Adrien Allain et Jimmy Guerrero mènent la finale à 6. Pierre Calamusa est en embuscade.
Ils étaient neuf tricolores ce matin, sur les 28 joueurs encore en lice, à prétendre à une place parmi les huit finalistes de cet EPT Grand Final. À la suite de ce long Day 5, ils sont encore trois à pouvoir rêver au titre, et succéder au palmarès français à Jean Montury, vainqueur en mars 2015 du côté de Malte. Les étapes deauvilloises mises à part, il s'agit tout simplement d'une première.
Pour nous et pour ces nombreux fans, qu'ils soient présents à quelques mètres de lui dans le rail où derrière leur écran un peu partout en France et au-delà, c'est une immense joie doublée d'un soupçon de fierté que de retrouver en table finale Pierre Calamusa. Lancé pour la première fois de sa jeune carrière dans le grand bain d'une cinquième journée sur un Main Event EPT, avec une petite vingtaine de blindes devant lui, LeVietF0u a parfaitement négocié ses premières heures de jeu, tellement cruciales en pareil cas.
Bien aidé par une livraison express signée Kyle Frey, et poussé dans le dos par le petit brin de réussite qui permit à son As-Valet de dominer les Rois de Fabio Sperling, le Grenoblois a ensuite mené sa barque avec application, jusqu'à une table finale qu'il a attaqué en position de force. "Un peu destabilisé" par la pression d'un tel événement, comme il l'avouait lui-même au moment de quitter la Salle des Étoiles, et sans doute gagné par la fatigue après une semaine intense, il négocia moins bien les toutes dernières heures de la journée, concédant notamment deux gros pots à Adrien Allain.
Avec encore une fois un tapis réduit à 22 blindes, il sera le short stack officiel du Jour 6 - à égalité avec Asan Umarov. Il pourra toutefois compter sur le soutien sans faille de ses compères du Team Winamax juste derrière lui et une ténacité sans faille qu'il a su élever au rang de véritable art. On ne compte plus les fois où le Grenoblois a réussi à nous surprendre autour d'une table de poker - et en dehors. Alors, un deuxième comeback sur une table finale de Main Event EPT ? On a envie d'y croire.
Avec près de 100 blindes de retard sur le duo de choc Adrien Allain (photo)/Jimmy Guerrero, le dernier des W rouges aura néanmoins fort à faire demain, surtout après la démonstration de force à laquelle ces deux-là se sont livrés aujourd'hui. Après un petit coup de mou en milieu de journée, le premier s'est complètement relancé dans le tournoi suite à un level de légende de l'Ukrainien Enver Abduraimov, pour ne plus jamais quitter les cîmes du classement.
Dans un style complètement différent, fait de trash talk et de tentatives de déconcentration, le second a marqué de son empreinte cette journée, en remportant le plus gros pot du tournoi, face à un Jan Bendik qui aura du mal à ne pas en faire de cauchemars. Sous ses airs décontractés et rigolards se cache en réalité un redoutable tacticien, qu'il a été jusque-là bien difficile de prendre à défaut.
Coincés entre nos trois Frenchies, l'expérimenté Jan Bendik, l'amateur israëlien Oren Rosen et le Kazakh Asan Umarov, premier représentant de son pays en table finale d'un Main Event EPT, tenteront de mettre à mal cette domination bleu-blanc-rouge. Avec respectivement 27, 23 et 22 blindes, la tâche ne s'annonce pas de tout repos.
Mais parce que tout ne pouvait pas être parfait aujourd'hui, cinq tricolores ont pris la porte en ce jeudi de l'Ascension, à commencer par le short stack Paul-François Tedeschi. Il fut suivi peu après par Benjamin Pollak, tout deux subissant la loi d'un Dario Sammartino revenu alors du diable-vauvert, qui allait finalement boucler son Jour 5 à la 8e place, pour le plus grand plaisir de nombre d'observateurs, qui en avait fait la menace numéro 1 pour le camp tricolore. Le toujours très régulier Erwann Pécheux nous quitta ensuite en 18e position, avant que la belle aventure de Thi Xoa Nguyen (photo) ne s'achève à la 14e place. Saluons enfin le remarquable parcours de l'habitué des cercles parisiens Mohamed Aissani, onzième pour 59 500 euros, avant de rendre hommage à Antoine Saout, dernier éliminé de la journée.
Début de cette table finale tant attendue vendredi sur les coups de 13 heures. On se retrouve ici même une heure plus tard soit à 14 heures, pour respecter le délai d'une heure opéré sur un streaming que l'on ne peut que vous inviter à suivre. Une chose est sûre, vous ne manquerez rien de la conclusion de cet EPT Grand Final 2016 en tous points épique.