Qui sont les Français qui ont perfé sur la deuxième édition de l'EPT Chypre ?
PokerStars European Poker Tour Chypre 

Samuel Fournier

On ne va pas se le cacher, cette édition 2024 de l'EPT Chypre n'aura pas vraiment réussi au clan français, avec seulement onze joueurs payés sur le Main Event et quelques très rares perfs sur les Side Events.

Après la troisième place de Samuel Fournier sur le Main Event de l'Eureka pour 237 051 $, les Français ont souffert sur les Side Events. Beaucoup de bullets, peu de résultats notables, les Frenchies étaient visiblement plus forts aux Loups-Garous qu'au Texas Hold'em sur cette avant-dernière étape de la Saison EPT. 

Sébastien Compte à la gauche du GOAT Niklas "Lena900" Astedt

Saluons tout de même la très belle quinzaine de Sébastien Compte, vainqueur d'un Side Event 5 200 $ PLO pour 86 700 $, avant de s'illustrer sur l'EPT High-Roller parmi un field trois étoiles, terminant aux portes de la table finale pour 53 500 $ supplémentaires.

On n'oublie pas non plus que malgré un festival chypriote sous le signe de la frustration, Julien Sitbon a fait preuve de résilience pour aller sauver son festival en allant chercher une 5ᵉ place pour 64 800 $ sur un Side Event à 10 200 $ de buy-in.

Les 20 meilleurs résultats des Français sur l'EPT Chypre

Buy-in	Event	Place	Nom		Gains
1 100 $	Eureka Main Event	3	Samuel Fournier		237 051 $
5 200 $	PL Omaha - Single Re-Entry	1	Sebastien Compte		86 700 $
10 200 $	NLH - Unlimited Re-Entry	5	Julien Sitbon (Team Winamax)		64 800 $
10 300 $	EPT High-Roller	14	Sebastien Compte		53 500 $
5 300 $	EPT Main Event	23	Adrien Quetelart		31 940 $
5 300 $	EPT Main Event	31	Samuel Dray		24 160 $
1 100 $	Eureka Main Event	12	Hugo Delmaire-Sizes		22 950 $
5 150 $	NLH 6-Handed	7	Fabrice Maltez		21 600 $
2 100 $	NLH Hyper-Turbo Knockout	2	Nicolas Vayssieres		20 420 $
10 300 $	EPT High-Roller	55	Alexandre Reard		20 100 $
1 100 $	PLO Bomb Pot	1	Imad Derwiche		19 375 $
10 300 $	EPT High-Roller	59	Mathieu Di Meglio		18 300 $
10 300 $	EPT High-Roller	61	Nicolas Vayssieres		18 300 $
5 300 $	EPT Main Event	49	Lucien Cohen		18 240 $
2 200 $	Eureka High-Roller	19	Hugues Mazerolle		15 270 $
2 100 $	NLH Hyper-Turbo Knockout	3	Juan Daridge		14 580 $
5 300 $	EPT Main Event	74	Alexane Najchaus (Team Winamax)		13 820 $
5 300 $	EPT Main Event	78	Romain Retiere		13 820 $
5 300 $	EPT Main Event	88	Hugo Delmaire-Sizes		13 820 $
5 300 $	EPT Main Event	106	Hugues Mazerolle		12 020 $

Julien Sitbon termine 5ᵉ d'un Side Event pour 64 800 $
Side Event 10 200 $
PokerStars European Poker Tour Chypre 

Jusqu'à aujourd'hui, le festival de Julien Sitbon rimait avec frustration. Après avoir bien deep run le Main Event de l'Eureka (133ᵉ pour 3 330 $) et le High-Roller (65ᵉ pour 6 600 $), notre Team Pro Winamax avait de grosses ambitions sur le Main Event, d'autant qu'il était suivi pour la première fois de sa vie par les caméras de Dans la Tête d'un Pro. "Je n’ai vraiment pas eu de spots pour pouvoir m’exprimer, regrettait Julien, j’avais une table exceptionnelle sur ma première bullet. Sur la deuxième, je perds As-Roi contre As-9 pour 70 blindes, j'aurais pu commencer à m'amuser un peu et jouer au poker."

