27 joueurs restants
Antoine Saout est en position pour atteindre une seconde fois la table finale du plus gros tournoi du monde
Le Breton est short stack mais tout est possible
Entre Antoine Saout et la finale du Main Event, il reste encore un peu de chemin...
La première moitié du contrat est remplie : dernier Français en lice d'une épreuve qui avait rassemblé plus de cent tricolores au départ, Antoine Saout a franchi le sixième tour du Main Event, l'avant-dernier avant la finale. Il ne reste plus que 27 joueurs : 18 éliminations le séparent donc d'un second costard de "November Nine".
La performance serait historique, mais il y a un hic : son Day 6 ne s'est pas tout à fait passé comme il l'aurait voulu, et il entame les demi-finales avec seulement 25 blindes. Cependant, comme le Breton nous l'a confié lors d'une séance de Periscope en direct avec Veunstyle, la sérénité règne : "C'est comme un home game entre amis, cette fin de tournoi. La table est cool, on a beaucoup parlé et plaisanté, on s'est bien amusé. On n'a pas l'impression de jouer un tournoi avec des millions à gagner !" Cette détente est sûrement due au fait qu'Antoine est déjà passé par là, ayant vécu en 2009 toutes les phases du Main Event, de A jusque Y - seul le duel final et la victoire lui avaient échappé.
La journée d'Antoine avait pourtant bien débuté, avec l'élimination d'un short-stack Américain (Dylan Thomassie), puis un gros pot remporté avec As-Roi contre un Paul Volpe décidé à transformer sa paire de Dames en bluff. Malheureusement, ces deux mains allaient se réveler être les deux seules d'importances remportées par le Français, qui allait ensuite être forcé de "fermer la boutique", faute de cartes, et de jouer la serrure après avoir perdu plusieurs pots en sucession. "Je suis resté patient, comme il faut savoir l'être en tournoi."
Sa position au classement (25e sur 27) est un trompe l'oeil : avec 25 blindes, les chances d'Antoine sont certes moindres que celles des chip-leaders, mais tout peut aller très vite : "La structure est belle, les niveaux durent deux heures, si je peux choper des premiums, je peux monter et me relancer."
"Je suis dans un bon run, et je pense jouer un bon poker", résume Antoine lorsqu'on lui demande d'expliquer son exceptionnelle forme à Vegas cet été (une semaine avant le Main Event, il a déalé un gros tournoi au Wynn pour 260,000 dollars). "J'essaie de prendre l'ascendant sur mes adversaires, de conserver une bonne poker face et une bonne image pendant le jeu. Je me bats sur tous les pots !"
Lundi, au cours de sa longue marche vers la finale (enfin, on l'espère longue), Antoine démarrera loin de la pole position, mais avec un avantage décisif sur ses adversaires : l'expérience. Il est le seul à connaître véritablement la marche à suivre. Tandis que la stratégie de ses adversaires comportera forcément une part plus ou moins grosse d'improvisation, lui a toutes les étapes en tête.
Ils ne verront pas les demi-finales
Pas mal de stars ont chuté aujourd'hui. C'était inévitable au cours d'une journée qui a vu le field se rétrecir de 80 à 27 joueurs.
- Daniel Colman (31e) a débuté sa journée en se faisant craquer les as par Tony Bracy, qui trouvait un brelan sur la rivière avec une paire de Huit en main. Par la suite il n’a cessé de laisser filer des jetons dans tous les sens, chez Cliff Josephy notamment. Bien qu’il ait éliminé un joueur, Mitchell Watson, puis trouvé un double up contre Max Silver (TT vs 99), Dan Colman a surtout perdu deux coups importants contre l’Espagnol Fernando Pons, le 2e coup ayant entrainé son élimination, As-Valet pour l’Espagnol contre Valet-Neuf pour Colman, sur un board affichant un Valet en carte haute.
- Max Silver (33e) a démarré avec 3,5 millions de jetons et livré une belle bataille face à Paul Volpe notamment. Grimpant jusqu’à près de 10 millions de jetons, en remportant quelques coups postflop face à Jerry Wong, l’Anglais a commencé a degrind de plus en plus, jusqu’à ce fameux pot perdu contre Daniel Colman comme écrit plus haut. Il ne s'est jamais vraiment remis de ce coup.
