Winamax

Les choses sérieuses vont enfin commencer

- 11 juillet 2013 - Par Benjo DiMeo

Fin des Day 1 et 2 au Main Event des World Series of Poker

[Amazon Room, casino Rio de Las Vegas. Minuit cinquante-sept. Deux reporters poker réfléchissent à leur dernier article de la journée à propos du plus gros tournoi de poker du monde.]

"- Écoute, il est tard, ça fait une semaine qu'on campe ici quatorze heures par jour, j'ai vraiment pas envie de m'éterniser ce soir. D'autant qu'on vient à peine de terminer le round d'introduction. C'est demain que les choses sérieuses vont commencer, avec tous les joueurs restants enfin réunis en même temps. Allez, on torche ce truc en vitesse. Qu'est-ce qu'on écrit ?

- Justement, c'est exactement ça qu'il faut écrire : avec la fin des Day 1 et Day 2 étalés sur cinq jours, on vient enfin de terminer le chapitre de présentation du tournoi. Un premier tri a été opéré : on s'est débarrassé des joueurs les moins compétents, ou les moins chanceux, ou les deux. C'était intéressant mais pas forcément significatif dans la grande marche du tournoi. Regarde, Nolan Dalla disait tout à l'heure que l'année dernière, aucun des chip-leaders des trois Day 1 en 2012 n'avait fait ITM. Au Day 3, on va voir des vrais affrontements, des pots importants, les joueurs vont montrer de plus en plus d'émotion, ressentir de plus en plus de tension. On va surement voir un joueur dépasser la barre du million de tapis, alors que tout le monde avait débuté avec 30,000.

- Ouais, pas mal du tout ça ! Il faut parler chiffres, aussi. Les gens aiment bien quand on leur balance des chiffres, ça aide à visualiser.

- Facile : 2,306 joueurs étaient au départ du Day 2C. Je n'ai même pas besoin de compter le nombre de tables restantes pour savoir combien il en reste après dix heures de jeu. Vu qu'hier, 60% des partants ont sauté des Day 2A et 2B, c'est forcément plus ou moins pareil aujourd'hui. Je sors ma calculette : à peu près 900 joueurs ont donc passé le Day 2C. Tu ajoutes les 800 survivants des Day 2A et 2B, et ce sont 1,700 joueurs et joueuses qui seront au départ du Day 3. Sachant qu'il y a 648 places payées...

- OK, ça fait un max d'éliminations, ça. Plus d'une toutes les 30 secondes en fait ! Dans le lot des malheureux, y'a qui ? Faut qu'on fasse le traditionnel paragraphe sur "ceux qui ne reviendront pas demain".

- Un paquet de Français hélas, comme nos amis Arnaud Mattern, Nicolas Chappuis ou Julien Brécard. Et plein qu'on aime pas, mais on va pas écrire qui c'est hein.

[Les deux reporters se mettent à rire pendant 26 minutes.]



- Où on en était ? Ah, oui, les mecs qui ont sauté aujourd'hui. Ben, on a perdu un seul joueur du Team Winamax, notre Belge préféré Davidi Kitai, et aussi des qualifiés online : Ludovic Sultan, Kevin Rumeur, notre champion EPT Rémi Castaignon. Sont aussi passés au travers Erwann Pecheux, Remi le Meur, David Jaoui, Clément Thumy, Fabien Perrot, Fabrice Touil... Bref, un paquet. Et il y en a surement encore plus que ça car avec 60 Français au départ du Day 2C, on n'a pas pu faire connaissance avec tout le monde.

- Y'a aussi Philippe Ktorza qui a sauté. D'ailleurs, trop drôle, je le croise dans les couloirs, il me voit et raccroche aussitôt son téléphone : "J'te rappelle !" Il me fonce dessus : "J'me suis pris une horreur !" Bon, j'écoute l'horreur, puis je rentre dans la Brasilia, et j'entends au loin "Allo ? J'me suis pris une horreur !" Bref, il est OUT, quoi, pas de doute là-dessus.

- Ah oui, gravement. Oublie pas de faire un paragraphe là dessus. Et du côté des têtes de série ?