La frustration a persisté sur l'EPT High-Roller, sur lequel Julien a envoyé deux bullets, sans succès. "J’ai re-entry au Day 2 et j’ai perdu un énorme pot As-Roi contre deux Valets pour 120 blindes. C'est un festival que j’aime beaucoup. Les fields sont beaux, c’est vraiment le type de joueurs que j’adore, d'où une grosse frustration. Je me suis dit que j’allais me redonner une chance de faire l'écart, en jouant ce 10K."

Le 10K en question, c'est un tournoi que Julien n'a pas l'habitude de jouer, d'habitude occupé à deep run ailleurs, un tournoi avec un field beaucoup plus abordable que sur d'autres étapes de l'EPT. Un tournoi où tout s'est bien passé dès le Day 1, où il a monté deux startings, et sur tout le début du Day 2, où il a bien boxé pour monter des jetons contre des joueurs habitués des high-rollers mais aussi beaucoup de visages inhabituels. La bulle aura été compliquée, et Julien a dû faire le dos rond, pour ne pas repartir bredouille. "Il y avait des joueurs très short-stack et ça boxait à ma table. J’ai foldé, foldé, foldé. Sur la table finale, on était plusieurs shorts, il y avait beaucoup d’ICM et il fallait vraiment faire attention aux spots. Cela ne s’est pas trop mal passé puisque tous les shorts-stacks qui étaient comme moi ont bust avant moi."

Au final, Julien Sitbon aura navigué en mode short-stack pendant un long moment, voyant les autres se faire éliminer et grattant les paliers jusqu'à la 5ᵉ place, son Dame-5 suité ne parvenant pas à surpasser le As-Roi du futur vainqueur Mikalai Vaskaboinikau pour revenir dans la course au pique.

Surpris de le voir jump dans le 5K 6-Max quelques minutes après son élimination, je lui demande naïvement pourquoi insister autant. Julien me fait comprendre que le travail n'est pas fini et qu'il reste 5 heures de jeu dans ce festival. "C’est vraiment dépendant de comment je me sens. Là, je n’ai pas du tout été frustré sur le 10K. J’ai été solide mentalement, pourquoi ne pas aller chercher encore quelque chose sur le dernier tournoi du séjour ? Après, je sais que je vais me reposer pendant 10, 15 jours sans tournois. Pour moi, c’est comme si tu me demandais si j'allais jouer mon dernier match de foot. Je suis là, je joue. Si je suis lessivé, que j’ai tout deep run et que je pense que je vais le jeter, je ne le jouerpas. Mais là, je suis toujours bien mentalement et on me propose encore un tournoi avec un beau field, où beaucoup de regs seront fatigués."

On notera que Julien Sitbon a partagé une bonne partie de ce deep run avec l'homme fort de ce festival, l'autre membre du Team engagé dans l'épreuve, Adrián Mateos (11ᵉ pour 21 100 $), tout simplement celui qui a gagné le plus d'argent sur cette quinzaine, seul millionnaire hors vainqueur du Main Event, grâce à cinq places payées très lucratives sur le festival.

Rania Nasreddine et la petite amie de Julien dans le rail

3e du Super High Roller hier après-midi, Adrián Mateos à réussi l'exploit de finir second d'un autre event high-stakes le soir même. Alors qu'il a déjà encaissé plus d'un million de dollars depuis le début de l'EPT Chypre, la "máquina" s'impose ainsi encore davantage au sommet du poker de tournoi mondial. Le coach du Team Winamax, Stéphane Matheu, analyse pour nous la portée de ce que réalise Amadi_17.

Event #35 - NLHE Unlimited Re-Entry 25 000 $ 
PokerStars European Poker Tour Chypre

Ce n'est plus une machine, c'est un rouleau compresseur. Après avoir terminé sur le podium du Super High Roller à 50 000 $ mardi après-midi, Adrián Mateos a ainsi directement enchaîné sur le 25 000 $ "Single Day" proposé quasi quotidiennement aux gros joueurs de cet EPT... qu'il achève quelques heures plus tard à la seconde place, seulement battu après un long heads-up par un autre homme en forme, Kayhan Mokri. Oui, en une journée de poker, l'Espagnol a trouvé le moyen de signer deux podiums, et d'encaisser 555 758 $ + 258 100 $, soit une bonne petite journée à 813 858 $. Et encore, on ne compte pas sa seconde place sur le Super High Roller Warm-Up à 25 000 $ la semaine passée, pour 198 400 $...

