Event #42 : NLHE 6-max 10 000$ (Day 2)
Ivan Deyra et Romain Lewis marchent dans les pas de Davidi Kitai et se qualifient pour le Day 3
Tout s'est déroulé à merveille pour Romain Lewis et Ivan Deyra lors des trois derniers niveaux de ce Jour 2. Alors non, on vous voit venir, nos deux poulains n'occupent pas les deux premières places au chipcount - n'en demandons pas trop non plus -, mais avec respectivement 449 000 et 877 000 jetons empaquetés ce soir, pour une moyenne fixée à 691 000, ils gardent leurs chances de bracelet intactes pour un Day 3 qui promet énormément.
Dans la foulée d'une période post-bulle qui lui a permis de passer de 6 à 25 blindes, Romain a poursuivi sur sa lancée, réussissant même à signer un nouveau double up on ne peut plus chanceux face à Connor Drinan, avec As-Roi contre deux As. "Je limp UTG avec 26 blindes, explique rLewis, il mise quatre blindes de BB et je shove. Le flop vient Roi-Dame-10, donc déjà j'ai une gutshot, et au turn, clac le Roi !" C'est néanmoins contre ce même Drinan qu'il perdra une bonne partie de son tapis quelques minutes plus tard. Avec 6-4 en main sur un board 98
4
4
7
, le benjamin du Team paie un premier gros barrel au turn, puis le tapis de son adversaire pour un peu plus que le pot sur la rivière. Malheureusement, l'Américain avait trouvé quinte et flush avec J
10
. "Je regrette un peu ce call, avoue Romain, visiblement atteint physiquement. C'était long et difficile aujourd'hui, surtout sur la fin. Je n'ai pas gagné beaucoup de coups dans le dernier niveau. Mais on est encore là, c'est le principal !"
Même son de cloche positif du côté d'Ivan. Monté un temps au dessus du million de jetons, ValueMerguez termine avec 877 000 unités. "J'ai éliminé Sam Trickett sur un flip alors qu'il lui restait neuf blindes, rembobine le Girondin, et puis j'ai gagné beaucoup de petits coups : j'ai passé mes bluffs et surtout je me suis fait payer quand j'étais en value." De quoi refaire encore un peu plus le plein du réservoir à confiance, qui semble ne jamais vouloir se vider depuis deux jours.
On a tendance à facilement l'oublier, de par leur maturité et leur omniprésence sur le circuit depuis plusieurs années, mais Romain et Ivan ne font encore que découvrir les WSOP - même si ce dernier était déjà au rendez-vous l'an passé -, et disputent ce tournoi pour la première fois, le tout sous l'oeil des caméras de Dans la Tête d'un Pro, qui ne les lâchent pas d'une semelle. Après avoir franchi le difficile cap de la bulle dans des conditions loin d'être optimales, ils continuent de montrer une résistance à la pression à toute épreuve. S'ils parviennent à dérouler leur jeu avec autant de sérénité dès le départ du Day 3, on ne peut qu'espérer de grandes choses. La route est encore longue, et nul doute que toute autre place que l'une des six dernières, sous les lumières du Thunderdome, leur laisserait un goût amer, mais avec ces deux-là, on ne semble jamais au bout de nos surprises. Tous deux adeptes des préceptes du Grand Davidi Kitai, ils ne sont maintenant plus très loin de faire au moins aussi bien que lui. Pour l'un de leurs premiers tournois sous leurs nouvelles couleurs, avouez que ce serait un bien bel hommage.
Valeur sûre du circuit européen, Albert Daher ne signe là que sa troisième place payée aux WSOP. Le Libanais reviendra au Day 3 avec 1,418 million, soit le deuxième plus gros stack.Charlie Carrel contre Dario Sammartino : un duel qui a duré toute la journée, et que l'on pourrait revoir demain. Pour l'instant l'Anglais a pris l'ascendant, puisqu'il attaquera le Jour 3 dans la peau du chipleader avec 1,5 million. Mais avec 755 000 pions, l'Italien, troisième du High Roller for One Drop en début de festival, est loin d'avoir dit son dernier mot.
Dmitry Yurasov et Kristen Bicknell ont terminé sur la même table. Avantage au Russe avec un tapis de 1,111 million contre 504 000 pour la dernière femme en course.
Tout en bas du classement avec 160 000, Steven Iglesias sera lui aussi de la partie. Pour rappel, ce jeune Américain est aveugle, à cause d'une maladie génétique rare contracté il y quelques années à pein. C'est son ami Daniel Christopher Grytten à sa gauche, qui lui souffle à l'oreille ses cartes et celles du board. Pour en apprendre plus sur Steven et son parcours forcément atypique mais surtout plein espoir, je vous recommande cet article tout frais, disponible chez Pocket Fives.