Le jour 5 se termine sur les chapeaux de roue.
Ils sont 16 qualifiés pour le jour 6 avec un prochain paiement à 63 250 euros.
Le chipleader est Français : SImon Wiciak a plus du double que son dauphin, Carl Shaw !

Après une phase plus calme, les joueurs avaient visiblement envie de boucler cette journée de poker tôt. En un niveau, les éliminations se sont enchaînées jusqu’à tomber à 16 joueurs left, synonyme de fin de journée.

Le Russe Khazret Nebezhev aura été le dernier éliminé de la journée. Il aura également fait preuve d’une résilience exceptionnelle. Avec son visage gravé dans le marbre, totalement impassible, Khazret avait démarré la journée dans le ventre mou du classement, avant de perdre des plumes et de se retrouver avec quasiment le plus petit tapis (30e sur 32). Il a su tout au long de la journée éviter les pièges et ne pas se précipiter. Et gagner quelques coups, suffisants pour se mettre à l’abri. Jusqu’à cette main perdue contre le Brésilien Joao Sydenstricker. Sur un board hauteur 7, le russe a floppé brelan de 3 et voit son bet payé par Joao. Sur le 9 turn, le Russe envoie son tapis sur le check adverse et voit Joao payer avec… paire de 9 pour brelan supérieur ! Même dans cette configuration, Khazret est resté impassible, esquissant à peine une moue de dépit. Il ne réagira pas non plus sur ce que d’autres joueurs présents à la table ont pu considérer comme un fait de jeu discutable : quand Joao paie le tapis adverse avec le jeu max, il retourne simplement un 9 de sa main, prenant un temps excessivement long pour dévoiler l’autre 9, avec un sourire jubilatoire. Cette attitude a suscité quelques critiques et même son voisin de table, et compatriote, Andre Akkari, a semblé un peu mal à l’aise devant cette attitude.

Les 16 joueurs éliminés du jour 5

Le coin des Frenchies

Avec trois tricolores sur la ligne de départ, on espérait en voir au moins un poursuivre l’aventure au jour 6. C’est chose faite. Même si on ne peut que déplorer les éliminations de Gaëtan Balleur (26e) et Samuel Fournier (19e), les chances françaises sont préservées avec la qualification de Simon Wiciak, et de la plus belle des manières, puisque Simon emballe ce jour 5 dans la peau du chipleader.

Simon Wiciak, chipleader sans complexe

Très sollicité par les médias, Simon Wiciak termine ce jour 5 comme il l’avait commencé : tout en haut du classement en jetons. À peine sorti de la table TV, il prend le temps de répondre aux médias télé avant de nous rejoindre pour un échange détendu, souriant et très riche.

Comment s’est passée ta journée ?

« La journée a été idéale. J’ai rapidement gagné quelques coups pour monter à 5 ou 6 millions et puis après j’ai eu des rencontres magnifiques. Quand je défends 10 et 5 en blinde pour finir en full contre flush max, je prends une tonne. Ou encore ce coup avec As-Valet, où je floppe deux paires et turn full. Et enfin quand j’ouvre deux As et que j’entends raise et re-raise. Je me suis retenu de pas checker mes cartes pour ne pas me faire griller, mais j’étais tout excité. C’est pour ces moments-là qu’on joue au poker. Les conditions de jeu sont idéales. Même si je suis parfois sollicité pendant les pauses pour les médias. Je pense que demain je ferai l’impasse sur les interviews pendant les pauses car j’ai besoin d’être dans ma bulle, de me concentrer et de prendre et d’évaluer les informations sur les phases de jeu. Et puis les enjeux montent jour après jour. » 

Justement, le live est une dimension encore assez nouvelle pour toi. Comment as-tu travaillé ton jeu pour le live ?

« Je suis content car ma session positive de Vegas m’a fait passer en positif sur le live. Je suis très orienté GTO à la base mais le live, c’est presque un autre jeu. Sur beaucoup de mains, j’aurais battle online mais en live, je me dis « À quoi bon ? » dans certaines configurations. Et puis il y a la dimension du meta-game. J’ai pris beaucoup de décisions que je n’aurais jamais pris online.

J’ai la chance d’avoir plusieurs groupes de travail, avec des joueurs qui me nourrissent beaucoup en informations, sur mes adversaires notamment. Antoine Saout par exemple en connaît plusieurs et tout ça nourrit ma réflexion et m’aide. Et puis il y a ce que je peux voir d’eux depuis désormais quelques jours. »

Parmi les 16 qualifiés, lesquels crains-tu le plus ?

« On m’a beaucoup parlé de Santiago Plante et de Marcus Van Akram, qui sont très forts online et ont déjà beaucoup accompli, plus que moi. Mais pour les avoir joués plus tôt, ça s’est à chaque fois bien passé pour moi. Je vais aborder la journée de demain sans complexe et prendre le jeu main par main. J’ai encore beaucoup de cartes Time Bank, là où d’autres ont quasiment épuisé leur stock. Et j’ai un gros tapis. Donc je vais aussi jouer là-dessus pour mettre la pression, peut-être prendre des décisions rapidement afin de pousser mon adversaire à la faute. Les conséquences d’une erreur ne seront pas les mêmes pour lui et pour moi. Maintenant on est encore loin des gros paliers. Ce sera peut-être la zone où je mettrais davantage de pression si j’ai encore un tapis conséquent. Je suis arrivé ici sans pression financière ni objectif particulier. Tout ce qui arrive est du bonus et je vais faire ce que je sais faire : jouer au poker demain et avoir confiance dans mon jeu et mes capacités. »

Retour aux tables demain samedi à partir de 12h. Direction la finale dimanche. Le jeu devrait se poursuivre jusqu'à 6 joueurs restants, entre lesquels se jouera le titre et les 1 488 000 euros promis au vainqueur.

