Les anglo-saxons emploieraient le mot « anticlimatic ». Faute d'équivalent en français, je dirai que le Winamax Poker Open 2011 s'est terminé en eau de boudin. Ou, comme dit toujours ma mère à la fin d'un film où l'on a rien compris à la conclusion : « ça finit con ». Après une longue partie à trois qui s'est soldée par l'élimination de Paulo Dos Santos, il ne restait plus que Steven King et Michael Gathy en course pour le titre. King possédait environ les deux tiers de jetons : un avantage considérable, mais ne garantissant en aucun cas sa victoire. Un double-up de Gathy, et les positions auraient été inversées.
Bref, on se préparait pour un long match en tête à tête. Mais rien de tout ça : l'anglais et le belge ont conclu un deal en cinq minutes chrono, calculant les sommes par rapport à leurs hauteurs de tapis, et décidé qu'il était inutile de disputer le dernier duel du tournoi. Gathy a ainsi accepté un prix de 54,000 euros, laissant le titre et 63,000 euros à King. Et comme il s'agit de leur argent, après tout, il n'y avait aucune raison qu'on les en empêche.
Personnellement, je n'arrive pas à comprendre comment Gathy a laissé échapper la victoire sans même se battre pour inscrire son nom en première place du classement. Certes, l'argent est le nerf de la guerre et financièrement, tout était réglé. Mais tout de même, symboliquement, un titre, ce n'est pas rien. Non ?
Quoi qu'il en soit, félicitations à Steven King pour sa victoire au Winamax Poker Open 2011. L'anglais, qui avait du se réinscrire au Day 1B après avoir été éliminé par un de ses camarades finalistes lors du Day 1A (Jean-Claude Marets) a dominé son sujet de bout en bout, se constituant un gros tapis dès le milieu du Day 2 pour ensuite tranquillement naviguer jusque la table finale. Autour de la dernière table, King a bien failli sauter après une grosse confrontation contre Michael Gathy. Deux petits coup de main des Dieux du Poker (As-2 qui gagne contre deux 10, puis deux As contre deux Valets) l'ont remis en selle, et la suite fut en tous points règlementaire.
Ainsi, le Winamax Poker Open échappe aux français pour la deuxième année consécutive, alors qu'ils représentaient pourtant 80% du field au bas mot. Le titre revient à un joueur professionnel de 26 ans venu de Liverpool : il nous assure qu'il reviendra pour la troisième édition du WPO, en septembre 2012, et qu'il sera présent sur le Winamax Poker Tour, notre tout nouveau circuit. Une très bonne idée, si vous voulez mon avis.
Michael Gathy explique à Harper comment il va aborder le tête à tête final. Eh, attendez, y'en a même pas eu. Bande d'arnaqueurs !
Benjo