Winamax
   

3253 joueurs franchissent le Day 1C

- 12 juillet 2016 - Par Benjo DiMeo

Top 10

1/ Timothy Sheehan (USA) 394 100
2/ Adam Krach (USA) 293 800
3/ Sergi Reixach (UK) 265 400
4/ Benjamin Vinson (UK) 256 700
5/ François Safieddine (USA) 224 300
6/ Danny Boyaci (Canada) 217 500
7/ Brendon Rubie (Australie) 211 200
8/ Bowdy Tolhopf (Australie) 208 800
9/ Doug kim (USA) 208 200
10/ Dejan Pustoslemsek (Slovénie) 207 000

58 Français

13/ Rui Cao 201 100
20/ Alexandre Réard 191 000
34/ Mesbah Guerfi 173 800
47/ David Benyamine 167 000
100/ Maxime Chilaud 145 300
105/ Lorenzo Lavis 143 800
111/ Guillaume Diaz (Team Winamax) 143 200
183/ Benjamin Ané 130 700
191/ Manuel Bevand 129 700
235/ Adrien Allain 124 400

282/ Bruno Soutavong 118 800
326/ Martial Blangenwitsch 114 600
519/ Arnaud Mattern 100 100
586/ Johan Guilbert 96 200
606/ Joseph Teanotoga 95 200
678/ Fabrice Soulier 91 900
685/ Yorane Kérignard 91 100
735/ Thomas Sobolewski 89 000
933/ Sébastien Comel 80 400
977/ Ness Kourdourli 78 800

994/ Ilan Boubli 78 400
1050/ Timothée Marlin 76 200
1102/ Nicolaq Cardyn 74 400
1266/ Teddy Palermo 69 300
1310/ Pierre Merlin 68 100
1359/ Philippe Ktorza 66 600
1378/ Victor Saumont 65 900
1383/ Franck Eburderie 65 700
1436/ Stéphane Bazin 64 300
1441/ Patrick Sacrispeyre 64 200

1443/ Florian Decamps (Team Winamax) 64 100
1471/ Aurélien Guiglini 63 300
1513/ Gilles Huet 62 200
1557/ Sylvain Loosli (Team Winamax) 61 000
1621/ Jean-Marie Peyron 58 900
1670/ Philippe Narboni 57 800
1721/ Aurélie Quélain (Team Winamax) 56,100
1746/ Sarah Herzali 55 150
1750/ Romain Feriolo 55 100
1769/ Nicolas Coquelin 54 700

1865/ Fabien Mathieu 52 300
1920/ Grégoire Boissenot 50 900
1984/ Allan Lorant (KING5) 49 400
2024/ Ilan Boujenah 48 100
2029/ Patrick Caverivière 48 000
2085/ Julien Virgili (KING5) 46 500
2089/ Gaël Onillon 46 400
2175/ Jean Montury 44 000
2221/ Pierre Calamusa (Team Winamax) 43 000
2400/ Benjamin Bonnardot 37 600

2457/ Arnaud Peyroles 36 000
2525/ Alexandre Viard 34 200
2635/ Jean Bros 31 300
2658/ François Pirault (Qualifié Winamax) 30 700
2768/ Laurent Cessy (Qualifié Winamax) 27 300

2845/ Pierre De Almeida 24 400
2870/ Roy Daoud 23 700
3157/ Erwann Pecheux 11 800

Le reste du field (sélection)

15/ Joseph Cheong (USA) 196 000
25/ Dan Heimiller (USA) 184 100
88/ Jay Farber (USA) 150 200
120/ Sorel Mizzi (Canada) 141 700
161/ Liv Boeree (UK) 134 800
167/ Adrian Mateos (Espagne) 133 500
180/ Andrew Lichtenberger (USA) 131 000
255/ Chris Moorman (UK) 121 000
360/ Joe Cada (USA) 111 500
380/ Joe McKeehen (USA) 110 100

402/ Todd Brunson (USA) 108 500
405/ Loni Harwood (USA) 108 400
477/ Olivier Busquet (USA) 102 300
981/ Roland De Wolfe (UK) 78 700
1048/ Jens Kyllonen (Finlande) 76 300
1229/ Neil Channing (UK) 70 400
1234/ Martin Jacobson (Suède) 70 100
1296/ Daniel Colman (USA) 68 600
1532/ Chris Moneymaker (USA) 61 700
1830/ Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 53 100

1831/ JC Tran (USA) 53 100
2439/ Annette Obrestad (Norvège) 36 500
2516/ Erik Seidel (USA) 34 500
2798/ Phil Ivey (USA) 26 100
3005/ Daniel Negreanu (Canada) 18 600

