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Las Vegas VS Macao : le grand match

- 9 avril 2017 - Par Benjo DiMeo

Minuit et demie à Macao. Incroyablement, Elliot Smith et Terry Tang sont encore en train de batailler dans le Main Event (on vient de franchir le cap de 250 mains jouées dans un heads up ayant débuté il y a presque dix heures !) et Mikedou est bien parti en finale du dernier side-event (il reste sept joueurs). Nous allons quitter Macao demain : après huit jours et huit nuits passées dans l'ancienne colonie portugaise, le moment est venu de faire le bilan de notre séjour. Le cliché veut que Macao est la Las Vegas de l'Orient. Qu'en est-il en réalité ? Point par point, nous avons compté les points.

Poker

Poker
Notre jeu préféré n'a débarqué à Macao qu'il y a dix ans seulement : il n'y a donc pas de comparaison possible avec Las Vegas, où l'on joue aux cartes depuis la naissance de la ville il y a plus de cent ans. Sin City n'est donc pas prête de se faire détrôner en ce qui concerne l'offre de tournois et cash-games. Quel que soit votre budget, quel que soit l'heure, vous n'aurez aucun mal à trouver une partie à Las Vegas tout au long de l'année. Les festivals sont nombreux et variés de janvier à décembre, et durant la période des World Series of Poker, c'est carrément l'overdose de bonheur, avec cinquante jours et nuits où les casinos se tirent la bourre et proposent les tournois les plus extravagants à tous les tarifs et dans tous les formats imaginables, pour une clientèle venue du monde entier. A Macao, hors des gros évènements aparaissant sporadiquement sur le calendrier (un festival tous les trois mois environ), l'offre de tournois est quasi-inexistante. En revanche, le cash-game tourne toute l'année : le Venetian, le Wynn (reproduits quasiment à l'identique des originaux de Vegas) ainsi que le Galaxy sont les noms qui reviennent le plus souvent comme valeurs sûres pour trouver une partie. Le tarif plancher ? Blindes 25/50HK$, soit 3€/6€, grosso modo. Un peu au dessus des low-stakes de Vegas, donc, qui débutent à 1$/2$.

Ceci étant dit, Macao dispose que quelques atouts dans sa manche. Déjà, le niveau de jeu : à enchères similaires, n'importe quelle partie ici sera plus facile que l'équivalent de Las Vegas. Le poker est encore jeune en Asie, et les professionnels moins nombreux qu'aux States. La quantité de fric débarquant chaque jour des ferries et avions fait qu'il y a un pognon monstre à se faire, peu importe les stakes jouées.

Et il y a un domaine où Maco est désormais roi : la sphère high-stakes. Oui, l'ancienne colonie portugaise est bel et bien l'endroit où l'on joue désormais les parties les plus chères du monde, qui rélèguent l'ancestral "Big Game" du Bellagio et de papa Doyle Brunson au rang d'aimable plaisanterie pour semi-retraités. Les plus gros cash-gameurs américains et européeens ne s'y sont pas trompés : beaucoup visitent régulièrement Macao, quand ils ne s'y installent pas carrément.  "Tu n'as même pas idée des enjeux", nous glissait l'autre jour un joueur français installé ici depuis quelques années, et qui lui-même se contente de parties presque modestes en comparaison (1000/2000HK$ les blindes). "Il y a des millions qui passent de main en main tous les jours." Ces parties se jouent en privé, loin des yeux des curieux et des journalistes, dans les salons reculés des casinos les plus luxueux, entre riches hommes d'affaires chinois soucieux de protéger leur anonymat : les quelques pros qui arrivent à s'y faire accepter ne risquent pas d'en réveler les secrets. Tout au plus pourrons nous vous dire qu'on aime y jouer une variante survitaminée du Texas Hold'em, où toutes les cartes en dessous du 6 ont été retirées du paquet : avec un tel format, on reçoit beaucoup plus souvent des mains jouables, et l'action y est donc résolument fast and furious.

Verdict poker : Las Vegas (sauf si vous êtes très riche)

Jeux de hasard

C'est la première chose qui frappera l'habitué de Vegas en pénétrant dans n'importe quel casino de Macao : devant lui, à perte de vue, non pas des machines à sous (elles sont bien là, mais dans une proportion infime par rapport à Vegas), mais des centaines de tables bondées et ne proposant qu'un seul et unique jeu : le baccarat. Certes, en cherchant bien, vous trouverez bien un peu de roulette et du black-jack par-ci par-là, la plupart du temps cachés tout au fond de la salle, mais que l'on ne s'y trompe pas : le joueur chinois semble être du genre monomaniaque, et en 2014, 91% des recettes des casinos de Macao se sont faites grâce à ce jeu de cartes aux règles ultra-simples dont les origines sont françaises et remontent à la fin du 19ème siècle (en gros : deux cartes pour le croupier, deux cartes pour le joueur, un système de points pour comparer la force des mains, la possibilité de tirer une carte supplémentaire, et c'est à peu près tout ce qu'il faut savoir.)

