Winamax
   

19 Français seront au Day 4

- 15 juillet 2016 - Par Benjo DiMeo

En un jour normal - c'est à dire en un jour où la barbarie n'aurait pas aveuglément frappé de plein fouet des innocents de tous âges et de toutes origines - nous nous serions réjouis d'écrire de belles choses à propos des performances Françaises dans cette troisième journée du Main Event des WSOP.

Nous nous serions réjouis de détailler les jolis coups de poker de Gaëlle, Antoine, Aurélie, Guignol, Pierre, Jimmy, Thi et les autres. Nous nous serions réjouis des belles perspectives qui s'offrent à eux pour les jours à venir dans la plus passionnante des compétitions de poker de l'année. Nous nous serions réjouis de leur motivation, de leur esprit de compétition, de leur rage de vaincre.

Mais forcément, en un jour comme celui-ci, eux comme nous avions la tête ailleurs, et c'est donc intérieurement, et à moitié seulement, que nous avons apprécié les prouesses de nos champions dans l'Amazon Room, au cours d'une triste journée qui n'a pas laissé de place à la gloire et au triomphe, et appelle au receuillement.

Nous adressons toutes nos condoléances aux familles et aux proches des victimes de l'attentat de Nice.

Le classement

Antoine Saout 1 111 000
Gaëlle Baumann (Team Winamax) 845 000
Aurélien Guiglini (Staff Winamax) 808 000

Pierre Merlin 669 000
Lorenzo Lavis 610 000
Jérémie Sarda 581 000
Sébastien Comel 570 000
Martial Blangenwitsch 350 000
Thi Nguyen 340 000
Jimmy Guerrero 300 000

Maxime Chilaud 300 000 (à dix minutes de la fin)
Nicolas Cardyn 278 000
Benjamin Ané 262 000
Victor Saumont 235 000
Timothée Marlin 231 000
Aurélie Quélain (Team Winamax) 214 000
Ronan Monfort 133 000
Alexandre Réard 120 000
Gaël Onillon 26 000

Blindes 3000/6000 ante 1000
Tapis moyen 421 000


Rendez-vous à midi (21 heures en France) pour le Day 4.

Sprint sur la dernière ligne droite

- 15 juillet 2016 - Par Benjo DiMeo

Le Day 3 se termine par une avalanche d'éliminations

Après l'éclatement de la bulle, la structure prévoyait 90 minutes de poker supplémentaires. Sans surprise, cette période a été le théâtre d'une véritable frénésie d'éliminations : plus de 200 joueurs, parmi lesquels nombre de shorts, voire très short-stacks, ont perdu leurs jetons et rejoint le bureau des paiements, la plupart avec un grand sourire. Le rythme fut tellement rapide que l'on a progressé d'un barreau sur l'échelle des prix. Ce Day 3 s'achève donc avec 800 joueurs restants, après les sorties de, en vrac : Kitty Kuo, Noah Schwartz, Eli Elezra, McLean Karr, Shannon Shorr, Scott Clements, et plein d’autres joueurs dont vous vous foutez probablement. Étonnamment, un seul des 20 Français rentrés dans l'argent a été éliminé durant cette période frénétique.

C'est un formidable rêve qu'a vécu Allan Lorant. S'étant inscrit en janvier dernier sur le KING5, ce joueur amateur vient de voir son aventure s'arrêter six mois plus tard dans l'Amazon Room avec une 833ème place sur le Main Event des championnats du monde ! « C'est génial, c'est un rêve... » a commenté Allan à sa sortie. Et tous les membres de son équipe des Frères Pétards étaient présents pour l'accueillir lors de son élimination. « T'es énorme, tu nous as fait rêver ! » Assis aux côtés de Greg Raymer durant la fin de partie, Allan a vu ses dernières blindes s'envoler avec As-Valet contre paire de Valets. « Mais 15,000 dollars, c'est déjà énorme ! » sourit-il. 16,000 dollars, je lui précise alors, car un palier a été passé ! À cette annonce, tout heureux de gagner dix billets de 100 supplémentaires, ses amis l'ont secoué comme un cocotier, imaginant déjà ce qu'ils allaient faire de tout cet argent durant la longue nuit qui les attend... Bravo Messieurs !

