Deividas Daubaris remporte le plus gros tournoi de l'histoire de Winamax
Le professionnel lituanien décroche sa première victoire en live et un chèque de 120 000 €
Il nous avait prévenu lors de son interview pré-table finale : Deividas Daubaris ne craignait aucun de ses six derniers adversaires, confiant en ses chances de ramener la coupe chez lui, à Vilnius. Il faut dire que cet été, le Lituanien s'était frotté aux meilleurs joueurs de la planète sur les High Rollers de l'Aria et quelques-uns des tournois les plus chers et les plus relevés des World Series of Poker. Vous avez d'ailleurs été nombreux à vous en rendre compte avant nous sur notre chaîne Twitch : ce joueur responsable de l'élimination express de Pierre Calamusa sur un setup paire d'As contre paire de Rois, dans un épisode de Dans la Tête d'un Pro devenu légendaire... c'était lui ! Sans le savoir, Deividas venait de signer sa première victoire face à Winamax. La deuxième aurait un peu plus de saveur et de retentissement.
Tout au long de ce Day 3, il a évolué à l'écart des projecteurs. Lors des demi-finales, c'est sur la table extérieure qu'il a doublé son tapis sans jouer de gros pots. Puis, dans la première moitié de la TF, il s'est effacé entre la stature internationale de Nacho Barbero et l'attention que la communauté française portait à Adrien Guyon. Surtout, il a mis du temps à se mettre en action, sa finale ne démarrant vraiment qu'après deux bonnes heures et un double up signé dans la douleur. Même lanterne rouge à cinq joueurs restants, avec moins de dix blindes, il ne s'est jamais précipité, attendant de recevoir... une paire d'As, pour doubler contre un Stefan Baczynskyj qui n'a pas bien su profiter de son statut de chipleader. "J'étais le short, donc mon plan était basé sur le respect des spots que je devais jouer, détaille l'intéressé. J'ai essayé de profiter de ce que je pouvais, et ça a bien fonctionné. J'ai eu de la chance lors des moments-clés, je ne peux pas me plaindre."
La machine était alors enfin lancée. Plus Deividas Daubaris récupérait des jetons, grâce à une agressivité savamment dosée et une bonne science des timings, plus il devenait dangereux, au point de nettement dominer la phase à trois. Et même après avoir fait doubler coup sur coup Adrien puis Romain Semler, c'est au coude à coude avec le Poitevin qu'il attaquait le heads-up. Sûr de sa force et de son edge, il s'est même permis de refuser deux fois un deal. Une assurance à la limite de l'arrogance qui se voit bien souvent punir par les dieux du karma. Mais pas cette fois. Cette fois, la réussite allait le suivre jusqu'au bout, dans une série de double ups intervertissant les positions des deux joueurs, avant l'estocade finale.
"Je suis vraiment heureux d'avoir réussi à gagner face à un field aussi vaste, s'est confié notre champion. Battre plus de 2 000 joueurs, c'est très difficile. Il faut forcément un peu de chance à certains moments, mais au final, j'ai juste essayé de jouer mon jeu. Mon meilleur jeu." Nul doute que l'habitude de jouer à des limites nettement plus élevées, en live comme online, l'a aidé à se détacher des enjeux. Là où d'autres regardaient peut-être davantage les paliers, conscients de vivre leur proverbial one time, Deividas semblait bien plus relâché. "Je suis venu avec mes amis, je pense que cela s'est vu, ajoute-t-il, rendant indirectement hommage à son rail, aussi fourni que bruyant. Nous l'avons pris comme des vacances. Mais j'étais aussi motivé pour venir parce que j'avais entendu que les tournois Winamax étaient remplis de joueurs très agressifs, comme on peut en trouver à Las Vegas."
Et alors, comment a-t-il vécu ce baptême du feu sur l'un de nos festivals ? "J'ai vraiment adoré jouer en 6-max. Ce n'est pas si courant. Il y avait beaucoup d'action, j'ai pris énormément de plaisir. Tout ce que j'aime !" Notre grand vainqueur a même réussi à trouver les mots qui nous vont droit au cœur. "Ce qui m'a particulièrement frappé, ce sont les nombreux efforts et la passion que tout le staff Winamax a mis dans la réalisation de cet événement. Comparé à d'autres festivals, cela ne fait aucun doute : le WPO est unique."
Unique, comme cette toute première victoire en live, qui en appelle d'autres. "Je n'ai pas l'habitude de me voir sur un écran. Il va falloir que je m'y habitue, je compte en jouer beaucoup des tables finales," nous a-t-il glissé en milieu de TF, alors qu'il regardait le streaming derrière notre épaule. Si on l'y recroise, cette moustache ne passera plus inaperçue.
Winamax Poker Open Bratislava - Main Event 500 €
2 221 inscrits (re-entries inclus) - Dotation 977 240 €
Position | Prénom | Nom | Pays | Prix |
---|---|---|---|---|
Vainqueur | Deividas | Daubaris | Lituanie | 120 000 € |
Runner-up | Adrien | Guyon | France | 88 000 € |
3e | Romain | Semler | France | 65 000 € |
4e | Stefan | Baczynskyj | France | 47 000 € |
5e | Jose Ignacio | Barbero | Argentine | 35 000 € |
6e | Igor | Mataruga | Serbie | 25 000 € |
7e | Nicolas | Tytgat | France | 18 140 € |