J'ai testé pour vous... le Midnight Deglingos du mardi soir
La deuxième soirée de ce SISMIX 2019 était un tantinet spéciale pour nous "couvreurs" et autres membres de tous poils du clan des détenteurs d'un pass "Média", puisqu'elle nous donnait l'occasion de nous écharper entre nous le temps d'un donkament à 25 € : coup d'envoi à 22 heures, 5 000 jetons de départ, niveaux de dix minutes, self dealing et pensez à éteindre la lumière en partant. Un peu comme lors des WSOP, où la règle implicite veut que le premier sortant parmi les reporters Winamax soit aussi le premier à retourner bosser, la "punition" n'en était cette fois pas vraiment une, puisqu'elle combinait à la fois bonne grosse dose de fun et perspective de gagner gros : se lancer à l'assaut du Midnight Deglingos. Un 4-bet shove peut-être un poil ambitieux avec une paire de 7 contre le futur vainqueur de l'épreuve Veunstyle (un peu light quand même ce call avec A non ?), je partais en direction du desk dédié pour troquer un billet de 10 € contre l'un de ces fameux jetons rouges qui font tant crier les foules.
Si vous avez passé les trois dernières années au fond d'une grotte, sachez d'abord que nous sommes Champions du Monde et ensuite que le Midnght Deglingos consiste en un grand bordel flash à dix joueurs en Pot-Limit Omaha, dont le vainqueur seul passe au tour suivant. Chaque joueur commence par retourner une de ses cartes, le flop est dévoilé, tout le monde retourne une deuxième carte, on voit ensuite le turn et ainsi de suite. 100% de chance, 0% de skill et surtout 200% de beuglements incontrôlés pouvant entraîner des extinctions de voix prématurées - ne me demandez pas de me répéter.
Minuit passé de quelques minutes, pas le temps de niaiser, votre serviteur est assis au siège 2 de la toute première table à se lancer. Première carte retournée : un A. Ne cherchez plus, ce tournoi est pour moi. Un baby board et une brique plus tard, mes chances de l'emporter s'amenuisent mais, coup de bol, autour de moi personne n'a rien non plus. Le turn est un As, la river une Dame et le mieux loti est mon voisin de gauche, avec deux maigres paires. Premier de parole, je retourne ma quatrième carte, une Dame... et reste en tête jusqu'au bout. Deux paires max pour remporter un flash de PLO en fullring, telle est la vie que j'ai choisie. Mon jeton rouge se transforme en jeton bleu : me voilà au deuxième tour.
Entre temps, une quinzaine de parties de lancers de pièce seront organisées pendant près d'une heure, sur chacune des deux tables entièrement dévouées à ce vaste sketch. Et si l'ombre d'une pénurie de jetons a plané sur la salle pendant quelques minutes, les hostilités ont finalement pu reprendre de plus belle. "Tant qu'on trouve des jetons on continue !," a ainsi lancé Saïd, croupier habitué de nos festivals live depuis des années et jamais le dernier pour faire durer la fête.
Mais parce qu'il faut bien passer à la suite un jour, arrive finalement l'heure du deuxième tour. En jeu, une place pour la troisième et dernière table et la possibilité d'aller chercher les quelques 1 000 € de la première place - ou, plus certainement, de signer un deal avec les autres chattards finalistes. Absolument pas supersticieux - il paraît que ça porte malheur - je prend place exactement à la même place qu'une heure plus tôt. Le charme semble fonctionner, ma première carte est un A. La belle histoire est même en marche quand je prends la tête sur la river avec... deux paires max. Problème pour cette fois, mon voisin de gauche retourne un 2 qui transforme sa poubelle en improbable quinte.
Le rêve s'arrête donc ici pendant que résonnent les "On est en finale !" et autres "C'est qui le patron ?!" Nous n'avons pas suivi les vainqueurs plus longtemps mais on ne serait pas étonné d'apprendre qu'une partie du prizepool du jour a été dépensé en mètres de boissons alcoolisées de piètre qualité du côté du Tropics. Et dire qu'on remet ça dès ce soir et jusqu'à dimanche...