Winamax

Une finale mi-française, mi-espagnole

- 15 mai 2022 - Par Flegmatic

3 tricolores, et 4 rouges et jaunes en finale du WPO Madrid

Finale du WPO Madrid
Voilà un casting bien équilibré, mélangeant les deux coeurs de cible de ce premier Winamax Poker Open organisé en Espagne !

Omar del Pino - 29 ans, Marbella, Espagne (vit à Málaga)
25,2 m. (50 BB)

 Omar Del Pino Omar Del Pino
Cet Andalou pur jus joue au poker depuis sa majorité - une décennie, donc. Après avoir commencé online sur les petites limites MTT, il a ensuite fait la transition vers les Expresso, avant de revenir à ses premiers amours, jouant entre 100 et 1 000 euro/dollars de buy-ins. Aujourd'hui joueur de poker à plein temps, il fait partie des visages populaires au sein de la communauté espagnole, ne ratant que peu de tournois mid stakes au pays de Cervantes. Il s'est d'ailleurs imposé l'an dernier sur l'un des premiers gros tournois organisés après la pandémie de Covid-19, le High Roller à 1 000 € du CNP, ici à Madrid, au casino Grand Vía. Une victoire à 24 000 € qui fait presque pâle figure à côté de son meilleur résultat live, la win du PS Festival de Marbella en 2019 pour 179 000 €. Sur ce Main Event, trois bullets lui ont été nécessaires pour gagner sa place au Day 2. Chipleader durant une bonne partie du Day 3, il est passé du wagon de queue au chiplead en claquant un hero call en table télévision face à Pablo Herrera, avant celui qu'il considère jusqu'à maintenant comme LE coup de son tournoi, son bluff catch contre Anthony Soules qui lui a permis de doubler juste avant la constitution de la TF. "Nous avons beaucoup joué l'un contre l'autre, il y avait un fort historique, j'ai donc pensé qu'il pouvait souvent me bluffer". Pour son premier festival live Winamax, il a en tout cas été conquis par le format 6-max et la bonne ambiance sur la terraza. "Il y a toujours quelque chose à faire dehors si tu n'as pas envie de jouer où que tu t'es fait sortir." Il va devoir faire vite ce soir s'il veut pouvoir y célébrer sa victoire ! - Alex H.

Pablo Herrera - 46 ans, Torres (Espagne)
23,9 m. (48 BB)

Pablo Herrera Medina
Originaire de Jaén, une des capitales de l'Andalousie, Pablo Herrera pratique le poker en ligne depuis 2009. Il entamera la table finale avec le deuxième stack et, comme on a déjà pu le voir tout au long de la journée, sa main ne tremble pas lorsqu'il s'agit de mettre ses rivaux sous pression, malgré sa relative inexpérience en live - c'est lui qui le dit. "J'ai toujours joué à des petites limites, pour passer le temps", explique cet agent de police municipal, qualifié pour le tournoi via nos satellites. "C'est un week-end bien rempli", sourit-il, faisant référence à un premier deep-run sur le Sniper KO du festival vendredi dernier, intercalé entre son Day 1 et son Day 3 : Pablo a manqué de peu le trophée, terminant en seconde place pour 2 200 €, plus les bounties. "Avant cette semaine, je n'avais jamais perfé en live", explique-t-il. "J'avais peut-être joué deux ou trois fois en live. Il faut prendre des congés, voyager... C'est compliqué." Pablo débutera sa première finale majeure avec un tapis énorme, déroulant une main déterminante pour son tournoi : une relance au bouton avec As-7 assortis, un 3-bet adverse depuis la SB, et une relance all-in pour 25 BB de sa part. "L'autre joueur avait As-Roi, mais j'ai trouvé un 7 au flop et ça a tenu. Il y a toujours une main clé..." Avant de profiter d'une pause avant son grand moment en table TV, Pablo prend le temps de nous féliciter, en particulier le facteur "6-max" du WPO. "La structure très très cool et les tables short-handed son incroyables, les niveaux de 35 puis 40 minutes aussi. Et pourtant, je ne suis pas bon dans ce format !" - David S.