3252 survivants sur 4240 partants
Blindes au départ du Day 2 : 300/600, ante 100

Les présentations sont terminées

- 12 juillet 2016 - Par Benjo DiMeo

Fin du Day 1C…
…Et du premier chapitre du plus gros tournoi du monde

Minuit à Vegas : le sentiment qui prédomine chez les reporters à l’issue du Day 1C du Main Event est le soulagement, assorti du soupir qui va avec. Car pour les observateurs que nous sommes, le plus dur est passé : avec 4240 participants, la troisième journée de départ du Main Event fut à la fois la plus grosse de l’été, point culminant d’un été de cinquante jours et nuits passées au sein du centre de convention du Rio, et tout simplement la plus importante, en termes d’affluence, de l’histoire du tournoi. Dès le coup d’envoi, la gigantesque salle Pavilion offrait la vision étourdissante d’un océan d’hommes et de femmes, deux milliers d’entre eux massés autour de plus de 200 tables, tous ayant acheté leur ticket à 10,000 dollars pour participer à la plus belle loterie du monde. Les salles Amazon et Brasilia étaient elles aussi pleines à craquer, et si j’en crois mon smartphone, j’ai parcouru plus de 10 kilomètres et marché 12 000 pas entre ces trois salles aujourd’hui à la recherche des dizaines de compétiteurs Français engagés aujourd’hui : amateurs qualifiés en freeroll via le KING5, highstakers venus du bout du monde, réguliers du circuit, génies d’Internet, businessmen en vacances…

Mes deux collègues en ont fait de même, mais impossible pourtant de prétendre à l’exhaustivité lors cette journée : avec 51 représentants Tricolores recensés au départ du Day 1C, nous n’avons pu vous présenter que des bribes d’informations, quelques poignées d’anecdotes glanées ça et là, une sélection partielle de hand histories, et quelques bons mots de temps à autre. D’autant que, finalement, les éliminés Français furent peu nombreux aujourd’hui, et beaucoup de nos joueurs ont réussi à se constituer de beaux, voire de très beaux tapis. Jugez plutôt, avec ce relevé effectué au terme de la dixième heure de jeu, au moment d’emballer les jetons :

Rui Cao 201 000
Alexandre Réard 190 000
David Benyamine 168 000
Maxime Chilaud 145 300
Lorenzo Lavis 143 800
Guillaume Diaz (Team Winamax) 143 200
Benjamin Ané 130 700
Manuel Bevand 124 700
Adrien Allain 124 400
Bruno Soutavong 118 900

Arnaud Mattern 100 100
Yohan Guilbert 96 500
Yorane Kerignard 92 100
Fabrice Soulier 91 900
Thomas Sobolewski 89 000
Ness Kourdourli 78 900
Pierre Merlin 68 100
Timothée Marlin 76 200
Nicolas Cardyn 74 400
Teddy Palermo 69 300

Tapis moyen : 67 000 (blindes au départ du Day 2 : 300/600, ante 100)

Philippe Ktorza 66 600
Victor Saumont 65 900
Florian Decamps (Team Winamax) 64 000
Aurélien Guiglini 63 300
Gilles Huet 62 200
Sylvain Loosli (Team Winamax) 61 000
Jean-Marie Peyron 58 900
Philippe Narboni 57 800
Aurélie Quélain (Team Winamax) 56 100
Sarah Herzali 55 150

Allan Lorant (KING5) 50 000
Julien Virgili (KING5) 50 000

Patrick Caverivière 48 000
Ilan Boujenah 47 000
Jean Montury 44 000
Pierre Calamusa (Team Winamax) 43 000
François Pirault (Qualifié Winamax) 30 700
Laurent Cessy (Qualifié Winamax) 28 300

Pierre De Almeida 24 400
Erwann Pécheux 11 800
—————————————
Chip-count inconnu
Martial Blangenwitsch ?
Patrick Sacrispeyre ?
Grégoire ?
Karim Lehoussine ?
—————————————
Kool Shen (Team Winamax) OUT
Giuseppe Zarbo OUT
Emile Petit OUT
Patrick Bruel (Team Winamax) OUT
Denis Savoy (KING5) OUT
Tony Baron (KING5) OUT
Valentin Messina OUT

Sans oublier...
Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 53 100

Bonne journée pour les spécialistes des high-stakes, donc : David Benyamine et Rui Cao (photo) ont parfaitement géré leur journée. Le premier dispute l’un de ses rares tournois de No-Limit de la saison, et le second prend part à son premier Main Event depuis quatre ans, après des vacances en famille à New York. Rui joue principalement en cash-game pour des enchères très élevées, mais a retrouvé l’envie de disputer une épreuve super deep-stack contre un field de joueurs majoritairement amateurs. Bien lui en a pris : « J’ai joué plein de coups, et j’ai eu beaucoup de jeu ! »

Ce Day 1C fut globalement réjouissant pour les Français : très peu d’éliminés (le Team Winamax a tout de même perdu ses deux artistes en la personne de Patrick Bruel et Kool Shen), et énormément de tapis bien au dessus de la moyenne, appartenant à des habitués (Guillaume Diaz, Alexandre Réard, Maxime Chilaud, Adrien Allain - photo), comme a des jeunes retraités du circuit pro (Manuel Bevand, Arnaud Mattern).