De son côté, Guignol a vécu une fin de journée très intéressante, avec deux très gros spots, l’un gagné, l’autre perdu. D’abord, Guignol envoie trois salves sur un board A47JQ, culminant avec une mise à tapis. Son adversaire va réfléchir très, très longtemps, tellement longtemps que la plupart des tables autour d’eux vont complètement se vider après que les joueurs aient fini se ranger leurs jetons et se taper dans les mains avec satisfaction. Finalement, le joueur paie, engageant tout son stack. Guignol montre A7 pour deux paires qui semblent bien faibles sur un tel board, et son adversaire montre… rien. La moitié de la table l’a regardé avec des yeux grands ouverts, l’air de demander « mais t’avais quoi, là ? »

Le deuxième spot est encore plus fou. Le voisin de Guignol relance et notre Français 3-bet. La parole revient au relanceur qui complète. Flop hauteur Roi avec deux carreaux. Guignol envoie une salve. Check/call adversaire. Turn : 3. Guignol revient à la charge. Check/call. Rivière : une brique. Les deux joueurs check. Guignol montre les As : son adversaire retourne les Rois pour le brelan gagnant ! "J'aurais du partir à tapis préflop !" rigole t-il. Sans déconner !

Au sein du Team Winamax, les femmes ont fait le boulot ! Possédant un petit tapis tout au long de la journée, Aurélie Quelain a trouvé une occasion salvatrice de doubler son tapis avant la bulle. Pour sa première participation au Main Event, elle entre ainsi dans l'argent et aura plus de trente blindes à faire fructifier au Day 4. Chipleader du clan tricolore au départ de la journée, Gaëlle Baumann a vu son tapis monter progressivement avant de se faire attraper en bluff. Mais son image dégradée a payé : un joueur a jugé bon de 4-bet à tapis avec Neuf-Six alors que la pro Winamax avait sur-relancé avec As-Roi. Sa main est restée en tête et Gaëlle sera à la tête d'un joli tapis de plus de cent blindes pour attaquer la quatrième journée de la compétition.

Tableau de bord
800 joueurs restants (sur 6737 au départ)
Blindes au départ du Day 4 : 3000/6000 ante 1000 (pendant 30 minutes)
Tapis moyen : 421 000

Journée de rêve pour Kenny Hallaert : le Belge est en tête du classement avec 1,7 millions

La véritable histoire d'une vraie-fausse bulle

- 15 juillet 2016 - Par Flegmatic

La fin du Day 3 de ce Main Event 2016 restera dans les annales à double titre. En premier lieu, à cause d'une période pré-bulle proprement interminable, où les joueurs ont commencé à jouer les statues bien avant l'heure habituelle. Essayez d'imaginer la scène : les ultimes short-stacks s'accrochent tant bien que mal à leurs derniers jetons, des "Floor ! Floor !" sont lancés à intervalles régulières de la part de croupiers aux aguets, faisant courir d'un bout à l'autre de la salle des superviseurs soucieux de garantir, au minimum, la fluidité d'un tournoi plus que jamais au ralenti.

Ce n'est que 80 minutes après l'entrée de l'ensemble des derniers joueurs de ce Main Event dans l'Amazon que la véritable bulle pouvait démarrer. Au final, il n'aura même pas fallu recourir au sacro-saint processus de main par main pour que l'identité du bubble-boy ne soit dévoilé. Un fait rarissime aux WSOP, certains années nous ayant offert près de deux heures sans aucune élimination. 

Récit complet d'une fin de journée en apnée, riche en tensions et événements marquants, minute après minute : 

22h45 : les derniers joueurs en provenance de la Brasilia Room font leur entrée dans l'Amazon. La clock du tournoi affiche alors 1044 joueurs restants, soit la capacité maximum de celle dans laquelle tout va désormais se jouer cet été, jusqu'à connaître lundi prochain les neuf finalistes, qui auront la chance de revenir dans la Cité du Vice dans un peu plus de deux mois.

22H47 - Le moment est crucial, et la tension peut parfois faire commettre des gaffes. Témoin Timothée Marlin, qui relance de petite blinde sans avoir vu que le joueur UTG avait déjà relancé. Du coup, lorsque la grosse blinde passe, Timothée retourne ses As, pensant avoir volé les blindes. Le superviseur applique la règle usuelle : le coup est joué normalement, sauf que forcément, son adversaire à une info de taille. Le flop tombe 10-4-3 : Timothée mise et son adversaire passe As-Roi assortis, assurant au Français qu’il était prêt à s’engager préflop !

