Onze Français se qualifient pour le Day 4 avec Fabrice Bigot en chef de file
Gaëlle Baumann est la seule rescapée du Team Winamax
Il reste encore de sérieux clients entre nos Frenchies et le gros million à la gagne
Main Event - 5 300 € (Fin du Day 3)

Ne boudons pas notre plaisir : il est particulièrement réjouissant d'entendre autant parler français à la fin d'un Day 3 de Main Event EPT. Forcément, avec un field réduit de trois quarts, passé de 174 à 47 joueurs, le contingent tricolore n'a pas été épargné. Mais dans l'ensemble, nos Bleus ont résisté avec brio. Ils seront onze vendredi à attaquer la dernière ligne droite qui mènera, on espère, l'un d'entre eux, vers le chèque de 1 170 000 € promis au vainqueur. Onze prétendants à l'expérience et aux profils divers, représentant à merveille le bouillonnement qui règne depuis quelques années au sein du poker hexagonal.

Gaëlle Baumann : le 4 à la suite

60e à Monte-Carlo, 26e à Barcelone, 73e à Prague et désormais au Day 4 à Paris : c'est bien simple, Gaëlle Baumann a atteint les places payées des quatre derniers Main Events EPT qu'elle a disputés - elle n'était pas à Londres et aux Bahamas - portant son total en carrière à 14 ITM. "Ah oui, ça fait quatre vraiment ? Je ne me souvenais même plus que j'avais cash à Monaco !" Autrement dit, ne comptez pas sur elle pour paniquer face à ces chiffres faisant d'elle une valeur sûre du circuit européen.

C'est tout de même "dans la souffrance" qu'O RLY s'est offerte ce nouveau Day 4. "Je n'ai fait que fold sur la fin, résume-t-elle. J'ai juste passé un petit bluff à Teun Meulder en fin de journée pour me maintenir. D'ailleurs, je n'ai eu que des tables difficiles aujourd'hui." Dans l'adversité donc, l'Alsacienne termine ainsi avec le stack qu'elle a eu grosso modo lors des quatre dernières heures, 665 000, ce qui représentera une grosse trentaine de blindes vendredi.

La jeune génération en force

Difficile de trouver un joueur français plus en confiance en ce moment que Fabrice Bigot. Moins d'un mois après avoir décroché la plus belle victoire de sa carrière en live sur le Main Event du WPT Prime (177 000 € dans la poche), et alors que son petit protégé Alan Goasdoue vient de remporter le Main Event du FPS, yepaki - son pseudo sur Winamax - boucle son premier Day 3 EPT en deuxième position, avec un tapis de 2,235 millions correspondant à plus de deux fois la moyenne. Fabrice a notamment profité d'une table sans grosses têtes d'affiche pour dérouler son poker et faire grossir son tapis lentement, mais sûrement. Il a terminé la journée à la gauche de celui qui le suit immédiatement dans le classement tricolore du soir, Miroslav Alilovic, compté à 1,61 million.

Pour Malo Latinois aussi, cette journée s'est déroulée comme dans un rêve... même si elle aurait pu très vite virer au cauchemar. "J'ai démarré le Day 3 avec une soixante blindes, et je perds la moitié de mon stack dès la première main. J'ai utilisé tous mes time banks avant de fold river avec une paire de Dames sur un baby board. Mon adversaire m'a dit qu'il avait deux As." Un double up As-Roi contre deux Dames peu après contre le même adversaire et la machine était relancée. Un squeeze avec As-Dame qui finit par prendre les 25 blindes d'un malheureux qui avait tenté le coup avec Roi-Dame, un overbet deux fois le pot avec brelan qui prend le maximum contre une deuxième paire et une bonne dose de grind le font terminer autour de la moyenne. "J'ai eu de bonnes tables, j'ai joué mon jeu, je suis assez content." Avec en plus la cerise sur le gâteau : la table télévisée. "C'était très cool, j'ai adoré. J'aurais bien aimé y rester plus longtemps, en plus je n'ai pas eu beaucoup de jeu." En bref : un nouveau venu qui continue de surfer sur sa victoire de la Million Week pour prendre un maximum de plaisir.

