias usurpateuryo, il a fait le choix original de Twitcher ses sessions... le matin, sur des tournois comme le Breakfast, le Coffee Time ou le Crunch. À le voir trembloter légèrement à chaque gros pot remporté, on comprend que Yoann vit à fond son one time, lui qui n'a que peu l'habitude de jouer en live. Nul doute qu'il sera soutenu par bon nombre de fans dans le chat en cas de passage en table télévisée.
9e : Joaquim Marques (Portugal) - 4,43 millions (37 BB)
Sur ce WPO Madrid, on a croisé José Gonzalez, vainqueur de l'Eureka Highroller sur la dernière édition de l'EPT Prague et qui aujourd'hui a fait le show avant de chuter non loin de la fin du Day 2. Lors de la finale remportée à Prague, Gonzales a croisé un certain Nicolas Vayssieres, encore en course au Day 3, mais aussi Pedro Marques. Hé bien : Joaquim est son papa. Et d'après nos infos, c'est lui qui aurait transmis la passion des cartes et jetons à son fils...
10e : Kevin Mastrosimone (France) - 4,385 millions (36 BB)
Deux lignes Hendon Mob datant des 20 et 21 août 2021 sur des tournois à tout petit buy-in à Aix-en-Provence : une victoire et une neuvième place. C'est tout ce que l'on sait à ce stade de ce joueur de 32 ans qualifié via les championnats Winamax du club Poker@Lyon.
11e : Julien Da Silva (France) - 4,38 millions (36 BB)
40 000 $ de gains en live accumulés en dix ans, semble-t-il... On utilise le conditionnel car nous ne sommes pas à l'abri d'un homonyme. L'écrasante majorité de ses résultats ont été signés à Gujan Mestras, mais Julien aurait deep-run le récent EPT National de Monaco (43e pour 4 800 euros).
Valentin n'a pas trop fait de vagues dans cette journée : mais à le voir parler avec nombre de grinders biens connus de nos services une fois toutes les tables déplacées dans la salle Mandalay, on comprend qu'on a affaire à un joueur de qualité. Il s'est d'ailleurs montré solide avec un tirage pas franchement favorable sur sa dernière table, avec Matthieu Lamagnère juste à sa gauche. Ses premières références en live datent de 2017 : il possède donc un minimum d'expérience pour aborder le dernier acte de ce tournoi avec un stack pile au milieu du field. Un joueur à ne pas prendre à la légère, de toute évidence.
13e : Pablo Herrera (Espagne) - 4 millions (33 BB)
Un joueur récréatif... mais qui n'a pas à rougir de ses performances dans les casinos de Madrid.
14e : Hugues Mazerolle (France) - 3,785 millions (31 BB)
Avec Hugues Mazerolle, il faut s'attendre à tout. En fonction de son humeur, il peut lâcher la bride à tout moment. Mais ce grinder qui n'a pas froid aux yeux est avant tout et à n'en pas douter un joueur de très grande qualité, en témoigne la liste de ses super perfs sur Winamax. Après s'être brillament emparé du chiplead en début de journée lors du Day 2 en ayant joué à merveille de son image de degen, il termine dans le ventre mou (14e) après une session pas trop prolifique en table télé. Mais s'il remonte des jetons, on tiendra là l'un des candidats sérieux à la victoire finale.
15e : Anthony Soules (France) - 3,520 millions (29 BB)
Anthony n'est probablement pas le joueur le plus spectaculaire du field, mais de toute évidence, on tient là un grinder solide, qui a su tracer sa route en table télévisée malgré la présence des monstres Nico Vayssières et Hugues Mazerolle, et dont les références en tournois online montrent sa maitrise du format MTT. Et lors du Day 1 B, autrement dit il y a une éternité, il nous a dit qu'il allait gagner le tournoi... Ses adversaires feraient bien de se méfier !
16e : Adriano Abbracciavento (Belgique) - 3,4 millions (28 BB)
Davidi Kitai, Jérôme Sgorrano et maintenant... Adriano Abbracciavento. Car vous fiez pas à son nom à forte consonnance transalpine, le membre de la Frietje Team (littéralemnt, "L'équipe Frites") est un pur produit d'outre-Quiévrain et pourrait de nouveau faire briller son pays sur un Main Event estampillé Winamax. Venu sur ce WPO avec son frère Fabrizio, qui a également atteint les places payées et Fred, leur ami commun qui leur a confectionné leurs tee-shirts personnalisés, le Bruxellois ne vise rien d'autre qu'une première grosse perf' en live. Et à l'entendre demander comment accéder à notre streaming depuis la Belgique, on imagine qu'ils seront nombreux à le soutenir par procuration depuis là-bas.
