Le duo Adrián Mateos/Mustapha Kanit représentera encore le Team W au Day 4
7 Français, menés par Nathan Tétart, font partie des 49 joueurs restants
Main Event 5 300 € (Fin du Day 3)
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Après cinq niveaux de jeu disputés sur ce Day 3, le field de la plus grosse étape monégasque de l’Histoire (1 208 entrées) est tombé de 154 à 49 joueurs, tous d’ores et déjà assurés de remporter un minimum de 17 500 €. Parmi eux, deux membres du Team Winamax et 7 joueurs français ont réussi à composter leur billet pour le Day 4.
Plutôt deux fois qu'une... Alors qu'ils avaient déjà pris la pose ensemble à l'issue du Day 3, Adrián Mateos et Mustapha Kanit ont remis ça ce mercredi ! Derniers membres du Team Winamax en lice dans le Main Event après le Day 2, le duo de choc a donc tenu une journée de plus, puisqu'ils atteignent tous deux le Day 4. On commence avec Amadi, qui termine avec un stack top 10, soit 1 160 000. Alors qu'il était revenu avec 355 000 pions ce midi, le Madrilène a eu du mal à mettre la machine en route : "J'ai joué beaucoup de mains, et je suis tombé à 20 BB. Ensuite, j'ai vécu un excellent niveau, qui m'a permis de multiplier mon stack par quatre. Sur les deux derniers niveaux de la journée, j'ai encore pris des jetons." De quoi légitimement penser à ce fameux doublé sur l'EPT Monte-Carlo... Mais ça ne semble pas perturber le moins du monde l'Espagnol, et pour cause : on lui a visiblement appris qu'il pourrait être le premier à gagner deux fois le même EPT. "Ah bon ? Eh bien, ça pourrait être vraiment bien ! Mais il reste encore du chemin à faire, nous sommes encore 49 joueurs en course..." Amadi aura en tout cas un bel arsenal pour voir plus haut dans ce tournoi. Demain, le détenteur de quatre bracelets WSOP devra notamment en découdre à sa table avec un autre gros tapis, Jamil Wakil, avec qui il a déjà passé une grande partie du Day 3.Adrián sera donc accompagné dans sa quête de doublé par Mustapha Kanit, qui reviendra ce jeudi avec 450 000 jetons, le double du stack qu'il détenait à la reprise du Day 3. L'Italien nous confie que sa journée s'est résumé à des "up and down", à ce bluff de fou qui lui a permis de rester en lice, et à une confrontation avec deux As contre As-Roi. "Mais j'ai été card dead durant les derniers niveaux", déplore Mustacchione, qui peut toutefois nourrir de légitimes ambitions dans ce tournoi, avec 37 big blinds pour le Day 4. On a hâte de le suivre demain à une table composée de l'Espagnol Gerard Carbo et des Français Maxime Parys et Enis Rouissi. Et nous, on veut bien reprendre la même photo jusqu'à la finale, hein...
Les 7 compagnons Bleus
Place aux Bleus, maintenant. En regardant le chip-count des bleu-blanc-rouge, on a un peu l’impression de revenir six mois en arrière, quand Nathan Tétart avait vécu un run incroyable à Chypre, terminant notamment huge chipleader au Day 3 avec 3,4 millions avant de terminer à une belle 12e place. Cette fois, ce n’est "que" 1,4 million que le joueur amateur emballe, un stack qui le place tout de même dans le Top 5 à 49 joueurs restants. Au-dessus de la mêlée française, il a même esquivé la photo de groupe en filant à l’anglaise pendant qu'on cherchait à rassembler les protagonistes tricolores de la journée. Heureusement, Nathan nous avait confié ses sentiments sur ce nouveau deep run quelques minutes plus tôt. "C’est fou, je n'ai eu quasiment que des situations favorables sur ce Day 3. Même si je suis tombé rapidement à 12 blindes, j’ai fait le dos rond et attendu les spots. Puis, j’ai eu un déclic et c’était le rush, en prenant deux énormes pots avec une paire de 10 pour monter à plus de 1,3 million".
Et encore, s’il n’avait pas manqué de réussite sur une confrontation As-Roi / As-Dame qui s’est terminée en partage, Nathan approcherait sans doute la barre des 2 millions. Avec un sourire, il nous confiait "ne pas avoir touché de cartes depuis Chypre, juste une petite partie de cash-game avec des potes." Cet amateur éclairé, qui a longtemps habité sur l’île de la Réunion et choisissait ses spots de tournois live avec parcimonie, est pharmacien biologiste dans le civil, et nous confiait être beaucoup plus confiant que sur son deep run chypriote. "Cela m’aide beaucoup à relativiser quand un spot tourne mal, ne pas paniquer. C’est déjà une situation que j’ai vécu donc je l’aborde plus sereinement aujourd’hui."
