Avec 13 représentants au Day 3, les Bleus sont chauds bouillants
Parmi eux, Kool Shen, qui défendra les chances du Team W avec Adrián Mateos
Main Event - 5 300 € (Fin du Day 2)
Les joueurs français composaient 11% du field total du Main Event de l'EPT Prague. À la fin des six niveaux de 90 minutes joués durant ce Day 2, le pourcentage est rigoureusement respecté, puisque 13 d'entre eux se sont hissés au Day 3 sur les 119 survivants. Si on en doutait encore, le poker français se porte bien, et ce tournoi nous montre que l'école bleue fait éclore sans discontinuer des joueurs de qualité. Et derrière le gros chipleader du clan tricolore
Manuel Labous, 610 000 et 9e au chipcount provisoire - promis, on vous le présente demain -, quel meilleur exemple pour le prouver que
Laurent Cessy (photo), l'un des autres tapis conséquents des Tricolores ?
Inconnu jusqu'ici de nos services, nous avons pourtant affaire à un joueur très sérieux.
"À la base, je suis un joueur de cash-game live, en Suisse et maintenant à Marbella, car je suis installé en Espagne, commence Laurent.
Mais je suis aussi un joueur online, notamment sur Winamax, où j'avais même gagné un package pour le Main Event WSOP il y a quelques années, en partant de 150 €... J'avais sauté avec deux As contre deux Rois chez Scotty N'Guyen ! Sinon, avant le Black Friday, je jouais sur sur Full Tilt Poker. Je joue depuis longtemps, mais depuis le début de l'année, j'ai décidé de m'y remettre sérieusement. Je suis coaché par YoH ViraL, et je travaille énormément mon jeu, près de 40 heures par semaine. Pour l'anecdote, c'est moi qui l'ait éliminé aujourd'hui !" Laurent récolte donc les fruits de son investissement :
"Il y a une grosse différence, mon ressenti est bien meilleur, je comprends mieux les codes du live, comme les sizings par exemple." Fort de sa bankroll montée en cash-game, Laurent a donc décidé de se lancer sur les tournois live : il s'agit ici de son deuxième EPT, après celui de Malte il y a plusieurs années. Et sur ce tournoi, on peut dire qu'il a pour l'instant pris la bonne décision, puisqu'après avoir démarré avec 80 500, il pointe à 445 000, notamment après avoir valorisé deux couleurs et en perdant un minimum de coups au showdown, malgré
"des tables difficiles depuis le début."
Derrière Laurent, on retrouve donc 11 autres Français, dont les valeurs sûres
Alexandre Amiel (400 000),
Paul-François Tedeschi (365 000),
Antoine Saout (169 000), le tout récent runner-up de l'APO 2500
Arnaud Enselme (75 000, photo),
Bruno Fitoussi (165 000),
Tristan Forge (et donc le shortstack
Kool Shen (voir ci-après). Ils sont secondés par le solide
Serge Chechin,
Damien Gayer ou encore d'autres têtes que nous découvrirons davantage ce dimanche comme
Cédric Schwaederle et
Yunus Ekinci.
Le rappeur et la machine
Au moment de se réunir entre membres du Team Winamax pour la traditionnelle photo de fin de journée, c'est la confusion : mais où est donc Davidi Kitai ? En table télévisée depuis le retour de la pause dîner, le Belge reste introuvable. C'est finalement son ancien voisin de table Antoine Saout qui lève le mystère sur ce que l'on soupçonnait déjà. "Oui, il est sorti, confirme le Breton. Il a d'abord perdu avec As-Dame contre As-Roi chez moi. Il tombe alors à 1 000, remonte à 30 000 puis perd avec As-8 contre As-Dame." Bien que payé, Kitbul rejoint ainsi au rang des sortants du jour Pierre Calamusa, François Pirault et Gaëlle Baumann, éliminée à deux places de la bulle sur "un flip illégitime".