17e : José Maria Martin (Espagne) - 3,32 millions (28 BB)
Même topo que pour Pablo Herrera quatre places plus haut.
18e : Antonio Lopez (Espagne) - 3,23 millions (27 BB)
Un reg des MTT online, catégorie mid-stakes.
Tiens donc, un revenant ! Venu avec compagne et enfant à Madrid, AzizDuLoft, du nom de son ancien pseudo avec lequel il a longtemps terrorisé les tables de Winamax, a choisi de la jouer soft sur ce Winamax Poker Open. "Je n'ai joué que le Battle Royale et le Main Event. Mais les journées sont quand mêmes longues, c'est dur. Surtout que le petit se réveille autour de 7h30 le matin..." Ce qui n'a pas empêché ce joueur historique de nos festivals live de démarrer la journée tambour battant. "Je suis monté à 6,4 millions à mon pic, et j'ai fait doubler un joueur à 20 BB avec une paire de 8 contre deux Rois [Pierrick Letalleur, NDLR], puis un second avec As-Dame contre deux 9. Et sur l'avant-dernière main de la journée, j'ai perdu 800 000 en tentant de bluffer mon voisin de gauche en bataille de blindes. Au moins avec 25 BB demain les décisions seront plus faciles à prendre."
20e : Juan Manuel Pastor (Espagne) - 2,83 millions (24 BB)
En dehors de l'Espagne, seuls les anciens savent que nous avons ici affaire à un grand nom du poker ibérique, ambassadeur du rang de Bruno Fitoussi ou Michel Abécassis dans son pays. Car il est indéniable que les plus belles heures de Juan Manuel Pastor sont derrière lui, à en juger par la raréfication de ses résultats ces dernières années. Finaliste de l'EPT Londres en 2011 (4e), l'ancien membre du Team PokerStars (c'était à la fin des années 2000) a longtemps tenu le crachoir au micro de l'EPT live, à l'époque où les commentateurs de cinq ou six pays différents étaient réunis dans une même pièce (souvent trop petite) à Deauville, San Remo, Dortmund ou Monte Carlo pour commenter en direct l'action dans une cacophonie en forme de Tour de Babel. L'auteur de ces lignes (Benjo) se souvient de cette atmosphère enfiévrée et ces longues nuits serrés autour des écrans de contrôle : c'est forcément avec un brin de nostalgie que je vais souhaiter à mon ancien confrère, personnage qui a contribué à populariser le poker à l'époque où c'était une activité confidentielle, de remonter la pente face à des adversaires plus jeunes et (probablement) plus affûtés que lui.
21e : Sébastien Lesoif (France) - 2,19 millions (18 BB)
On l'a déjà croisé sans vraiment le croiser : Sébastien a participé au SISMIX Costa Brava au printemps 2019. Il en est ressorti avec une 15e place sur le Sunday Surprise à 200 euros. Sans lui faire injure, le banc de presse tout entier a déjà préparé une bonne douzaine de jeux de mots avec son nom de famille en cas d'élimination prématurée comme de victoire.
Il est le seul joueur à pouvoir se targuer d'avoir participé à l'ensemble des éditions du Winamax Poker Open, depuis la toute première en 2010, avec comme meilleur résultat une troisième place en 2018 pour 60 000 €. Ce dimanche, SixCoups va devoir en porter autant qu'en éviter pour sortir de la zone rouge dans laquelle il est tombé en se faisant bluff catch par Gytis Juskevicius lors de l'avant-dernier niveau de la journée. Sur A4283, il a mis à tapis le Lituanien qui a fini par fuck call avec un A5 loin devant le 102 du Bordelais.
23e : Angel Rodríguez (Espagne) - 1,825 million (15 BB)
Aucune info. Même cette encyclopédie vivante du poker espagnol qu'est Alex Hernando n'a jamais entendu parler de lui, c'est vous dire...
24e : Sergio Alsonso (Espagne) - 635 000 (5 BB)
Un reg des cash-games de Barcelone qui pratique aussi les MTT en live à tarif modéré, et le joueur le plus à même de sauter en premier dimanche. D'autant que le Day 3 va débuter à 12h30 par un palier de gains...
L'échelle des prix
Vainqueur : 130 000 €Runner-up : 94 000 €
3e : 67 000 €
4e : 48 000 €
5e : 35 000 €
6e : 26 000 €
7e : 19 230 €
8e-9e : 15 000 €
10e-11e : 11 400 €
14e-12e : 8 700 €
17e-15e : 6 850 €
18e-23e : 5 450 €
24e : 4 500 €
Rendez-vous à 12h30 pour le coup d'envoi de la dernière journée du Winamax Poker Open Madrid !
Benjo, Flegmatic, Rootsah & Alex