Baccarat
Au cours de nos visites, de jour comme de nuit, nous avons flippé devant l'activité observée autour des tables : il n'était pas rare de voir une bonne centaine de personnes massées derrière une seule partie. "C'est parce qu'une série est en cours", nous expliqua un habitué des lieux. "Quelqu'un est en train de gagner plusieurs coups de suite, et de presser ses mises [c'est à dire laisser ses gains en jeu à chaque nouvelle main, pour tenter un gros "écart"]. Ils restent pour voir jusqu'à quel point il va gagner !" Qu'est-ce qui plaît tant au joueur chinois dans ce jeu que l'on pourrait résumer à un concours de pile ou face ? "Ils adorent 'squeezer' les cartes", explique notre guide. Autrement dit : découvrir petit à petit son jeu en retournant ses deux cartes millimètre par millimètre, et faire ainsi durer le plaisir avant de savoir si l'on a gagné la main ou pas, selon que l'on aperçoit une ligne courant le long de la carte (indiquant une "tête" : Roi, Dame ou Valet) ou des "points" (piques, coeurs, trèfles ou carreaux), indiquant une plus petite carte, que l'on va continuer de lentement squeezer pour découvrir sa valeur exacte. Résultat : les cartes (faites de carton et non, comme au poker, de plastique) sont proprement martyrisées, et partent au rebut après chaque main. Un coût de fonctionnement somme toute modique pour ces établissements qui accueillent jour et nuit des centaines de joueurs enclins à miser un million de dollars de Hong-Kong sur une seule main...

Quid des enjeux ? Là où Vegas regorge de casinos "low stakes" avec des tables de black-jack, roulette et craps où il est possible de miser aussi bas que 5$ le coup (et l'on peut trouver encore moins cher en s'aventurant dans les casinos les plus anciens), à Macao nous n'avons pas réussi à trouver une table de baccarat à moins de 30$ la mise, y compris dans les casinos les moins luxueux. Notre jugement en ce qui concerne les jeux de hasard sera donc sans appel...

Verdict jeux de hasard : Las Vegas (sauf si vous aimez le baccarat)

Boîtes de nuit et autres divertissements

Night Club
"Macao aujourd'hui est un peu ce que Las Vegas était dans les années 60 et 70 : un endroit où l'on vient principalement pour jouer en casino, avec quelques spectacles à côté", expliquait en début de festival un responsable du City of Dreams, le casino accueillant le PokerStars Championship. "Mais il est probable que Macao ne deviendra jamais ce qu'est Las Vegas aujourd'hui", complétait le coach Stéphane Matheu.

Au cours des trente dernières années, Las Vegas a ainsi été forcée de se réinventer en permanence, pour faire face à une conjonction de facteurs négatifs : crises successives aux Etats-Unis (dont la déprime post-11 septembre, qui a mis à genoux le tourisme dans le Nevada et ailleurs), perte de monopole induite par la légalisation progressive des casinos dans d'autres états américains, baisse de l'intérêt des clients pour les jeux de hasard traditionnels... De terrain de jeu privilégié des riches et de la jet set à l'époque d'Elvis Presley et du Rat Pack (Frank Sinatra, Dean Martin et compagnie), la Ville du Vice s'est progressivement muée en une destination multi-cartes, avec la multiplication des spectacles les plus extravagants, les hôtels à thème ultra-kitsch (Pyramides d'Egypte, Tour Eiffel, Venise, la Rome Antique...) les restaurants étoilés, les attractions les plus délirantes, les terrains de golf, les boîtes de nuit XXL et pool parties attirant des DJs internationaux à coups de millions de dollars... Cette débauche d'investissements a fonctionné : aujourd'hui, nombre de visiteurs de Las Vegas viennent y dépenser leurs dollars dans les bars, boîtes et restaurants, sans jamais s'approcher d'une table de jeu. Ainsi, la part des recettes des casinos provenant des jeux de hasard est passée de 58% en 1984 à seulement 34% en 2016 !

