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Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ?

- 5 juillet 2016 - Par Flegmatic

Event #58 - NLHE 1 000$ - Niveaux de 30 minutes : le Day 1 de la plus grande boucherie de ces WSOP s'achève avec un taux de plus de 98% d'éliminations.

En plissant bien les yeux, vous trouverez sur cette photo des gens qui jouent aux cartes.

Quatre tables. Voilà tout ce qu'il reste dans la Brasilia Room de cette épreuve Turbo, après vingt niveaux de trente minutes disputés. Plus précisément, cela nous fait un (très faible) total de 28 survivants sur les 1 397 joueurs qui n'avaient visiblement rien d'autre de mieux à faire, en ce lundi 4 juillet à Las Vegas, que de participer à cette vaste boucherie en bande organisée. Le chiffre à de quoi faire froid dans le dos : 2% des participants à cette journée ont pu mettre des jetons dans un sac sur les coups de minuit.

182 d'entre eux sont tout de même repartis aujourd'hui avec une récompense allant de 1 500 à 5 446 dollars. À en croire le site WSOP.com, trois Français font partie de ceux-là : Joseph Teanotoga (141e, 1 665$), Ilan Boujenah (126e, 1 794$) et David Debue (87e, 2 177$). Il n'y en aura malheureusement aucun demain à partir de midi pour aller chercher la gagne et le chèque associé de 221 163 dollars.

Les quatre tables sus-mentionnées...

...dont l'une d'entre elles regroupant le Champion du Monde 2013 Ryan Riess, la championne olympique 2008 de hockey sur gazon Fatima Moreira de Melo, et le vainqueur de l'Event 39 cette année, l'Australien Martin Kozlov. Ils seront les trois principales têtes de série du Jour 2 de ce mardi.

900 000 jetons et une belle tête de chipleader pour l'Allemand Enrico Rudelitz.

As-Roi contre paire de Valets contre paire de 9 : il y aura eu l'action de la première à la dernière main aujourd'hui.

Les high-stakers serrent les fesses aussi

- 5 juillet 2016 - Par Benjo DiMeo

Event #55  : Poker Players Championship 50 000$ (Day 3)

Il est presque minuit à Las Vegas en ce soir de fête nationale, et dans le tournoi le plus prestigieux des WSOP, on est bel et bien rentré "dans le dur" : au compteur, 17 joueurs seulement, pour 14 places payées. Tandis que l'on vibrait sur le podium télévisée devant les exploits de Guignol, les eliminations se sont succédées, la frustration des pros sortis augmentant à mesure que l'on se rapprochait de l'argent. Exit les Phil Hellmuth, les George Danzer, les John Racener, les David Grey, les Scott Seiver, les Dan Shak, les Todd Brunson et autres John Monette. Autour des trois dernières tables du tournoi, on retrouve un assemblage de talents exceptionnels (on s'en doutait), et où "l'ancienne école" tient plutôt bien son rang face à la nouvelle génération (ça, je n'aurais pas forcément parié dessus). Et peu importe la bankroll et l'expérience de ces joueurs : aucun d'entre eux ne veut sortir à la place du con. 50 000 balles, cela reste une somme, même pour les regs de la Bobby's Room. Depuis le banc de presse, j'observe depuis tout à l'heure le ballet familier des short-stacks inquiets venant zieuter les tapis sur les autres tables. Mélange d'impatience et d'anxiété. Il faut dire qu'à ce stade, les joueurs qui repartiront les mains vides auront joué plus de 28 heures en trois jours, pour un gain de zéro virgule zéro ! Il est possible que cette bulle dure un bon moment...

"J'ai quatre bracelets Poker Players Championship à ma table !" s'exclame Daniel Negreanu sur Twitter. Le compte est bon avec, de gauche à droite, Brian Rast (vainqueur en 2011), Mike Gorodinsky (tenant du titre), et Michael Mizrachi (historique double vainqueur en 2010 puis 2012). Face à ces monstres, Daniel, qui n'a été classé qu'une seule fois sur ce tournoi (13e en 2008), se défend avec l'un des plus petits tapis.

