Son Main Event à lui

- 15 décembre 2024 - Par Rootsah

Paul-François Tedeschi remporte le premier Main Event joué en variantes de l'histoire de l'EPT
Le Corse ajoute un sixième pique à sa belle collection, accompagné d'un gain de 44 900 € 
Mixed Game Main Event - 10-Game - 2 200 €

Tedeschi
Il y a quelques jours, lors du Day 3 du Main Event, on vous disait qu'il manquait quelque chose à Paul-François Tedeschi pour entrer définitivement dans la légende du poker français. Finalement 82ᵉ du tournoi, le Corse avait encore manqué le coche... Mais il n'y pas que les Main Events joués en Texas Hold'em sur cet EPT Prague, qu'ils soient estampillés EPT ou Eureka. Car la nouveauté de cette année, c'est aussi l'apparition d'un Main Event... en Mixed Games. Un tournoi inédit dans l'histoire du circuit, joué sur deux jours avec une structure particulière, et qui débutait vendredi. Cela tombait bien pour Paulo : les variantes, c'est son dada, même si ce n'est pas forcément pour cela qu'il est le plus connu dans la sphère du poker français. "Les variantes, j'en fais dès que j'ai l'occasion d'en jouer, c'est pour kiffer", resitue Paulo. Alors, le timing était parfait : éliminé du Main EPT jeudi, Paul a pu directement enchaîner sur ce tournoi tout neuf le lendemain. Et deux jours plus tard, c'est lui qui soulevait le trophée du vainqueur ! 

Tedeschi
Pour en arriver là, Paul a du venir à bout d'un field de 83 entrées, ce qui est une réussite selon l'intéressé : "Sur un tournoi à 2 200 €... J'ai l'impression que l'intérêt pour ce type de tournoi va croissant." Et le Corse a visiblement apprécié l'expérience : "Il y avait une structure de fou, même si c'était un peu trop deep, mais c'était super sympa à jouer. C'est le top d'avoir deux variantes en plus par rapport à un 8-Game, le No-Limit Deuce to Seven Triple Draw et le Badugi. Et moi ce que j'aime, c'est que les jeux tournent, on change toutes les six mains, tu ne t'ennuies pas. Quand je fais un tournoi seulement en Stud par exemple, il peut arriver que ce soit le cas. Pour moi, ce tournoi au programme était un plus, ça m'a donné davantage envie de venir ici, c'est le genre de trucs qui fait pencher la balance."

Bueno
Mais outre le fait de simplement effectuer le déplacement, Paul a surtout dû montrer ses talents dans dix variantes de poker. Dans l'ordre : Limit 2-7 Triple Draw, Po-Limit Omaha, Stud High-Low, Badugi, Limit Hold'em, No-Limit 2-7 Single Draw, Stud, Limit Omaha High-Low, No-Limit Hold'em et Razz. Le tout au sein d'un field comportant quelques spécialistes des Mixed Games, comme son compatriote Patrick Bueno (photo), finalement 4ᵉ (15 920 €), deux places devant Sami Bechahed (9 720 €). Mais Paul nous expliquait qu'il s'était senti à son aise : "C'était fluide de A à Z. Il y a aussi des joueurs qui ne maîtrisent pas tous les jeux... J'étais bien en 2-7 Triple Draw et en Badugi, même si on peut toujours s'affûter un peu plus." 

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In fine, le résultat est là : Paul, qui devient le troisième Français à remporter un tournoi sur cet EPT après Ewen Trévidy et l'incroyable triplé de Thomas Santerne, ajoute un pique de plus à sa collection. Le plus beau, le gros, celui réservé justement aux vainqueurs du Main Event. De quoi sublimer son armoire à trophée, qui renfermait déjà le pique de sa victoire sur le High Roller du FPS Aix-en-Provence en 2022, et quatre autres gagnés sur des EPT. Et devinez quoi ? Les quatre ont été gagnés sur des tournois de variantes ! Le Stud Hi/Lo - Championship à Monaco en 2015, le Limit Hold'em à 500 € à Barcelone la même année, le 1 100 € 8-Game à Monaco en 2023, et le HORSE à 1 100 € de l'EPT Barcelone dans la foulée... Paul est certainement l'un des joueurs ayant gagné le plus de titres sur les tournois de variantes dans l'histoire du circuit. De quoi forger encore sa réputation de valeur sûre du poker tricolore.

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Malheureusement, Paul-François Tedeschi ne devrait pas collecter un nouveau trophée tout de suite : il nous a confié qu'on ne le reverra pas en live avant les WSOP 2025 - où il jouera le Main Event -, excepté peut-être aux WSOPC Marrakech en janvier. Alors, on vise un bracelet en variantes l'été prochain ? "Si ça vient, ça vient. Je joue juste des tournois qui me font plaisir." Car Paul n'est plus 100% poker désormais : en parallèle de sa carrière de joueur, le résident londonien se consacre aussi à "d'autres projets". En attendant, c'est repos : "Je vais profiter des fêtes de Noël en famille", expliquait Paul. Il s'est déjà offert un beau cadeau en avance...