- Je sais pas si on peut qualifier Jamie Gold de tête de série, mais toujours est-il qu'il n'a pas tenu la distance aujourd'hui. Tom Dwan et Gus Hansen se sont pointés après avoir intégralement sit-out le Day 1, et ont vite sauté leurs quelques blindes pour retourner en cash-game à l'Aria. Sinon, on peut citer Daniel Negreanu et sa caravane de railbirds qui le suit partout jusque dans les toilettes, mon footballeur Espagnol préféré Gérard Piqué, Jason Mercier, ou encore Joe Hachem. Tous sautés comme des pommes de terre.

- S'il te plaît, retiens toi de mettre ce jeu de mot dans l'article final. Mais sinon, y'a des champions du monde qui sont passés aujourd'hui ? J'ai croisé Hellmuth, il était en tilt mais encore assis à la table.

- Y'a Tom McEvoy, Carlos Mortensen qui a bien déroulé, et Johnny Chan en mode incognito. Sinon, côté tête de série, c'est surtout Michael Mizrachi qui a fait le spectacle. Le mec est monté aussi haut que 550,000 avant de dégueuler un max. Il lui reste tout de même 320,000 environ. Dans les hauteurs du classement, y'a aussi Phil Ivey et Jean-Robert Bellande, tu sais le mec qui est toujours broke mais avec un train de vie de ministre.

- J'ai entendu qu'il y a trois jours il faisait la teuf' au Hakkasan avec Paris Hilton.

- Mouais, c'était peut-être balla en 2005 mais maintenant je sais pas trop.



- Qu'est-ce qu'on va raconter du côté des Français ? Pour le Team, on écrit la tartine habituelle comme quoi c'est les meilleurs, ou on écrit qu'ils ont été malchanceux ?

- Ben écoute, avec Manub à 129,000 et Yann Del Rey à 149,000, on est pas trop mal, vu que la moyenne est de 110,000 environ. Manub a kiffé comme un malade d'entrée de jeu, il s'est retrouvé à tapis avec deux Rois contre deux mecs drawing dead vu qu'ils avaient tous les deux les Dames. En tout, on a 7 joueurs de l'équipe sur 9 qui ont passé les deux premiers jours, honnêtement c'est déjà une belle performance de groupe. Après, va falloir assurer le cachou jusqu'à l'ITM et sacocher comme un homme pour faire une VRAIE perf'. Si personne ne fait mieux que Gaëlle on sera quand même déçu. Bon, je veux pas trop m'avancer non plus.

- Moi j'ai été vérifier, David Benyamine est encore là, pareil pour ElkY qui se place bien avec environ 200,000. Y'a aussi Nesrine Kourdourli, dont je ne me lasse pas des photos de profil en maillot de bain sur Facebook.

- Patrick Sacrispeyre a bien assuré aussi. Je suis pas sur que Gabriel Nassif ait passé la dernière heure, à une heure de la fin il était en maladie avec trois pauvres pions. Emile Petit se situe dans la moyenne, et le qualifié PMU Maxence Dupont a réussi à doubler durant le dernier niveau. Y'a aussi Giuseppe Zarbo, le mec a déjà fait ITM sur les deux derniers Main Event, tu peux être sur qu'il lâchera pas le morceau.

- Il est sympa Zarbo, je l'aime bien. Au fait, faut qu'on parle du mec qui s'est qualifié sur Wina pour 5 euros, sinon on va se faire taper dessus par le marketing.

- Ah yes, Maxime, le gars du Nord ! Très bon, lui.

- C'est Marcel son prénom. Mais oui, il faisait plaisir à voir aujourd'hui. Un peu stressé au Day 1, mais en pleine détente aujourd'hui. Il sera au Day 3 avec la moyenne, tu le crois ça ?

- C'est beau, c'est beau. J'espère qu'il fera au moins l'argent, ça lui ferait un des meilleur rendements de tous les Français, vu que tous les autres se sont cagoulés comme des porcs durant six semaines.

- Faudrait peut-être qu'on pense à la conclusion de l'article à ce stade ? Qu'est-ce qu'on peut raconter d'autre ? L'ambiance, les p'tites conneries qui font marrer les gens, on met quoi ?