Night club
La situation est bien différente à Macao. Les hôtels-casino géants "à la Vegas" y ont certes poussé comme des champignons ces dix dernières années, mais comme expliqué dans le paragraphe précédent, cet étalage de luxe n'a qu'une seule finalité : attirer les joueurs chinois (28 millions sont venus en 2014, soit 93% des visiteurs) aux tables de baccarat des 33 casinos disséminés sur la péninsule et l'île attenante. Résultat : hors des jeux de hasard, il n'y a décidément pas grand chose à faire à Macao. Alors qu'à Vegas, à peu près tous les casinos disposent de leur mega club dédié (voir, dans certains cas, deux ou trois différents), on ne trouve grosso modo que deux vraies boîtes de nuit sur Taipa (le Pacha et le Cubic), modelées sur les établissements huppés occidentaux : table service VIP, musique electro assez dégueulasse à fond la caisse, et très peu de place pour danser. Mais ces établissements sont loin d'être pleins et au cours des dix dernières années, certaines tentatives de développement d'une vie nocturne digne de ce nom ont même proprement échoué, avec des boîtes de nuit et bars fermant leurs portes après quelques années d'activité décevantes sur le plan des recettes.

Cette situation est sans doute appelée à changer, pour des raisons qui ont tout à voir avec la politique. En effet, les pouvoirs en place du côté de Beijing l'ont fait très clairement savoir : il en ont plus que marre de la réputation de Macao comme étant une destination de riches flambeurs chinois, en particulier les hommes d'affaires et hauts fonctionnaires corrompus du mainland. Le mot d'ordre venu de tout en haut : il faut que le territoire (pour l'heure indépendant du pouvoir chinois mais tout de même sous influence) s'assainisse et se développe comme une vraie destination pour les familles, avec des divertissements pouvant attirer un autre type de clientèle que les riches gamblers. Déjà, quelques casinos proposent des spectacles tape à l'oeil (The House of Dancing Water, créé par des anciens du Cirque du Soleil) et on peut parier que l'offre va se multiplier dans les années à venir, avec des attractions poussant encore plus loin la démesure de Vegas. Témoin le lac artificiel et les fontaines entourant le Wynn Palace, en face du City of Dreams, survolées par un téléphérique gratuit amenant le visiteur directement à l'entrée du casino : "En comparaison, les fontaines du Bellagio ressemblent à un tuyau d'arrosage fatigué", glisse un joueur impressionné, ajoutant que l'intérieur du palace relègue le Wynn de Vegas au rang "d'un hôtel deux étoiles."

Verdict boîtes de nuit et divertissement : Las Vegas (pour le moment)

Boire des coups

Boire des coups
Ceux d'entre vous qui ont déjà joué le WPO à Dublin ou le SISMIX de Marrakech le savent bien : chez Winamax, on aime bien lever le coude et trinquer entre amis après le tournoi et/ou le boulot. Et de ce côté là, inutile de tourner autour du pot : Macao fut une immense, colossale, incommensurable déception. Pour vous donner un exemple marquant : un soir au milieu de notre séjour, nous sortions d'un restaurant Thailandais situé dans l'un des casinos les plus luxueux de Taipa, l'île "moderne" de Macao où se trouvent les établissements les plus extravagants. "J'ai soif", a lancé quelqu'un : "je boirais bien une petite bière avant de rentrer." Devant nous s'étalait à perte de vue le floor du casino, avec tables de jeu et machines à sous serrées sur une surface grande comme quatre ou cinq terrains de football. Après quinze minutes à parcourir le labyrinthe en long et en large, nous avons dû nous avouer vaincus : il n'y avait pas le moindre bout de comptoir de bar dans ce casino plus grand que le plus grand casino de Vegas. Nous avons pris un taxi, et nous sommes rentrés nous coucher.

A Las Vegas, on n'est jamais à moins de dix mètres d'une source d'alcool : la ville s'est plus ou moins construite entièrement sur sa consommation (et d'ailleurs, c'est la seule ville des Etats-Unis où il n'est pas interdit par la loi de boire dans la rue). Celle-ci n'est pas seulement tolérée, elle est encouragée. Forcément, les mauvaises décisions que son abus peut générer sont hautement lucratives pour les casinos ! (Voir le cultissimme film The Hangover pour une démonstration certes exagérée mais dans laquelle chacun des visiteurs de Vegas se retrouvera à un moment ou un autre) Mais ici à Macao, c'est avec le plus grand sérieux que l'on joue, avec une bouteille d'eau comme seul compagnon. Au cours de nos explorations nocturnes au milieu des tables de baccarat, nous n'avons jamais croisé le moindre serveur, mais seulement des employés poussant des chariots remplis de bouteilles de flotte, qu'ils déposaient à côté des joueurs concentrés sur leur partie et n'y prêtant aucune attention. En ville, même topo : hors des lobbys des grands hôtels, les bars sont quasi-inexistants.

Cette sécheresse comporte cependant un avantage évident : là où à Vegas, on trébuche dès 22 heures sur les cadavres des étudiants de toute l'Amérique prenant leur première cuite à la vodka et sur les frat boys bourrés se déplaçant en meute à grands renforts de beuglements ("Vegas baby, WHOOOOOOO"), à Macao, tout le monde se tient bien, et en une semaine, nous n'avons pas croisé une seule personne en état d'ébriété manifeste.