Un Mizrachi peut en cacher un autre : dans l'ombre du célèbre Michael se cache Robert. L'aîné n'a pas à rougir de son palmarès, avec pas moins de quatres bracelets, dont trois en succession ces trois dernières années. Chose incroyable, une finale PCC rassemblant les deux frangins ne serait pas inédite : la chose s'est déjà produite en 2010 ! Cette année-là, Michael avait éliminé son frangin en cinquième place. Si mes souvenirs sont bons, les organisateurs avaient fait en sorte que les deux Mizrachi ne se retrouvent pas à la même table (excepté en finale bien entendu), comme c'était le cas lorsque Todd et Doyle Brunson disputaient les mêmes tournois - non pas qu'on suspecterait des grands pros tels qu'eux de "collusioner" (quoique), mais il s'agit d'une règle naturelle et ancestrale au poker : les familles doivent rester séparées. Aujourd'hui, R-Miz et le "Grinder" sont bel et bien assis face à face : les superviseurs ont contacté l'arbitre en chef Jack Effel pour lui demander s'il fallait en déplacer un des deux - soit ils n'ont pas eu de réponse, soit Effel a jugé que cela ne posait pas de problème.

Justin Bonomo (un bracelet WSOP) tient bon la barre : il a passé la journée solidement installé en tête du classement. A sa gauche, Jason Mercier galère quelque peu avec beaucoup moins de jetons, mais ses espoirs de ruiner Vanessa Selbst grâce à une troisième victoire WSOP en un mois restent intacts. A droite, le Dark Vador de ces WSOP : Howard Lederer, ex-grand manitou de Full Tilt Poker ayant attendu cinq ans avant de présenter ses excuses à la communauté flouée au moment du Black Friday de 2011. Je n'ai été témoin d'aucune esclandre tout au long du tournoi, mais je suis sûr qu'ils ont été plus d'un parmi les participants à se dire "Cet enfoiré joue avec notre pognon !" Et ils sont sûrement encore plus nombreux à espérer le voir jarter à la bulle. Une cérémonie de remise de bracelet avec Lederer, avouez que cela serait tout de même un peu gênant...

Ils sont aussi de la partie : Daniel Alaei, Rep Porter, Paul Volpe, et une poignée de visages que je ne reconnais décidément pas. (Je sais pas pourquoi, mais je sais d'avance que c'est l'un d'entre eux qui va gagner.)

Bulle ou pas, les joueurs s'arrêteront pour la nuit après le niveau 18, au alentours de deux heures du matin, donc.

Tableau de bord
17 joueurs restants (sur 91 au départ)
14 places payées
Min-cash : 75 833 $
Vainqueur : 1 296 097 $

En orbite avec Zlatan

- 5 juillet 2016 - Par Flegmatic

Event #56 - NLHE 1 500$ (Day 2) : Adrien Allain dans les cîmes du classement à une heure de la fin de journée.

Que les allergiques au football - qui doivent d'ailleurs passer un bien mauvais début d'été - se rassurent, cet article ne vous emmène pas faire le tour de l'astronomique melon de l'ancien attaquant suédois du Paris Saint-Germain, mais vous offre huit mains en immersion avec Adrien Allain, alias 'Zlatan35', comme il se surnomme lui-même sur Twitter.

Au moment de débarquer à sa table, le Breton vient juste de s'emparer des derniers jetons de son voisin de droite, à la faveur d'un full trouvé avec une paire de 8, quand son adversaire ne possédait qu'un simple brelan de 9. Une élimination salvatrice, non seulement parce qu'elle permet au runner-up du dernier EPT Grand Final de s'emparer à ce moment-là du chiplead, mais aussi et surtout parce que ce monsieur avait la fâcheuse particularité... de sentir mauvais. Un problème finalement assez peu évoqué mais qui, certains joueurs vont le diront, peut absolument ruiner toute ou partie de votre journée. Voilà donc Adrien dans les meilleures conditions pour attaquer ce nouveau tour de jeu. Allons-y gaiement.