- Per Linde (68e) a été plutôt malchanceux : sa paire de Rois n’a pas tenu face à la paire de Dix de Sergi Reixach à tapis préflop, dans un pot de près de 90 blindes. Par la suite, le Suédois n’a jamais trouvé le moyen de remonter des jetons, et c’est finalement Dietrich Fast qui a obtenu le reste de ses jetons, avec une paire de Rois contre As-Dix chez Per Linde.
Décortiquons les candidats au titre
Le chipleader actuel de ce tournoi, Vojtech Ruzicka, nous vient de République Tchèque et s’est construit un tapis de 26,41 millions de jetons ! Hormis le fait que son nom est imprononçable (les commentateurs Américains risquent d’en baver), Vojtecha un rapport avec les Français bien particulier : c’est en effet à Deauville qu’il a réalisé en 2013 ce qui reste sa plus belle performance jusqu’à présent, une victoire sur le HighRoller de l’EPT, pour un gain de 313,000€. Détenteur de 1,14 million de dollars de gains, il a déjà réalisé 17 cashs sur les WSOP, dont une table finale l’an passé sur un tournoi Bounty à 1500$. Il abordera ce Day 7 avec 132 blindes.
L’OVNI de ce Day 7 nous vient d’Espagne. Il s’appelle Fernando Pons et ses gains en carrière arrivent à peine à couvrir le prix d’entrée sur le Main Event. Oui, Fernando Pons n’a gagné que 10 589$ en live, et abordera pourtant cette dernière journée avec le septième plus gros tapis du tournoi. « Il y avait bien Darvin Moon à mon époque, et même moi je n’avais que 8,000$ de gains à ce moment là », confiait un Antoine Saout qui a bien grandi depuis cette époque. Fernando Pons a gagné 99 contre AA, puis il a remporté un flip face à Jan Suchanek (JJ contre AQ) et enfin c’est lui qui s’est chargé de renvoyer Daniel Colman chez lui. Une journée de rêve qui se conclut avec un tapis de 17,27 millions de jetons, soit 10 millions de plus qu’au début du Day.
Tom Marchese, 13,2 millions de dollars de gains en carrière, et grand régulier des tournois super HighRoller de 25 000$ à 100 000$ l’entrée, débutera le Day 7 en 10e position, avec un tapis de 15,42 millions (77BB). Jeffrey Hakim est également encore là, dans la position dans laquelle nous vous l’avions présenté hier, fidèle à son modus operandi : toujours là dans les deepruns, mais jamais bien placé au final. Il commencera en 2e position, mais en partant de la fin, avec seulement 4,375 millions (21BB). Quant à James Obst, 4e au chipcount avec 19,56 millions de jetons, il tentera de conclure de la plus belle des manières, un été WSOP qui l’a vu terminer runner up du tournoi de HORSE à 10 000$ l’entrée, pour un gain de 261 354$. 98e à la fin du Day 3, 11e à la fin du Day 4, 29e à la fin du Day 5, le voilà 4e à la fin du Day6. Une régularité et une constance qui font de l’Australien l’un des grands favoris pour la suite de ce Main Event. Enfin comment ne pas parler de Cliff Josephy, un demi siècle au compteur, double détenteur d’un bracelet WSOP et vétéran du poker online, sous le pseudo 'JohnnyBax'. Il possède un palmarès long comme mon bras, cumulant 2,6 millions de dollars de gains en tournoi live. Son dernier bracelet date de 2013, alors que son premier remonte à 2005, et demain, c’est avec presque 24 millions de jetons qu’il abordera ce Day 7. S’il manquait un grand nom de ce jeu, Cliff Josephy pourrait bien être la fameuse tête de série idéale de ce tournoi.
Les demi-finales débuteront à midi (21 heures en France). Comme lors des cinquante journées précédentes, nous seront sur le pont pour vous raconter l'action en direct. Ne loupez pas ce Day 7 : après, les World Series of Poker se mettent en pause jusque novembre...