22H55 - Scénario catastrophe au pire moment possible pour Victor Saumont : le couvreur trouve deux paires de Rois consécutives… et va perdre avec leurs deux ! Sur la première, il fait doubler un joueur qui avait trouvé les As. Bilan comptable : moins 180,000. Quelques minutes plus tard, Victor retrouve les barbus… Et voit le massif chip-leader Shaun Deebb (photo) lui titiller les narines avec une énorme sur-relance. Prudent, et peu désireux de sortir si près de la bulle, Victor abandonne. Incroyablement, Shaun lui montre… les As !

23h04 : Aurélien Guiglini a mieux à faire que de simplement viser les places payées. Avec As-Roi, Guignol place à un 5-bet shove et remporte le plus classique des coin flips face à une paire de Dames. Le voilà propulsé à 600,000 jetons.

23h12 : Jay Pee débarque sur le banc de presse. C'est l'occasion d'apprendre que Benjo vit sa dixième bulle de Main Event et que, selon leurs estimations, 83% des superviseurs portent un costume trop grand pour eux. Ça annonce du lourd pour la radio de demain.

23h25 : Ole Schemion ne rentrera pas dans l'argent cette année. Parti à tapis avec As-Dame sur un board hauteur Dame, l'Allemand se fait sortir par une paire d'As trouvée à point nommé par son adversaire.

23h27 : Déception pour Florian Decamps. Comme à Dublin, le Top Shark quitte ce tournoi juste avant la bulle. Un ultime coin flip perdu avec une paire de Valets face à As-Dame a raison de ses dix dernières blindes.

23h29 : Le niveau sonore augmente d'un cran dans l'Amazon Room. La clock affiche 1020 puis 1017 joueurs restants. Les premiers cris se font entendre. Ils ne seront pas les derniers.

23h32 : Les 1016 derniers joueurs de ce Main Event se lèvent de leur chaise pour savourer une pause de quinze minutes. L'organisation du tournoi en profite pour retirer de la circulation les jetons de 500, inutiles à partir du prochain niveau (blindes 3000/6000, ante 1000).

23h51 : Les joueurs font leur retour dans l'Amazon. Une élimination a eu lieu sur la dernière main avant le break à en croire le chiffre 1015 affiché en gros sur tous les écrans.

23h57 : Jack Effel (de dos, au centre), le directeur de tournoi des WSOP savoure ses derniers instants de tranquilité devant une vidéo du site TMZ.com. "De la bonne grosse paparazzade," me précise Jay Pee. La détente est totale.

00h01 : Les runners (en rouge), chargés d'escorter les futurs sortants jusqu'au bureau des payouts, reçoivent leurs dernières consignes avant de se disperser entre les tables. Rien ne doit être laissé au hasard quand à l'ordre des éliminations.

00h03 : "Génial, il n'y a pas de main par main !" "Super, utilise ça à ton profit, tank toute ta vie !" - Signé, un joueur avec 2,5 blindes devant lui et un ami contacté par SMS visiblement de bon conseil.

00h05 : Martin Staszko, runner-up en 2011 face à Pius Heinz, se fait sortir par l'Allemand Kilian Kramer (décidément) avec As-Dame contre une paire de Rois.

00h06 : Il ne sont plus que 1012. Les croupiers sont invités à se lever sitôt leur main terminée. La vraie bulle peut commencer.

00h12 : Harper et Veunstyle (dans le rail) se lancent dans une bataille de Periscope avec, dans le rôle de l'invité d'honneur, une Aurélie Quélain qui s'apprête à entrer dans l'argent pour son tout premier Main Event. "Je serais incapable de jeter deux As," avoue RunGood4Love. Rassure-toi Aurélie, tu n'auras pas à le faire.

00h18 : "Vous êtes prêts pour le main par main ?, annonce au micro un Jack Effel particulièrement enthousiaste, et un chouia taquin. Dommage pour vous parce qu'il n'y en aura pas. Félicitations à tous, vous êtes dans l'argent !" Tonnerre d'applaudissements, cris de joie, feu d'artifice, trompettes et clairons (non pardon, là c'est moi qui extrapole). Tous les joueurs présents sont assurés de repartir chez eux avec, au minimum, 15,000 dollars en poche.

Effel prend tout de même le temps de remercier celui sans lequel tout cela n'aura pas été possible, le bubble-boy officiel de ce Main Event 2016 : Adam Furgatch. Alors qu'il n'avait plus qu'une blinde en main, l'Américain est parti à tapis avec Dame-9 et s'est fait payer par As-7. Il ne repart cela dit pas complètement les mains vides, puisque comme le veut la tradition, il remporte son invitation pour l'édition de l'année prochaine.