Verdict boisson : Las Vegas (à plate couture)

La bouffe

Bouffe
Las Vegas est l'une de mes villes préférées pour manger : l'offre y est pléthorique, toutes les cuisines du monde sont représentées, nombre de grands chefs y ont installé leurs enseignes prestigieuses, bien manger n'est pas forcément synonyme de grosse dépense, et même aux petites heures de la nuit, on peut trouver une bonne table pour se rassasier.

En comparaison de son concurrent américain, Macao se défend très bien : les grands hôtels-casinos regorgent d'établissements culinaires luxueux, et au cours de notre séjour, nous avons tour à tour mangé chinois (forcément), mexicain, américain, thailandais, ou encore espagnol. C'était toujours bon, et jamais ruineux. Peu importe vos goûts en matière de nourriture et votre budget, vous n'aurez donc aucun mal à trouver une table à votre convenance : les amateurs de bouffe asiatique seront bien entendu au paradis, et les autres se sentiront comme à la maison avec moult restaurants de sensibilité européenne. Même si le service est généralement meilleur à Vegas (normal : les serveurs sont payés au pourboire, les incitant donc à être ultra prévenants), nous ne désignerons donc pas de vainqueur dans ce match.

Verdict bouffe : égalité

L'architecture et le décor

Macao
Avec sa débauche d'hôtels-casino kitschissimmes se succédant sur plusieurs kilomètres et une overdose d'enseignes et de néons kalidéoscopiques propres à provoquer une crise d'épilepsie, le Strip de Las Vegas fait partie des décors urbains les plus aiséments reconnaissables au monde, que chacun devrait avoir la chance de pouvoir voir de ses propres yeux au moins une fois dans sa vie. Mais ces derniers temps, une certaine sobriété semble être de mise chez les architectes de Vegas : après avoir construit à tout va des pyramides, des bateaux pirates, des palaces romains et des répliques de Venise durant les années 80 et 90, place à des développements un peu plus sérieux - ennuyeux, pourrait-on dire ? Témoin les luxueux Cosmopolitain ou Aria, inaugurés durant les années 2010 et n'offrant aucun thème particulier, si ce n'est celui du "toujours plus gros, toujours plus haut, toujours plus luxe".

Skyline
Scintillante de mille feux la nuit, la skyline de Macao s'inspire clairement de sa grande soeur et, peut-être en raison de son plus jeune âge, la démesure va encore plus loin que Las Vegas : les copies des hôtels Wynn et Venetian sont encore plus impressionnantes que les modèles d'origine, et les établissement originaux construits ces dernières années ne sont pas en reste, avec des buildings aux formes toutes plus extravagantes les unes que les autres. C'est comme si l'on avait dit aux développeurs : "Tu fais comme à Vegas, mais en dix fois plus taré." L'intérieur est à l'avenant : je ne vais pas passer dix pages à vous décrire les salles gigantesques et resplendissantes, les escalators interminables, les moquettes épaisses et multi-colores, les éclairages somptueux, l'or et le marbre omniprésents... Je me contenterai de dire simplement que Macao pue le neuf, et surtout le fric.

Hors du bling bling des casinos, la vieille ville et ses cinq cent années d'histoire coloniale nous ont charmé et, où que l'on soit, l'eau n'est jamais bien loin. Peut-être est-ce parce que l'auteur de ces lignes découvrait Macao pour la première fois après 18 visites à Las Vegas, mais toujours est-il qu'en ce qui concerne l'architecture et le décor, nous allons trancher en faveur de la nouveauté.

Verdict architecture et décor : Macao

Le climat

Climat
A chaque ville son type de climat subtropical : modéré et humide à Macao (15 degrés en janvier, jusqu'à 29 degrés en juillet) et une humidité constante, aride et étouffant à Las Vegas, avec un thermomètre ne descendant que rarement en dessous de 40 degrés entre mai et septembre. Malgré la pluie qui guette en permanence la péninsule chinoise, notre choix est vite fait, d'autant que la climatisation des casinos est bien mieux réglée à Macao ! A vue de nez, l'air nous a de même semblé un peu plus pur à Macao qu'à Vegas en dehors des casinos, ville notoirement surchargée en pots d'échappement.

