Event #20 : Razz Championship 10 000$ - La "folie Jason Mercier", au lendemain de son premier bracelet de l'été
A vrai dire, j'étais parti pour vous conter un peu les aventures de David Benyamine dans ce tournoi, chipleader à la reprise de ce day2. Mais la star aujourd'hui, ce n'est pas vraiment le Français, malgré son joli stack, mais plutôt Jason Mercier. En plus de ça, David Benyamine n'a pas vraiment disputé de coups pendant l'heure où je suis resté dans les parages.
Le vainqueur de l'event #16 Deuce to Seven NL à 10 000$, Jason Mercier, se régale aujourd'hui. Pour vous résumer son début d'après midi, ça va être très simple : il joue un coup, il le remporte, puis il se marre. Il rejoue un coup contre le mec avec qui il se marrait, et le remporte encore. Puis il se lève et va réclamer de l'argent à un joueur, dans les 5 000$. Il les pose sur la table, on se croirait presque dans l'émission de télé High Stakes Poker. Puis Mercier gagne de nouveau un coup. Puis il se marre, fort, très fort, ce qui fait bien marrer Scott Seiver d'ailleurs, qui va tacler Mercier en lui disant qu'il faudrait arrêter de rire à ses propres blagues. Puis Jason Mercier remporte un coup. Le petit Dzmitry Urbanovich a régulièrement été une des cibles de l'Americain. Urbanovich est d'ailleurs le seul à ne pas parler à table. Les seules fois où j'ai entendu sa douce voix, c'était pour dire « complete », ce qui représente la première relance après le bring in.
Puis il va interpeller Brian Hastings, sur la table à côté :
« Tu les as ? »
« Je n’ai que des jetons du Rio »
« Tu as combien sur toi ? »
« 4000 »
« Ça ira pour le moment, mais il me faut le reste aujourd'hui »
Quatre jetons blancs de 1000$ filent dans la petite sacoche de Mercier. Puis il mange une banane. Et gagne de nouveau un coup dans la foulée. Il se marre alors, fort, trop fort (peut-être que personne n'ose lui dire que son rire est gênant). Puis il dispute un coup... qu'il perd ! Oui ça arrive.
« Tu me montres une carte ? » demande-t-il a cet adversaire, qui ne répond pas et envoie ses cartes dans le muck. « Ah d’accord, c’est comme ça ? Très bien, pas la peine d’essayer de voir mon jeu la prochaine fois qu’on fait un Badugi ensemble », lui balance Mercier, semi ironique, semi sérieux quand même.
Puis Stephen Chidwick est éliminé, contre Scott Seiver. Ce sera la seule victime de cette table à mes yeux.
Jason Mercier reçoit la visite d'Allen Bari, qui arrive avec une belle liasse de billets aussi. Ça baragouine quelque chose entre eux, de façon discrète et donc incompréhensible. Allen Bari disparait tout aussi vite qu'il est arrivé, mais un peu plus léger qu'en arrivant quand même.
Ah, David Benyamine dispute un coup. Il complète, paye une street... et passe. Bon, bon, bon.
Jason Mercier ne tient pas en place, et se lève de nouveau pour aller voir un autre joueur. Il va revenir à sa place 30 secondes plus tard, avec cette fois 10 jetons de 1 000$. Il va ensuite remporter un coup, pour faire gonfler encore et toujours son stack.
Cela fait une heure que j'observe tout ce petit manège, et pendant ce temps là, deux grands gaillards ne font absolument pas un seul bruit, mais montent plus de jetons que tous les autres joueurs du tournoi, il s'agit de Phil Hellmuth et Erik Seidel. Eux ne sont pas passés par la « case-départ-Jason-Mercier-il-faut-laisser-un-billet-merci » Mieux que ça, Phil Hellmuth est passé chipleader de ce tournoi.
Mercier est entré facilement dans le top 10, à la force du poignet, du talent (des cartes un peu aussi) et d'une sorte de pouvoir qui le place au dessus du lot. Ça s'appelle un bracelet WSOP, et ça s'appelle aussi se faire payer tous ces bets en express. On n'attend plus que Fedor Holz pour venir lâcher surement l'un des plus gros billets de l'été...
Phil Hellmuth, chipleader actuel du tournoi
Erik Seidel n'en a que faire de ces histoires de paris, il n'est pas vraiment concerné