Chipcount officiel et seat draw pour le jour 6

Main Event - 5 300 € (Day 5)
21 joueurs restants sur 2 120 entrées
Niveau 27 - Blindes 30 000 / 60 000 Ante 60 000
Tapis moyen : 3 028 000

Nouvelle pause. Ils sont donc désormais 21, après les éliminations de Brandon Mifsud, Felipe Morelli et Eduard Barsegian.

Simon WIciak est énorme chipleader (113 BB, contre 71 pour son poursuivant immédiat, le Suédois Robin Ylitalo) et le jeu se poursuivra jusqu'à ce qu'il ne reste que 16 joueurs aujourd'hui.

Main Event - 5 300 € (Day 5)
21 joueurs restants sur 2 120 entrées
Niveau 27 - Blindes 30 000 / 60 000 Ante 60 000
Tapis moyen : 3 028 000

En table secondaire, Marcus Van Akram a bien failli quitter le tournoi. Mais sa force de conviction, ou ses talents de visionnaire, ont eu raison de son adversaire ! Avec environ 22 BB devant lui, il sait que chaque coup joué peut être le dernier. UTG, il décide d'ouvrir 2x et entend le Canadien Santiago Plante, son voisin de droite en big blind, annoncer all-in pour un tapis supérieur. Après avoir utilisé la quasi-totalité de ses cartes Time Bank (pour rappel, les joueurs disposent de 30 secondes pour prendre une décision, délai au-delà duquel ils peuvent avoir recours à leurs cartes Time Bank, de 30 secondes chacune, dans la limite des cartes demeurant encore à leur disposition), Marcus décide d'engager sa survie avec AQ et fait face aux QQ du Canadien.

"Allez croupier, donne-moi un As de carreau !" réclame l'Australien. Pas d'As, mais le flop K610 ouvre un straigh draw.

"Je le sens, allez one time l'As de carreau" relance Marcus, debout. Et miracle, la turn est bien un A. La river 2 permet à Van Akram de doubler son tapis.

Main Event - 5 300 € (Day 5)
24 joueurs restants sur 2 120 entrées
Niveau 25 - Blindes 25 000 / 50 000 Ante 50 000
Tapis moyen : 2 650 000

Toujours intallé en table TV, en siège 1, Simon Wiciak vit bien ce jour 5. Le joueur français était chipleader au jour 4, second au jour 5 et le voilà à nouveau chipleader temporaire à la nouvelle pause. À peine a-t-on le temps d'échanger quelques mots que le voilà kidnappé par les équipes TV. La rançon de la gloire et priorité au direct comme on dit... En attendant, vous pouvez retrouver le portrait de Simon dans cet entretien réalisé il y a un an par l'excellent Rootsah : vous apprendrez à découvrir le personnage, son parcours, son talent pour le foot, ses références humoristiques (en lien avec son pseudo Luraken), mais aussi son mode de vie et sa façon de travailler son jeu, initialement très marquée par la GTO mais depuis bien agrémenté par une pratique du live. Il a notamment beaucoup appris de son séjour l'été dernier à Vegas (avec un down à 50 000 euros, voilà une leçon chèrement apprise), entouré de vieux routards du circuit comme Antoine Saout ou Jean Montury.

Parmi les nombreux coups joués qui lui ont permis de monter son stack à près de 9 millions de jetons, citons celui qui l'oppose au Brésilien Pedro Lopes, qui raise à 125 000 UTG avec A4. Simon call du bouton avec AJ et de grosse blinde, Ezequiel Waigel s'invite avec K10 pour un pot joué à trois.

Sur le flop KAJ, il y a à manger pour tout le monde mais surtout pour le Français, qui mise 150 000 suite aux checks adverses, qui décident de payer pour découvrir une turn A. Voilà une histoire qui va se corser pour eux. Rebelote, check-check et mise à 350 000 de Simon que seul Lopes décide de payer.

La river est un 10 et Simon pose 900 000. Lopes foldera sa main, permettant au Français de ramasser un nouveau million à ses concurrents.

Main Event - 5 300 € (Day 5)
24 joueurs restants sur 2 120 entrées
Niveau 25 - Blindes 25 000 / 50 000 Ante 50 000
Tapis moyen : 2 650 000

Les 1 593 joueurs uniques au départ de ce Main Event provenaient de 85 pays différents. Au départ du jour 4, avec 79 joueurs encore en lice, ce sont 33 pays qui étaient toujours représentés.

Concernant ce jour 5, les 32 joueurs toujours vivants représentaient encore 21 nations. Seules 3 d'entre elles possédaient 3 au moins nationaux : le Brésil (5), la France (3) et la Roumanie (3).

Enfin, pour l'anecdote, Malte et le Kazakhstan ne comptaient que 3 ressortissants sur ce Main Event. Ils en comptent toujours 1 à 24 joueurs left, avec respectivement Brandon Mifsud et Daniyar Aubakirov (qui figurait dans le top 5 du chipcount à la dernière pause). Petits mais costauds !