Les présentations sont terminées, l'introduction est derrière nous : nous passons maintenant au second chapitre du Main Event. Un Main Event qui, à partir de maintenant, ne va faire que rétrécir, à toute vitesse jusque la table finale, que l’on connaîtra le lundi 18 juillet au soir. Prochaine étape : le Day 2, qui sera lui aussi très long avec deux journées distinctes. C’est qu’il reste encore aux alentours de 5000 joueurs en course ! 1010 ces joueurs, très exactement, seront payés : le min-cash vaut 15 000 dollars, mais il y a bel et bien huit millions de dollars à aller chercher au bout...

Mardi se tiendront en simultané les Day 2A et 2B, rassemblant (vous l’avez deviné) les survivants des Day 1A et 1B. Parmi eux : deux pros du Team Winamax (Gaëlle Baumann et Michel Abécassis) et sept qualifiés Winamax, pour un total de 27 Français. Comme chaque jour depuis le début des World Series of Poker, nous serons sur le pont pour vous raconter leur histoire.

L’Américain Timothy Sheehan termine chipleader de ce Day 1C, et du même coup chipleader de tout le tournoi, avec un tapis de 405 000. Il ne s’agit pas d’un coup d’essai pour ce joueur, qui avait déjà terminé 263e l’an passé sur ce Main Event. Cette année, il ne compte qu’une seule place payée, sur le Millionaire Maker, l’event #14 à 1500$, sur lequel il a terminé 1065e, pour un min cash (2250$). Il abordera le Day2 avec 675 blindes !

L'équipe gagnante du KING5 enverra deux représentants au Day 2


Le classement détaillé des survivants du Day 1C sera publié dans la soirée de mardi.

Level 5, celui où le Boss trinque

- 12 juillet 2016 - Par Flegmatic

Blindes 250/500, ante 75

Fin de la galère pour P14B

Le supplice de Patrick Bruel sur ce Day 1C a finalement pris fin après quatre niveaux. À la suite d'une journée où "[il] n'aura pas gagné un coup," le Boss a fini par pousser ses derniers jetons avec une paire de 7. Mais parce que décidément aujourd'hui, rien ne devait se passer comme prévu, P14B s'est fait payé par la paire supérieure et n'a pas trouvé d'aide sur le board. Après avoir signé la meilleure performance du Team Winamax l'an passé (237e), Patrick rejoint Kool Shen dans le rang des W rouges déçus ce lundi.

Les Frères Pétards tiennent le bon bout

Les membres des Frères Pétards, vainqueurs sans coup férir de la dernière édition du KING5, continuent d'avancer groupés. Ils étaient quatre ce matin à entrer dans la Brasilia Room pour jouer leur tout premier Main Event. Ils sont encore quatre en course au moment d'attaquer le cinquième et dernier niveau de ce Jour 1. Et c'est pour l'instant Julien Virgili (photo, à droite du croupier) qui mène les troupes avec 68 000 jetons devant lui. "Je commence un peu à fatiguer," me glisse-t-il après un peu plus de huit heures de jeu qu'e l'onimagine éreintantes. Dju9122AA, comme il se fait appeler sur Winamax, fait face depuis un bon moment au Champion du Monde 2009, l'Américain Joe Cada (avec le hoodie rouge). Pas de quoi l'effrayer pour autant. "Je me suis chauffé sept, huit fois avec lui depuis son arrivée. Pour l'instant c'est lui qui mène, mais j'ai réussi à lui prendre 10 000 juste avant la pause. En tout cas, j'apprends beaucoup avec lui, il joue vraiment très bien." "Je pense qu'au début, mes voisins de table m'ont pris un peu de haut, poursuit-il, mais maintenant, ils ont compris que je n'étais pas du genre à me laisser marcher dessus." Exactement le genre de discours que l'on aime entendre.