Ángel Rodríguez – 29 ans, Almería, Espagne (vit à Malaga)
17,8 m. (36 BB)

Ángel Rodríguez
Originaire d’Almería, Andalousie, Ángel Rodríguez est connu en ligne sous le pseudonyme ‘Glaseado’. Le poker, c’est quelque chose qui le passionne depuis sa majorité mais bizarrement (au vu de son actualité, là tout de suite) ce ne sont pas les MTT qui l’intéressent le plus. Son truc, c’est d'abord le cash-game. Les tournois sont venus pas plus tôt que cette année. « Je les joue pour la gloire. Ce n’est pas pour gagner de l’argent. Si ça fonctionne, tant mieux, mais le but c’est surtout de passer du bon temps avec les copains. » Ángel nous confie tout cela alors que sa qualification pour la finale du WPO Madrid est confirmée, tremblant encore en songeant qu’il a bien failli ne pas y accéder, ayant bataillé avec un short-stack avant de trouver plusieurs spots favorables à deux tables restantes. Ses 36 blindes placent Ángel au-dessus de la moyenne et le laissent espérer remporter un peu (voire beaucoup) plus que les 19 230 € réservés à la première élimination. Ce qui serait déjà pas mal pour un joueur qui n’avait au départ aucune intention de venir : le dernier Day 1 Turbo avait déjà commencé lorsqu'il s’est finalement décidé à venir au casino Torrelodones. Bien lui en a pris : l’Andalou de 29 ans, qui n’est pas un professionnel (quelques « investissements » sont mentionnés lorsqu’on lui pose la question de son activité), s’éclate : « Sûrement que tout le monde vous le dit, mais j’adore la façon dont vous avez organisé ce festival. Je n’ai jamais joué un tournoi avec autant de choses à faire. » - Manu S.

Hugues Mazerolle - 28 ans, Paris (vit à Malte)
16,1 m. (32 BB)

Hugues Mazerolle
On ne vas pas se mentir : quand on l'a vu en action au début du Day 1A mercredi, on ne pensait pas forcément le retrouver en finale quatre jours plus tard. Et pour cause, Hugues semblait jouer en totale détente, relançant à dix fois le montant de la blinde pour son simple plaisir, et ne semblant pas prendre ce Main Event au sérieux. Sauf que lorsque le grinder décide de se mettre à jouer un poker de qualité, ses adversaires n'ont qu'à bien se tenir. Il dispose en effet de toute la panoplie d'un serial perfeur : l'imperméabilité à la pression, déjà, mais aussi des bases techniques travaillées online sur les plus gros tournois de Winamax, où il a multiplié les performances ces dernières années, sous des pseudos réputés comme X9 THIS EVE, sous lequel il a gagné une 2 Million Week KO en 2019, ou WhenLamboXD, avec lequel il s'est offert un Main Event cette année. Si vous écoutez le stream de ce tournoi, vous apprendrez que tout le monde le surnomme surtout "Chotec" : après avoir lu cette bio, vous saurez aussi qu'il joue au poker depuis huit ou dix ans - et plus sérieusement ces trois dernières années -, qu'il ne se considère pas comme un joueur professionnel même s'il n'a pas d'activité annexe (il tâte aussi des cryptomonnaies), qu'il réside à Malte et qu'il a débuté en jouant en cash-game online. Et même s'il deeprun ce Main Event, Hugues n'était pas franchement dans la forme de sa vie en live : "Entre les WSOPC à Cannes et l'EPT Monaco, j'ai perdu près de 30 000 €. Pour que je sois breakeven sur mes dernières sessions live, il faut que je finisse 5e de ce tournoi !" Hugues confesse également une petite tendance au spew, même s'il travaille sur ses défauts : "Grâce à ZChance44, j'ai décidé d'arrêter de jouer les Expresso à 500 € en étant bourré..." Sur ce tournoi, il a en tout cas fait preuve d'un talent certain, martyrisant donc le début de son Day 1 mais aussi la phase post-bulle, moment auquel il a commencé à monter un stack imposant qui lui a permis de voir plus loin. Le coup de son tournoi ? "En fait, c'est quand j'ai sorti Chevre.Miel en limpant deux Rois au bouton, et qu'il a tout mis avec As-5, à 19 left. Derrière, j'élimine deux shortstacks, et je passe de 3 à 10 millions." Durant le tournoi, Hugues a su rester sérieux malgré quelques tentations de relâchement, notamment quand il a été déplacé pour la première fois en table TV lors du Day 2 : la preuve, il n'a pas eu besoin de re-entry l'épreuve, qu'il a buy-in directement après avoir tenté sa chance sans succès sur trois satellites online ("même le fameux 10 € Rebuys avec tous les sharks", précise-t-il). Il a débarqué à Madrid avec quelques connaissances, et trouve le casino Torrelodones "super". Après être venu au dernier WPO Dublin mais aussi trois fois au SISMIX à Marrakech ,"la meilleure destination poker" pour lui - où il a gagné une bague WSOP Circuit il y a trois ans -, Hugues devra finir cinquième pour battre son plus gros gain en live. On connait son objectif minimum donc. Mais nul doute que Chotec a les armes pour viser bien plus haut... - Rootsah

