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Staes et paillettes !

- 30 septembre 2024 - Par Benjo DiMeo

Le Belge Aliosha Staes se défait de six grinders français en finale du WPO Bratislava pour remporter son premier trophée majeur et 90 000 €. L'ancien pro sera de retour au travail dès demain !

Aliosha Staes
"Il ne reste que des requins qui veulent me bouffer !" À l'entame de la finale du WPO Bratislava, Aliosha Staes ne cachait pas un léger complexe d'infériorité face aux seize joueurs qui se dressaient entre lui et le titre. Un sentiment pas tout à fait injustifié lorsque la feuille de match comportait des noms tels que Jonathan Pastore, Dylan Cechowski ou Benjamin Hammann.

Face à un aréopage de collectionneurs de victoires, de détenteurs de bracelets WSOP, d'habitués de l'EPT, de grinders bossant leur stratégie cinquante heures par semaine avec les meilleurs coachs, qu'avait-il ? Il n'était pas entièrement démuni, loin de là, ayant engrangé une longue expérience et des résultats sur le circuit des tournois mid-stakes. Un temps, il avait même tenté de vivre des cartes et jetons, avant de jeter l'éponge quatre ans plus tard, pour rentrer dans le rang de la vie active traditionnelle au sein d'une banque.

Non, Aliosha Staes n'était pas la baleine de cette fin de tournoi. Mais il n'était pas favori, il en était conscient. Mais dix heures après cette déclaration initiale teintée de pessimisme, sur le coup de deux heures du matin, l'aquarium slovaque s'était vidé de ses squales. Seul restait le poisson belge, victorieux, souriant, le trophée dans les mains, les 90 000 € bientôt virés sur son compte en banque. Face à des joueurs meilleurs que lui, Aliosha Staes a fait ce qu'il a pu. Il s'avère qu'il était capable de faire beaucoup.

Aliosha Staes
"Je ne suis pas tout le temps en train d'étudier le jeu, de parler souvent de mains", nous dira-t-il après coup. "J'ai juste ma petite bande belge. Et arrivé à la dernière journée du tournoi, je voyais bien que tout le monde était bon, à part peut-être un seul joueur. Il n'y avait jamais d'erreur, il fallait être concentré à chaque main. Cela demande beaucoup d'énergie. Il faut compter les jetons précisément à chaque fois, car une blinde de plus ou de moins représente une erreur dans la décision."

Une fois atteintes les phases finales, après deux journées entières qui ont vu le field de 1 516 joueurs se réduire à 17, Aliosha n'a pas cogité des heures avant de se mettre d'accord avec lui-même sur la marche à suivre. Il lui fallait jouer de manière libre, sans craintes inutiles qui n'auraient fait qu'empirer ses chances. "Avant le Day 3, j'avais déjà décidé de jouer sans complexes. J'étais devant des joueurs très forts, alors il ne faudrait pas avoir de tout mettre au milieu si j'avais un bon spot. Et quelques fois j'ai pris mes 'balls' pour faire des moves que je n'aurais pas fait d'habitude..."

Un très gros coup de chance, comme il en faut toujours pour gagner un gros tournoi de poker, a véritablement lancé sa finale après les éliminations successives d'Hugo Menant, Jonathan Pastore puis Dylan Cechowski en une heure à peine. Ce sauvetage miraculeux sous la forme d'un 2-outer constitua un déclic invisible. Après cette main, Aliosha saura trouver les ressources pour prendre la situation en main, gardant le bon rythme dans ses attaques, analysant les situations avec justesse, se libérant à toute vitesse de ses complexes pour résister aux tentatives d'intimidation de ses adversaires, y compris lors de négociations en vue d'un deal qui n'ont pas abouti. Ceci à mesure que se garnissaient les rangs de ses supporters, où l'on comptait autant de Belges que de Français, tous habitués comme lui d'une place-forte du poker nord-européen, le casino de Namur.

Aliosha Staes
"Au début de la journée, il n'y avait personne, tout le monde jouait à droite à gauche. Cela me convenant, je me disais que j'aurais pu être déconcentré en entendant des encouragements. Puis petit à petit, ils sont arrivés, et c'était top." Les accents belges ont résonné très fort au Banco Casino ce soir. Pensez : les français en surnombre ont été battus par un seul de leurs compatriotes. Mais ne croyez pas que cette finale était teintée de relents nationalistes. "Non non, ce n'était pas le Belge contre les Franiçais. Tous sont de très bons joueurs avant tout !"

Lui et sa copine Tiffany vont bientôt connaître les joies de la paternité... Ses prochains mois, il sait donc déjà de quoi ils ne seront pas faits. "Ça va être difficile de jouer en 2025... C'est dommage, cela fait quelques années que je veux retourner au SISMIX à Marrakech." Raison de plus pour savourer cette manne financière qui sera la bienvenue pour fonder une famille, et de chérir le gros trophée qui vient avec. "C'est mon premier. Je n'ai gagné qu'un seul tournoi en live, mais je n'avais pas eu de trophée, car ils avaient oublié d'en faire un !" On n'en saura pas beaucoup plus sur un palmarès depuis longtemps effacé des archives numériques. "J'ai eu quelques résultats, des belles finales, des gains à cinq chiffres. Mais rien de cette ampleur."

Aliosha Staes
Avant l'heureux évènement, le quotidien d'Aliosha va très vite reprendre ses droits. "En fait, je bosse demain ! J'atterris à 12 heures 50, je commence à 14 heures, jusqu'à 22 heures, toute la semaine... Ils sont au courant au bureau, quelqu'un a posté dans l'un des chats... Je pense qu'ils s'attendent à ce que je passe un coup de fil... mais je vais y aller !" - Benjo & Tapis_volant

Winamax Poker Open Bratislava - Main Event 500 €
1 516 inscrits (re-entries inclus) - Dotation 667 040 €

Aliosha Staes

# Nom Pays Gains
Vainqueur Aliosha Staes Belgique 90 000 €
Runner-up Timothé Labassa France 62 000 €
3e Benjamin Hammann France 43 000 €
4e Valentin Imperatore France 30 000 €
5e Dylan Cechowski France 30 000 €
6e Jonathan Pastore France 21 660 €
7e Hugo Menant France 12 080 €

Aliosha Staes

Aliosha Staes

Aliosha Staes

Aliosha Staes

Aliosha Staes

Aliosha Staes

Aliosha Staes