Dimanche, tandis que notre attention était tout entière focalisée sur la (longue et tardive) finale du Main Event au sous-sol du Crowne Plaza, les ultimes tournois annexes du WPO se bouclaient au sein des étages supérieurs. Les derniers gagnants du festival, nous n'étions donc pas là pour les féliciter en personne... mais on a réussi à tous les prendre en photo (dans certains cas avec l'aide de l'équipe d'arbitrage, merci à eux !)

Il n'est pas trop tard pour leur exprimer un franc "GG" dans ces colonnes...

Sur un Monster Stack ayant comme d'habitude parfaitement rempli son rôle de "consolante" pour les déçus du Main Event (589 inscrits, dotation de 156 085 €), l'Espagnol Hugo Collado Centurion remporte 27 200 € au terme de deux jours d'affrontement (il avait plus un nom à remporter le Colossus, mais passons). Le duel final contre l'Ukrainien fut particulièrement long, avec plusieurs tentatives de deal avortées.

Lancé dimanche à midi et joué d'une traite, le Sunday Mystery à 200 € a lui aussi fait le plein : comme à chaque fois, le "cap" de 500 inscriptions fut rapidement atteint... et à ceux qui nous demandent pourquoi le nombre de joueurs est toujours limité sur cette épreuve, on leur répondra que ce n'est qu'à quatre heures et demie du matin que Raphaël Dubois a été couronné en ce dernier soir de festival ! Ce joueur inconnu de nos services (et de Hendon Mob) remporte 9 400 €, plus le contenu de toutes les enveloppes Mystery récoltées après chaque élimination.

Troisième et dernière victoire espagnole du festival : celle d'Alejandro Garcia Asenjo sur le Rodeo KO. Joueur depuis dix ans, le Madrilène est passé pro en 2021. Sur Winamax, on l'a déjà vu choper des titres sur l'After Work, ainsi que sur la dernière édition des Series (pseudo : 'Mono Burgos'). En live, il s'agit bien de son premier trophée, après une petite dizaine de finales au cours des cinq dernières années. Le tournoi s'est terminé de façon atypique, avec un all-in préflop à trois : son Roi-Dame bat As-4 et As-8 pour boucler l'épreuve sans avoir à passer par la case "duel" ! Alejandro remporte 3 020 €, plus les primes KO.

On vous avait expliqué que les Danois étaient venus en nombre sur le WPO... Avec la victoire de Simon Hansen sur le Royal Omaha, ce sont deux trophées que les compatriotes de Gus vont ramener à la maison. L'homonyme de notre Team Pro remporte 3 600 € après un deal conclu avec Adnan Dizdarevic.

Un dernier Sprint avant de plier les gaules. La septième édition du tournoi Turbo quotidien de 20 heures revient à Yahor Vatayeu. Le second vainqueur Biélorusse du festival arrache l'ultime récompense encore accrochée sur le "Trophy Wall", ainsi qu'un premier prix de 2 635 €.

Tiens, avant de se quitter, faisons le bilan des nations gagnantes sur ce WPO...

France : 10 victoires (dont 2 gagnants sur le Face the Pros, qui n'était pas un MTT traditionnel, et 1 gagnante sur un tournoi privé, le Staff & Media Event).
Espagne : 3
Belgique, Biélorussie, Portugal et Danemark : 2
Lituanie, Ukraine, Serbie et Italie : 1

Sur le dernier jour du WPO Bratislava, une opportunité rare s'offrait à tous : affronter les joueurs du Team Winamax en heads-up... sans avoir à poser des milliers d'euros sur la table
Deux heures après avoir sauté du Main Event en douzième place, Nicolas Plantin est l'un des deux joueurs ayant réussi à battre quatre pros à la suite !

Ces deux derniers jours, Nicolas Plantin a passé du temps sous les projecteurs de la table télévisée, avançant progressivement sur le Main Event. Puis, aux alentours de 16 heures ce dimanche, il a vu son parcours s'arrêter brutalement, son As-Roi se fracassant contre le As-Dame d'un Valentin Imperator trouvant la Dame miracle.

Après cette déconvenue, quoi de mieux pour se changer les idées que d'aller affronter les pros du Team Winamax en tête-à-tête ? Non non, pas à leurs limites habituelles... Ce dimanche, la meilleure équipe d'Europe vous faisait une offre rare : une série de duels, pour seulement 50 balles l'entrée.

Le Face the Pros, c'est très simple. Vous affrontez un premier pro W sur une tablette. En cas de victoire, vous en prenez un suivant, toujours en tête-à-tête. Puis un troisième. Et, pour les plus forts et/ou chanceux, un quatrième et dernier. Quatre victoires à la suite signifient la victoire, et le premier prix de 1 000 € qui va avec.

