Level 17 - Blindes 4000/8000 ante 1000
C’est la grande forme dans le clan Français du Main Event, qui compte 17 membres après deux heures trente de jeu (une élimination à déplorer durant la dernière heure - on en parle plus bas). Pas moins de trois Français ont passé la barre (pas que symbolique) du million en jetons ! Pendant ce temps, on a perdu 200 joueurs en deux heures trente de jeu.
Millionnaire,
Antoine Saout l’était déjà au moment du coup d’envoi du Day 4. Le finaliste du Main Event 2009 approche désormais la barre des DEUX millions !
Il se trouve que le Breton a rendu fou Asi Moshe, un régulier du circuit. « Je relance au bouton à 16,000, il 3-bet à 56,000 de BB et je paie avec mon 43. Flop : Dame-Valet-7. Il mise 52,000, je relance à 127,000, il paie. Turn : 4. Il check : j’ai fait une paire, c’est cool, je checke aussi. Rivière : 9. Il checke, je checke, et ma main est good contre As-10 ! »
Dégouté, Moshe perdra ses derniers jetons une demi-heure plus tard contre le même Antoine. « Paire d’As contre paire de 5, il a cold 4-bet de SB ! »
Continuons de parler des millionaires Français... Victor Saumont est peut-être en train de se demander s’il est vraiment dans ce Main Event et pas en train de rêver dans son lit. Depuis la petite blinde, et après avoir découvert une paire de dames, il relance à 22 000. Réponse de son voisin en BB : 68,000 (avec un peu moins de 300,000 au début du coup). Victor n’y va pas par quatre chemins, il annonce tapis. Il est payé dans la seconde par AQ. Il est écrit que Victor n’allait pas trembler un instant dans ce début de journée, et rien de dangereux n’est venu contrecarrer les plans de notre désormais couvreur préféré, qui possède plus de 1,1 million. Je l’ai pincé, il a crié : je pense qu’on est dans la réalité.
Le fold d’une vie
« Viens voir, je crois qu’il y a le pot du tournoi qui se joue à ma table ! » Lorenzo Lavis est excité par ce qui se déroule sur sa table, et il a toutes les raisons de l’être. Nous sommes à la rivière, sur la table cinq cartes sont affichées : 4Q4K5. Un coup disputé entre l’Autrichien Dietrich Fast et l’Anglais Simon Deadman, tous deux à la droite du Français, qui m’explique l’action : « Ouverture de l’Autrichien, et just call de l’autre. Flop, c-bet et call, turn les deux checkent, et là ça fait mise à 85,000 et relance à 253,000 du coup l’Autrichien a fait tapis ! Ils ont tous les deux 1 million ! » Et Simon Deadman va tank un long moment. Tellement long que c’est lui qui insiste pour qu’un joueur appelle la clock contre lui. « Prends ton temps, c’est le spot le plus important de ton Main Event, prends ton temps », lui répond un autre joueur à table. « Oui mais si j’ai une minute, je prendrai ma décision. Là, je ne sais pas. » Un floor débarque et pose la fameuse question « La clock est-elle justifiée, le joueur a-t-il eu assez de temps de réflexion ? » ce qui fait bien marrer Deadman, qui va lui même répondre « ça fait 10 minutes que je réfléchis, il faut cesser ça. » Le floor arrive au bout de la minute, 5-4-3-2-1… et Deadman jette face up une paire de dames, les 3e nuts sur la table. « Good fold », lui répond Dietrich Fast, avant de tabler 44 pour carré !
Quant à Lorenzo, aucun problème en ce début de journée. Il a attrapé ce même Dietrich Fast en plein carnaval peu de temps après ce gros pot : Lorenzo s'est retrouvé avec King-Five dans les mains et a floppé deux paires sur un board K-8-5-2-T. Et comme c'est bien connu que King-Five ça ne perd jamais, il a donc tout naturellement payé 3 barrels de l'Autrichien, 26,000 flop, 55,000 turn et un dernier parpaing à 180,000 sur rivière. Les cartes de l'Autrichien ont filé directement dans le muck, et Lorenzo possède maintenant plus d'un million de jetons.
Seb, c'est pas bien
Nous n'avons malheureusement pas de détails sur l'élimination de
Sébastien Comel, survenue tandis que nous observions d'autres tables. Le Français, qui avait commencé à perdre des jetons dès le début de la journée, s'incline à une diabolique 666ème place.
Guignol dans les montagnes russes
S'il y a bien un Français qui fait le show en ce début de ce Day 4, c'est
Aurélien Guiglini. Après vingt minutes de jeu, Guignol laissait déjà échapper 600,000 jetons après un premier flip perdu avec une paire de 4 face à As-9. Ce n'était que pour mieux doubler dans la foulée avec As-Dame contre une paire de 10. De retour à 700,000, l'éminence grise de Winamax abandonnait ensuite un pot à 800,000 avec As-Roi contre une paire d'As.
