Fabrice Bigot éliminé en troisième place (535 850 €)
Main Event - 5 300 € (Day 6 - Finale)
Un problème de tempo, donc : voilà ce dont a souffert Bigot sur la dernière ligne droite, et voilà ce qui a en définitive causé son élimination en troisième place. On vous a déjà raconté un peu plus tôt comment le Français avait rendu au croupier le meilleur jeu face à un Peter Jorgne quittant un instant son costume de joueur serré pour se lancer dans un gros bluff avec une hauteur As moins bonne... Comme tous les spectateurs du stream "'cards up", Fabrice s'est vu révéler les secrets de cette main 30 minutes plus tard. C'est sans doute pourquoi notre héros, lorsqu'il fut plongé un peu plus tard dans un spot similaire, a voulu cette fois prendre la décision inverse. Elle lui coûtera la majeure partie de ses jetons.
Muni de 6





Sauf que cette fois, Peter n'est pas en bluff : son K



Voilà Fabrice Bigot réduit à moins de 10 blindes. Pour la première fois en 24 heures, le Français se retrouve short-stack, obligé de jouer à quitte ou double. Ce qu'il fera quelques mains plus tard après avoir trouvé A




Le flop K





Pour sa première apparition en finale d'un EPT, Fabrice Bigot se contente du podium, et d'un prix de moitié inférieur à celui de la victoire. Plus d'un demi-million d'euros, tout de même : ce n'est pas rien. Et après sa victoire sur l'étape parisienne du WPT Prime il y a seulement trois semaines, cela confirme les excellentes dispositions de celui qui, il y a tout juste 5 ans, commençait son apprentissage sur les freerolls. Comme il nous l'a confié à chaud après sa sortie, son objectif à court terme reste le même : aller titiller les meilleurs joueurs sur les tournois High Roller. Et vite !
Fabrice Bigot : réaction à chaud
Son bilan de la finale : "Il s'est passé ce qui risquait de se passer. Beaucoup de clics "au pif". Devant ça, j'avais le choix entre assurer pour être sûr de finir au moins quatrième, ou prendre des options pour la victoire. Hier soir, en allant me coucher, j'avais déjà choisi mon plan : jouer pour la win."Sur le call turn avec 6


Sur le chip-leader Bela : "Il a run super good ! Il avait tout le temps les mains pour 4-bet quand j'étais light."
Des regrets ? "Je rejouerais la finale pareil. Pas de regrets ! Je suis content, c'est cool. Il va falloir que je bosse quelques situations où je n'étais pas très sûr. Des décisions par rapport aux types de ranges que les joueurs peuvent avoir. Comme quand je 3-bet K


Son run en finale : "Globalement, j'ai été bien card dead. Avec Q


Quand Jorgne fait tapis As-Valet sur le turn et que Fabrice fold As-Dame : "Quand je vois sa main sur le stream, ça me conforte dans le fold, car ça veut dire que dans ce spot, il fait tapis aussi avec As-Roi. Il a trop de mains de value contre ma main : il faut fold."
Quand Belea le relance avec 66 sur un flop Roi-Dame-Valet off : "Globalement, ses sizings et ses ranges ne sont pas bonnes, mais il est dans un tel momentum, il gagne tous les coups, il peut se permettre. C'est pas de chance : dans ce spot je vais être très équilibré, je vais check des Rois, des As-X avec backdoor flush draw, etc. Mais je n'ai rien, et je bet. Je l'ai sans doute induce avec mon petit sizing, mais peu importe le montant, il aurait fait le play. Donc bravo à lui, il a pas eu peur, il a pris le spot. C'est cool."
La Shot Clock de 30 secondes : "Dans l'ensemble, elle me sert bien... mais contre les types de profil en finale, elle me désavantage. Ce sont des joueurs qui envoient tout le temps les jetons. Donc dans tous les spots compliqués, ils y vont rapidement. C'est dur de réagir quand on a peu de temps. D'un autre côté... le spot avec 65 de pique, même si j'ai 4 minutes pour réfléchir, je finis par call quand même."
La suite ? "Dans l'ensemble, ça ne change rien à mes projets. Si je gagne un million, ça change un peu. 500K, ça ne change rien. Donc le plan, c'est de recommencer à étudier 4, 5 jours. Après, je pars au ski avec des potes, complètement off. Je vais continuer de faire ce que j'ai fait : étudier, et aller jouer le plus possible de tournois à 10K pour monter la roll. Mais avant ça, je vais décompresser, surtout. C'est très très intense, six jours comme ça. J'ai mal dormi tous les soirs. Et ça devient de plus en plus dingue au fur et à mesure, car il y a de moins en moins de joueurs, on joue de plus en plus de coups..."
Après Hugo Pingray à Monte Carlo (5e), Jimmy Guerrero à Barcelone (runner-up) et Antoine Saout à Prague (runner-up aussi), le clan français décroche une nouvelle place d'honneur sur l'European Poker. Cela fait maintenant 5 ans, depuis la victoire de Nicolas Dumont à Monaco, que l'on attend un nouveau titre. Mais avec Fabrice Bigot, c'est un prétendant ultra-déterminé sur lequel on va pouvoir compter lors des prochains rendez-vous.