Davidi Kitai franchit sereinement le Day 4 du PSC Monte-Carlo
Romain Nardin et Michael Kolkowicz mènent les troupes avant les demi-finales
Alors que la majorité des regards se tournaient, ici à Monaco comme dans le reste de la France, vers le Stade Louis-II, où l'ASM affrontait la Juventin de Turin en demi-finale aller de la Ligue des Champions, une autre partie à gros enjeux prenait fin dans la Salle des Étoiles du casino de Monte-Carlo. Et ce match là, le clan francophone l'a bouclé à la perfection. Sur les trois joueurs tricolores qui peuvent encore prétendre au titre, deux occupent les plus hautes places du chipcount. Quant au plus Français des Belges de la planète poker Davidi Kitai, il n'a pas semblé trembler une seule fois aujourd'hui.
Le rail était en place
"C'était vraiment une bonne journée, conclut Kitbul. J'ai joué globalement plus serré qu'hier, choisissant bien mes spots après avoir décidé de jouer assez low variance. Je n'ai eu à faire de coup trop sick, à part celui avec la paire de 7. D'ailleurs sur cette main, j'ai presque misé au flop pour induire un check/raise. Je savais que s'il faisait ça il n'allait rien représenter. En fin de journée, j'ai dû un peu adapter ma stratégie parce qu'il y avait pas mal de joueurs short stacks. Mais en tout cas ça fait vraiment plaisir de deep run à nouveau un Main Event [de type] EPT."
La dernière vraie belle perf' du Génie sur le Main Event de feu le circuit EPT (outre de beaux résultats en High-Roller et un bracelet manqué de peu sur les WSOP-Europe de Berlin en 2015) remonte en effet à Prague 2014, où il s'était classé dixième. Autrement dit, une durée bien trop longue pour un joueur de son calibre. Avec 1,536 million de jetons au départ du Day 5, lui offrant la sixième place du classement, il peut en tout cas légitimement espérer faire mieux. Mais juste après avoir empaqueté son stack, Kitbul n'avait qu'une seule idée en tête : filer voir le match. La traditionnelle interview de l'organisateur attendra bien demain matin.
Mais que le beau Day 4 de Davidi - et les doux souvenirs qu'il réveille en nous - n'éclipse pas les toutes aussi belles perf' de Romain Nardin et Michael Kolkowicz. Parti très fort très vite, le premier est parvenu à accélérer encore davantage sur la deuxième moitié de journée, multipliant les agressions pré et post-flop, signant au passage un paquet d'éliminations. La dernière en date, celle de l'Espagnol Vicente Delgado le catapulta notamment à des années lumières de ses poursuivants. Il sera au départ du Jour 5 avec 3,956 millions de jetons, soit très exactement trois tapis moyen. Titanesque.
À distance respectable mais avec tout de même 2,983 millions de pions, Michael poursuit de son côté son impressionnant parcours. C'est bien simple, depuis le Day 1B, il n'a jamais terminé de journée moins bien classé que deuxième ! Aujourd'hui, le Parisien a continué de faire agir ce détonnant cocktail de sérénité apparente et de moves assez improbables, comme lors de ce fameux pot splitté avec Davidi Kitai. Reste à voir si son manque d'expérience à ce niveau peut lui jouer des tours dans le sprint final où s'il parviendra au contraire à rester lui-même.
Enfin, bien que moins bien classé, n'oublions pas non plus ElkY. Semblant par moments quelques peu désabusé à mesure que son tapis diminuait, Bertrand a certes bénéficié d'un soupçon de réussite pour ne pas voir son tournoi s'arrêter en cours de Day 4, mais conserve un atout que la majorité des 15 autres joueurs du field n'ont pas : la science des grands rendez-vous. Une chose est sûre, sa seule présence suffit à donner un cachet résolument vintage à ce PokerStars Championship.
Avec Davidi Kitai, ils sont en tout cas les deux seuls à compter à leur palmarès un titre EPT - et même une "triple couronne" - après les éliminations successives aujourd'hui de Jan Bendik (36e), Rémi Castaignon (33e, photo), Hossein Essan (32e) et Sebastian Malec (26e). Puisque l'on parle de sortants, rendons justement hommage aux autres Français tombés au rang d'honneur ce mercredi, à savoir Karim Souaid (41e), Renaud Lejal (31e), Jérôme Brion (30e), Paul Testud (29e) et Paul-François Tedeschi (18e).
Pas de quoi cependant entacher nos espoirs pour ce Day 5 à venir. Trois Français plus un Kitbul en finale, histoire d'imiter la TF de l'an passé, avouez que cela aurait une certaine gueule. Vivement demain !