Verdict climat : Macao

Les transports

Taxi
A Macao, nous avons effectué la quasi totalité de nos déplacements en taxi : les chauffeurs, qui ne parlent que très mal l'anglais, adoptent volontiers une conduite "sportive" parfois flippante mais leur coût est modique (7€ environ la course de 15 minutes en pleine nuit), ce qui nous change des taxis de Vegas, adeptes des faux raccourcis faisant grimper le compteur et perpetuellement de mauvaise humeur, y compris après avoir reçu un pouboire. Sachez en outre que le réseau de transports public de Macao semble très efficace, avec de nombreuses lignes de bus (coût du trajet : 1€) sillonant la ville, et des navettes gratuites affrétées par les casinos au départ de l'aéroport et du port. Nous n'avons pas testé la location de voiture, notre moyen de transport favori à Vegas en raison de son faible coût, mais on va donner l'avantage à Macao, où contrairement à Vegas, nous n'avons rencontré aucun embouteillage tout au long de notre séjour, ni file d'attente interminable pour trouver un chauffeur. Aussi, et c'est important : Macao est une ville dont les rues sont agréables à parcourir à pied. Tout l'inverse de Vegas, ville sans centre-ville identifié, et tournée entièrement vers le confort de l'automobiliste au détriment de celui du piéton.

Verdict transports : Macao

Les alentours

Hong Kong
Passer douze heures dans un avion pour se rendre à Las Vegas ou Macao sans en profiter pour aller voir ce qui se trame à proximité est pour nous de l'ordre de l'hérésie, et hors de question pour nous de trancher entre les alentours des deux destinations : d'un côté comme de l'autre, il y a de quoi faire de très, très beaux voyages. De Vegas, la Californie, les stars de Los Angeles et la culture de San Francisco sont à quelques heures de voiture, de même que les parcs nationaux aux décors de cinéma inoubliables (Yosemite, Big Sur, Bryce Canyon, Zion, Monument Valley, Gran Canyon...) Pour un Européen, se rendre à Macao suppose généralement un détour par Hong-Kong (photo) : la visite de la bouillonnante mégalopole est chaudement recommandée et une fois le séjour terminé, pourquoi se priver d'un court trajet en avion pour découvrir, au choix, Manille, Bangkok, Tokyo, Koala Lumpur ou encore Séoul ? Les options ne manquent pas.

Verdict alentours : égalité

L'amour

L'amour
Nous parlons bien entendu d'amour tarifé ici. Pas du tout notre came, mais vous nous auriez reproché de ne pas aborder le sujet, non ? Sachez que, contrairement à Vegas, la prostitution est légale à Macao, même si le raccolage doit se faire de façon discrète. Là où les filles de joie de Vegas se dévoilent au travers de prospectus codés vantant les mérites de "99$ special strip tease in your room" distribués jour et nuit sur le Strip, l'approche à Macao est beaucoup plus directe, et vous n'aurez aucun mal à trouver de la compagnie pour la nuit en vous promenant en boîte ou sur le floor des casinos (et je ne vous parle pas de ces salons VIP où les propriétaires feront défiler devant vous les candidates, en vous demandant de choisir avec qui "spend a good night"). A Vegas comme à Macao, vous engagez devant ce genre d'activités vous coutera quoi qu'il arrive un joli billet, mais les arnaques qui font le quotidien de Vegas (combien de fois avons nous entendu des joueurs des WSOP nous raconter s'être réveillés avec le portefeuille vide et un mal de crâne au lendemain d'une rencontre avec une charmante, laissant supposer qu'ils s'étaient fait droguer !) semblent être beaucoup plus rares à Macao. Aussi, les établissements proposant massages et autres saunas avec happy ending sont légion (il y en a un au sous-sol de mon hôtel : cela m'a pris deux soirs et dix tentatives pour comprendre que le portier tentait de m'y emmener alors que je rentrais d'une longue journée à regarder le Main Event) En ce qui concerne les strip clubs, ils existent bel et bien à Macao, mais en proportion beaucoup moindre qu'à Vegas. Les tarifs sont similaires, dit-on, et les plus aventureux d'entre vous se dirigeront vers l'un de ces établissements louche proposant des "adult shows" où l'on regarde des couples s'amuser sur scène. Bref, pour tout ce qui est glauque, Macao y va beaucoup plus franco que Vegas. Autre culture, autre moeurs.