C'est la bonne aventure qu'a vécue Nicolas Plantin pour se consoler de sa sortie sur le Main Event. "Je n'avais pas la motivation pour me relancer dans un side event qui allait durer des plombes. Ici l'idée était plus d'échanger avec les pros. Car même si je les croise sur le circuit, il y en a avec qui je n'ai jamais l'occasion de discuter,comme Adrian ou Joao."

Même si Nicolas n'aura pas affronté ces deux derniers aujourd'hui, il pourra se vanter d'avoir successivement battu Julien Sitbon, Leo Margets, Gaëlle Baumann, et enfin Mustapha Kanit. Un quatre à la suite pas des plus aisés, vous en convendriez.

Parmi les dizaines de joueurs s'étant sentis capables de mettre à terre le Team W, seuls deux sont parvenus à remporter un quatuor de victoires. Félicitations à l'autre champion du jour, Robin W., qui récolte lui aussi 1 000 €, et un trophée matérialisé sous la forme d'une bouteille de slivovitz, une liqueur locale à base de quetsches qui fracasse le crâne. De quoi bien célébrer cette fin de festival !

Le Face the Pros en images

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Au bout d'un heads-up à suspense, Romain Lewis gagne le tournoi le plus cher du WPO Bratislava, pour 17 800 €. Après plus de sept ans au sein du Team W, le Bordelais remporte son premier gros titre sur un event live Winamax !
High Roller 1 000 €

"J'étais à une carte de gagner !" Ces mots, Romain Lewis les a prononcés à 18h30, alors que le heads-up du High Roller n'avait pas débuté depuis plus de trente minutes. Son dernier adversaire, Zoran Sesum, venait de toucher l'un de ses trois derniers outs sur la river, un miraculeux 7 qui faisait passer son As-7 suité devant le As-10 du pro Winamax. "Il appelait pourtant les cartes pour partager !" rigolait le Bordelais quelques minutes après ce double-up. Malgré ce coup du sort, on se disait alors que l'affaire pouvait être rapidement pliée, Romain possédant encore un avantage en jetons de trois contre un face au Serbe. On a été bien optimistes : il a fallu deux heures de jeu supplémentaires pour sacrer un vainqueur !

Un duel à couteaux tirés s'est ainsi poursuivi dans la breakfast room du Crowne Plaza. Les monsters pots se sont multipliés durant 120 minutes, certains qui auraient pu constituer le tournant du match. Comme quand Romain gagne coup sur coup deux belles mains : un donk-bet river sur J2345 (après que Romain ait check-call 500 000 au turn), sur lequel son adversaire va réfléchir longtemps avant de passer, laissant un bon pactole au Français ; puis un pot à 700 000 jetons avec une flush hauteur 4, qui lui permet de grimper à 5,5 millions, contre 1,45 million chez le Serbe. Un joueur coriace, ce Zoran, qui va se refaire avec une couleur en envoyant son tapis en overbet avec 98 sur la river d'un tableau Q85K2, Romain décidant de tenter le hero call avec 75, pour chuter à 2,7 millions. Avant de perdre encore des plumes, avec top paire contre deux paires.

Le début d'une longue série de double-ups : pour Romain tout d'abord, avec K-Q contre K4. Retombé à 1,5 million, soit une vingtaine de blindes, Sesum se refait à son tour avec deux As contre K2 à tapis préflop, puis avec deux Valets contre As-10. Cinq millions chez le Serbe, 1,9 chez Romain... qui parvient cependant à extraire de la value avec 10-9 sur un tableau 10-10-5-8-2. Arrive alors le coup le plus spectaculaire de ce duel : tout part au milieu sur la river d'un board 10-9-3-8-9, alors que Romain est couvert. Zoran est huge avec 3-3 pour un full... sauf que Romain possède 10-9, pour un full supérieur !

Nous en sommes alors à plus de deux heures de jeu dans cet affrontement... "C'est long !" soupire Romain, soutenu par Kool Shen dans le rail, avant de partir en pause. Et on croit être repartis pour un tour, quand Zoran double avec Q-Q contre 3-3... Puis trouve encore deux Dames deux mains plus tard, pour se retrouver de nouveau à tapis préflop, cette fois contre A10. Mais une fois n'est pas coutume, le croupier va "faire le job" : Romain trouve un As dès le flop, sa paire tenant jusqu'à la river. Enfin, c'est fait : le Bordelais remporte son premier grand titre sur un tournoi live Winamax !