- On mettra un paragraphe sur le travelo qui a débarqué dans la Brasilia avant minuit, on fera une ou deux blagues sur les Mexicains, et on terminera avec deux trois taquets sur les handicapés, on a été un peu faibles là dessus aujourd'hui.

- Grave, y'a du relâchement. Faut aussi rappeler l'anecdote du type qui est mort à la table de Manub avant de revenir à la vie, et j'ai bien aimé aussi le sosie de Stéphane Matheu en croupier de 70 ans. Tu invites les lecteurs à lire ou relire les articles de la journée, tu balances les liens, ils viennent de se lever en plus, ils vont pouvoir tout lire en glandant au bureau c'est parfait.

- Ah, j'allais oublier ! Y'avait ce couple de jeunes mariés qui sont tombés à la même table, tu parles d'un tirage au sort ! J'ai été vérifier, ils sont passés tous les deux, pas beaucoup de jetons mais c'est beau quand même. Ils se sont pas fait de cadeau, et les caméras d'ESPN les ont traqués toute la journée, à la fin je crois que le mari en pouvait plus qu'on mate sa femme en permanence.

- Hé hé. Après on fait le dernier paragraphe en annonçant 7 joueurs du Team au départ du Day 3, l'émission de radio en direct à partir de 20h, heure Française. D'ailleurs tu me feras penser à réveiller JayPee demain matin, il était encore à la bourre, il commence à me saouler avec ses sorties en stripclub tous les soirs, si ça continue on le fera pas revenir à Vegas en 2014.

- Hé bé. Bon, c'est simple en fait cette conclu. J'appelle Kinshu pour qu'il s'en occupe. Il a fait la bulle de son tournoi, il a rien d'autre à foutre ce soir. On va boire un coup ?"

Benjo & Harper

Level 10, qu'on en finisse

- 11 juillet 2013 - Par Benjo DiMeo

Blindes : 600/1,200, ante 200

Plus qu'une heure à jouer en ce Day 2C : c'est le moment pour nous autres reporters de faire un grand tour de salle afin de repérer qui est encore là, et avec combien de jetons. On regarde la liste des partants du jour, on biffe ceux dont a eu la confirmation de l'élimination, ceux qu'on ne connaît pas (tout du moins pas encore - désolés les mecs de vous ignorer de la sorte ! Mais promis, on va s'intéresser à vous dès que le contingent Français sera suffisamment clairsemé pour que nous puissions suivre tout le monde), et l'on se met en route.

Dans la Brasilia, il m'est facile de trouver ElkY, la faute à la coupe de cheveux, et au positionnement central du Français. Notre vainqueur Triple Crown se porte toujours bien avec 200,000 environ, bien au dessus de la moyenne. En revanche, Julie Monsacré est introuvable. On peut se tromper, mais la finaliste du Ladies était revenue du dîner avec peu de jetons, alors...

Tout au fond de la salle, Giuseppe Zarbo navique tranquillement avec 115,000, après une journée en forme de montagnes russes. Le Franco-Italien a vu Fabrice Touil sortir un peu plus tôt. Apparemment, le finaliste du PPT était en mode "gamble", jouant de nombreuses mains pas toujours premium. Gabriel Nassif est à la peine avec quelques jetons devant lui seulement.

De retour dans l'Amazon Room, je constate que David Benyamine est toujours bien en place, mais pas Nicolas Chappuis, qui était assis à la table d'à côté. Chawips se traînait depuis un moment avec peu de jetons. Mon confrère de PMU m'indique que Philippe Ktorza survit tant bien que mal, et que son qualitié Maxence Dupont (ITM en 2012) vient de doubler à 65,000. Au fond, je constate que Nesrine Kourdourli est confortablement installée derrière un tas valant 200,000.

Vicaud a des chips !