Aurélien Russo lui en est à son... deuxième Main Event EPT, deux mois après Prague, festival dont il était sorti positif. "J'ai aussi fait septième de l'APO 2500 au Circus et cinquième du Super High Roller des WSOP-Circuit Marrakech," égrène ce semi-professionnel en passe de franchir le pas. "Cela fait un an et demi que je joue sérieusement, et je vais bientôt quitter mon job actuel parce que je n'arrive pas à concilier les deux," explique ce diplômé d'école de commerce, futur ex-employé d'une entreprise de conseil en stratégie. Coaché par le top reg online allemand "Bencb" - "On échange sur des mains deux à trois fois par semaine." - il termine lui aussi avec un tapis dans la moyenne de 1,13 million, ainsi qu'avec quelque chose qui ne s'achète pas : des étoiles dans les yeux. "J'ai joué à la table d'Adrián Mateos et Teun Meulder, j'étais émerveillé !"

Dans ce contingent tricolore de milieu de classement, on retrouve également les deux potes Corentin Ropert (1,065 m.) et Arthur Conan (1,055 m.), qui ont passé une bonne partie de la journée l'un en face de l'autre. Tout ce beau monde est encadré par le vainqueur du Mystery Bounty à 3 000 € de l'EPT Prague Mathieu Di Meglio (1,17 m.) et le cash gameur habitué des festival EPT Florent Estegassy (865 000).

Les 11 Français

Nous avions d'ailleurs honteusement oublié de mentionner le Danois dans notre article consacré aux précédents vainqueurs EPT, alors qu'il s'apprête à souffler la onzième bougie de son sacre à Madrid. Après avoir survécu à deux coups à tapis couvert dominé (As-4 contre As-7 et paire de 2 contre paire de Dames), il emmène avec lui 735 000 pions, et sera en compétition pour le doublé avec Manig Loeser (1,67 m.) et Piotr Nurzynski (670 000).

Il fait partie pour certains des actuels meilleurs joueurs de la planète, ayant accumulé plus de 35 millions de dollars aux tables online sous le pseudo "Lena900" : comptez sur nous pour garder un œil attentif sur Niklas Astedt (photo), surtout avec un tapis de 1,795 million le plaçant en cinquième position au chipcount. Il devance un autre régulier du circuit européen, le toujours très dangereux Anglais Harry Lodge (1,775 m.), une autre terreur online Alex "FutureOfMe" Kulev (1,475 m.), le November Nine 2016 Kenny Hallaert (1,195 m.) le finaliste du FPS Elias Fisz (925 000), le discret Allemand Stefan Schillhabel (700 000), le high roller Ben Heath (515 000) ou encore l'insubmersible Teun Meulder (393 000).

Le Top 10

Avec tout ça, on oublierait presque de vous glisser un mot sur le chipleader, comme souvent sur un Main Event EPT, de nationalité allemande. Nous ne savons pas grand-chose pour l'instant sur Konstantin Held (photo), si ce n'est qu'il a bag 2,935 millions de jetons et qu'il a disputé une partie de ce Day 3 juste à côté de son frère Justus, éliminé en 109e place. On espère pour ce dernier qu'ils ont négocié un petit swap des familles (vous l'avez ?).

Habile transition pour vous parler des (nombreux) sortants du jour. Commençons avec nos Frenchies, notamment Benjamin Chalot, Christophe Pommier, le qualifié Red Cactus Matthieu Teffaud, Idir Haiche, les rookies du Team Winamax Maxime Manzone (photo) et Alexane Najchaus, Antonin Teisseire, Virgile Turchi, Maxime Parys, Jonathan Pastore, Paul Pirès-Trigo, Mohamed Mokrani, Vincent Cavailles, Johan Guilbert, Yannick Cardot ou encore Alexis Lucarini.

À l'international, la fête parisienne est désormais terminée (en tout cas sur ce Main Event), pour Sam Greenwood, Nick Petrangelo, Alexander Ivarsson, Conor Beresford, Orpen Kisacikoglu, le vainqueur du WPO Madrid Omar Del Piño, Paulina Loeliger, Andrew Lichtenberger, Simon Brandström, Adrián Mateos, Benny Glaser, Marton Czuczor, Andreas Klatt, et les vainqueurs EPT Roberto Romanello et Mike Watson (photo).

Comme depuis le début de la semaine, on se retrouve demain vendredi à partir de midi, pour le coup d'envoi d'une journée qui promet énormément pour nos petits Français. Bonne nuit !

