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The Three Musketeers

- 26 octobre 2022 - Par Flegmatic

Nicolas Vayssières, Benjamin Pollak et Julien Sitbon se qualifient pour le Day 4
Erik Seidel, Ben Heath, Jack Sinclair et Harry Lodge sont encore dans le coup
Main Event - 5 300 £ (Fin du Day 3)

Nicolas Vayssières - Julien Sitbon - Benjamin Pollak

À quatre Français restants sur 80 joueurs à la fin du Day 2, même si l'un d'entre eux était chipleader, il faut bien admettre que nous n'en menions pas large. Mais à trois Français sur 25 qualifiés pour le Day 4, on respire nettement mieux. D'autant que de la première à la dernière main de la journée, Nicolas Vayssières, Benjamin Pollak, Julien Sitbon et Jérôme Finck - éliminé en 46e place - auront fait le show. Une fois n'est pas coutume, honneur au plus jeune, en sa qualité de leader de nos Bleus, avec un tapis de 1,32 million. Vous vous souvenez de la Table de la Mort que nous vous présentions ce matin ? Chevre.Miel lui a survécu, au contraire de pointures comme Adrián Mateos (35e), Henrik Hecklen (32e), Conor Beresford (31e) et Martin Jacobson (28e), que le Français a lui-même sorti.

"Ma première table n'était déjà pas terrible, commente le Champion KING5, mais quand j'ai appris que j'étais déplacé en table 3, j'étais encore moins ravi. Et puis j'ai pris conscience qu'aussi bons qu'ils soient, ils restent des êtres humains. J'avais un plan de jeu tight - nit ont même dit certains sur Twitch - que j'équilibrais avec quelques bluffs préflop dans des spots qu'ils ne pensaient sûrement pas que j'allais prendre. Bien sûr, le coup contre Beresford change beaucoup de choses. Celui contre Jacobson ? Oui, on peut appeler ça une livraison, parce que je n'ai jamais rien d'autre que les nuts ici." Nico a beau avoir perdu quelques plumes lors du dernier niveau contre le chipleader Roman Hrabec, le bilan reste évidemment ultra positif. Sa quatrième place payée consécutive sur un Main Event EPT sera quoi qu'il arrive la plus belle. Et avec l'expérience accumulée à Vegas l'an passé, il peut voir très grand.

Chez Benjamin Pollak aussi, l'heure était à la satisfaction. "C'est mon premier Day 4 EPT depuis Barcelone 2018," précise-t-il. Alors, pas trop rouillé ? "J'ai eu un peu de mal à démarrer sur ce tournoi, je suis en mode diesel. Ce qui n'est pas facile avec les pénuries d'essence qu'il y a en moment. Donc à la place, j'ai pédalé." Sous la moyenne presque toute la journée, il a fait décoller son Day 3 en remportant un flip crucial face à Conor Beresford, après un call osé. "Je passe 19 fois sur 20 dans ce spot. Mais là, c'était un gut feeling, c'est venu des tripes. Et puis peut-être que la flemme de grind a parlé aussi." Avec 610 000 jetons au compteur, il devra pourtant user de nouveau de la gomme demain pour continuer à croire en une deuxième finale EPT, sept ans et demi après Deauville.

Erik Seidel

Finalement, le seul à afficher un chouia de déception au moment de bag était Julien Sitbon. Il faut dire que le Londonien a pris un énorme coup sur la casquette sur la dernière main. Il commence par défendre sa grosse blinde suite à une ouverture au bouton d'Erik Seidel, avant de check/raise de 25 000 à 65 000 sur le flop 9A2. Il remet une deuxième banderille à 130 000 sur le 6 turn puis une troisième sur le K, demandant les 248 000 restants à l'Américain. Problème, avec sa paire de 2, le Français s'est value cut contre les deux 6 de l'homme aux neuf bracelets WSOP. "Au moment où il paie, j'étais en train de penser 'Au revoir, monsieur Seidel !', avoue-t-il. En plus je l'ai appelé ce Roi river, j'étais en plein rêve quand il est arrivé." Résultat des courses, il termine à son plus bas niveau de la journée, 450 000, alors qu'il avait attaqué le Day avec un million.

Roman Hrabec

Qui reste-t-il pour se dresser entre nos Frenchies et le trophée ? Commençons par l'actuel chipleader, Roman Hrabec. Si vous allez faire un tour sur sa page Hendon Mob pour vous faire une idée sur son pedigree, garder une chose en tête : le Tchèque est bien plus que l'homme battu par Jérémy Routier en heads-up du High Roller de l'UKIPT samedi dernier. Sur les tables online, il a accumulé plus de dix millions de dollars. Rien que ça. En termes de gains purs, ils ne sont ainsi pas beaucoup à le devancer, à part la légende Erik Seidel, qui se battait déjà pour le titre de Champion du Monde alors que Nicolas Vayssières n'était même pas né, et l'Anglais Ben Heath, terreur des high stakes ayant accumulé trois millions en live rien que cette année et presque 14 millions au total. Huitième du Main Event des WSOP en 2017, vainqueur du Main Event des WSOP-Europe l'année suivante, runner-up du Main Event Estrellas à Barcelone cette année devant plus de 6 300 joueurs, Jack Sinclair connait également sur le bout des doigts la pression inhérente à ce genre de deep runs. Et que dire de Marton Czuczor, double runner-up EPT entre Prague 2016 et Barcelone 2019 ou encore de Harry Lodge, figure connue du circuit et notamment troisième du Crazy Eights des WSOP en 2017 au milieu d'un field de plus de 8 000 entrants.

David Docherty

Des habitués de ce genre d'événements, qui partiront toutefois derrière des visages un peu moins réputés, qu'il va nous falloir apprendre à découvrir, comme le Suisse Alexandre Vuilleumier, ancien joueur d'échecs et responsable aujourd'hui de l'élimination d'Ole Schemion ; l'Allemand Nils Pudel, seulement 50 000 $ de gains en tournois live ; l'Espagnol Jordi Romero, alors que notre collègue Álex Hernando n'est pas là pour nous donner son ordre généalogique sur douze générations ; l'Écossais David Docherty, titré récemment à Divonne et qui n'a jamais quitté le peloton de tête ce jour ; ou encore le Brésilien Pedro Garagnani, un nouveau régulier des High Rollers européens signant son premier deep run sur un Main Event EPT.

Si comme nous, vous avez déjà hâte de découvrir la suite, soyez au rendez-vous du Day 4 ce mercredi à partir de midi (13 heures en France). See you!