Matthieu Lamagnère – 38 ans, Bordeaux, France
13,6 m. (27 BB)

Matthieu Lamagnère
« Même si j’arrêtais un jour le poker, je continuerai de jouer ces tournois-là. » Ainsi parlait Matthieu Lamagnère à l’entame de la table finale de l’édition 2018 du WPO Dublin, qu'il avait quittée avec une place sur le podium. Quatre ans plus tard, le Bordelais est plus que jamais pro des cartes, et continue d’améliorer son inédit clean sheet sur le Winamax Poker Open : 100 % de participations depuis la naissance du festival en 2010 ! Et une deuxième table finale sur le Main Event, donc, un nouvel exploit qui s’ajoute à une liste forcément longue comme le bras, entre finales et victoires sur quantité de side-events, depuis le Totem à 100 € jusqu’au High Roller. Comment Matthieu explique-t-il cette réussite ? « Depuis le temps que je pratique, je pense avoir un edge en 6-max. » Nos tournois en ligne, majoritairement en short-handed, ont dû pas mal aider. « Aussi, j’ai joué de nombreuses années en club : je connais bien le field. » Ces temps-ci, le pro aujourd’hui âgé de 38 ans se concentre majoritairement sur les Expresso et le cash-game en PLO, toujours depuis Bordeaux – nous avons là affaire à l’un des rares pros Français jouant le jeu de la taxation des revenus dans leur pays natal. « J’achète ainsi ma liberté », dit-il. Un coup clé sur ce Main Event, qu’il a joué trois fois de suite (une bullet sur le Day 1B, deux autres sur le Day 1C) après s’être offert son inscription avec ses Miles Winamax ? « Le coup, celui qui change tout, c’est de la chatte. On est encore 20 left, j’open shove 18 BB avec KQ. C’est payé par les As. Je fais la flush. Dès le flop ! Le pauvre... Je l’ai éliminé une demi-heure plus tard. » Matthieu (dont le pseudo originel sur Winamax est ‘SixCoups’) entamera la finale au milieu du peloton, avec 27 BB. « Je ne regarde pas les prix. J’ai déjà joué des tables finales avec ces montants. » Et il a déjà connu aussi bien les joies que les déceptions qu’elles procurent. En terrain connu, il s’estime surtout heureux d’être en finale, une fois de plus. « J’étais short au début de la journée, donc je n’en attendais pas grand-chose ! » - Benjo

Antonio López - 36 ans (vit à Colmenar Viejo, à côté de Madrid)
9,2 m. (18 BB) 

