Fin du Day 1C
Comment se porte le Main Event des World Series of Poker en 2014 ? Il va bien. Il va même mieux que ça : il croît ! Avec un nombre de joueurs en augmentation, pour la première fois depuis 2010. Il était temps, en ce monde post-Black Friday où le jeu en ligne redevient petit à petit désirable aux Etats-Unis après des années de disette, avec des législations votées dans le Nevada et le New Jersey, en attendant, peut-être, la Californie.
Résistant à l’inflation avec son prix inchangé depuis plus de quarante ans, résistant à la concurrence des dizaines de tournois « low-cost » organisés durant les six semaines précédentes, le Main Event reste LE mètre étalon de la santé du poker mondial, de tous les pokers : le poker des amateurs, le poker des pros, le poker des rêveurs, le poker des travailleurs, le poker des milliardaires, le poker des smicards.
Peu importe qu’on y participe ou pas : le Main Event est dans la tête de tous les joueurs de poker chaque mois de juillet. Et cette année, ils sont 6,683 à avoir pu y participer. Parmi lesquels des milliers d’amateurs désireux de tester leur niveau face aux meilleurs joueurs du monde.
Une affluence en hausse de 5% : c’est peu, et c’est beaucoup à la fois. C’est peu, car la machine promotionnelle a tourné à plein régime, avec une communication axée sur le prix minimum garanti de 10 millions de dollars pour le vainqueur. Et c’est beaucoup, car vu la conjoncture actuelle, probablement que les organisateurs se seraient satisfait aussi d’une stagnation.
Pour savoir si le poker se porte bien, c’est d’abord vers les chiffres du Main Event qu’on va se tourner pour obtenir un premier élément de réponse. Et de ce chiffre 6,683 joueurs, on se gardera de tirer trop de conclusions, se contentant de quelque chose de très simple : il reste encore pas mal de gens voulant jouer aux cartes, mine de rien. Il reste encore pas mal de gens voulant s’acheter un peu de rêve, frissonner, prendre des risques, vivre les hauts et les bas que procure ce tournoi mieux qu’aucun autre. Il reste encore pas mal de gens voulant s’adonner à l’activité la plus violente que l’on puisse pratiquer assis. Pour 10 millions de dollars.
Les Français toujours aussi nombreux
Notre radar avait repéré plus de 30 Français au départ du Day 1C… Parmi lesquels des habitués des World Series (David Benyamine), trois pros du Team Winamax, des amateurs qualifiés en ligne, des retraités du poker venus titiller leur fibre nostalgique (Guillaume de la Gorce), des joueurs de l’ombre dont on n’avait pas de nouvelles depuis longtemps (Klaus Pautrot), une actrice mordue de cartes (Alice Taglioni), ou encore un champion EPT (Rémi Castaignon).
Parmi les compatriotes n’ayant pas réussi à passer la journée, on compte Benjamin Pollak, le vainqueur du Monster Stack Hugo Pingray, Alexandre Réard, Gaëtan Balleur ou encore Jérôme Brion.
Ce qui laisse pas mal de survivants, certains possédant de beaux tapis… (Attention, liste non-exhaustive !)
Rémi Castaignon (photo) 118,000
Julien Rouxel (Qualifié Winamax) 83,000
Laurent 72,000
Klaus Pautrot 68,000
Thomas Denis 54,500
Ronan Monfort 53,000
Patrick Sacrispeyre 48,000
Philippe Ktorza 47,000
Hugo Lemaire 45,000
Arnaud Fourel (Qualifié Winamax) 45,000
Guiseppe Zarbo 41,000
Guillaume Diaz (Team Winamax) 37,000
Jeremie Sarda 34,000
Clement Thumy 34,000
Alice Taglioni 33,000
David Benyamine 32,000
Stephane Benadiba 21,000
Guillaume de la Gorce 24,000
Nicolas Cardyn 23,000
Pierre Merlin 22,000
Abou Sy 21,000
Bernard Guigon 15,000
Didier Pitchot 13,000
Gaëlle Baumann (Team Winamax) 11,425
Sylvain Loosli (Team Winamax) 10,500
Bruno Benveniste 9,350
Fabien Perrot 8,000
Tous ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, ayant été récoltées non pas à la conclusion de la partie mais tout au long de l’heure qui a précédé, au cours d’un bon kilomètre de marche entre les salles Pavilion, Brasilia et Amazon.