De quoi souffler un bon coup. "Mentalement, ça aurait été difficile de perdre ! commentait le Bordelais. On a vraiment swingué : j'ai commencé avec quatre fois plus que lui, une heure plus tard il avait cinq fois plus que moi... J'ai eu quatre ou cinq coups à tapis pour gagner pendant deux heures. Il ne fallait pas craquer, il y avait peu de bluffs, il fallait faire de belles rencontres. Ce coup avec full contre full inférieur m'a propulsé chipleader, avant le coup de pouce pour la fin."

L'occasion, aussi, de gommer cette anomalie au palmarès fourni du champion et multiple finaliste WSOP. Contrairement à nombre de ses coéquipiers du Team Winamax, tels Davidi Kitai, Pierre Calamusa, Adrian Mateos ou Kool Shen, Romain n'avait encore jamais remporté de victoire significative sur un festival live organisé par son sponsor. "Attends, il ne faut pas oublier le tournoi d'Irish Poker en 2015 !"  Et même si le High Roller affichait un field et des récompenses inférieures au Main Event, Romain savourait ce nouvel aboutissement, lui qui avait échoué en septième place du SISMIX en mai dernier. "Je suis super heureux. Je suis là depuis dix ans, à mettre des bullets dans tous les sens... En remporter un, c'est une fierté. Stéph' et Melvin [les coachs] vont être contents, le Team aussi, on ramène un nouveau trophée chez nous."

Une victoire fêtée par toute l'équipe et qui confirme la belle forme de Romain cette année, lui qui collectionne les tables finales sur le circuit depuis quelques mois : SISMIX donc, mais aussi EPT Monaco, et WSOP à Vegas. Cette fois, "rLewis" sera allé au bout, validant son septième titre en carrière et succédant au palmarès de ce High Rolller au Lituanien Mindaugas Jonuskis. On retrouvera désormais Romain Lewis sur plusieurs étapes du Winamax Poker Tour, qui débute fin octobre à Lille, puis aux WSOP Paradise, qui auront lieu aux Bahamas en décembre.

Mais pour qu'un heads-up reste dans les annales, il faut évidemment être deux : bravo donc au runner-up Zoran Sesum, que nous avions découvert ici-même l'année dernière, quand il avait terminé runner-up du Battle Royale de ce WPO, pour 12 435 €, le plus gros gain d'une fiche Hendon Mob à 31 000 $. Visiblement pressé de regagner ses pénates, le Serbe nous a tout de même donné quelques précisions sur son background de joueur. "Je joue au poker depuis dix ans, et je joue toutes les stakes online depuis deux ans. J'ai une perf à 80 000 €, je joue les Winamax Series, où j'ai notamment réussi plusieurs perfs à cinq chiffres l'an passé. En live, je fais quelques tournois à Bratislava, mais aussi à Rozvadov, et à Prague. Ce High Roller, c'était un beau tournoi. Désolé, je suis très fatigué..." nous a-t-il confié avant de s'éclipser. Vu son rendement sur les WPO, on ne serait en tout cas pas étonné de le revoir l'an prochain sur l'un de nos festivals.

High Roller 1 000 €
64 inscrits (re-entries inclus) - Dotation 57 600 €

#	Nom	Gains
Vainqueur	Romain Lewis (Team Winamax)	17 800 €
Runner-up	Zoran Sesum (Serbie)	12 100 €
3	Julien Da Silva (France)	8 600 €
4	Hugo Corbel (France)	6 300 €
5	Riccardo De Rubeis (Belgique)	4 400 €
6	Artur Shupa (Portugal)	3 200 €
7	Filip Bryndahl (Suède)	2 200 €

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Après avoir gagné le Midnight Déglingo mardi, Mohamed Aissaoui s'empare du Sprint de samedi

Pour son premier festival Winamax, Mohamed Aissaoui fait le plein d'émotions... et de pépètes. Tout commence mardi. Après avoir envoyé quelques cartouches infructueuses sur le Sprint, Mohamed entend les clameurs provenant du lobby de l'hôtel. Arrivé sur place pour comprendre le pourquoi de ces cris d'animaux, il constate que l'attraction locale consiste à envoyer un billet de 10 € pour gamble sur une main d'Omaha jouée à tapis. Ni une, ni deux, le résident dubaïote venu pour découvrir les spécificités de nos événements se prend au jeu et pose son jeton rouge sur la table. Deux heures plus tard, le voilà plus riche de 3 000 €, sans avoir rien eu à faire que se laisser porter par l'ambiance et les cris. Un coup à une chance sur 600, d'après les calculs des journalistes qui ruminent chaque soir leurs défaites successives sur cette épreuve si attirante, à défaut de nécessiter du talent.