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La passe de trois pour Inaus

- 12 décembre 2024 - Par Tapis_Volant

Thomas "Inaus" Santerne ajoute un troisième trophée à son palmarès
25 000 € High-Roller

Inaus

Exceptionnel, historique, incroyable ! Les superlatifs manquent pour qualifier la perf' de Thomas "Inaus" Santerne sur cet EPT Prague. Le jeune grinder vient tout juste d'ajouter un troisième pique à sa moisson sur ce festival en s'imposant sur le 25 000 € High-Roller, après ses victoires sur le 20 000 € de début de festival et sur le Super High-Roller (où il a battu le boss de fin Niklas Astedt en heads-up).

Avant ce stop EPT, Inaus n'avait gagné que deux tournois live dans sa vie, le High-Roller du Winamax Poker Tour en 2023 et le Super High-Roller de l'EPT Paris. En quelques jours, il ajoute trois titres à son palmarès. "La performance est folle, j'ai du mal à réaliser. J'ai fait deux premières places dans ma vie dans le poker et là, je fais trois fois premier sur des tournois où il y a des très bons joueurs."

Ce que Inaus avait envie de retenir de ce tournoi qui n'a réuni que onze entrées, c'est surtout qu'il a une nouvelle fois éliminé Martin Kabrhel, considéré comme beaucoup comme le grand vilain du poker européen. Inaus a plié le heads-up contre Derk Van Luijk, le vainqueur de l'EPT Monte-Carlo 2024, a.k.a "Le Commissaire", en seulement quinze minutes. "On était 60 blindes deep, précise Thomas, mais il a réussi à me 4-bet shove As-6 off quand j'avais As-Roi."

Inaus

Après avoir mis deux bullets dans le prizepool, Thomas Santerne ajoute 131 250 € à son palmarès grâce à cette troisième victoire du séjour. Interrogé sur le secret de sa réussite, Thomas invoquera le fait de passer les coups importants. "J'ai passé As-Roi contre les Dames pour 800 000 jetons, ce qui représentait plus que la moyenne à ce moment-là. Ces coups-là, si tu ne les passes pas, tu ne peux pas gagner un tournoi. Il y a clairement une part de réussite, un peu comme Adrián Mateos cette année, il est très bon, est en confiance et en plus, il passe les coups importants, donc rien ne peut l'arrêter."

Et ce n'est pas fini ! Thomas "Inaus" Santerne va s'aligner également sur le gros High-Roller à 10 000 € qui débute ce vendredi. "Sur Prague, je peux m'arrêter là, je serai déjà très heureux. Mais je vais jouer le 10k et tout faire pour le gagner, mais c'est peu probable. Faut que j'en laisse aux autres, un peu."

Urbanovich

© Crédit photo : PokerStars

Difficile de retrouver les statistiques sur ce genre d'exploits, mais on se rappelle que Dzmitry Urbanovich (photo) avait remporté quatre Side Events sur l'EPT Malte en 2015 et que Dan Smith en avait remporté trois à 5 000 € de suite sur l'EPT Monte-Carlo 2012. Des performances qui restent exceptionnellement rares sur le circuit EPT.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir...

- 8 décembre 2024 - Par Tapis_Volant

Une petite session rattrapage pour comprendre ce qu'il s'est passé à Prague avant le grand rendez-vous du Main Event.

Salle

Alors, on ne va pas se le cacher, les choses sérieuses commencent demain, avec le démarrage de l'épreuve la plus attendue du festival, le Main Event à 5 300 € l'entrée sur lequel on devrait retrouver un paquet de monde.

Pour l'instant, on est plutôt sur une tendance haussière (et je ne parle pas de cryptos) sur cet EPT Prague, avec des chiffres qui laissent présager le meilleur pour la suite. 4 732 joueurs sur le Main Event de l'Eureka, 2 716 sur la Cup, on est sur une augmentation de 10% par rapport aux chiffres de l'an passé. "Et encore, nous confie le patron de l'EPT Julien Liarte, si on pouvait avoir du staff en plus pendant deux jours, les chiffres seraient fous." Une problématique à laquelle je n'avais jamais pensé, mais disons que sur un festival comme un EPT, c'est difficile de gérer un énorme field sur seulement quelques jours. "Ce n'est pas forcément un problème de place, mais plutôt de faire venir des croupiers pour deux jours, sachant qu'on ne pourra pas les faire travailler sur la suite de l'épreuve."

Astedt_Kuznetcov

Niklas Astedt et Nikita Kuznetcov

Même les chiffres des High-Rollers sont à la hausse sur le festival, malgré la concurrence des Triton. Alors, certes, on est sur des petits fields, mais à l'heure où j'écris ces lignes, 17 joueurs ont déjà posé 50 000 € sur la table pour jouer le Super High-Roller, dont Steve O'Dwyer, Teun Mulder, Niklas Astedt ou Nikita Kuznetcov.