À quelques mètres de lui, son compère Allan Lorant a réussi à se refaire une santé, pour atteindre la barre des 60 000. C'est exactement cinq fois plus que Denis Savoy, qui se débat tant bien que mal avec 12 000 jetons. "Je n'ai pas eu grand chose, m'explique-t-il, et quand j'ai touché je me suis avoir." Aïe, dit comme ça, cela parait effectivement compliqué. Enfin, replié dans un coin de la Brasilia, n'oublions pas Tony Baron, qui continue de croire en ses chances avec environ 25 000. "Ils ont l'air fatigués à ma table, lâche-t-il, ils ne jouent pas comme en début de journée. Moi aussi probablement, mais je sens qu'il y a quelques failles à exploiter." Alors, n'hésite pas, fonce !

Voyage Voyage

La fin est proche, et il est temps de penser au Day2 pour la plupart des joueurs… mais pas tous : « J’essaie de réserver des vacances là, mais je n’ai pas d’idée. Avec les enfants c’est toujours compliqué. » Aurélien Guiglini a en effet d’autres projets, celui de savoir où il va pouvoir aller se dorer la pilule bientôt. Côté poker, pas grand chose à signaler pour Guignol : « J’ai une table pas très compliquée. Il faut juste que j’arrive à chatter contre le Roumain deux crans à ma droite. » Sinon, on te propose Zanzibar, un archipel de l’Océan Indien, en face de la Tanzanie. Il fait une trentaine de degrés en permanence et l’eau y est plutôt clair, tu devrais te régaler.

Fini de faire le lâche

Une journée pas évidente, c’est ce que vit Davidi Kitai aujourd’hui. « Je me suis beaucoup fait 3-bet en début de journée, et j’ai souvent abandonné. » Sauf qu’il ne faudrait pas prendre le génie Belge pour un jambon : « J’ai attrapé un bluff avec bottom pair. On m’a deux barrels, et puis ça fait check check à la rivière et j’ai gagné. J’ai pris 9 000 de bénéfice, c’était mon plus gros pot » Kitbul aurait même pu prendre un pot plus important lorsqu’il a fait deux paires contre deux paires inférieures, sur la turn d’un board A-8-9-6, sauf que la rivière a apporté un 7 et que l’action a été gelé. « J’avais As-Six, il avait Neuf et Huit. » Dommage. Il possède cependant 54 000, et s’en contente très bien, puisque c’est le tapis maximum qu’il a eu de toute la journée.

Stop au sexime

Depuis la reprise du dinner break, Guillaume Diaz a reçu la visite d’une charmante joueuse dont on a évoqué le nom plus d’une fois cet été dans ce coverage : Cate Hall. L’Américaine semble passionner Guillaume : « J’ai regardé ses résultats poker, et en cherchant un peu, je suis tombé sur son blog. Elle parle du sexisme dans le monde du poker. » Guillaume semble quelque peu intrigué et envouté par la demoiselle aux tatouages bien visibles. Mais qui ne le serait pas ? En attendant, pour revenir aux cartes, volatile38 a un peu perdu de sa superbe, même s’il lui reste un tapis plus que confortable de plus de 100 000 jetons.

Le coup le plus improbable de la journée

Me promenant dans la Pavilion Room (toujours bouillonnante d’excitation à deux heures de la fin de la journée), je tombe à une table où un siège est ostensiblement inoccupé, malgré la présence de jetons devant le siège en question. Oh, trois fois rien : à peine deux pions noirs (valeur : 100), et trois verts. Même si ce joueur venait à revenir à sa place dans la minute qui vient, je ne donne pas cher de ses chances de survivre au tour de blindes 250/500, ante 75. Mais d’ailleurs, où est-il ? Embouteillages au retour du resto ? Urgence familiale ? Lassitude de ce jeu pourtant formidable qu’est le poker ? Le mieux sera de demander à ses collègues de table.

« Oh là là, tu as une minute ? », s’exclame le siège 2. « Parce que c’est une longue histoire ! »
« Une histoire à dormir debout », renchérit le siège 1.
« Mais pas facile à raconter », intervient le siège 9.
« Je n’avais encore jamais vu ça de ma vie » dit le siège 4 en secouant la tête.

Il se trouve que je suis arrivé à la table la plus sympa du Main Event, où absolument tout le monde est prêt à expliquer à un reporter anonyme le truc apparemment extraordinaire qui vient de se passer. Voici donc le récit à neuf voix de l’affaire…