Le businessman ne s'arrête pas là. Venu en terres slovaques pour jouer au poker, du vrai poker, il enchaîne les tournois. Jusqu'à samedi soir. "J'ai monté des jetons sur tout ce que j'ai joué, mais bizarrement sur celui-là, j'ai été short quasiment jusqu'au bout." L'épreuve dont il parle, c'est le Sprint, le tournoi vespéral de nos festivals, dont la structure turbish en diable ne permet aucun faux pas. "En fait, comme je n'ai touché aucun jeu, je ne jouais pas de mains. Du coup, je ne me mettais pas dans des situations qui pouvaient m'éliminer !"

Arrivé proche de la table finale grâce à cette méthode de type "serrure slave", Mohamed finit par décoller en gagnant deux 70/30 de suite. Une fois son capital davantage garni, le voilà qui commence à martyriser sa table. "C'est bien simple, en finale, j'ai sorti tout le monde !"

Originaire de région parisienne, c'est un peu par hasard que Mohamed s'est retrouvé à Bratislava. "J'étais à Vienne pour le travail, j'ai vu qu'il y avait ce festival, et comme je n'avais jamais fait un évènement Winamax, je me suis dit qu'il était temps de découvrir." Depuis, Mohamed est converti. "C'est génial, l'ambiance, le fun, les rencontres, ça change des circuits que j'ai l'habitude de faire. J'ai pu échanger avec les WIP Edouard Bernadou et Mathieu Dreyer, c'était un régal."

Entre sa victoire en Midnight Déglingo et les 3 680 € gagnés samedi soir en sprintant, le tout combiné à la fiesta et aux rencontres, notre double vainqueur est tombé sous le charme que génère le WPO. "On va revenir", conclut-il avant d'entamer le (long) chemin du retour vers Dubaï.

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Le champion WSOP Michael Rodrigues remporte son deuxième trophée Winamax de 2024, sur une épreuve dédiée aux amoureux des variantes comme lui, mais qui n'a malheureusement pas déchaîné les passions

Samedi, on avait sursauté en voyant se dessiner dans les couloirs de l'hôtel la silhouette de Michael Rodrigues. Le WPO s'étirait déjà sur sa sixième journée : bizarre, s'est-on dit, on n'avait pas encore remarqué la présence du champion du monde portugais sur notre festival... Rien d'anormal : il venait tout juste d'arriver. "Je n'étais pas dispo avant", expliquera-t-il le lendemain.

De fait, Rodrigues s'est pointé juste à temps pour le coup d'envoi d'un tournoi taillé pour lui, inédit sur un festival Winamax : le Mixed Games à 400 € l'entrée. Après un été 2023 phénoménal dans tous les types de jeu (une victoire en Badugi, une deuxième place en PLO High-Low, et un podium en Deuce to Seven Limit), Rodrigues ne pouvait pas dire non à un tournoi "tout terrain".

Sauf que, alléchante sur le papier, cette idée d'offrir aux joueurs du WPO un tournoi mixant six variantes n'a pas rencontré le succès escompté. Malgré la présence sur l'affiche de Gus Hansen (parrain de l'épreuve) et de Joao Vieira, avec 17 inscrits seulement et une dotation inférieure à 6 000 €, on ne peut même pas parler de demi-succès. Les deux stars n'ont d'ailleurs pas souhaité re-entry après leur élimination rapide.

Il faudra que l'on se penche sur les raisons de cette désaffection. Trop cher ? Peut-être. Structure trop peu deep ? On nous l'a reproché. Mauvais choix de variantes ? Comme l'a dit Jack Eight dans un post-mortem sur le forum du Club Poker, il aurait probablement été plus judicieux de proposer des variantes ayant une vie sur Winamax (Stud, Razz, Limit Hold'em, bref du H.O.R.S.E. en bonne et due forme) plutôt que de sortir du placard des jeux dont même l'expert Joao ne connaît pas les règles (Crazy Pineapple) ou des formats pas autorisés en France (Deuce to Seven No Limit, Irish Pot Limit). J'espère qu'en interne, on prendra le temps de réfléchir à faire mieux. Il serait dommage que cet échec nous pousse à jeter les variantes avec l'eau du bain. Mettez-moi un vrai tournoi de HORSE sur notre prochain festival, et je poserai carnet et crayons pour aller le gagner moi-même !

En attendant, on félicite Michael Rodrigues qui, à défaut de faire sauter le jackpot (la première place rapportait 3 000 €) va quitter Bratislava avec sa deuxième victoire sur Winamax de l'année, six mois après son sacre sur le Super High Roller du Winamax Poker Tour. "Un petit Sit&Go", dira-t-il, mais un trophée reste un trophée !

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