Bruno Fitoussi s'impose sur le tournoi de PLO à 5 200 €
La plus belle victoire de sa carrière lui rapporte 137 000 €
En y faisant venir en 2003 le mythique circuit World Poker Tour, il a contribué à placer Paris sur la carte du poker international. Que vingt ans plus tard, après une carrière longue de plus de trente ans mais riche d'un seul trophée en tournoi [EDIT : acquis à Vienne en 2001 sur un tournoi de heads-up, avec une victoire finale contre un certain Amarillo Slim. Tout de même. "C'était il y a bien longtemps, il est vrai." Merci Bruno pour la précision.], et à l'occasion du tout premier festival EPT disputé dans la capitale, Bruno Fitoussi y décroche son plus beau titre, cela a tout d'un puissant symbole. "Je n'allais pas faire tout le temps deuxième !", a lancé le King à son rail une fois la victoire acquise, en référence à ses quatre places de runner-up au WPT et aux WSOP, et notamment la plus célèbre d'entre elles, sur le H.O.R.S.E. à 50 000 $ en 2007.
Quitte à poursuivre dans le symbolisme, ce n'est évidemment pas en No-Limit Hold'em que ce grand adepte des variantes a triomphé, mais en Pot-Limit Omaha, son "jeu favori". Le deuxième et dernier tournoi de PLO au programme, le plus cher aussi, à 5 200 €. Un tarif "Main Event" qui ne l'a pas empêché de rassembler 107 entrées, au point de devoir en terminer ce mardi, alors qu'il était initialement prévu sur un jour. "Le temps de rentrer chez moi, en banlieue parisienne, je me suis couché vers 4 heures du matin, et j'ai dû dormir quatre heures, commente Bruno. En tout cas, c'était une super surprise de voir autant de monde, avec en plus beaucoup de bons joueurs."
À commencer par son grand ami Antony Lellouche, revenu en force dans le monde du poker de tournoi, et qu'il a sorti en quatrième place. "Je l'ai ramené en voiture hier soir, et c'est lui qui m'a fait remarquer qu'on ne s'était jamais joué en finale avant. Alors qu'on a joué des millions d'heures ensemble (sic) en cash game à l'ACF ! Il est toujours aussi bon. Simplement, je pense qu'il ne s'attendait pas à ce que je le surrelance avec une main comme 6-7-8-9. Et parce qu'il faut un peu de chance à ce jeu, j'ai touché le flop de rêve : 4-5-6. Lui avait 6-7 en main et je l'ai attrapé." Triple finaliste WSOP-Circuit depuis janvier entre Marrakech et Dakar, avec une bague à la clé sur le Super High Roller pour l'équivalent de 62 000 $, l'ancien membre historique du Team Winamax confirme sa bonne forme avec un nouveau chèque à 48 550 €.
Pour Bruno Fitoussi, cette victoire fut longue à se dessiner. Après un excellent début, qui le propulse dans le fauteuil de chipleader au dinner break, la suite est beaucoup plus compliquée. "J'ai tout dégueulé, résume-t-il, et à la bulle, j'étais le plus short. J'ai réussi à doubler et en finale, j'avais autour de la moyenne." Une finale "très équilibrée", puisqu'avec environ un million de jetons chacun à cinq joueurs restants, la dernière ligne droite "ressemblait presque à une loterie." Heureux au tirage, Bruno se glisse ainsi en heads-up, contre le Japonais Daisuke Ogita. "Pas forcément le meilleur joueur de la finale, mais il m'a marché dessus au début." Jusqu'à surrelancer puis payer le tapis de Bruno avec une main dominée. "Il n'a pas besoin de faire ça avec sa main. J'ai Dame-Dame-Valet-5 sur ce coup, mais je peux avoir bien mieux." Un double up qui propulse le Français vers le titre et les 137 000 € à la gagne.
Cette victoire intervient avec un timing impeccable, quelques jours seulement après avoir signé un contrat de sponsoring avec TexaPoker. Qui plus est chez lui, à Paris. "C'est génial d'avoir enfin un EPT ici, ça faisait des années qu'on attendait ça. Maintenant ce qu'on veut, c'est le retour d'un gros Main Event WPT, faire revenir le Grand Prix de Paris !" En attendant que ce rêve se réalise, Bruno va pouvoir se lancer sur le Main Event l'esprit léger. Son festival à lui est d'ores et déjà réussi. Vive le Roi !