« Alors, le mec était de petite blinde… »
« Au bouton, non ? »
« Non non non, de petite blinde, il était le premier à parler rivière. »
« Bref, on s’en fout, il y a une relance là bas, un 3-bet à droite, et le mec 4-bet, je suis certain qu’il était en petite blinde. »
« Le premier relanceur passe, mais moi je paie…. »
« Et là, le truc de dingue, c’est qu’en payant le 4-bet, notre ami retourne sans le faire exprès une de ses cartes. »
« Ouais, j’ai montré un Roi. Mais le jeu continue normalement. Le mec sait maintenant que j’ai au moins un Roi, mais le coup se poursuit. »
« Le flop tombe 2-3-4. La petite blinde mise. »
« Et je paie ! »
« Turn : un Roi. Et évidemment, tout le monde sait que le monsieur là-bas à un Roi dans sa main. »
« Le mec checke. Je mise 7,500 avec mon Roi. Il paie ! »
« Rivière, un 5. Maintenant, il y a 2-3-4-5 sur le board, tu suis ? N’importe quel As fait quinte. Et que fait la petite blinde ? Tapis pour 60,000 ! »
« Maintenant je peux te le dire : à côté de mon Roi exposé, j’ai un As. Je réfléchis, je réfléchis, je me dis qu’il a pas pu montrer autant de force avec un 6 en main. Je finis par payer. »
« Et c’est là, très cher reporter, qu’arrive le vrai bad beat de cette histoire. Ce joueur de petite blinde portait des écouteurs, il a pas bien entendu la décision de monsieur, tu vois. Il a pas entendu « call », il a entendu « fold ». Du coup, qu’est-ce qu’il fait ? Il rend ses cartes au croupier en soufflant ! »
« Ses cartes étaient perdues ! Il a hurlé quand il a compris, en disant qu’il avait les As ! »
« Mais c’était trop tard. Ca aurait du être un pot partagé, mais à la place j’ai tout gagné. »
« Du coup, il lui restait deux blindes. Il s’est barré direct. »
« En plus, le croupier a fait une erreur. La règle est claire quand il y a tapis sur la rivière : toutes les mains doivent être montrées. Il aurait du retourner les cartes de la SB au lieu de les ranger dans le muck. »
"Du coup, on ne sait pas à 100% si c'était vraiment un split-pot. Mais c'est quand même une histoire de dingues."


On ne vous contredira pas, les amis.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Quelques statistiques intéressantes en provenance directe du bureau de presse des World Series of Poker…

Valeur combinée des tapis des 6737 joueurs : 336,85 millions
Jetons en circulation dans le tournoi (avant chip-race) : 229 058
Croupiers employés sur le Main Event : 866
Jeux de cartes utilisés : 1 522
Pays représentés : 80
Age moyen des participants : 40,08 (NB : l’âge moyen augmente de presque un an chaque année !)
Joueur le plus âgé : William Wachter (New York), 95 ans (il a ITM l’an passé)
Joueur le plus jeune : Evan House-Hull (Illinois), 21 ans et 19 jours (sera au Day 2B)
Participants masculins : 6 469
Participantes féminines : 268 (soit 4%, en augmentation si je ne m’abuse)

Quelques célébrités ayant participé au Big One : les acteurs Brad Garret, Jennifer Tilly, Kevin Pollack et Ray Romano, les sportifs Richard Seymour (NFL), Jason White (pilote), Shane Warne (cricket) et plein d’autres que je ne connais pas, le réalisateur Nick Cassavetes, et l’homme politique Robert Hue (Parti Communiste).

Level 4, le prize-pool a de quoi faire perdre la boule

- 12 juillet 2016 - Par Flegmatic

On avait épuisé le stock de rimes en "âtre"
Blindes 200/400, ante 50

Le Day 1C fut comme une vague qui a tout submergé sur son passage

Le bureau des inscriptions pour le Main Event a fermé ses portes à la fin de la pause-dîner : une heure plus tard, l'organisation rendait publics les chiffres officiels de la participation.

Au total, 6737 joueurs ont participé à l'édition 2016 du plus gros tournoi du monde, en grande partie grâce à une troisième journée de départ (Day 1C) massive, durant laquelle 4240 joueurs ont rempli presque à ras bord les salles Amazon, Pavilion et Brasilia. De fait, ce Day 1C est bel et bien le plus important de l'histoire de l'épreuve. Pour vous donner une idée : en 2004, le Main Event c'était 2576 joueurs "seulement", et 268 dix années plus tôt.

Cependant, il convient de noter que l'affluence du Main Event ne croît plus depuis longtemps, comme vous pouvez le constater ci-dessus. L'apogée fut atteinte l'année de la rocambolesque victoire de Jamie Gold, en 2006, avec 8773 participations. Depuis, on tourne toujours aux alentours de 6500. Mais on peut tout de même se réjouir : le "Big One" enregistre son meilleur score depuis 2011, et se classe cinquième au classement des affluences du Main Event depuis sa création en 1970.