Au total, vingt Français font partie de ces 1011 joueurs récompensés, dont deux membres (féminins) du Team Winamax et un vainqueur du KING5. Un immense bravo à eux, ainsi que leurs 991 compères du jour. Pour beaucoup, c'est le rêve d'une vie qui se réalise, la matérialisation de nombreux espoirs, l'accomplissement de nombreuses heures d'efforts, non seulement cette semaine à Vegas, mais aussi et surtout en amont. Pour d'autres, ce n'est que le début. Une première étape, certes cruciale, mais qui ne doit servir que de tremplin vers un objectif bien plus élevé. Nous ne le répèterons jamais assez, le Main Event des World Series of Poker est le plus beau des tournois du monde. Ce soir, ils sont 1011 à avoir, quoi qu'il arrive, gagné leur petite place dans le grand livre de son histoire.

Félicitations aux 20 Français ITM dans le Main Event

- 15 juillet 2016 - Par Benjo DiMeo

La bulle du Main Event 2016 a éclaté à minuit passé de vingt minutes. Nous vous préparons un récit complet de ce moment que l'on pourra résumer en paraphrasant Shakespeare : "Beaucoup de bruit pour rien." En attendant, voici l'identité des vingt Français assurés de remporter un minimum de 15,000 dollars (en cas d'élimination rapide) et plus que jamais dans la course pour le premier prix de huit millions. Vous y reconnaîtrez pas mal de regs du circuit, et quelques belles surprises comme la présence d'un membre de l'équipe gagnante du KING5. Bravo à tous !

Et pour l'anecdote, nous avons pas moins de DEUX couples de joueurs/joueuses Français ITM : Thi Nguyen / Jimmy Guerrero, et les jeunes mariés Aurélie Quélain / Alexandre Réard. C'est chou !

De gauche à droite et de haut en bas :

Gaëlle Baumann (Team W), Aurélie Quélain (Team W), Thi Nguyen
Allan Loran (vainqueur KING5), Aurélien Guiglini (Staff W), Jimmy Guerrero
Timothée Marlin, Maxime Chilaud, Alexandre Réard
Victor Saumont, Antoine Saout, Nicolas Cardyn
Martial Blangenwitsch, Lorenzo Lavis, Benjamin Ané
Sébastien Comel, Pierre Merlin, Ronan Monfort
Gaël Onillon, Jérémie Sarda







Florian Decamps trébuche avant l'ITM

- 15 juillet 2016 - Par Benjo DiMeo

C'est un Florian Decamps déçu qui quitte l'Amazon Room tandis que tout le monde autour de lui, joueurs, superviseurs, spectateurs, se prépare à ce moment toujours joyeux qu'est l'entrée dans les places payées du plus beau tournoi du monde. Short-stack tout au long de la journée, le Top Shark a fini par trouver une paire de Valets avec laquelle il a poussé ses dix blindes après la relance d'un gros stack. Cela valait sans doute mieux que d'abandonner, et prendre le risque de se faire "blind off" durant les tours suivants : au moment où Florian s'engage, le compteur affiche encore 1020 joueurs, les blindes vont bientôt augmenter, et il figure probablement parmi les dix ou vingt plus petits tapis de la salle. Mieux vaut prendre un bon risque maintenant, que de faire une tentative désespérée trente minutes plus tard. Problème : la petite blinde a trouvé As-Dame et décide de tenter sa chance.

Florian ne restera pas en tête au terme des cinq cartes communes : son premier Main Event au sein du Team Winamax s'arrête après presque trente heures de jeu, récompensées par rien d'autre qu'un "Good game" de rigueur.

En d'autres nouvelles, le niveau 16 va débuter : il sera le dernier du Day 3, avec des blindes passant à 3000/6000, ante 1000, pour un tapis moyen de 331,000. Nous ne sommes plus qu'à quatre éliminations des places payées, et 20 Français peuvent potentiellement inscrire leur nom au palmarès du Main Event 2016. C'est plus ou moins assuré : la bulle éclatera durant ce niveau. Une délivrance pour toute la salle car le rythme s'est extrêmement ralenti. Jamais dans mes souvenirs je n'ai vu une période de pré-bulle commencer aussi tôt, et marquée par les habituels "stalls" de joueurs en difficulté prenant un maximum de temps pour folder leurs mains préflop, même les plus évidentes. Les organisateurs ont fort à faire pour arbitrer les litiges crées par ces situations, et sont autant sur les nerfs que les joueurs.