Guillaume "volatile38" Diaz remporte l'EPT National de Monte Carlo devant 1 500 inscrits
La plus belle victoire de la carrière du Grenoblois, quatre ans après son premier titre en live
Ce soir à Monte Carlo, en remportant le monumental EPT National devant 1 500 inscrits, Guillaume Diaz a mis un terme à une frustration qui courait depuis janvier 2014, date de sa dernière victoire en live et de son entrée dans le Team Winamax. Le petit volatile de jadis a grandi : qu'il semble loin, le temps où le jeune grinder arrachait sa place dans l'équipe en remportant le concours Top Shark, opération de recrutement annuelle de Winamax, et enchaînait immédiatement en gagnant un side-event sur l'EPT Deauville, son premier déplacement avec ses nouveaux coéquipiers. Entre temps, le caractère, la bonne nature et le talent de Guillaume ont assuré sa pérennité au sein du Team, et c'est comme un seul homme que ses coéquipiers ont célébré la victoire de leur frère d'armes ce soir, lui assurant à quelle point cette victoire à 250 000 euros était méritée.
Méritée ? Un terme qu'il est toujours risqué d'employer quand on parle de poker, Guillaume le sait aussi bien que les autres. "C'est dur de parler de mérite.Tout le Team méritait de gagner ce tournoi, pourquoi moi et pas un ValueMerguez, par exemple ? Il joue le meilleur poker de sa vie en ce moment. Et Gaëlle ? Quand il reste 20 joueurs, on à la même tapis, elle aurait pu être à ma place. Mais elle n'a rien pu faire avec les cartes qu'elle a eues."
Dans les bras de Gaëlle Baumann, éliminée en dixième place aujourd'hui
Les cartes, parlons-en justement. En trois journées ayant défilé à une vitesse folle, Guillaume a joué assez de coups poker énormes et rocambolesques pour remplir une année entière sur le circuit. C'est comme si les Dieux du poker qui nous regardent depuis là-haut avaient décidé de lui offrir un parcours sur mesure pour lui faire oublier les quatre dernières années, et maximiser son bonheur. Inscrit pour la troisième fois à un tournoi offrant trois journées de départ et deux fois plus de chances de participer, Guillaume s'était retrouvé à tapis dès la première main, avec une paire de Valets jouée préflop pour trente blindes. Si un tournoi de poker est un film, alors le film de Guillaume Diaz a débuté par un rebondissement improbable : d'entrée de jeu, ces Valets ont réussi à gagner contre deux As. Un signe annonciateur de ce qui allait suivre : des grosses mains en pagaille, des éliminations à la chaîne, non pas un carré, ni deux carrés, mais trois, un gros coin-flip en fin de Day 2 pour se sauver, une séquence ahurissante en demi-finales qui l'a vu éliminer quatre joueurs en succession... Nous ne vous ferons pas la liste de toutes les mains gagnées par Volatile38 depuis trois jours : les articles ci-dessous sont là pour ça, et ces confrontations que l'on appelle communément des "setup" ne suffisent pas à résumer le travail qu'a du accomplir Guillaume pour rempoter la plus belle victoire de sa carrière.
"La chance est la rencontre de la préparation et d'une opportunité", dit le célèbre proverbe. Prêt, Guillaume Diaz l'était, s'engageant dans ce tournoi immédiatement après le séminaire annuel du Team Winamax organisé à quelques dizaines de kilomètres de Monte Carlo. Trois jours "au vert" à faire du sport et discuter théorie avec les coéquipiers. Trois jours à se ressourcer en groupe, à "construire un collectif", trois jours à poursuivre la réflexion qui anime le groupe le reste de l'année : comment progresser ? Comment gagner encore un peu d'avance sur le reste de la compétition ? Comment minimiser le facteur chance ? Car si il n'était question que de chance, vous ne seriez pas en train de lire ces lignes. Si Guillaume a soulevé le trophée ce soir, c'est aussi grâce à ses gros bluffs, ses prises de risque, ses gros folds aussi, l'intense pression qu'il a fait subir à ses adversaires lorsqu'il avait des jetons, sa patience infinie dans les moments de creux. Toutes les choses que le travail, et non la chance, sont en mesure d'apporter à un joueur.