Concernant l'argent, nous ne pouvons encore vous détailler l'échelle des prix, mais on connait déjà l'essentiel :

63,327 millions de dollars de dotation
1011 places payées
8 millions de dollars pour le vainqueur
15 000 dollars pour le min-cash

Qui fait le malin, tombe dans le ravin

Fort de son incroyable année sur le circuit Européen (8 tournois gagnés depuis février 2015, dont l’EPT Dublin), Dzmitry Urbanovich avait abordé son premier Vegas avec un objectif archi ambitieux : trois bracelets, rien que ça. Le tout assorti d’un pari assez chez avec Vanessa Selbst.  Résultat des courses après six semaines de grind : trois petites places payées, et pas la moindre finale. Un Vegas tristounet en forme de camouflet pour celui qui a tant run good de l’autre côté de l’Atlantique ces quinze derniers mois. Allez, va, le Polonais n'est pas le premier à se casser les dents au Rio. Il lui reste deux chances de sauver son été : sur ce Main Event et, dans le pire des cas, sur le One Drop à 1111$ dont la première des trois journées de départ débute mardi.

La recette du succès

Pourtant présent depuis le tout début de ce Day 1C, Manuel Bevand n'était pas encore apparu dans nos colonnes aujourd'hui. Voilà l'anomalie désormais réparée. Mais il y a mieux que de revoir ManuB assis autour d'une table du Main Event. C'est de revoir ManuB assis autour d'une table du Main Event, avec de belles colonnes de jetons devant lui. « Je suis en plein rush !, avoue l'ancien pensionnaire du Team Winamax, aussi et surtout présent cet été à Vegas pour assister à la 200e rencontre UFC qui a eu lieu samedi dernier. Je suis revenu de la pause dîner avec 49 000, et maintenant j'ai 127 000. J'ai touché des flops avec presque toutes mes mains, et remporté les coups sans showdown. Du coup tout le monde pensait que j'étais constamment en bluff. Il y a quelques minutes, j'ouvre pour la sixième fois de suite (!) et un de mes voisins de tables, qui en avait sans doute plus que marre, a fini par envoyé ses derniers 35 000 avec As-Roi. Évidemment j'avais deux As. Du coup ils m'ont tous demandé ce que j'avais mangé au dîner. » La réponse ? « Des nouilles asiatiques aux crevettes avec des chicken wings. » Un vrai repas de champion. « Volatile est toujours énorme ?, finit-il par demander, il faut que je le rattrape. » Pas d'affolement Manu, puisque de fait, tu as même déjà dépassé un Guillaume Diaz pointé à 105 000 au dernier recensement.

Il connaît le chemin

Les Français sont cachés partout dans cet énorme complexe du Rio. Il a fallu se rendre sur la table la plus au fond de la Brasilia Room pour tomber sur Yorane Kerignard, en possession de 76 000 jetons. Pour le coup, lui connaît exactement la route à suivre puisqu’il a atteint la 23e place de ce tournoi en 2014 : « Ouais enfin un moment donné, il faudra me redonner un coup de main, parce que je m’étais planté dans un virage cette année là aussi… » Yorane est un champion loin de se satisfaire des « places d’honneur. » Finaliste EPT à plusieurs reprises, finaliste WSOP l’an passé, Yorane est plus habitué à viser la première place qu’autre chose. « Si je me souviens bien, en 2014, j’avais terminé le jour 1 avec deux fois le tapis de départ, c’est au Day2 ou Day3 que j’étais tombé à 30 000… » Avant d’effectuer une folle remontée donc, pour s’incliner à trois tables de la finale. Aujourd’hui, le premier niveau a été compliqué pour lui, puis la machine s’est mise en route gentiment, et le voici donc avec un tapis proche du tapis moyen pour le Day 2.

Des hauts et des bas

Fabrice Soulier pensait avoir tiré une bonne table en début de journée, « et puis en fait les mecs 3bet, 4bet dans tous les sens c’est la folie ! J’ai un peu plus que le tapis de départ, et je suis comblé en vrai. J’ai eu AA, KK, QQ deux fois, j’ai bien été servi, mais la table n’est vraiment pas simple. En cause, des jeunes à casquettes, évidemment. Devant Fabsoul ? Un tapis qui ressemble à ce que chaque joueur à reçu au début de la journée.