Si vous avez tout suivi, vous avez certainement bien compté : "Amadi" est déjà parvenu à dépasser le million de dollars de gains sur cet EPT Chypre, ramassant presque autant d'argent (1 012 258 $) que le futur vainqueur du Main Event, dont le premier prix est fixé à 1,03 million de dollars. Un million, c'est à peine moins que la somme brute encaissée lors de son dernier voyage à Chypre à l'occasion des Triton High Roller Bowl Series en septembre : Adrian y avait signé une perf aussi incroyable que fun, avec quatre places payées pour un total de 1,075 million de dollars, en collectant toutes les médailles possibles : or, argent, bronze, et chocolat ! Oui, l'île méditerranéenne est décidément une destination qui réussit au Madrilène.

Trois podiums sur des buy-ins à cinq chiffres dans le même festival European Poker Tour : même si la victoire a pour l'instant échappé à Amadi sur cette quatrième étape de l'année 2024, cela reste en tout cas une performance rarissime (voir inédite) sur le plus prestigieux des circuits européens, et sur le circuit live tout court pour l'immense majorité des joueurs. Mais le quadruple champion WSOP a cette faculté propre aux plus grands champions : banaliser l'exceptionnel. Numéro 1 du classement GPI sur l'année 2024, 2ᵉ du classement GPI Global (et encore, le leader Jesse Lonis a du souci à se faire) : l'Espagnol, qui a récemment franchi la barre des 50 millions de dollars de gains bruts, s'évertue à prouver, mois après mois, qu'il est tout simplement le meilleur joueur de tournois live actuel.

Stéphane Matheu : "Il a un edge sur tout le monde"

Mais plutôt que d'aller lui demander de révéler ses petits secrets, on a préféré recueillir l'avis de celui qui l'observe au plus près depuis son arrivée au sein du Team Winamax en 2017 : le coach de l'équipe, Stéphane Matheu. Qui, lui-même, n'en revient pas du spectacle auquel il assiste : "Cela fait presque un an qu'il sur-performe à tous les festivals. Depuis le début de l'année, je ne pense pas avoir déjà vu un run pareil, avec une telle régularité, et avec autant de gains au très haut niveau. Cela me rappelle Fedor Holz, qui avait fait ça pendant 'seulement' six ou neuf mois en 2016. Adrian prouve qu'il est capable de le faire."

Une question simple se pose donc : comment fait-il ? "Il bosse comme un dingue, il joue, il progresse et s'améliore en permanence, explique Stéph'. Il est tout le temps en train de réfléchir. Quand il ne joue pas en live, il joue online, quand il ne joue pas online, il étudie... Il est arrivé à un état d'ultra-performance et d'excellence où plus rien n'est laissé au hasard, grâce aussi à toute cette expérience accumulée sur le circuit depuis douze ans, et au plus haut niveau depuis huit ans. Je pense qu'il est incontestable qu'aujourd'hui, il a un edge sur tout le monde, y compris sur les Super High Rollers, même si comme il le reconnait lui-même, il y a une part de good run. Et en même temps, il maîtrise complètement son sujet, il accepte les mauvais coups. Pour moi, il fait preuve d'un mindset parfait de champion absolu, entre autres qualités. Il est déjà installé au plus haut niveau, il continue de travailler, et je pense qu'il conservera un avantage concurrentiel sur ses adversaires."

Ce mindset, il se manifeste aussi par une motivation et une ambition sans faille : "Les classements, c'est bien, car on parle de lui et c'est une vraie reconnaissance par rapport à tout ce qu'il accomplit, analyse le coach. Je pense que ce qui l'anime le plus aujourd'hui, c'est la All-Time Money List, un objectif avoué depuis deux ou trois ans. Son but de rentrer dans le top 10 a été atteint il y a plusieurs mois, et c'est vrai qu'à la vitesse à laquelle il accumule les gains, je pense que ça peut aller assez vite pour le top 5 [Adri a compilé plus de 11,5 millions de dollars depuis le début de l'année, déjà la meilleure de sa carrière alors que nous ne sommes qu'en octobre]. Il a envie d'écrire l'histoire du poker, et c'est ce qu'il est en train de faire : à 30 ans, c'est lui le plus jeune membre de ce top 10. Et je ne vois pas de signes d'essouflement, de baisse d'envie : on a l'impression que plus il performe, plus il a envie d'engranger."