Architecte de ce grand rendez-vous annuel, le coach Stéphane Matheu savourait l'instant tout autant que son poulain, appréciant une nouvelle réussite post-séminaire. "En 2014, Davidi a gagné le SISMIX tout de suite après, et a ramené un bracelet de Vegas. En 2016, LeVietF0u allait en finale sur l'EPT Monte Carlo, et l'année dernière, c'était encore Davidi qui allait en finale sur le Rocher. Il y a toujours une part de chance, mais j'aime à penser que le Team sort toujours gonflé à bloc du séminaire !"
"C'est une sensation kiffante, la plus kiffante", nous confiait Guillaume à chaud, alors que l'excitation de la victoire était loin d'être retombée. "Ca n'arrive pas souvent, et dans mon cas ça faisait longtemps, je commençais à en avoir un peu marre ! Mais je ne peux même pas me plaindre : quatre ans, en termes de tournois live, ça ne représente pas grand chose. Une victoire, ça dépend forcément du run, et là, j'ai eu toutes les cartes que je voulais. Forcément, c'est agréable."
"Hier, sur le Day 2, j'ai vraiment cru que j'allais me faire éliminer tout à la fin, sur le coin flip. J'étais trop excité, la journée avait été folle. Aujourd'hui, je suis arrivé en confiance. J'avais bien analysé mes adversaires, je sentais que je pouvais faire quelque chose. En finale, quand le joueur Italien a pris le contrôle, je me disais que la deuxième place était possible. Puis j'ai doublé deux fois contre lui au retour du dîner : il a joué trop agressif, et derrière il a pris un coup au moral pour la première fois, je me suis autorisé à me voir finir gagnant. A trois joueurs restants, j'étais 'dans la zone', comme disent les sportifs."
"Le rôle de Stéphane dans tout ça est crucial. Il te parle en permanence, il t'aide à te calmer, il t'aide à clarifier ce que tu penses, il te fait te poser les bonnes questions. S'il n'était pas là, j'aurais sans doute beaucoup plus de mal !"
Guillaume retrouvera dès dimanche le chemin des tables de poker, pour participer au Day 1B du Main Event. Recommencer à zéro dès le lendemain de la plus victoire de sa carrière, n'est-ce pas un peu absurde ? La réponse est catégorique : "Non, pas depuis que je vois le circuit comme un long travail ininterrompu. On travaille toute l'année pour être capable de rejouer et se remotiver après avoir perdu cinq tournois de suite : on doit pouvoir être capable de jouer au lendemain d'une victoire, non ? [rires]. En tout cas, je préfère la seconde situation à la première !"
Et puis, au vu de la forme actuelle du Team Winamax, déjà gagnant à Paris en mars via Ivan Deyra, puis à Barcelone en avril via Davidi Kitai, on aurait tort d'en vouloir à nos pros de battre le fer tant qu'il est chaud...
Benjo
Et un freeroll à 30 000 $ en bonus !
Cerise sur le gâteau de cette victoire à 250 000 euros : en remportant cet EPT National, Guillaume a gagné au passage un "Platinum Pass" pour la PCA 2019, offert par l'organisateur PokerStars. Le Platinum Pass, c'est un ticket d'une valeur de 30 000$ (tournois + frais annexes) pour le monumental Highroller que PS organisera en janvier prochain aux Bahamas. Encline à mettre le paquet face à l'emergence de la concurrence de Party Poker, la marque au pique rouge à garanti 8 millions de dollars sur cette épreuve à 25K$, et ajoute de sa poche 1 million pour le vainqueur ! Au total, 300 Platinum Pass seront distribués tout au long de 2018, pour moitié à des vainqueurs de tournoi, pour moitié... au hasard ! Ainsi, sur cet EPT National Monégasque, un tirage au sort a été effectué en début de Day 2, sous la forme d'un flip géant. Devinez qui a terminé en seconde place de cette loterie, pour un gain de zéro ? Un certain Frederico Petruzzelli. Décidément...Revivez la victoire de Guillaume : tous nos articles sur l'EPT National Monte Carlo