Verdict amour : Macao

Le coût de la vie

Forcément, notre expérience de Macao reste limitée par rapport à celle de Las Vegas (un séjour contre dix-huit). Globalement, j'ai l'impression que les deux villes se valent en ce qui concerne les restaurants : on peut y manger un repas correct pour une somme comprise entre vingt et trente dollars, boissons comprises. On l'a dit, les taxis sont moins chers, mais jouer vous coutera plus d'argent à Macao. Un domaine où Las Vegas se fait battre à plate couture : l'hôtellerie. Personellement, j'avais reservé sur Internet, un peu au pif, un hôtel correspondant à mon budget habituel en déplacement (grosso modo 100€ la nuit) : quelle ne fut pas ma surprise de débarquer dans un véritable palace cinq étoiles, offrant tout le confort possible et imaginable, y compris une salle de bain plus spacieuse que mon salon en banlieue parisienne. De base, Las Vegas est une ville de rêve en ce qui concerne l'hôtellerie (on peut y loger dans une suite pour le prix d'un une étoile à Paris : les casinotiers sont prêts à tout pour que veniez chez eux dépenser vos dollars au black jack et au craps !), mais Macao fait encore mieux, avec des établissements encore plus luxueux pour un coup encore moins élevé. Ils sont très forts, ces chinois.

Verdict coût de la vie : Macao

L'ambiance

Macao
Nous arrivons en fin d'article (il était temps !) : c'est le moment de tenter un jugement définitif dans le match opposant Las Vegas à sa petite soeur asiatique. J'espère que vous l'aurez compris en filigrane tout au long de cet article : pour tout un tas de raisons, Macao n'est définitivement pas Las Vegas. Mais cela m'a pris quelques nuits pour comprendre exactement pourquoi. Au delà de l'atmosphère au sein des casinos, au delà des habitudes de jeu, au delà des différences culturelles, il y avait autre chose.

En fin de compte, à force de parcourir les rues, d'observer les gens, de les regarder manger, jouer, se promener dans les boutiques, j'ai fini par piger. La réponse, je l'avais devant les yeux depuis le début, mais mes normes d'occidental formaté à un certain standard de vie m'avaient aveuglé tout du long. Débordante de fric, de luxe, de salons privés, d'hôtels cinq étoiles et de tables de jeu aux enjeux renversants, Macao est tout simplement une zone VIP géante. Pour un visiteur chinois, s'y rendre constitue déjà un privilège impensable pour la majorité : seuls une poignée peuvent se le permettre.

Macao
A l'autre bout du monde, Vegas s'adresse à toute l'Amérique, il y a des casinos et des hôtels pour tout le monde, pour tous les budgets. Chacun peut s'y rendre pour tenter de toucher du doigt un bout d'un rêve américain, un peu obsolète, un peu kitsch. On y croise donc toute l'Amérique, celle des campagnes comme celle des villes, celle de la classe moyenne comme celle des galériens, la bourgeoisie comme les prolos. Rien de tout cela à Macao : à l'intérieur des casinos, j'ai l'impression (qu'on me rigole au nez si je me trompe !) de n'y avoir croisé qu'une certaine société chinoise, celle qui peut sans complexe claquer en une soirée de baccarat l'équivalent de plusieurs salaires moyens sur le mainland.

En cela, Macao ressemble donc moins à Las Vegas qu'à une autre grande destination de jeu : Monte Carlo.

Et le reste...

Cigarette : une longueur d'avance du côté de Macao, qui a depuis quelques années interdit la clope dans l'intégralité des lieux publics, alors qu'à Vegas, la puissance des lobbies fait des casinos l'un des derniers bastions fumeurs des Etats-Unis.
Internet : avantage à Macao ! Nous avons pu connecter nos téléphones au Wi-Fi gratuitement et en haut débit dans la plupart des casinos que nous avons visités (et même dans les bus !)
Shopping : toutes les grandes marques de luxe sont présentes à Vegas comme à Macao, avec un accent particulier mis sur les montres et à la bijouterie du côté asiatique. En revanche, nous n'avons croisé aucun de ces outlets Nike, Levis, Adidas, Giorgio Armani (et compagnie) à prix d'usine faisant le bonheur des visiteurs Européens à Vegas. Amateurs de photographie, sachez que les prix de Hong-Kong sont très compétitifs pour tout ce qui concerne les marques Nikon et Canon.
L'anglais : même si la langue de Shakespeare reste mal parlée à Macao, nous n'avons jamais eu aucun problème pour nous faire comprendre. Petit conseil pour les trajets en taxi : copiez-collez sur votre téléphone l'adresse de votre hôtel en chinois.


 

Les nuits de Macao

- 9 avril 2017 - Par Benjo DiMeo

Macao by night
Nos explorations nocturnes en compagnie de l'oeil expert de Caroline Darcourt se sont poursuivies au cours des derniers jours. Délaissant les casinos luxueux, nous avons tenté d'explorer les artères moins touristiques, quitte parfois à s'y perdre... Nous aurons constaté au passage qu'en dehors des casinos, il ne se passait pas grand chose la nuit à Macao : pas de bars dans la vieille ville, et des restaurants qui ferment tôt.