"Il a décidé qu'il allait être au maximum de ce qu'il pouvait faire, tout le temps"

Car oui, aucun relâchement chez l'Espagnol, contrairement à bon nombre de joueurs high-rollers, qui ne s'inscrivent pas autant que lui dans la durée : "On en avait parlé en 2017, quand il avait été pour la première fois numéro 1 GPI. Il avait reconnu lui-même avoir eu un flottement l'année suivante. Du coup, il avait eu un assez long bad run durant un an et demi. Je pense qu'il y a eu une bascule : il a ensuite décidé qu'il allait être au maximum de ce qu'il pouvait faire, tout le temps."

En tant qu'ancien sportif de haut niveau, Stéphane sait en tout cas prendre la mesure de ce qu'il voit : "Cela fait cinq ans qu'il est sur une cadence hallucinante. Pour faire un parallèle avec le sport, je pense qu'on est face à un ultra-champion comme Nadal, Tiger Woods, Cristiano Ronaldo ou Messi. Et je pèse mes mots. En tout cas, en termes d’approche du jeu, de mental, de discipline, il n'a rien à leur envier. On verra sur la durée... Mais il a 30 ans, et a déjà débloqué énormément d'objectifs, à une vitesse inédite. S'il arrive à garder cette détermination, on a l'impression qu'il n'y a pas de limites avec lui."

Et cette ascension, Stéphane en est évidemment partie prenante : "Avant le festival partypoker aux Bahamas en 2019, quand il était dans le dur depuis 18 mois, j'ai l'impression que certaines discussions qu'on a eues et certaines choses qu'on a travaillées l'ont aidé à se remettre en selle. Il avait gagné High Roller et Main Event dans la foulée, et n'avait plus jamais regardé en arrière. Mon job est maintenant de vérifier que tout est au clair dans sa tête, que sa stratégie est en place. C'est un privilège de croiser des gens comme ça, et travailler avec eux, c'est une autoroute. C'est fabuleux d'être témoin de ça, c'est ultra-plaisant pour moi d'être à ses côtés là-dedans. Je suis curieux de voir jusqu'où ça va aller." Nous aussi...

Sébastien Compte remporte le premier pique français du festival
Il remporte le 5 200 $ PLO pour 86 700 $ et signe sa première grosse victoire
PokerStars European Poker Tour Chypre 

Crédit photo : PokerStars

Le contingent français n'est pas très important à Chypre. Pourtant, après une première édition réussie l'an dernier, on s'attendait à ce qu'un bouche-à-oreille favorable attire davantage de joueurs français pour cette deuxième édition de l'étape chypriote. "On va attirer du monde" et "c'est l'endroit parfait pour venir jouer" disaient certains, convaincus d'avoir découvert un nouvel eldorado.

Parmi les joueurs français en réussite sur ce début de festival, Sébastien Compte qui, non content d'avoir deep run le Main Event de l'Eureka (38ᵉ pour 6 660 $), s'est offert un pique en remportant un Side Event de spécialistes, le 5 200 $ PLO pour 86 700 $ devant de redoutables adversaires comme Tom Vogelsang ou Martin Zamani, sur un field qui a généré 55 entrées.

Si ce nom ne vous dit rien, c'est peut-être parce que Sébastien Compte exerce le plus souvent son activité favorite dans les salles enfumées de parties de cash-game, où il joue professionnellement depuis près de 20 ans du côté de Dakar et Marrakech, principalement en PLO à cinq cartes. "C'est très physique les tournois, je préfère jouer en cash-game, c'est plus ma zone de confort, tu peux partir au bout de 4-5 heures, t'es pas obligé de continuer à jouer quand tu es fatigué."

Depuis quelques mois, celui qui grindait pépouze sur ses parties habituelles a décidé de revenir faire le circuit, notamment pour allier l'utile à l'agréable en voyageant avec sa femme. "J'ai fait Barcelone, j'en profitais avec ma femme, et je jouais les tournois du soir. Ça permet de jouer et de profiter en même temps." Rebelote sur cette étape chypriote où Sébastien Compte démarre de la meilleure des manières son festival. "J'aurais de toute façon joué le Main Event, mais ça met en confiance, c'est toujours bon de démarrer comme ça, ça donne de la force. On a fini bien tard, il y avait ma femme et Sonny (Franco) dans le rail, c'était vraiment cool à vivre, surtout que c'est la première fois que je prends un pique."