"J'ai 3-bet puis 5-bet shove face à la sur-relance de JohnnyBax [Cliff Josephy, NDLR].
C'était un très bon exemple de 3-bet fold car je ne pense pas qu'il ait les Dames dans sa range de 4-bet." Voilà désormais Aurélien stabilisé aux alentours des 300,000, soit encore un peu plus de 37 blindes. Pour combien de temps ? Réponse au prochain épisode.
Thi, Johnny et le troll
Départ compliqué pour
Thi N'Guyen. Celle qui avait éclaboussé le Day 2 de son talent en réussissant à monter 450,000 jetons est en grande difficulté aujourd'hui. Après un gros coup perdu, le tapis de la Française est brutalement redescendu à 110,000, soit à peine 14 blindes, contre 287,000 en début de journée.
La récente demi-finaliste de l'EPT Monte-Carlo n'a pas non plus tiré la table la plus facile du field, puisqu'elle assise non loin du double champion du monde
Johnny Chan, et à la droite d'un petit plaisantin répondant au nom de
Michael Souza (photo). Ce dernier n'a visiblement pas manqué de jeter un oeil au
seat draw avant de s'habiller ce matin, puisqu'il arbore un tee-shirt fort à propos où l'on peut voir le visage de Chan accolé à la phrase "
Sorry John, I don't remember." Une citation tirée de
la mythique scène du film Rounders, dans laquelle Matt Damon explique avoir passé un gros bluff à l'ami Johnny. On attend désormais le remake en live.
Ané muck
Un, deux, et trois visages connus en table 430. Les deux Français
Benjamin Ané et
Pierre Merlin devront ainsi en découdre avec le vainqueur de l'EPT Vienne 2014
Oleksii Khoroshenin. C'est ce dernier qui met le feu aux poudres sur un coup où je suis arrivé sur le turn. Les deux blindes ont payé son ouverture depuis le cutoff, dont Benjamin en BB. Check général sur le flop 6
Q
9
, avant que la SB ne prenne les devants sur le 8
au turn, en envoyant 22,000. Le Français s'acquitte de la somme mais voit l'Ukrainien lui revenir dessus avec une relance à 61,000. La SB reste dans le coup, tout comme Benjamin, après tout de même un petit temps de réflexion. Tout le monde se calme cependant sur le J
rivière qui fait rentrer une foule de tirage. Le joueur en small blinde dévoile alors ses cartes en premier, une paire de 8 gagnante et rafle ce joli pot. Pour le Français, parti avec 262,000 jetons ce midi, l'heure n'est pas vraiment à la fête.
Pierre qui call amasse du dol’
Sur un board 10
K
8
8
,
Pierre Merlin mise 20,000 au bouton et se fait check/raiser par la BB, à hauteur de 60,000. Pierre se tâte, mais pas très longtemps, avant de payer. La rivière est un 6
et les deux joueurs checkent rapidement. La BB a trouvé une paire avec son 6
4
, mais était drawing dead contre le J
T
du Français.
Per gagne
Per Linde joue énormément de coups, et cela lui réussit : le Suédois vient de rejoindre le club des millionnaires (une soixantaine de membres) après avoir payé sur la rivière le bluff d’un adversaire avec en main une simple top-paire.
Anecdotes, statistiques et citations à la con
Tableau de bord
603 joueurs restants (sur 6737 au départ)
Blindes 5000/10000, ante 1000
Tapis moyen : 558,000
On a donc perdu 1,3 joueur par minute depuis le début de la journée.
Ils remportent 18 714$ :
635e / Phanlert Sukonthachartnant (Thailande) (je ne connais pas ce joueur, mais comme je suis payé au signe…)
Ils remportent 17 232$
644e / Le champion du monde 1983 Tom McEvoy (USA)
666e / Sébastien Comel (France)
697e / Peter Eichhardt (Suède)
699e / David Benefield (USA)
"Je peux pas la piffrer. Elle a un melon comme ça, j'en peux plus depuis un mois." - Signé : un collègue à propos d'une présentatrice TV des WSOP. A priori, ils ne partiront pas en vacances ensemble.
"Moi je l'aime bien, elle est gentille." - Signé : un confrère qui a du mal à se mettre d'accord avec son voisin sur le banc de presse.
Les commentateurs historiques des WSOP Lorn McEachern et Norman Chad sont dans la place ! Un signe qui ne trompe pas : nous sommes entrés dans une phase cruciale du tournoi...