Derrière, 6 hommes se battent pour prendre un peu de lumière mais avec tous des tapis sous la moyenne. Seulement 2 d’entre eux disposent d’un stack confortable, Fabrice Bigot (725 000) et Jonathan Pastore (710 000). Les deux joueurs sont des habitués des deep runs sur des gros tournois et devraient être de sérieux clients demain sur le Day 4, avec une cinquantaine de blindes à la reprise.
Longtemps tout en haut du chip-count des Tricolores, avec 1,5 million à son highest point, Enis Rouissi a vécu une fin de journée cauchemardesque et termine avec un tapis de 360 000. Le coup qui lui a fait le plus mal s’est produit quand il a tenté un énorme bluff avec gutshot contre un joueur qui avait floppé brelan. Affecté mentalement après une succession de coups malheureux, le Franco-tunisien aura bien besoin d’une bonne nuit de repos pour effacer cette descente aux enfers de sa mémoire et continuer sa belle aventure sur cet EPT Monte-Carlo. Féru de live, celui qui confesse jouer tout de même souvent online, le Battle Royale de Wina notamment, devra batailler demain pour espérer faire mieux que sa quatrième place sur le Main Event du FPS Paris en février. Pour cela, il lui faudra faire au minimum 6e de l’épreuve.
Probablement l’un des joueurs français les plus forts actuellement, Cédric Schwaederle sera présent également au Day 4 avec un petit tapis de 315 000. Sans faire d’éclats, il a mené sa barque tout au long de la journée, en sélectionnant précautionneusement ses spots pour jouer le poker tight agressif qu’on lui connaît. Tombé short après un 3-bet/call avec As-Valet contre un joueur étranger qui détenait deux Rois, Cédric s’est refait une santé en éliminant Alexandre Réard avec deux As contre deux 10 à tapis preflop. "J’aurais préféré que ça arrive contre quelqu’un d’autre, mais on se joue tellement avec Alex qu’on a l’habitude de se buster." Formé online où il a multiplié les grosses performances sous le pseudo "Crazy Donkey", Cédric Schwaederle souhaite surtout briller sur le terrain live. "J’ai beaucoup plus de plaisir à jouer en live, c'est clairement pas la même ambiance. Et les objectifs que je me suis fixés sont plus en adéquation avec le live. Je pourrais grinder de l’argent, mais c’est surtout les titres que je vise." Fort de sa 21e place sur le 10 000 $ du Wynn en décembre dernier, CrazyDonkey pensait être déstabilisé par l’enjeu avec 6 millions de dollars de gains à la gagne. "Je pensais que j’allais trembler, que j'aurais peur de prendre certains spots, et en fait, cela s’est super bien passé, j’étais dans mon élément." On le sent tellement à l’aise à la table que la grosse performance pourrait bien être pour cette semaine.
Du côté de Maxime Parys, fin de journée difficile également. Après le coup raconté plus bas dans ce coverage où il s’est value cut avec couleur au roi contre couleur max, "Daboumax" a réussi à doubler avec les Rois contre les 7 à tapis préflop. Mais un coup où il a de son propre aveu "hésité à tourner une main en bluff" lui a fait reperdre les jetons gagnés sur la main précédente. Si on ajoute à cela un 3-bet/fold avec Roi-Valet dépareillés contre la dernière joueuse du tournoi, Maxime entamera demain le Day 4 avec 210 000 jetons. "Je ne m’en fais pas, mais j’ai surtout l’impression que j’aurais pu faire mieux." Perfectionniste, Parys sera-t-il magique demain ?
Parmi les joueurs français ayant atteint ce Day 4, Antonio Manuel Pereira est un peu passé sous nos radars depuis deux jours. Pourtant, il fait progressivement avancer son petit tapis vers les gros sous, pour ce qui constitue son premier Main Event EPT. "Aujourd'hui, j'ai géré un petit stack, et ça a tenu, résume t-il. J'étais avec Cécile Ticherfatine au début de journée, on avait à peu près le même stack (49 000 pour être exact). Mais j'ai réussi à doubler, et j'ai fait le yo-yo jusqu'à la fin J'essaie de tenir, en prenant quelques risques. Il faut aussi un peu de réussite et des bonnes rencontres," explique celui qui a terminé la journée avec un stack de 270 000, à la table de Maxime Parys et Dan Smith. Pourtant, le Français avait vécu un départ compliqué dans ce tournoi. "Cela avait mal commencé, j'avais pris ma 1ère bullet sur un tournoi qualifier à 600 €... Mais je me suis fait déglingué trois paires de Dames, toutes mes premiums se faisaient battre, et j'ai dû rebuy. Dommage, ça aurait été une belle histoire !"Cela s'est donc mieux passé par la suite pour Antonio, directeur financier chez Air Caraibes dans le civil, et qui s'est pris une année sabbatique pour jouer au poker. "J'étais à l'EPT Paris cette année, j'avais juste fait un tournoi à 3 000 €. Je fais des tournois en ce moment, j'essaie de me perfectionner. L'objectif, c'est aussi de prendre du bon temps." Antonio a aussi eu l'occasion de faire la Grande Finale du WiPT l'an passé, même s'il ne garde pas un très bon souvenir de l'organisation. Mais il ne semble pas trop nous en vouloir : il joue tout de même avec un porte-clé Winamax en guise de card guard. "Normalement, je vis en Guadeloupe, continue Antonio. Je pouvais jouer à St-Martin par exemple, et maintenant je joue dans le Sud de la France, à Bandol, Nice ou Cannes. On me verra sûrement à Vegas l'année prochaine..." Et si Antonio continuait déjà sa route à Monaco ?