Sachez en tout cas que 33% des participants au Main Event ne passent pas le premier jour. Ce sont donc 4400 joueurs environ que l’on retrouvera au départ du Day 2, étalé sur les journées de mardi et mercredi. Parmi lesquels plus de 80 Français, dont nous ne disposons pas encore de la liste complète. (Ils étaient 8 à passer le Day 1A, 45 à passer le Day 1B, et un minimum de 25 survivant le Day 1C).
Nous ferons bien entendu un point complet sur les forces Tricolores avant le coup d’envoi du Day 2A/B, programmé mardi à midi (21h en France).
Team Winamax : une journée dans la douleur
N'ayant pas réalisé la moindre place payée sur le Main Event depuis 2007, Davidi Kitai avait à coeur de briller sur cette édition 2014. "Le problème", reconnaissait-il au micro de la radio Winamax, "c'est que j'arrive souvent cramé sur le tournoi. Après un mois et demi à Vegas, le burn-out se fait sentir..." Fidèle à ses habitudes lorsqu'il s'engage sur un tournoi, Davidi semble avoir joué sa vie sur chaque main, prenant à plusieurs reprises plus de cinq minutes avant d'entreprendre une action sur la rivière. "À chaque fois que je gagne un pot, j'en perds un ensuite" analysait durant la partie le pro Winamax. Puis le couperet est tombé lorsque sa paire d'As a été craquée par Valet-Sept, tout l'argent partant sur un flop J72. "Je relativise" dira après son élimination Davidi, "mon bilan des WSOP 2014 est ultra positif". C'est effectivement le cas puisque le Belge a ajouté un troisième bracelet à sa collection et empoché plus d'un demi-million de dollars de gains. Quant au Main Event, "j'aurai mon one time une autre année, c'est certain !" assure-t-il.

Seul éliminé de la journée dans le Team, Davidi a pu voir trois de ses comparses passer entre les gouttes du Day 1. Et c'est le rookie, Guillaume Diaz, disputant son premier Main Event aujourd'hui, qui termine devant deux joueurs connaissant très bien ce tournoi puisqu'il s'agit des meilleurs Français des deux éditions passées : Sylvain Loosli, quatrième en 2013, et Gaëlle Baumann, dixième en 2012. "J'avais une table superbe" confiait Guillaume à l'issue de la journée, "si je peux avoir la même au Day 2, je signe tout de suite !" Avec 37 000 jetons en fin de journée après un passage à près du double, Guillaume a néanmoins quelques regrets à l'issue de ce Day 1.
Les journées des deux animateurs français des éditions précédentes ont été beaucoup moins simples. On se demandait quel accueil serait réservé au November Nine 2013 Sylvain Loosli mais sa table a mis du temps à le reconnaitre, jusqu'à ce qu'il soit assailli par les photographes et journalistes de passage. N'ayant jamais réussi à dépasser la cave de départ, Sylvain a lutté pour maintenir son tapis à flot et reviendra en seconde journée avec 10 100. Journée similaire pour Gaëlle Baumann qui a rapidement perdu les deux tiers de son tapis à la suite d'une rencontre entre son full et un full supérieur. La suite de sa journée s'est limitée à de la survie avec un tapis oscillant entre vingt et trente blindes. Un exercice réussi qui lui permettra de défendre ses chances au Day 2 avec 11 425.
Ah, et au fait :
Phil Ivey est (presque) chip-leader
C'est pas des conneries. 187,000 en fin de journée : Philou entamera le Day 2 parmi les 10 plus gros tapis au général.
Le Top 10 selon PokerNews.com
Eric Tracey (USA) 206,175
Phil Ivey (USA) 187,025
Ronnie Pease (USA) 181,850
Nick Yunis (Chili) 171,100
Tom Sarra (USA) 168,100
Martin Hansen (Danemark) 167,250
Konstantin Tolokno (Russie) 161,550
Justin Lunin-Pack (USA) 154,925
Justin Swilling (USA) 149,275
Anthony Maio (USA) 147,500
Main Event : le programme
On n'oublie pas notre décrochage radio en direct de Vegas à partir de 11h (20h en France !)
Samedi 5 juillet : Day 1A (771 joueurs)
Dimanche 6 juillet : Day 1B (2144 joueurs)
Lundi 7 juillet : Day 1C (3768 joueurs)
Mardi 8 juillet : Day 2A et 2B
Mercredi 9 juillet : Day 2C
Jeudi 10 juillet : Day 3
Vendredi 11 juillet : Day 4
Samedi 12 juillet : Day 5
Dimanche 13 juillet : Day 6 (jusque 27 joueurs)
Lundi 14 juillet : Day 7 (jusque 9 joueurs)
Benjo, Harper & Kinshu