Winamax

Colossales retrouvailles

- 9 mai 2022 - Par Benjo DiMeo

Un grinder de longue date se rappelle à notre bon souvenir sur le premier gros tournoi du WPO Madrid
Valentin Devooght signe sa meilleure perf en live sur un Colossus ayant rassemblé 1 501 inscrits


Valentin Devooght
Chaque festival Winamax voit se mélanger nouvelles rencontres et retrouvailles avec de vieilles connaissances. Le premier vainqueur de notre premier vrai festoche depuis plus de deux ans appartient résolument à la seconde catégorie. Valentin Devooght : finaliste de la Top Shark Academy en 2015 (pseudo : Nick_Hautine), perfeur régulier sur Winamax depuis belle lurette, finaliste de la dernière édition du KING5 et donc futur participant aux WSOP à Las Vegas. Et enfin, depuis dimanche soir : vainqueur du Colossus devant très exactement 1 500 inscrits. La cinquième victoire en live du Nordiste est la plus lucrative de toutes et fut acquise au milieu d'un field bien plus large que lors des quatre précédentes. Mais on n'osera pas écrire qu'il s'agit de la plus belle, car la conclusion de l'épreuve, sur le coup de trois heures trente du matin, a laissé un sale goût d'inachevé à tous ceux qui étaient encore debout à cette heure tardive.

Que s'est-il passé ? C'est très simple : on jouait le Day 2 depuis plus de treize heures, mais il restait encore trois joueurs au moment où l'horloge se rapprochait dangereusement de l'horaire de fermeture du casino. Vous me rétorquerez : la belle affaire, les trois n'ont qu'à aller se coucher et revenir le lendemain pour boucler tranquillement l'affaire. Sauf qu'un des trois derniers joueurs a protesté : "Désolé, je ne pourrai pas revenir demain, j'ai un avion à prendre." Inutile de vous dire que personne ne l'a cru... mais le règlement ne devait pas moins être appliqué à la lettre : faute de pouvoir continuer à jouer, il fallait conclure le tournoi par un deal ICM forcé. "Je n'ai pas vraiment apprécié cette attitude", nous a dit Valentin au lendemain de sa victoire sur tapis vert, avec une certaine maitrise de la litote. "Une heure plus tôt, quand on nous a annoncé que le casino fermait, il était OK pour revenir le lendemain, parce qu'il était chip-leader. Mais après, quand il s'est retrouvé short, ce n'était plus la même histoire..." Valentin était celui qui avait le plus à perdre dans cette situation, étant large chip-leader au moment de l'interruption de la partie : un deal le privait de la possibilité de collecter les bounties de ses deux derniers adversaires et donc de pas mal d'EV. En définitive, le Nordiste est parti se coucher plus riche de 18 000 euros. Une somme pas si éloignée de celle qu'il aurait pu collecter si la partie s'était terminée normalement. "C'est parce que j'ai protesté : les organisateurs étaient en train de calculer les bounties à part Avec leur méthode, chacun aurait récupéré l'intégralité de leur bounty. J'ai demandé à ce que les bounties soit eux aussi divisés selon l'ICM."

Valentin Devooght
Oublions cette conclusion en eau de boudin : reste le plaisir de recroiser un jeune grinder avec de plus en plus de bouteille, mais toujours aussi humble et sympathique. Il y a deux ans, nous contactions Valentin au tout début du premier confinement : il nous racontait son stage de fin d'études de kinésithérapie, forcément bousculé par l'irruption du COVID dans nos vies. Quoi de neuf de son côté : "J'ai terminé mes études !" Mais son diplôme, Valentin a choisi de le garder dans sa poche, au moins pour quelque temps. "J'ai testé quelque chose que j'ai toujours voulu faire : la coloc poker à l'étranger, pour jouer à plein temps." Depuis septembre, c'est donc à Marrakech que le Nordiste vit sa passion à fond, entouré de potes poursuivant le même objectif. "Les tontons du bled, notre équipe KING5, c'est cette coloc ! On vit dans une grande villa un peu excentrée. Ce n'est pas forcément facile de s'intégrer dans la vie de Marrakech, mais on vit bien. Je voulais tester cette vie un an. Comme ça se passe bien, je vais rempiler." Et Valentin de citer une victoire Winamax Series en janvier, puis un podium en avril, sans oublier des perfs sur les sites internationaux du .com, qu'il ne se prive pas de poncer maintenant qu'il en a la possibilité.

Sur le Colossus, Valentin a fait "le dos rond." Car juste avant, il tombait à 5 blindes alors qu'ils étaient encore 12 joueurs. "Je suis resté entre cinq et dix blindes pendant un long moment. Puis j'ai gagné mes all-in préflop, et en face il y a eu des erreurs ICM de commises. J'ai gagné As-3 contre As-7, As-3 contre As-2..." On ne demandera pas à Valentin de nous donner plus de détails : le voilà qui saute directement dans le Battle Royale KO. Forcément : quand on s'est permis de remporter le premier tournoi d'un festival en comportant près de cinquante, il est tentant de vouloir battre le fer tant qu'il est chaud...

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