Refait, notre qualifié Winamax Marcel Vicaud ! Le vainqueur de l'opération Trip to Vegas a remporté deux pots majeurs pour sortir de la zone rouge, d'abord avec 97 sur un flop 976 qu'il a check-raise à tapis, puis en partant à tapis avant le flop avec une paire de Rois contre As-Dame. Ca tient, et voilà Marcel assis derrière un tapis de 85,000, à peu de choses près la moyenne.

He can dodge Kings



Patrick Sacrispeyre a un grand sourire : « Je viens de passer les Rois avant le flop ! » Hein ? Qui ? Quoi ? Les Rois ?!? Il y avait les As en face ? « Non, mais je suis content, parce que j'aurais perdu. » Ah. En début de parole, Patrick a relancé et vu un joueur le 3-bet depuis le cut-off. Derrière un 4-bet de la grosse blinde, le Français a préféré directement jeter ses rois. Le cut-off a lui payé et l'ensemble des jetons a volé sur un flop AJ4 : la grosse blinde avait As-Roi, le bouton paire de Quatre pour un brelan floppé ! La décision n'était pas forcément juste avant le flop, mais elle permet à Patrick d'économiser de précieux jetons. Il possède 160,000 de tapis.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

- Nombre de paquets de chips (non-entamés) de la marque "Ruffles" traînant par terre dans les salles Amazon, Pavilion et Brasilia, ils étaient donnés gratuitement à chaque joueur en début de journée : plusieurs centaines.

- Pourcentage de pomme de terre contenu dans un sachet de "Ruffles", qui pour info sont des chips en forme de frite : pas plus de 20% à vue de nez, c'est dégueulasse cette merde.

- Nombre de champions du monde encore en course à une heure de la fin du Day 2C selon Andrew Feldman d'ESPN : 4 (McEvoy, Chan, Hellmuth, Mortensen)

Benjo, Harper & Kinshu

Level 9, qui vole un oeuf paie sa teuf

- 11 juillet 2013 - Par Benjo DiMeo

Blindes : 500/1,000, ante 100

La machine Michael Mizrachi



En 2010, Michael Mizrachi revenait sur le devant de la scène en remportant le Poker Players' Championship et en parvenant dans le même temps à se hisser en 5e place du Main Event des WSOP, remportant cet été-là près de 4 millions de dollars. Depuis, l'Américain n'a pas perdu le rythme, encaissant 850,000$ en 2011, deux millions en 2012 et déjà 200,000$ en 2013. Au coeur de ce Day 2C, il est chipleader du Main Event ! Monté à 550,000 jetons un peu plus tôt dans la journée, il possède actuellement 450,000 de tapis.

We have a winner !

On vous le répète assez souvent, le Main Event est un marathon. Nombreux sont les joueurs qui ont débuté la journée avec ce qui représentera le tapis moyen au Day 3 et sont déjà éliminés. D'autres se sont accroché et décollent désormais. C'est le cas de Ben Pollak, qui a « vagabondé toute la journée avec vingt blindes », et en possède désormais soixante. « J'ai l'impression d'avoir gagné le tournoi ! » sourit Ben, qui partage la table d'un Bryn Kenney très en forme. Hein ? Non, je ne parle pas de son bidon, allons, mais bien de son tapis de 220,000.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

- Champions du monde éliminés durant le Level 9 : un seul. Il s'agit de Jamie Gold, dont la quinte n'a pas été de taille contre un full, le vainqueur de l'édition 2006 a réfléchit un moment mais n'a pas réussi à jeter ses cartes sur le turn. C'est PokerNews qui nous rapporte l'information.

- Profondeur du rail pour suivre Phil Hellmuth : au moins 25 personnes.

- Profondeur du rail pour suivre Vladimir Geshkenbeing : personne, sauf 1 type à l'air patibulaire que je n'aimerais pas croiser dans la cour des fumeurs après minuit.

- Eliminés récents : Jason Mercier, Sebastien Ruthenberg, Pieter de Korver, Nadine Morano, et Joseph Cheong.