Antonio Lopez Del Alamo
Antonio joue au poker depuis dix ans et se considère comme semi-professionnel. Son format préféré ? "Les MTT", nous a t-il répondu après une petite hésitation. Le Madrilène a débuté dans ce tournoi sur le Day 1B, et cette unique entrée payée en espèces lui a suffit pour se retrouver trois jours plus tard en finale. Card dead aujourd'hui, il n'a pas eu trop de marge de manoeuvre dans ce Day 3, et commencera le dernier acte parmi les joueurs les plus shortstacks, doté du cinquième tapis des sept finalistes. Quand on lui demande de choisir une main marquante dans ce WPO, pas besoin de chercher bien loin : "Là tout de suite, je n'arrive pas à me sortir de la tête la quinte floppée qui m'a propulsé vers la table finale." Favori du rail si l'en on croit les cris résonnant sur chacun de ses coups à tapis, Antonio sait qu'il devra partager les encouragements avec celui qu'il considère comme son rival le plus dangereux : "Omar del Pino, alias 'Misterhest'. Je sais très bien à quel point il peut nous poser des problèmes." - Antonio

Anthony Soules - 35 ans, Saint Gaudens
2,075 m. (4 BB)

Anthony Soules
Si l'on devait désigner le grand perdant de ces demi-finales, ce serait sans doute lui. Large chipleader de sa table et très proche de la tête de course à neuf joueurs restants après avoir éliminé en deux temps le redoutable Espagnol Adrián García, Anthony Soules a ensuite vu son stack décliner progressivement, d'abord en faisant doubler Angel Rodriguez (As-Dame contre deux Rois), puis en se faisant attraper en flagrant délit de bluff par un Omar Del Piño en complète renaissance, pour chuter à quatre petites blindes. Alors déçu, frustré, dégoûté, en colère le Toulousain ? Que nenni ! C'est tout sourire et plein d'espoir qu'il a répondu à nos questions. "Je crois en ma bonne étoile," nous a soufflé celui qui est venu à Madrid "sur un coup de testas", trois jours après nous avoir dit lors du Day 1B qu'il allait "gagner le tournoi". Sudiste exilé à l'étranger depuis une quinzaine d'années, entre Amérique du sud et Asie du sud-est, le hasard l'a vu revenir en Europe "après trois ans bloqué en Thaïlande à cause du Covid. J'ai fait un arrêt à Istanbul, qui devait se poursuivre à Athènes et je me suis dit 'Ce serait quand même trop bête d'être aussi près sans venir jouer le WPO !'" Car où qu'il soit sur la planète, Antho reste un fidèle de Winamax. "Je joue depuis mes 18 ans et ça fait 5-6 ans que je suis professionnel. Mais je n'ai pas du tout le parcours classique des jeunes grinders d'aujourd'hui : je me suis fait sur le tard, j'ai fait des tonnes d'erreurs, je me suis cassé la gueule plein de fois..." Régulier de nos MTT, il hésite actuellement à se reconvertir dans le cash game. "Ne le prenez pas mal, mais cette grille de tournois, je l'ai trop vue, j'ai envie de changer." Seul problème, et il l'avoue sans peine, il n'a "jamais été bon dans la gestion d'argent. À chaque fois que j'ai eu plus de 100 000 €, j'ai eu tendance à en perdre beaucoup plus rapidement que si j'en avais eu 15 000." À Madrid, son Main Event fut aussi chaotique que son parcours personnel. "J'ai mis 5 bullets. Et comme prévu, je suis passé par le dernier Day." Derrière, ce fut "un grind constant", avant un coup qui a servi de tournant, contre un certain... Omar Del Piño. "Je me suis pas mal bagarré avec lui lors du Day 2. Il était assez sticky, je sentais qu'il ne voulait pas lâcher ses blindes. À un moment donné, j'ouvre 3x As-9 avec 27 blindes et il shove un peu saoulé - du moins c'est l'impression que j'ai eu. J'ai donc fait un truc que j'ai fait deux fois dans ma vie, j'ai payé et j'ai eu raison puisqu'il avait Dame-9. Je suis très content de ma décision, parce qu'elle sortait vraiment de la norme." Souhaitons-lui maintenant de pouvoir encore jouer beaucoup d'autres coups contre Omar et les autres, et de faire s'enflammer un rail toulousain, notamment porté par Juanito, qui n'attend que ça ! - Flegmatic