Le rouleau compresseur

Il s’agit surement du Français le plus en forme aujourd’hui : Alexandre Réard pointe actuellement à 165 000, grâce à quelques coups de poker qui ont du faire s’accélérer quelques cœurs dans la salle. Comme lorsque muni de 67, il décide de flat derrière une ouverture à 900, trois fois la blinde. Le joueur en BB a squeeze à 3 000, le joueur à l’origine de la relance a payé et Alex a complété à son tour. Sur J53, un c-bet à 3100 est posé par le joueur en BB, payé par le premier coco et Alexandre. Turn un 4, qui offre la quinte à Alexandre, check des deux premiers, mise d’Alex à 8 500. Le premier passe, mais pas le joueur à l’origine de la toute première relance, qui paye pour plus de la moitié de son stack. Alex va lui proposer de mettre le reste, sur une rivière 8, et ce dernier ne va pas se priver pour payer avec… je n’ose pas l’écrire… bon d’accord : paire de 2 ! Merci, au revoir. L’autre coup important, il est simple : Alex a trouvé un brelan avec paire de 7 en main, il est parti à tapis sur un flop Q75 et est tombé… contre QQ. Il a remporté le coup sans toucher le dernier 7. On vous laisse réfléchir pour trouver le pourquoi du comment, vous avez une heure.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"Midi : caisse du Rio ,15h : piscine àvec Mik22 ,pas le programme initialement prevu !" - Signé : un Emile Petit qui va bronzer plus vite qu'il ne deviendra riche cette semaine.

"J'ai eu AA KK QQ JJ JJ JJ JJ JJ TT 99 99 88 77 55 44 33 22 en 7h de jeu sur ce Main Event. Plus que 2h pour acquérir la paire de 6, la seule manquante à la collection !" - Signé : un Erwann Pécheux qui ne pointe pourtant qu'à 22,000 à deux heures de la fin du Day 1C.

Très pratique, dites donc, cette machine (payante) permettant de recharger son portable. Encore plus pratique, cette trappe grande ouverte laissant apparaître des tas de prises en accès libre.

Level 4, tout le monde est chaud patate

- 12 juillet 2016 - Par Benjo DiMeo

Blindes 200/400, ante 50

Pose ton gun

Il est (probablement) le premier au sein du clan Français, et il ne sera (hélas) pas le dernier : Kool Shen a tiré sa révérence lors du niveau 3 joué avant la pause-dîner. Le vainqueur du SISMIX nous a relaté une histoire de tirage monstre au flop (Valet-10 qui joue la couleur et la quinte) tombant contre un brelan qui reste en tête sur le turn et la rivière.

Fidèle au poste

Absent des WSOP jusqu'à présent, Arnaud Mattern a fini par se motiver à traverser l'Atlantique pour le Main Event, l'un des derniers tournois qui le fait encore rêver depuis qu'il a pris sa retraite des tournois. Classé 165e en 2014, Arnaud aimerait bien revivre le même parcours (voire mieux), mais est bien conscient que l’aventure sera très longue pour au moins rééditer l’exploit. Pour le moment, RAS chez le vainqueur de l’EPT Prague en 2007 (ça ne nous rajeunit pas ma bonne dame) qui pointe à 55 000 : « J’ai très peu de mains jouable, et je ne force pas. » 

Lorenzo ça monte

Un jogging de l'Olympique de Marseille qui brille au milieu de la Pavilion Room, j'ai presque envie de lâcher une petite larme tellement c'est beau par ces temps de crises sur la canebière. Lorenzo Lavis ne devait pas jouer ce tournoi... « Et puis j’ai fais le sat à 1000$ hier, et j’ai gagné mon ticket ! » Lorenzo est bien rentré dans sa partie : « J’ai 150 000 après avoir fait trois brelans. Là, je viens de 4-bet As-Dame et c’est passé. » Qu’est-ce que c’est beau et facile le poker de tournoi quand ça se passe comme ça. 

Merci, Philippe

Un homme heureux table 322, un ! Philippe Ktorza est plus rayonnant que jamais. « Il est génial votre coverage, bravo ! » Sympa, Philou. « Mon tournoi se passe plutôt bien, même si j’ai un asiatique un peu fou à ma table. Tout à l’heure il m’a 3-bet avec 9 et 2 quand j’avais Roi-Valet. Bon, il a fait full sur un board 9-6-3-2-2. Ça m’a couté 11 000. Mais je me suis rattrapé, j’ai limp paire de Valets, payé 5 foid et j’ai touché un brelan. Puis j’ai 4-bet une pairasse, payé 3 fois (!) et sur un tableau hauteur roi, j'ai envoyé 3 barrels, et il y en a un qui a tout payé. J'ai 72 000 maintenant »

Zarbonisé

Giuseppe Zarbo ne réussira pas un nouvel ITM sur ce tournoi magique. On a assisté à son élimination. Dans un pot 3-bet et sur un board 4A6QT, Gius a check back le flop, bet la turn 5 200, avant de payer pour ses 15 000 derniers jetons, lorsque son adversaire, une Américaine, décidait de le mettre à tapis. Madame a retourné KJ pour flush, tandis que le Franco-italien détenait AQ. Ciao bello.

Cardyn divin

Un Français de plus pris dans nos filets ! Nicolas Cardyn evolue dans la zone Orange de l’Amazon Room. Après trois niveaux de deux heures, le premier bilan est satisfaisant : le londonien pointe à 86,000.

