Blindes 600/1 200, ante 200
Pas de dîner pour Michel
Alors que nous nous apprêtions à débuter notre tournoi spécial médias, une mauvaise nouvelle nous atteignit en provenance de la Brasilia Room : Michel Abécassis vient de dire au revoir à ce Main Event 2016. Tombé à 59,000 après un gros coup perdu avec une paire de Dames, le Doc du Team Winamax a du dire au revoir à ses derniers jetons sur une main pour le moins étonnante. De grosse blinde, MIK.22 découvre 86, et s'acquitte de la mise à 2,500 du joueur au lowjack*, payée par le bouton. Puis, tout s'active sur un flop 2-4-5 avec deux coeurs. Continuation bet à 2,800, relance à 10,200 du bouton et tapis chez Michel pour 57,000. Le premier joueur passe mais pas le second, qui retourne... 32. Malgré ses nombreux outs (double tirage ventrale, couleur possible, même les 8 lui donnent la gagne !), le doyen du Team ne trouvera aucun aide sur le turn et la rivière. Après Patrick Bruel et Kool Shen, il est le troisième des W rouges à quitter prématurément ce Main Event.
* C'est le siège avant le highjack - en 14 ans de poker je n'avais jamais entendu ce terme, Flegmatic l'utilise régulièrement, je m'interroge
Il arrive en retard à son Day 2, vous ne devinerez jamais la suite
"J'habite à quatre patés de maison d'ici et j'ai trouvé le moyen d'arriver dix minutes à la bourre après avoir raté mon Uber. Du coup j'ai du demander à un type de ma résidence de m'emmèner. Le pire c'est que j'ai du finir en courant parce que le dernier feu ne fonctionnait pas. Et mon chauffeur n'a même pas voulu des vingt dollars que je lui ai proposé. Mais on a parlé quinze bonnes minutes il était très sympa." Une anecdote de plus à ajouter à la liste déjà longue comme les bras de Dhalsim de Jérémie Sarda.Mais l'histoire ne s'arrête pas là. "Sur ma deuxième main de la journée - j'étais à peine assis, poursuit-il, j'ouvre AsJ, défendu par un joueur à ma gauche. Flop Roi-Dame-9 avec deux trèfles, je c-bet, il paie. Turn 4, je me fait check/raise. River 3, je check/call all-in." Et voilà comment doubler un tapis déjà fort sympathique de 77,000 jetons en quelques minutes. "On appelle ça la prime à la connerie," lâche Jérémie dans un grand sourire. Depuis, pas grand chose ou presque à se mettre sous le dent. Mais avec un tapis toujours bien portant de 155,000 jetons, il n'y a pas de quoi faire la fine bouche.
Stars des années 2000
Ce sont probablement les deux joueurs de poker qui ont bénéficié du plus de médiatisation en France ces dix dernières années qui sont désormais assis face à face : ElkY et Antoine Saout. Le premier de par son parcours atypique (pro des jeux vidéos parti s’installer en Corée à la fin de l’adolescence, pour ensuite se construite un palmarès en béton sur les tournois du monde entier, qu’il continue de jouer inlassablement tout au long de l’année), le second après avoir été le premier joueur Français à atteindre la table finale du Main Event dans l’ère moderne du poker, c'était en 2009. Inconnu à l'époque, Antoine fait maintenant partie du décor dans le PPF (Paysage Pokéristique Français)
Le Breton passe pour le moment une excellente journée, affichant 140,000 après sept heures de jeu, presque cinq fois son tapis en début de journée.
Anecdotes, statistiques et citations à la con
Ordre des éliminations dans le Media Event : Harper, Benjo, Flegmatic et... C'est tout car à l'heure où nous écrivons ces lignes, Steven et Jay Pee sont encore en course de cette épreuve giga turbo (50BB au départ, augmentation toutes les 15 minutes, il manque la moitié des niveaux à la structure) ayant rassemblé une petite centaines de joueurs, dont l'arbitre en chef Jack Effel. Bordel, mais quel tournoi de chie ! Mais on a quand même gratté une casquette et un sac de voyage siglés de 888, ça complètera la collection de goodies aux couleurs de sites concurrents (par exemple, je ne me suis jamais séparé de ma boîte de M&Ms aux couleurs de Full Tilt Poker - noir, rouge et blanc - collectée durant les WSOP 2006.)
On ne les reverra pas avant l'année prochaine : Victor Ramdin, Howard Lederer, Max Pescatori, Jeff Shulman, Dewey Tomko....
Ce joueur est un paradoxe vivant. D'un côté, on le pressent serrure dans son style de jeu : il n'y a que les nits ne touchant jamais leurs jetons qui arrangent leurs piles de manière aussi uniforme. Mais d'un autre côté, pour ériger une tour aussi haute, il faut aimer le risque : bonjour le bordel si elle venait à s'écrouler...