Sur son tournoi, le coup-charnière s'est produit à 10 left, quand sur un flop QT5, il a tout mis avec brelan de Dix et tirage pique, contre un adversaire qui jouait pas mal d'outs avec As-Roi de pique dans les mains pour tirage couleur max et ventrale. Ce coup l'a propulsé 2ᵉ en jetons et la suite n'aura été qu'une formalité. "Juste avant la bulle, j'ai pu mettre beaucoup de pressions, parce qu'il y avait 3 ou 4 shorts, nous confiait-il, et c'est comme ça que j'ai pu me constituer un énorme tapis pour aller chercher la victoire."

Comme souvent, une victoire sur un Side Event est le meilleur des boosts pour entamer son aventure sur le Main Event. Après seulement quatre niveaux, Sébastien Compte a déjà multiplié son tapis par trois sur ce Day 1B de l'EPT Chypre. "J'ai déjà joué des EPT, se remémore-t-il difficilement à la deuxième pause de la journée, c'était sur la Grande Finale quand le buy-in était encore à 10 000 € et qu'on n'avait que 10 000 jetons de départ." Qu'on ne s'y trompe pas, Sébastien Compte est un habitué des tournois live, avec quelques grosses performances à son actif, toujours – ou presque – du côté de Marrakech. La plus notable, c'était il y a 14 ans, quand il avait fini sur le podium du WPT Marrakech pour ce qui constitue encore son plus gros gain à ce jour, une 3ᵉ place pour 92 661 €.

La seconde édition de l'EPT Chypre a débuté il y a quelques jours, dans une atmosphère qui rappelle furieusement le cru 2023. Mais après le succès de l'an passé, le spot fera t-il encore plus d'adeptes cette année ? Une chose est certaine : de nombreux Français et cinq membres du Team Winamax seront là pour faire parler la poudre. À suivre dans notre reportage sur place !

PokerStars European Poker Tour Chypre 2024

On l'attendait avec impatience : l'European Poker Tour est de retour à Chypre ! Une évidence : à l'automne dernier, l'événement avait fait l'unanimité pour sa première édition, fort de fields bien dodus et des joueurs conquis par le classieux spot du "Merit Resort". On ne va pas vous refaire le tour du propriétaire, mais rien ne semble avoir changé : soleil, températures estivales, piscines, plage, hôtels de luxe et magnifique pokerroom... Tous les ingrédients qui avaient fait la saveur de cet EPT il y a un an font toujours partie de la recette. Alors logiquement, et vu les retours positifs de l'an dernier, on serait en droit d'attendre un millésime 2024 encore plus goûtu en terme de fréquentation : après tout, si certains avaient encore des doutes avant de venir tâter le carton au Merit Royal Diamond Hotel Casino & Spa (l'hôtel où se joue le festival), on peut imaginer qu'ils ont été dissipés, et que nombre de joueurs se sont décidés à franchir le pas...

Mais pour l'instant, alors qu'une dizaine de tournois sont d'ores et déjà terminés, la tendance ne semble pas si haussière. Les chiffres du Main Event Eureka en sont un bon indicateur : l'an passé, l'épreuve avait enregistré 2 659 entrées. Et si cette année, ce score est battu, il n'y a pas non plus de quoi sauter au plafond : 2 803 inscriptions ont été comptabilisées. "Mais il y avait deux Flights en moins l'année dernière, tempère Julien Sitbon, l'un des trois pros Winamax actuellement présents à Chypre. J'ai l'impression qu'il y a un peu moins de monde."

Ce penchant semblait se confirmer au début du programme : concernant le premier gros tournoi du festival, le Mystery Bounty, on a recensé 75 inscriptions, contre 86 l'an passé, même s'il est vrai que le buy-in est passé de 5 200 à 10 200 $. En revanche, sur les tournois à plus de 20 000 $, les joueurs high-rollers semblent au rendez-vous, avec des affluences globalement en hausse. Bref, on ne va pas tirer de conclusions hâtives : le révélateur sera comme souvent l'affluence du Main Event, qui débute lundi. Le chiffre à battre ? 896 entrées. Wait and see...