Tapis au départ de ce tour : 850 000 jetons
Blindes : 4 000/8 000, ante 1 000

Un virage très hispanique.

Main #1 : Depuis le lowjack, un joueur ouvre à 18 000. Tout le monde se couche jusqu'à Adrien, qui décide de défendre sa grosse blinde. Il paie la première salve adverse de 15 000 sur le flop KT4, avant d'abandonner à la suite d'un deuxième barrel à 25 000 sur le 5 au turn.

Main #2 : Le joueur au cutoff, qui est en fait l'Espagnol Pablo Gordillo (à droite sur la photo, en compagnie de l'Argentin Ivan Luca), double-finaliste EPT en 2014, à Vienne (4e) puis à Londres (8e), place 18 000 jetons au milieu. Personne n'est intéressé.

Main #3 : Le membre du Team Onpok abandonne son bouton après une ouverture à 18 000 - décidément un standard - du joueur UTG+1.

Le joueur en train de se prendre la tête n'est pas celui que l'on croit.

Main #4 : Moteur. Ça tourne. Action ! Adrien décide d'ouvrir - devinez à combien - à 18 000 - bravo vous avez trouvé ! - depuis le cutoff et trouve preneur du côté de la grosse blinde. Il poursuit ensuite son agression avec deux nouvelles mises à 20 000, puis 30 000 sur le board 632Q, avant que son adversaire ne prenne les choses en main sur le 3 tombé dans la rivière. Son donk bet à 30 000 n'effraie pas plus que cela notre Français, qui choisit de relancer à 85 000. Le monsieur à gauche sur la photo prend alors tout son temps pour réfléchir, avale une gorgée de Red Bull, se frotte le front, avant de finalement payer avec AsQ. C'est suffisant pour gagner le coup.

Main #5, #6, #7 et #8 : Les blindes augmentent à 5 000/10 000, ante 1 000 mais, du hijack à la position UTG, Adrien ne disputera aucune des quatre premières mains de cet avant-dernier niveau de la journée.

Mains disputées : 8
Mains où Adrien est impliqué : 2
Mains gagnées : 0
Pertes : 225 000
Tapis actuel : 625 000

En deux mains jouées seulement, Adrien vient d'être amputé d'un bon quart de son tapis. Rien d'alarmant néanmoins pour lui. Celui qui s'est déjà offert une table finale cet été à Vegas (runner-up de l'Event 35) garde sa place au chaud dans les sommets du chipcount, alors qu'il ne reste plus que 38 joueurs en course. Allez, encore un petit effort avant de pouvoir empaqueter quelques jetons.

Définitivement "crazy" !

- 5 juillet 2016 - Par Benjo DiMeo

Event #54 : NLHE Crazy Eights 888$ (Finale)

La conclusion du Crazy Eights fut définitivement à l'image de la première heure de la finale, où nous avions observé, médusés, pas moins de quatre éliminations en succession, dont celle d'Aurélien Guiglini en septième place. Jugez plutôt avec l'ultime main de ce tournoi ayant totalisé 6761 inscriptions, jouée entre Hung Le et Michael Lech. Le premier limpe au bouton, le second relance, c'est payé.

Flop A4T : Hung paie un c-bet.

Turn : 8. Michael check, Hung mise, et Lech fait tapis. C'est payé par Hung !

A votre avis, quel jeu va t-il retourner ? Deux paires 10-8 ? Un As ? Une petite paire plus un carreau ?