Regarder la télé pendant le boulot

Son iPad posé sur le rebord de la table, David Benyamine est plongé dans ce qui semble être un épisode de Game of Thrones (ou peut-être est-ce Maguy, on n'est pas sûrs à 100%). La séance de télévision ne semble pas trop distraire DB de son objectif dans le Main Event : le résident de la Bobby’s Room affiche un tapis de 150,000 environ. Pour formuler autrement, il a triplé durant les trois premiers niveaux de jeu.

C’est à cette heure-ci que tu arrives ?

Dernier Champion du Monde spotté dans l’Amazon Room : Phil Hellmuth. On aurait pu parier qu’il serait le dernier arrivé : le vainqueur du Main Event 1989 est connu pour ses arrivées très tardives. Il a en revanche laissé tomber les costumes et les animations ultra-kitsch qui avaient marqué ses apparitions durant l’ère Moneymaker (boxeur, pilote de voiture de course, empereur romain, général d’armée, etc : on a eu droit à tout !) Là, l’homme aux 14 bracelets s’est contenté de prendre place, son anonymat rapidement brisé à mesure que les railbirds reconnaissaient sa silhouette de deux mètres. A sa table, le très amusant Dan Heimiller, qui possède deux bracelets et plus d’ITM que Phil Ivey ! Vous ne nous croyez pas : vérifiez ici.

De la WCOV aux WSOP

Nous vous en parlions en cours de Day 1B, la France a été sacrée hier Championne du Monde de football des joueurs de poker, après avoir remporté la World Cup of Vegas (WCOV), organisée par le pro Timothy Adams. Aujourd'hui, une bonne partie de l'équipe s'est donnée rendez-vous aux tables du Main Event pour en découdre cartes en main. Parmi ceux-là, Adrien Allain est le dernier à avoir foulé la moquette du Rio. Ce qui n'empêche pas le Breton d'être déjà assis devant un tapis de 91,000 jetons. À peine le temps de féliciter Zlatan35 pour son dernier titre - « J'y ai laissé mes genoux, je n'avais pas les bonnes chaussures. » - que le Breton coupe court. « Désolé, mais mon voisin a tendance à péter un câble dès que je me mets à parler français avec quelqu'un. » On ne voudrait pas lui porter préjudice, À noter qu'Adrien a pris place à la même table qu'un Timothée Marlin également en grande forme, qui a réussi à monter 120 000 jetons.

Non loin de là, dans la Zone Tan de l'Amazon Room, se trouve le capitaine de cette équipe de France qui elle, remporte ses finales : Jean-Marie Peyron. Pour son tout premier Main Event en trois séjours à Vegas, le jeune Français vit une première partie de tournoi un peu plus compliquée, puisqu'il stagne toujours aux alentours du tapis de départ, avec 46 000. Celui qui est aussi et surtout un grand régulier des rooms online n'est pas complètement dépaysé puisqu'il retrouve à sa table un joueur qu'il connaît bien, l'Israëlien Ran Niv. « J'ai perdu contre lui en heads-up du premier tournoi que j'ai deep run à San Remo en 2013, précise-t-il. C'est marrant de le retrouver là. »

Terminons ce tour d'horizon des Champions du Monde tricolore avec François Pirault. Blessé lors du troisième match de la compétition, notre qualifié Winamax n'a pas eu l'honneur de disputer la finale face à la Norvège de l'ancien latéral gauche de l'AS Monaco et du Liverpool FC, John Arne Riise, mais cela ne l'a pas empêché de grandement contribuer à la folle épopée bleue : « J'ai joué défenseur, puis milieu, puis attaquant. » C'est ce qu'on appelle un joueur complet. Et côté poker ? « Je ne suis pas monté plus haut que 56 000, mais je ne suis jamais descendu plus bas que 43 000. Et là j'ai 51 000. » Solide. Tel un Patrick Vieira de la grande époque.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

« Et après, vous sortez un peu ? » - Signé : Une Polly Morisson qui n’a plus qu’une soirée à passer à Vegas, mais ignore semble t-il les cadences de travail des reporters.

Nombre de touristes avec un chapeau Chinois observant la table de Nicolas Cardyn : 1

Quelques chip-counts en vrac, collectés pendant le niveau de blindes 200/400 :

Lorenzo Lavis 150 000
Nicolas Cardyn 86 000
Ness Reilly 67 000
Philippe Narboni 63 000
Patrick Sacrispeyre 62 000
Arnaud Mattern 55 000
Davidi Kitai 32 700
Thomas Sobolewski 30 000
Kool Shen OUT
Giuseppe Zarbo OUT

A priori, tout se passe bien pour Alexandre Réard... (Orange = 5000, jaune = 1000)