Tableau de bord
47 joueurs restants (sur 1 606 entrées)
Blindes au départ du Day 4 : 10 000 / 20 000 / 20 000
Tapis moyen : 1 025 106
Prochain sortant : 21 450 €

Main Event - 5 300 € (Day 3)

Comment monter des jetons sur un Day 3 de Main Event EPT ? Vous vous en doutez, plusieurs solutions existent, pour des résultats variés. Forcément, la plus efficace n'est pas la plus courante, et ne dépend pas entièrement de votre bon vouloir, à savoir une bonne vieille livraison des familles. L'une des dernières en date a profité à Mehdi Chaoui. "J'ouvre une paire de 9 en début de parole et je me fais 3-bet par le joueur au bouton, qui joue environ 25 blindes, raconte le Marocain. Flop : Roi-9-5 rainbow. Je check, il shove, c'est payé. Il a une paire de 6." Voilà comment, en partie, on monte à 1,5 million.

Du côté d'Arthur Conan, on a choisi l'option thin value. Vous en conviendrez, ce n'est pas toujours celle qui rapporte le plus, mais elle peut laisser un souvenir indélébile dans la tête de vos adversaires et vous offrir un boost de confiance non négligeable. Tout démarre avec un min-raise premier de parole du Français, qui se fait 3-bet par son voisin de gauche Atanas Malinov. Le Bulgare opte pour un continuation bet à 50 000 sur un flop K52. Le T turn est checké par les deux joueurs avant qu'Arthur ne fasse grossir le pot de 80 000 sur le J rivière. Malinov paie mais ne peut montrer mieux que... 77. Finement joué.

Enfin, l'option bluff vous est offerte par Alexis Lucarini. Dans un pot l'opposant à Corentin Ropert et sur la rivière d'un board T5489, le finaliste du FPS pousse son compatriote à tapis, qui snap call avec T9. On vous a gâché la surprise : Alexis était en bluff avec A2 et se retrouve cripplé. Corentin l'achèvera quelques minutes plus tard avec un QJ passant devant K3. Lucarini poursuit sa belle semaine parisienne avec une 52e place lui rapportant 21 450 €. On vous a prévenu : toutes les écoles ne se valent pas.

Il ne reste plus qu'une poignée de minutes sur ce Day 3, on se retrouve dans un prochain article pour la conclusion.

Main Event - 5 300 € (Day 3)

Est-ce un problème collectif de digestion lié à cette pause dîner particulièrement avancée (fun fact : il n'est pas si facile de trouver un restaurant ouvert autour de la Porte Maillot entre 18 heures et 18h30) ou tout simplement un rattrapage logique de la structure, avec une moyenne frôlant désormais les soixante blindes, mais le rythme s'est considérablement ralenti sur ce Main Event à la reprise. Ce qui n'a pas empêché le clan français de se délester de quatre éléments.

Réduit à 200 000 jetons, soit même pas vingt blindes, Yannick Cardot s'est d'abord résolu à tout pousser au milieu avec As-7, et n'a pas amélioré contre le As-Dame adverse. Le jeune grinder, qui restait en live sur une victoire à 30 000 € sur un Side Event Hyper Turbo à Prague, termine cette fois 73e pour 16 200 €. Il a été suivi quelques minutes plus tard par Parham Ahoor (photo). Le Franco-Iranien n'a profité des spotlights télévisés qu'une vingtaine de minutes, le temps de tenter de doubler ses douze blindes avec une paire de 10, et de tomber contre deux Rois. "Mais je suis content, je passe le palier," a-t-il positivé, jovial comme à son habitude.

Mathieu Di Meglio (photo) est ensuite venu nous apporter un peu d'action, en se confrontant coup sur coup à ses deux voisins de droite Frederick Jensen et Benny Glaser. Sauvé des eaux un peu plus tôt lorsque son As-4 est passé devant le As-7 du Britannique, le Danois est passé une seconde fois entre les balles : sa paire de 2 se transforme en brelan dès le flop pour battre les deux Dames du Français. S'étant délesté de 217 000 jetons sur ce bad beat, Di Meglio récupère ensuite les derniers 184 000 de Glaser en remportant un flip avec une paire de 8 contre As-Valet.

Dans la foulée, Laurent Cessy est tout heureux d'engager son tapis avec As-9 sur un flop As-As-5. Manque de réussite : Brian Delaney tenait une paire de 5. 82e puis 14e à Prague l'an passé, il confirme sa bonne forme sur les Main Events EPT, avec une 68e place, bonne pour 18 650 €. Enfin, le temps que nous tapions ces lignes, Laurent Saint-Bertin (photo), short stack depuis de longues minutes, a fini par mettre pied à terre en 66 place, pour le même gain. À un niveau de la fin de ce Day 3, il reste 14 Français sur les 62 derniers prétendants au titre.