Et concernant les Français ? Le contingent semble stable. On a évidemment aperçu de nombreuses têtes connues dans le resort, comme Florian Ribouchon et Alex Reard, croisés en train de discutailler tranquillement au bord de la piscine du Merit Royal Diamond. Mais les deux compères ne semblaient pas avoir vu tant de Bleus que ça. "On dirait qu'il n'y a que les "Maltais," constatait Florian. Et il y a pas mal de Français que l'on ne connait pas." Sur l'Eureka, les Frenchies représentaient en tout cas 5 % du field, selon le camembert des nationalités, soit 51 ou 52 Tricolores. C'est moins que la moyenne sur le gros "1k" EPT... Sur ce tournoi en particulier, on espère en revanche que ça se passera mieux que l'an passé pour nos protégés : aucun "FR" n'avait atteint le top 20. C'est bien parti : quelques heures après le début du Day 3, ils étaient encore deux en lice pour la table finale à 25 joueurs restants, Hugo Delmaire-Sizes et Samuel Fournier (capuche, ci-dessous), qui plus est avec de beaux tapis. On vous en reparlera rapidement dans ce reportage.

L'occasion peut-être de signer une première grosse perf tricolore sur cet EPT Chypre 2024 : pour l'instant, les Bleus tapent sur le poteau, avec trois tables finales au compteur, toutes signées sur le format Hyper-Turbo. Dans l'ordre chronologique : une 8ᵉ place pour Rosalie Petit sur un 550 $, un podium pour Thomas Eychenne sur un 1 050 $ (deux tournois ayant enregistré moins de 100 entrées), et surtout une seconde place pour Nicolas Vayssières sur un 2 100 $ achevé cette nuit, pour 20 420 $. L'an passé, Sonny Franco et Antoine Saout avaient coffré chacun un pique rouge... Alors, on améliore la marque cette semaine ?

Et parmi les Bleus présents à Chypre, il y a donc deux membres du Team Winamax : Julien Sitbon et Alexane Najchaus, déjà présents l'an passé et actuellement en lice sur le High Roller Eureka. "C'est un super spot pour jouer, je pense que Julien est d'accord avec moi," justifiait LaSirenita. Pour l'instant, "ifyouregood" s'est contenté d'une place payée sur le 1k et a sauté à dix places de l'argent sur le Mystery Bounty, alors qu'Alexane a fait chou blanc. "Mais le plus important, c'est ce High Roller, et le Main Event", soulignait le Parisien. 

En attendant l'arrivée de Mustapha Kanit et peut-être celle de Davidi Kitai (qui prendra sa décision ce lundi) le duo est pour l'instant accompagné d'Adrián Mateos, qui lui se concentre sur les tournois high-rollers. On le comprend : l'an passé, Amadi_17 avait notamment remporté un 25 000 $. Le Madrilène a donc envoyé pas mal de bullets sur les buy-ins à cinq chiffres depuis quelques jours, et le résultat ne s'est pas fait attendre, comme souvent : samedi soir, Adri a ainsi terminé 3ᵉ du 25 000 $ Warm-Up pour presque 200 000 $. De quoi financer son droit d'entrée pour le Super High Roller à 50 000 $, qui a débuté ce dimanche, et sur lequel le pro W est évidemment en piste.

Et pour suivre toute l'action à Chypre, les reporters Winamax sont dans la place : votre serviteur et Tapis_Volant seront aux manettes du reportage qui s'étendra jusqu'à la conclusion du Main Event, prévue dans une semaine tout pile, le dimanche 20 octobre. Alors restez connectés : la première victoire française de cet EPT Chypre 2024 n'est peut-être qu'une question d'heures... On vous tient au courant !

Les temps forts de l'EPT Chypre

Jusqu'au 13 octobre : Eureka Cup 550 $
Jusqu’au 14 octobre : Main Event Eureka 1 100 $
13-14 octobre : High Roller Eureka 2 200 $
13-15 octobre : Super High Roller 50 000 $
14-20 octobre : Main Event 5 300 $
16-18 octobre : Mystery Bounty 3 000 $
18-20 octobre : High Roller 10 300 $