Santerne

© Crédit photo : Eloy Cabacas / PokerStars

On attend également Thomas "Inaus" Santerne, mais ce balla ne devrait arriver qu'au début du Day 2. Inaus est d'ailleurs le plus gros gagnant français de ce début de festival praguois. Après avoir lâché deux bullets sur le 1 000 €, il a eu la bonne idée de s'inscrire sur un tournoi à 20 000 € l'entrée, un petit Sit&Go à 15 joueurs. Quelques heures plus tard, il soulevait le trophée et repartait avec 175 000 €, une somme qu'il aurait gagnée sur l'Eureka s'il avait fini… 4ᵉ sur 4 732 joueurs. 

Trevidy

© Crédit photo : Eloy Cabacas / PokerStars

L'an dernier, seuls trois joueurs français avaient soulevé un pique sur le festival, Michel Leibgorin, Andre Mayer et Adrien Guyon. Cette année, après seulement trois jours, ce sont déjà deux Français qui se sont illustrés. En effet, Ewen Trevidy (photo) s'est imposé sur le premier 550 € Hyper-Turbo du soir, remportant 20 200 € en quelques heures sur un field de 200 joueurs, juste avant de confirmer en finissant dans l'argent sur le Main Event de l'Eureka.

Vincent

Seule ombre au tableau côté tricolore, le Main Event de l'Eureka, justement, où, à 60 joueurs restants, il ne reste plus aucun frenchie. Le dernier en lice dans l'épreuve, Nicolas Vincent (photo), doit se contenter d'une 61ᵉ place, synonyme de 8 360 €, de beaux souvenirs, mais l'impression d'être passé tout près de quelque chose de grand. On signalera également les belles places payées de Sofian Benaissa (66ᵉ), Nicolas Tytgat (82ᵉ), Tomislav Pavanic (96ᵉ) ou encore Simon Wiciak (118ᵉ). En revanche, on se rassure comme on peut, mais on pourrait avoir une belle table finale sur ce gros morceau du festival, avec Martin Kabrhel, Jack Sinclair et Gerald Karlic dans le top 5 à l'heure où j'écris ces lignes.

Enselme

Sur l'Eureka Cup, quelques Français sont encore en lice, notamment Mohamed Aissaoui avec un énorme tapis qui le place dans le Top 5 à 70 joueurs restants. Arnaud Enselme (photo) est aussi de la partie, sur un tournoi sur lequel le premier remportera pas loin de 200 000 €. "Je ne pensais pas que ce serait si gros", me racontait le joueur pro Unibet, qui comme à son habitude est arrivé à l'arrache hier sans avoir réservé de chambre. D'ici à ce qu'il trouve une chambre chez l'habitant chez une mamie tchèque qui lui fait de la goulash à la fin de la journée, il n'y a qu'un pas.

Kitai

Enfin, last but not least, le gros morceau de la journée, c'est le 2 200 € High-Roller de l'Eureka, avec déjà un compteur qui approche les 1 000 joueurs et sur lequel on retrouve nos cinq membres du Team : Leo Margets, Pierre Calamusa, Julien Sitbon, Alexane Najchaus et Davidi Kitai. Si Julien Sitbon aurait bien aimé jouer quelques tournois Triton, Davidi Kitai semblait plus en harmonie avec son choix. "Je me tâtais pour aller jouer le 10k$ du Wynn plutôt que les Bahamas, mais j'ai un mariage qui tombe pendant la table finale. Imagine, je fais TF, je me fais tuer ! Un bon vieil EPT Prague, ça ne fait pas de mal." On aura l'occasion d'en reparler, mais notre Génie belge a un nouveau shot pour devenir le joueur avec le plus de places payées sur le circuit EPT. Pour l'instant, il partage la première place avec Johnny Lodden avec 22 unités et on espère bien qu'il pourra déloger le Norvégien et prendre la tête. Pour l'instant, il s'échauffe tranquillement sur ce High-Roller, où il a doublé dès la première main. 

Soulier

À noter que ce petit High-Roller a attiré du beau monde. On y trouve comme ça le grand manitou des tournois de poker en France, Apostolos "Apo" Chantzis, mais aussi Patrick Partouche, le boss du groupe qui porte son nom (à la table de Julien Sitbon) et aussi un revenant qu'on a toujours plaisir à voir, un certain Fabrice Soulier (photo). "Je fais ma semaine de poker de l'année, me lance Fabrice avant de relancer avec deux beaux Rois et d'empocher le pot sans souffrir. Je ne joue plus trop, je fais de l'immobilier, un peu de padel, beaucoup de jardinage et je m'occupe de mes enfants." Le vainqueur d'un bracelet WSOP, finaliste EPT qui cumule 13 places payées, a l'air d'avoir faim sur ce festival et sera au départ du Main Event, soyez-en sûrs.

Pour que vous vous y retrouviez là-dedans, voici le programme des événements marquants de cette quinzaine praguoise :

1 100€ Eureka Main Event (4-9 décembre)
2 200€ Eureka High Roller (8-9 décembre)
50 000€ EPT Super High Roller (8-10 décembre)
5 300€ EPT Main Event (9-15 décembre)
2 200€ EPT Mixed Game Main Event (12-14 décembre)
10 300€ EPT High Roller (13-15 décembre)

Najchaus