Macao by night
On m'avait chaudement recommandé le "canidrome", l'un des derniers endroits en Asie où l'on peut assister à des courses de lévrier. Un tuyau crevé : pas de courses au programme le soir de notre visite, tout au plus un restaurant plein de gambleurs pariant devant des écrans de télévision. Je me demande encore à quoi jouaient ces vieux chinois juchés au dessus d'une table de l'autre côté de la rue.

Macao by night
La skyline de la péninsule, telle que nous avons pu l'admirer lors des trajets en taxi sur les ponts reliant le "mainland" à l'île de Taipa.


Macao by night
Les stands proposant des brochettes et autres dim sun à déguster sur le pouce sont légion dans la vieille ville.


Macao by night


Macao by night


Macao by night


Macao by night


Macao by night
Pour de rincer la glotte après les tournois, l'option la plus sûre restait El Pinball, le restaurant Mexicain du City of Dreams.

Macao by night
On y sert une étrange margarita agrémentée de bière : le verre nous a été servi tel que présenté sur la photo. Verdict d'un compagnon de beuverie : "C'est absolument dégueulasse."


Macao by night


Macao by night


Macao by night


Macao by night


Macao by night


Macao by night
Le Venetian de Las Vegas a été reconstruit à Macao dans une version encore plus imposante. Me croirez-vous si je disais que ce n'est même pas le building le plus impressionnant de Taipa ?


Macao by night


Macao by night
Cliquez ici pour voir ou revoir toutes les photos prises par Caroline Darcourt durant notre séjour à Macao

Hon Kee Coffee

- 7 avril 2017 - Par Benjo DiMeo

Une parenthèse enchantée
Texte et photos par Caroline Darcourt


Macao
Les chemins les moins fréquentés sont parfois surprenants. C’est au détour d’un rond point de Coloane que nous nous embarquons sur un sentier grisonnant. On est immédiatement assourdis par le silence, la nudité des lieux, l’absence de visages… Au bout  de quelques minutes de marche, entre quelques maisons de tôle colorées, un café.

Kee Café
Steve O’Dwyer nous avait parlé de cet endroit quelques jours auparavant. Hon Kee est un endroit hors du radar des touristes, tenu par Leong, un ancien ouvrier de chantier naval. Ce quinquagénaire s'est reconverti à la suite d’un accident de travail, ouvrant cet établissement après de longs mois de convalescence. Sa particularité se trouve bel et bien dans le produit proposé. O’Dwyer nous avait prévenu : « C’est le meilleur café que j’ai bu de ma vie ». Le café de Leong n'est pas un café fraîchement torréfié sophistiqué au sens où les afficionados l’entendent. Il vient de poudre de café instantané.

Macao
Cependant, c'est la façon dont Leong le mélange qui le rend si spécial. D'abord, il attise une cuiller de mélange de café épais : quelques centaines de tours à grande vitesse, comme un moteur, jusqu'à ce qu'elle épaississe. Le processus prend quelques minutes. Lorsque de l'eau est ajoutée au café, une couche épaisse de mousse et de la crème monte vers le haut, créant ainsi une texture particulièrement onctueuse et une odeur aromatique…. Etonnant, suave, on savoure le café et le moment unique. On s’étonne à chaque gorgée de l’étrangeté du lieu, du décalage. Il y a quelque chose d’apaisant dans cette parenthèse, comme si le temps était suspendu, dérythmé des clocks de niveau du Main Event. Le soleil se couche sur la baie et nous repartons pour le bouillonnant "Asian Strip" de Macao.

Macao


Sylvain & Aladin

Aladin

Mah Jong

Macao

Macao

Macao

Sylvain & Aladin

Sylvain & Aladin

Macao

Macao

Macao

Macao

Macao

Here we are now, entertain us

- 6 avril 2017 - Par Benjo DiMeo

Soirée
La soirée de mercredi fut l'occasion, pour nous autres intrépides reporters au long cours, de goûter pour la première fois aux nuits de Macao, à l'excusion de la traditionnelle "Players Party" organisée par PokerStars en milieu de festival. Paradoxe de ce genre de soirées : les joueurs de poker y vont généralement à reculon, car... On y retrouve principalement d'autres joueurs de poker, les mêmes que l'on croise à table durant la journée. Entre-soi. Pourtant, on ne pourra pas reprocher à PS de ne pas bien faire les choses : l'endroit choisi pour la soirée, une boîte de nuit flambant neuve modelée sur les giga-complexes européeens (en l'occurence le Pacha, né en 1966 à Ibiza et depuis décliné dans le monde entier), est résolument balla et le tapis rouge nous a été déroulé, avec l'intégralité de la zone VIP rien que pour nous, des tables qui dégeulaient de bouteilles en tout genre, et des serveurs qui passaient toutes les cinq minutes environ pour vérifier que nos verres étaient bien remplis. Et je ne vous parle même pas du buffet débordant de merveilles sucrées et salées, sur lequel s'est promptement jeté Pierre Calamusa dès notre arrivée.