Rien de tout cela : Hung Le montre... une minuscule paire de 2 ! Le pire : il est devant, car son impassible adversaire montre QJ. Il ne trouvera aucune de ses nombreuses outs sur la rivière, et est couvert par son adversaire. On a déjà vu des joueurs remporter un tournoi avec la plus petite paire possible, mais en s'engageant sur l'avant-dernier tour d'enchères, jamais !

Ainsi, c'est un amateur complet, un patron de PME (il tient un salon de manucure) d'origine Vietnamienne, au palmarès Hendon Mob entièrement vierge, à l'expérience extrêmement limitée et disputant les WSOP pour la première fois qui remporte le bien nommé Crazy Eights, soutenu par une armée de compatriotes derrière le rail. Vous y croyez, vous ? Only at the WSOP !  "Je suis venu à Las Vegas dans l'espoir d'être chanceux", dira t-il après coup.

C'est réussi, c'est le moins qu'on puisse dire ! Hung Le n'avait disputé de tournoi de toute sa vie, et encore moins visité Las Vegas : il ouvre sa fiche de résultats de la plus spectaculaire des manières avec un gain de 888,888 dollars.

En vitesse de croisière

- 5 juillet 2016 - Par Flegmatic

Event #56 - NLHE 1 500$ (Day 2) : Adrien Allain en route vers un nouveau deep run.

Ils ne sont plus que 66 sur ce tournoi qui promet demain un joli pactole de 412 557 euros à son vainqueur, et Adrien Allain poursuit son petit bonhomme de chemin. Avec un tapis de 280 000 jetons devant lui (blindes 2 500/5 000, ante 500), le Breton se verrait bien ajouter un deuxième Day 3 à un été américain d'ores et déjà réussi (plus de 350 000$ de gains).

Mais au fait, comment 'Zlatan35' a-t-il réussi à constituer ce joli pactole ? "J'ai gagné plein de petits coups, me glisse-t-il. Avant cela, ce qui m'a vraiment lancé, c'est quand j'ai réussi à doubler de 38 000 à 80 000 avec As-Roi contre As-Valet. Pour le reste, il n'y a rien d'extraordinaire désolé, ce n'est jamais monté à plus de deux barrels." Mais ne t'excuse pas Adrien ! Après ta table finale d'il y a dix jours et dans la foulée de celle d'Aurélien Guiglini, le public français ne demande qu'à vibrer de nouveau. Et pour cela, peu importe la manière. Car comme l'ont dit plusieurs grand philosophes du XXe et du XXIe siècles, bien connus d'ailleurs du membre du Team Onpok : "L'important, ce sont les trois points."

Outre Adrien, voici un petit tour d'horizon des dernières têtes connues encore en course sur cet Event :

Vous vous souvenez de Matthew Diehl ? C'est le joueur américain qu'a battu Alexandre Luneau en quart de finale du Heads-up Championship à 10 000 dollars, après un scénario cocasse. Avec 75 000 jetons devant lui, il n'est actuellement pas en grande forme.

Un champion du monde continue de faire parler la poudre sur ce tournoi, en la personne de Joe Cada.

L'homme qui restera éternellement célèbre pour avoir encaissé un bad beat de légende en demi-finale du Main Event 2010 contre Jonathan Duhamel, M. Matt Affleck (à droite).

Plus de 18,5 millions de dollars de gains en tournois live réunis sur une seule photo grâce à Nam Thien Le (à gauche) et David Peters (à droite). Photo prise juste après le double up de ce dernier, désormais proche de la moyenne.

Ryan Laplante (à gauche) a quant à lui rendu les armes plus tôt dans la journée (102e, 3 090$), réalisant son 11e ITM de l'été. Il égale ainsi le record de Konstantin Puchkov établi en 2012. Une performance à pondérer toutefois, puisque 15% du field est récompensé cette année, contre 10% il y a quatre ans. Un grand bravo tout de même à lui ! On en connaît beaucoup qui rêvent d'en faire autant.