État des troupes pour le Day 4
Nom | Jetons | Blindes |
---|---|---|
Nathan Tetart | 1 445 000 | 96 |
Moyenne | 739 592 | 49 |
Fabrice Bigot | 725 000 | 48 |
Jonathan Pastore | 710 000 | 47 |
Enis Rouissi | 360 000 | 24 |
Cédric Schwaederle | 315 000 | 21 |
Antonio Pereira | 270 000 | 18 |
Maxime Parys | 210 000 | 14 |
Les Français qui restent sur le carreau
Parmi les derniers éliminés de la journée, trois Français, dont deux unis à jamais par leur deep run sur le Main Event des WSOP 2017, Benjamin Pollak et Alexandre Réard.
C’est d’abord Benjamin Pollak qui prend la porte sur la table télévisée. Au bouton, il pousse son tapis de 161 000 (14 blindes) avec KJ. Il est payé par Vladimir Troyanovskiy avec A7 dans les blindes. Le facétieux croupier retourne un board 9KJ58 qui offre la couleur au joueur russe. Le troisième de la All-Time Money List française s’offre une nouvelle place payée en EPT, sa 12e, et ajoute 15 200 € à son palmarès.
Quelques minutes plus tard, c’est le Team Pro Unibet Alexandre Réard qui nous quitte, éliminé par son compatriote Cédric Schwaederle avec les 10 contre les As, alors qu’il lui restait une dizaine de blindes. Malmené pendant un long moment sur ce Day 3, Alex aura fait preuve de beaucoup de patience, doublant une première fois avec les Rois contre As-9, avant de trouver ce spot de resteal avec les 10. Payé à la vitesse de la lumière, Alex a même trouvé le moyen de s’en vouloir. "C’est vrai que t’as arrêté de parler quand t’as relancé", lancera-t-il à son voisin après sa sortie, conscient qu'il avait une grosse main dans ce spot. Alexandre Réard signe ici sa 10e place payée en EPT, une place encore une fois frustrante pour lui, puisqu’il n’a jamais fait mieux qu’une 39e place.
Enfin, c’est le malheureux Jamel Hassani qui va hériter de la 53e place, victime de malchance contre le membre du Team Winamax Mustapha Kanit en table télévisée. L’Italien avait trouvé un spot parfait pour envoyer son tapis de 30 blindes avec AQ après une relance payée une fois. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que Jamel Hassani se réveille avec AK et reshove à son tour. Mais les Dieux du poker étaient avec Muss aujourd’hui et lui ont offert une couleur sur la rivière d’un board 96T4K. Jamel ne se remettra jamais de ce coup du destin et bustera quelques temps plus tard As-7 contre As-Valet chez Vladimir Troyanovskiy, l’argent partant sur la turn alors que notre Français avait défendu avec une quinzaine de blindes au départ du coup. 53e de l'épreuve après être passé par un satellite à 600 € pour accéder au tournoi, Jamel semblait ravi de l'expérience. "J'ai retrouvé des bonnes sensations. C'est clair que c'est difficile de perdre ce coup à 1 million contre Kanit, ça me fout dedans, mais c'était vraiment cool de rejouer un si beau tournoi."
Nous avons également perdu aujourd’hui Jérémie Zouari (66e), Amaury Mamou-Mani (74e), Igaal Hanouna (86e), Mathieu Goncalves (101e), Julien Mariani (104e), Stéphane Guelpa (105e), Samir Rahal (107e), Cécile Ticherfatine (114e), Théo Degrave (120e), Jacques Der Megreditchian (131e), Virgile Turchi (135e), Jean-Philippe Peyratoux (138e) et Andrea Bensaid (151e).
En revanche, on retrouvera pour la fin du tournoi le chipleader Selahaddin Bedir avec 1 895 000, mais aussi quelques têtes d'affiche comme Dan Smith, Ihar Soika, Bryan Paris ou Enrico Camosci (photo), shortstack et légende des MTT sur Winamax sous le pseudo "GTO Exploiter". On se donne rendez-vous à 12 heures dans notre coverage pour la suite des hostilités : normalement, nous jouerons cinq niveaux de 90 minutes, à moins que le field ne s'écrème trop rapidement... Comme les joueurs encore en course, faites de beaux rêves !Tapis_Volant et Rootsah
Tableau de bord
49 joueurs restants (sur 1 208 entrées)
Reprise aux blindes 10 000 / 15 000 / 15 000
Tapis moyen : 729 592
Prix assuré : 17 500 €