Il faudra donc se contenter de deux W rouges au Day 3 de ce Main Event praguois : Kool Shen et Adrián Mateos. Deux survivants qui n'ont pas exactement connu la même journée. Trois fois mieux loti que son compère ce midi, Bruno a vu son stack partir dans toutes les directions, avant de se stabiliser au moment de partir manger. Et puis, ce fut le désert de cartes. "J'ai vu tous les départements... Le Var, l'Isère aussi dans l'autre sens, le 45 - je ne sais même pas ce que c'est. Franchement même les Yvelines je prenais." Patiemment, KS a attendu son spot... qui s'est avéré plus compliqué que prévu : sur la rivière d'un board avec deux Valets et deux 8, il a dû abandonner une paire de Rois. C'est finalement grâce à un double up avec Roi-5 contre As-7 qu'il est parvenu à se donner un peu d'air. Il aura 91 000 à faire fructifier demain, soit une quinzaine de blindes.
15 BB, c'est un tout petit peu moins que ce qu'avait Adrián Mateos pour démarrer le Day 2, ce qui n'a pas empêché l'Espagnol d'empaqueter 434 000 jetons, ce qui représentera 72 belles blindes demain. C'est bien simple : tout au long des six niveaux de 90 minutes disputés aujourd'hui, le tapis de la máquina n'a fait que grossir. Et on sait que le Madrilène n'est jamais plus dangereux que lorsqu'il est en confiance.
Se méfier de l'eau qui dort
Si les Français ont été performants lors de ce Day 2, ils sont cependant assez loin du chipleader argentin
Ezequiel Waigel (955 000, photo), suivi par
le tombeur de Gaëlle Baumann,
Dawid Kuliberda (909 000), alors que le vainqueur du Main Event des WSOP Europe 2019
Alexandros Kolonias (812 000) et le champion de l'EPT Barcelone 2018
Piotr Nurzynski sont aussi recensés dans le Top 10. Un peu plus loin, on retrouve
Tom Vogelsang (570 000),
Jack Sinclair (551 000),
Dinesh Alt (466 000),
Dominik Panka (245 000),
Martin Kahbrel (401 000),
Daniel Dvoress (244 000),
Juan Pardo (202 000),
Rafael Moraes (224 000),
Jorryt Van Hoof (206 000) ou encore
Ana Marquez (99 000). Pas énormément de noms ronflants donc, mais on sait que les fields des EPT regorgent de joueurs online tout aussi peu connus du grand public que très compétents.
De la casse, forcément
Avec plus de cinquante Français sur la ligne de départ de ce Day 2 et un taux d'élimination qui frôle les 75%, nombreux furent les joueurs tricolores à rendre les armes aujourd'hui. Et la liste (non exhaustive) des sortants du jour a de la gueule. Benjamin Chalot, Imad Derwiche, le vainqueur du 4 Million Event de janvier Samy Dubonnet, Ugo Faggioli, Nicolas Dumont, Rémi Castaignon, Quentin Roussey, Jimmy Guerrero, Alexandre Réard, Johan Guilbert, Ouassini Mansouri, Benjamin Souriau, Mesbah Guerfi, ElkY, ou encore Ivan Deyra : ils sont tous repartis bredouilles de ce Main Event.

Mais du beau monde a également atteint les places payées, comme les deux potos Nicolas 'Chevre.Miel' Vayssières (166e) et Nicolas 'Cap Haddock' Burtin (135e). On a un moment cru à un début d'embellie pour le second, qui a remporté le flip de la survie avec As-9 contre une paire de 8, mais ses deux 8 à lui se sont ensuite empalés contre les deux Rois du même joueur. "Il a fait carré floppé, je n'ai pas trop vibré," a plaisanté le membre du Stream Gang, visiblement pas plus touché que cela. Entre les deux, ont également disparu le chipleader tricolore de ce Day 2 Kevin Montalto (163e) ou encore le Champion du Monde Online Arthur Conan (143e).
La partie reprendra à 12 heures précises ce dimanche, au level 17 (blindes 3 000/6 000 BB Ante 6 000), pour un average à 300 000 jetons. Les 119 survivants sont déjà assurés d'empocher le gain correspondant au troisième palier du payout, soit 11 140 €. Bonne nuit à tous, et rendez-vous dans une dizaine d'heures pour la suite du coverage en direct du Hilton !