Tableau de bord
62 joueurs restants (sur 1 606 entrées)
Blindes : 10 000 / 15 000 / 15 000
Tapis moyen : 777 097
Prochain sortant : 18 650 €

Main Event - 5 300 € (Day 3)

Avec un tapis d'une trentaine de blindes et une dynamique pas franchement à son avantage aujourd'hui, Adrián Mateos faisait partie des joueurs dit "à surveiller" durant ce quatrième niveau du jour. Nos soupçons n'étaient pas complètement infondés puisque le Madrilène a fini par envoyer le plat à paella (l'équivalent de la couscoussière de l'autre côté des Pyrénées) avec As-Dame et s'est fait payer par une paire de Dames qui n'a jamais tremblé le long d'un baby board anodin. 91e pour un prix de 16 200 €, Amadi repartira, comme à son habitude, au combat dès demain, sur le traditionnel High Roller à 10 000 € de fin de festival.

Une grosse vingtaine d'éliminations ont émaillé ces dernières 90 minutes, dont celles côté français de l'ancien Local Hero Winamax Paul Pirès-Trigo (99e, photo), du vainqueur du High Roller FPS Mohamed Mokrani (96e, 14 100 € chacun) ou encore de Vincent 'YoungFanta' Cavailles (82e, 16 200 €).

À l'international, nous ont quitté deux des rares américains du field, Andrew Lichtenberger (100e, 14 100 €) et Lawrence Whyte (79e, 16 200 €), ainsi que l'une des dernières femmes en course, Paulina Loeliger (101e, 14 100 €, photo). Ils ne sont ainsi plus que 78 à quitter la salle de tournoi pour profiter d'un dinner break de 75 minutes. Alors comme on dit chez nous : bon appétit !

Tableau de bord
78 joueurs restants (sur 1 606 entrées)
Blindes au retour de break : 6 000 / 12 000 / 12 000
Tapis moyen : 616 692
Prochain sortant : 16 200 €

Main Event - 5 300 € (Day 3)

Certains Français ont appuyé sur le champignon à l'approche de la pause dîner qui interviendra sur les coups de 18 heures. Avec son tapis d'1,4 million, Arthur Conan fait partie des nouveaux chefs de file du clan tricolore. Pourtant, il avait démarré la journée en queue de peloton, avec seulement 83 000 jetons. "J'ai d'abord gratté quelques petits coups pour monter à 130 000, nous raconte-t-il, puis j'ai gagné deux 9 contre deux 7." Montant la barre à 550 000, il se trouve alors du bon côté du plus beau des setups, du genre de ceux qui peuvent changer la face d'un tournoi : une paire d'As contre les deux Rois de l'Espagnol Omar Del Piño, sorti peu après en 110e place.

Arthur n'est devancé que de quelques unités par un Fabrice Bigot toujours aussi chaud. Sous nos yeux ébahis, yepaki a ajouté un nouveau scalp à sa collection, celui de Jérémy Marciano. Dans une confrontation bouton contre small blind, Fabrice ouvre puis paie le tapis de 16 blindes de son compatriote avec une main "à l'extrême limite" : A7. Il est derrière la paire de 8 de Jérémy, mais le flop lui apporte deux beaux 7 noirs. "Encore sous le choc," dans la foulée de ce bad beat, ce dernier nous explique qu'il disputait là "[son] deuxième Main Event EPT. Je m'étais fait sortir à douze places de l'argent l'an dernier à Prague, et là je me retrouve avec 4 blindes à trente places de l'ITM. Je suis monté jusqu'à 800 000 aujourd'hui et j'ai perdu trois flips de suite." Avant donc cet ultime coup cruel, qui scelle son sort en 87e place, pour un gain de 16 200 €.

Enfin, à la table d'une Gaëlle Baumann en contrôle avec un tapis tournant autour de la moyenne, nous avons vu Mathieu Di Meglio s'extirper de la zone orange à la faveur d'un joli call. Sur la river d'un board K8572, le vainqueur du Mystery Bounty à 3 000 € de l'EPT Prague check/call une mise de 105 000 de Benny Glaser avec... A8. Bien senti, l'Anglais avait tourné sa paire de 4 en bluff. Il repasse ainsi légèrement au-dessus de l'average.