Les reporters apprenant que Kinshu a fait la bulle du tournoi qu'il disputait ce soir au Rio

Benjo, Harper & Kinshu

Mon barman préféré

- 11 juillet 2013 - Par Benjo DiMeo

Pour faire tourner l'énorme machinerie des World Series of Poker, ils sont des centaines à travailler en coulisse. Les croupiers et croupières au premier plan, les serveurs et les serveuses bien sûr, apportant cocktails, cafés et Red Bulls à toute heure du jour et de la nuit, mais aussi les agents de sécurité, les hommes d'entretien, les machinistes, les caissiers, "chip-runners", masseuses, cuisiniers, et j'en passe. Pour beaucoup la tâche est ingrate. Les breaks sont peu nombreux et le salaire dérisoire.

Tous ou presque de ces petites mains des WSOP ont en commun une gentillesse et une serviabilité qui ne cesse de m'épater année après année. C'est bien souvent avec eux que j'ai les conversations les plus passionnantes autour d'une cigarette, à trois heures du matin après une longue nuit.

Laissez moi vous présenter l'un de ces hommes de l'ombre.



Victor vient de Sofia. C'est en 1995 qu'il a quitté la Bulgarie, où il travaillait dans des boîtes de nuit, pour s'installer à Las Vegas. Pourquoi quitter la terre mère pour le désert à l'autre bout du monde ? "C'est le pays des opportunités", sourit-il en haussant les épaules. "Je me suis dit qu'ici, il y aurait quelque chose pour moi."

Depuis 2002, Victor est barman, travaillant en rotation dans plusieurs casinos de Vegas. Au milieu du désert, il a trouvé plus qu'un job, il a trouvé une vie. Marié avec une compatriote qu'il a rencontrée ici, ils élèvent deux enfants et Victor semble tout à fait à son aise dans la Ville du Vice. "On est beaucoup de Bulgares installés ici. C'est une vraie communauté."

Aux World Series of Poker, c'est en coulisses qu'il se tient, préparant les cocktails que lui commandent les serveurs avant de les apporter ensuite aux joueurs. Whisky-coca, vodka-orange, Corona, Jagermaister, gin-tonic, pas de problème, Victor a tout sous la main, avec à chaque fois un petit mot sympa et prévenant, une blague pour détendre, il connaît tout le monde par leur prénom, et inversement.

J'ai rencontré Victor en 2006, lors de ma première année aux WSOP. Depuis, je le retrouve chaque année à son poste dans le couloir de service du Rio, et nous reprenons la conversation là où elle s'était arrêtée un an plus tôt. Nous parlons principalement de football - Victor connaît les championnats Européens et tous les grands joueurs sur le bout du doigts. Il a surement vu plus de matches du PSG que moi la saison passée. Il n'y a pas un championnat majeur dont il ne connaisse pas le classement, pas une équipe de rang dont il ne connait pas tous les remplaçants.

"Tu sais", lui ai-je dit tout à l'heure, "mes souvenirs sportifs les plus vivaces sont ceux des défaites. Je me rappelle des victoires, bien sur, mais ce sont les échecs qui me laissent les impressions les plus fortes."

L'occasion donc de parler du fameux France-Bulgarie de novembre 1993. Cette année là, les Bleus n'avaient besoin que d'un petit point en deux rencontres pour partir disputer la Coupe du Monde aux Etats-Unis. Après une défaite improbable contre Israël (deux buts encaissés dans les dix dernières minutes), nos joueurs avaient réalisé la pire contre-performance de leur histoire contre l'équipe supportée par Victor, avec un second but encaissé à la dernière minute suite à un fatal cafouillage de David Ginola. Sans surprise, Victor se rappelle de ce match comme si c'était hier, détaillant l'action comme si elle se déroulait devant nos yeux, citant les joueurs de l'équipe un par un : Penev, Kostadinov, Balakov, Yankov... "Avec tous les employés, on s'était réunis pour regarder le match avant l'ouverture du club. Je te raconte pas la soirée après... Whisky pour tout le monde !"

Une serveuse blonde arrive, interrompant notre conversation avec une nouvelle commande.

"Victor, il faut que tu me trouves une... Comment ça s'appelle, une Desperados ?"

Haussement de sourcils chez Victor. Je leur explique ce que c'est qu'une Desperados. Sans doute un joueur Européen ayant le mal du pays.

