Une dernière mesure détonante pour ponctuer la symphonie de cet EPT
Kool Shen termine 2e du plus gros High Roller de ce Monte-Carlo, derrière l’Italien Gianluca Speranza
Notre Team Pro a tenu tête à la crème des joueurs mondiaux pour réaliser une perf exceptionnelle, empochant au passage plus de 700 briques
High Roller 25 000 €
Le dernier couplet du festival commence pourtant sur une série de fausses notes. Joao Vieira qui se fait craquer les dames, Davidi Kitai sali à la bulle de la table finale, et notre chipleader, Kool Shen, qui perd la moitié de son million de jetons avec deux As.
Trois représentants à 13 left, un seul en table finale, avec un stack boiteux, l’histoire commençait mal et aurait pu être écrite en une seule page. C’était sans compter sur la plume de Kool Shen, qui a prolongé le scénario jusqu’au heads-up, pour nous proposer l’un des plus beaux chapitres poker de sa carrière.
Pas venu en touriste
Seul Gianluca Speranza a pu barrer la route de Bruno Lopes, qui échoue à une marche du titre EPT
On parle là du plus gros High Roller 25 000 € de Monaco. Un tournoi rassemblant les tauliers du circuit européen, des High Staker enquillant les titres et les millions partout sur la planète, les Chidwick, Mikita, O’Dwyer, Greenwood et compagnie. Mais en fait, qu’est-ce qu’il faisait là le Kool Shen ?
« C’est le troisième de ma vie, pose Kool Shen quelques minutes après la fin du tournoi. Je suis venu faire le Main Event comme tous les ans à Monaco. J’avais un peu d’avance sur ma bankroll avec les Live qu’on pas joué durant le Covid et j’avais l’occasion de me faire plaisir sur ce 25k, pour me frotter au grattin. Malgré la tension, c’était un grand kiffe. Je me suis même marré avec O’Dwyer, alors que c’est pas facile de faire rigoler O’Dwyer.. Mais attention, Je viens pas en détente dans ces tournois. O’Dwyer il me fait un coup, j’ai la rage, l’autre il me fait un coup, j’ai la rage… J’ai envie de me battre ».
Pour combattre, Kool Shen n’a pas les mêmes armes que les Vogelsang et autres regs de High Stakes, mais il a ses atouts bien à lui. Et sur ce tournoi, Bruno a montré qu’il n’avait rien d’un touriste.
« Je suis pas un champion de poker. Je joue au poker, c’est tout. Tu sais que t’es en dessous, mais en étant solide, peut être malin, tu peux tenir tête à des mecs forts ».
Son profil atypique, d’amateur éclairé, d’artiste passionné, lui confère une image bien particulière. Dans ce genre de tournoi, il peut même parfois la retourner à son avantage.
« J’ai une stratégie à moi, assez bien établie par rapport à ce genre de joueurs. Je pense à peu près savoir comment ils me perçoivent… Et je pense qu’ils se trompent. Et je pense qu’ils ne savent pas à quel point je sais à peu près ce qu’ils font, explique le joueur, toujours aussi jongleur quand il s’agit d’utiliser les mots. C’est pas pour dire que j’ai fini deuxième, je me la raconte, et je sais comment jouent les mecs de High Roller. Mais j’arrive à me repérer, à comprendre des choses de ce qu'ils font ».
Être entouré d’un Team composé de certains des meilleurs joueurs peut aider à cette compréhension. Avoir des Adrian, Joao à ses côtés est une chance, jouer les plus beaux tournois du monde avec l’écusson W aussi. Le passionné de poker qu’est Bruno le sait bien et les saisit au maximum, pour s’inspirer de ses champions, apprendre des meilleurs.
« Hier soir après le Day 2, on a débriefé jusqu’à 4h du mat’ avec Arthur (Conan). Ça commence à discuter, on parle de mains, de pourquoi tu joues comme ça, puis c’est tellement intéressant, qu’on reprend un verre, et t’as envie de continuer. Quand tu comprends ce qu’il te raconte, t’es content et t’apprends encore de nouvelles choses ». Ça ne lui a pas fait plus de 4h heures de sommeil exact, mais aujourd'hui, Kool Shen avait les idées bien en place.
Fold avec deux As, call avec dame-ouitre
D’un point de vue de la performance, on se souviendra de cet énorme Day 2, où le rappeur a monté un stack colossal, en avalant d'abord plusieurs petits tapis puis en faisant très mal notamment à Dominik Nitsche dans des batailles de blindes. N'est-ce pas Kool Shen qui disait « Si t'as le pedigree, ça se reconnaît en BB » ?
Au Day 3, il y a ce fold de mutant, où Kool Shen jette paire d’as sur un board 64
2
K
10
alors que Gianluca Speranza le mettait à tapis… Avec 6
4[i
.
« Avant, je prenais des coups sur la tête et les jetons pouvaient partir en quatre secondes, affirme Bruno. Là, j’ai réussi à me focus, à faire des gros folds, comme sur ces deux As. Avec l’adrénaline de ce genre de partie, les pay-outs, c’est pas possible de jeter son tournoi. À Marrakech, les deux as, c’était payé. Le mec aurait pu me faire des gros re-raise, des appels de phare avec ces deux paires, c’était payé ! ».
Kool Shen se souviendra aussi de ses deux valets qui trouvent brelan au flop contre les flèches de Jean-Noël Thorel. Un pot important qui lui permet alors de ressurgir dans le gang de tête et d’éliminer dans la foulée le vétéran. Le joueur a ensuite bien géré jusqu’au heads-up, laissant Gianluca Speranza faire le travail, avant d’achever lui-même le Bulgare Dimitar Danchev, tombé shortstack.
En Heads-up, il confesse n’avoir pas très bien joué sa dernière main, pour utiliser des termes polis. Dans les faits, il tente un hommage à Davidi en payant dame-ouitre et s’empale avec top paire sur une flush de Gianluca, qui s’adjuge donc le trophée et 853 000 €.
Monaco-Monaco, Fonk-Fonky Fresh !
Le titre échappe à Kool Shen cette fois-ci, mais la perf n’en demeure pas moins belle. Notre Team Pro explose son record obtenu à l’EPT Madrid, dix ans après cette 4e place et met un joli point final à ce festival EPT, définitivement marqué du sceau du W rouge.Le titre d’Adrian Mateos sur le Super High Roller, la révélation Alejandro Romero, finaliste du Main Event, et enfin, cette place de runner-up sur le plus beau des High Roller. Belle semaine pour le Team. Qui se donne rendez-vous dès la semaine prochaine à Madrid. Un magnifique WPO nous attend, toute l’équipe sera au rendez-vous. Et on espère que vous aussi !
Position | Nom | Pays | Gains |
---|---|---|---|
1 | Gianluca Speranza | Italie | 853 000 € (après deal) |
2 | Bruno "Kool Shen" Lopes | France | 703 990 € (après deal) |
3 | Dimitar Danchev | Bulgarie | 427 760 € |
4 | Marton Czuczor | Hongrie | 329 040 € |
5 | Byron Kaverman | USA. | 253 100 € |
6 | Rodrigo Seiji Sirichuk | Brésil | 194 690 € |
7 | Jean-Noel Thorel | France | 162 160 € |
8 | Manig Loeser | Allemagne | 135 120 € |
9 | Steve O'Dwyer | Irlande | 112 600 € |