"De la bière avec de la téquila ? C'est vendu en bouteille ? Je peux essayer d'en faire une peut-être."

Sur mes conseils, la blonde repartira avec une Corona qui fera parfaitement l'affaire.

Benjo

Level 9, ça manque quand même un peu de meufs

- 11 juillet 2013 - Par Benjo DiMeo

Blindes : 500/1,000, ante 100

La persévérance de Marcel



Qualifié pour 5€ via l'opération Trip to Vegas, Marcel Vicaud continue de s'accrocher dans ce Main Event. Pourtant, les cartes lui font quelque peu la tête. Comme sur cette main, où Marcel part à tapis avec J9 sur un flop T99 et est opposé à 95. Un 5 sur le turn le prive d'un pot conséquent. Pareil sur cette autre main, où comme lors du Day 1, il se fait craquer ses As par une couleur à carreau. Pourtant, Marcel est encore présent sur le tournoi. Persévérant, il s'accroche et possède encore un tapis de 27,000, un véritable exploit à la vue des mauvais coups qu'il a subis !

La stratégie du morpion



Yann Del Rey est de cette catégorie de joueurs particulièrement difficile à éliminer d'un tournoi. Il lui arrive de survivre une dizaine d'heures avec un tapis compris entre dix et vingt blindes, se contentant de se maintenir à flot, sans jamais être payé. C'était le cas dans ce Main Event durant trois heures, et il a réussi à sortir de la zone rouge pour atteindre la pause diner avec 48 blindes.

L'estomac plein, Yann a poursuivi son ascension, gagnant un petit pot avec As-Roi. Puis est venue la main clé de sa journée. Second de parole, 'DaProd' relance avec KCarreauJPique et trouve trois payeurs, mais également un flop de rêve : APiqueQPiqueTCarreau ! Il mise 3,600, voit un joueur payer, et un autre envoyer une sacoche à 12,500. Il se contente de payer pendant que le second s'éclipse. Le turn est un JCoeur qui risque de ralentir l'action. Son adversaire mise 15,000, et Yann pousse son tapis pour 35,000. Il est immédiatement payé par ACoeurQCarreau ! Son adversaire a 5% de probabilité de gagner le coup, mais ne touche pas de carte miracle. Ce pot propulse Yann à 105,000 !



Les éliminations vont bon train, et les joueurs de la Pavilion Room sont petit à petit transférés dans l'Amazon Room, la salle où se concluera ce Main Event…

Statistiques, anecdotes et citations à la con

- En revenant dans l'Amazon Room après le dîner, impossible de manquer le voile de fumée flottant dans toute la (grande) salle. "L'alarme incendie s'est déclenchée toute à l'heure", dit un confrère.

Début d'incendie ? Non non, il s'agit juste des équipes TV d'ESPN qui ont profité de la pause pour shooter un segment "arty" sur le podium télévisé, filmant en gros plan des cartes et des jetons avec un équipement qui doit couter ouate-mille balles, notamment, donc, une machine à fumée et tellement de spots lumineux télé-guidés qu'on se croirait pourchassés par une escouade d'hélicoptères de la police du Nevada, mais je suis serein, y'a prescription de toute façon.

Le shooting est terminé, et le Day 2C du Main Event a repris, mais un mince filée de fumée continue de planer au dessus des têtes.

- Une table très difficile une fois de plus, et le coin-flip le plus banal en guise de dernière main (As-Roi contre deux Dames) : le tournoi d'Arnaud Mattern s'est malheureusement achevé peu avant le dîner. Salut à toi fidèle lecteur, et à très bientôt sur le circuit. Si tu restes un peu à Vegas, tu sais où nous trouver.

- Le point commun entre Julien Brécard et Jason Mercier ? Tous deux ont été éliminés du Main Event il y a 26 minutes, respectivement avec As-Dame contre As-Roi et As-Roi contre les As.

- "Ca va, ils m'ont rien craqué cette fois !" - Signé : le qualifié Winamax Marcel Vicaud, qui s'est fait craquer une grosse main à chaque fois que les reporters Winamax l'ont pris en photo.

Benjo, Harper & Kinshu