Soirée
Les mecs ne se foutent pas de la gueule du monde mais malgré cela, il n'y avait personne sur la piste de danse lorsque nous avons fait notre apparition peu après une heure du matin. Peut-être à cause du jour de la semaine choisi pour la soirée ? Peut-être à cause du DJ, certes compétent mais trop enclin à forcer d'entrée de jeu en envoyant la purée à 130bpm (et autant de décibels) plutôt que de faire monter la sauce petit à petit ? Désagréable impression, vécue dans tant d'autres boîtes médiocres, de se faire forcer la main : amusez-vous, bordel, now semblait être le mot d'ordre ! Devant une telle déflagration, la majorité des invités ont préféré passer la soirée en terasse, autrement dit le seul endroit où l'on pouvait s'entendre parler un minimum. Ce genre de rendez-vous gagnerait peut-être à être organisé dans un bar, enfin un endroit un peu plus social.

Soirée
Mais qu'importe : nous n'avons pas boudé notre plaisir, comme on dit (avec des zozos tels que ceux que je côtoie au sein du Team Winamax, il est résolument difficile de ne pas passer une bonne soirée) Cependant, j'ai décliné l'invitation de quelques-uns des pros à aller vérifier si l'herbe était plus verte ailleurs (en l'occurence au Cubic, la boîte de nuit du casino City of Dreams) aux alentours de trois heures du matin, le programme poker de la journée de jeudi étant plutôt chargé, avec une ribambelle de tournois dès midi :

Sur le Main Event, la grosse affaire de la journée sera l'entrée dans les places payées : ils sont 151 prétendants pour 103 ITM. Aucune perte à déplorer dans le clan français après 90 minutes de jeu.
En parallèle, le Day 2 du side-event à 22,000HK$ (2600€) est en cours. On retrouve Davidi Kitai, Romain Lewis et Guillaume Diaz parmi la cinquantaine de survivants, mais ce dernier a déjà rendu les armes (malgré un très bon début de journée prometteur), se faisant craquer les Rois par Valet-9. Alors qu'il ne reste plus que 40 joueurs, l'échelle des prix n'a toujours pas été rendue publique. Problématique puisqu'avec 20% d'ITM en théorie, et 150 inscrits au départ, la bulle ne devrait pas tarder.
La table finale du High-Roller PLO a débuté : ils ne sont plus que huit parmi les 36 inscrits initiaux, je ne reconnais que le brésilien Félipe Ramos autour de l'ultime table.
Vous reprendriez bien un peu de High-Roller ? Une nouvelle épreuve à 206,000HK$ (25,000€) vient d'être lancée. Au compteur : 37 joueurs pour le moment, parmi lesquels John Juanda, ElkY, Isaac Haxton et une tripotée de joueurs chinois. Un re-entry est autorisé. A ma connaissance, les pros du Team feront l'impasse sur ce nouveau raout entre pros, se conservant pour le High-Roller à 10,000€ qui débutera demain.

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Macao (carte postale)

- 4 avril 2017 - Par Benjo DiMeo

Macao
Avec 650,000 habitants massés sur seulement trente kilomètres carrés, les deux îles formant le territoire de Macao peuvent se targuer de la densité de population la plus élevée de la planète... Et cela avant même d'avoir évoqué la question du tourisme : en 2016, pas moins de trente millions de visiteurs ont présenté leur passeport aux comptoirs d'immigration du port et de l'aéroport.

Macao
L'affluence de touristes peut atteindre 200,000 visiteurs lors des jours fériés du calendrier chinois. Ils proviennent en majorité de Chine et de la Hong-Kong voisine, débarquant en flux tendu après un trajet express à bord des dizaines de turbojets quittant les ports du matin au soir à raison d'une navette toutes les demi-heures.

Macao
Alors que les floors des casinos sont déjà envahis d'amateurs de baccarat dès midi, la foule est tout aussi dense dans les rues étroites de la vieille ville, empruntées ce midi tandis que Sylvain et Davidi prenaient le départ du High-Roller turbo. C'est là que se trouve le vrai charme de Macao : les néons et paillettes des établissement de jeu semblent déjà bien loin.

Macao
On s'y prend en photo devant les vestiges de l'influence portugaise, ultime présence coloniale en asie avant la rétrocession de 1999, après presque cinq cents ans de règne. On se bouscule devant les boutiques de bibelots mêlées aux bijouteries, échoppes étalant leur viande séchée et outlets de luxe pour dépenser ses devises. Dollars de Hong-Kong ou patacas locaux : la valeur du second est fixée sur le cours du premier.

Macao
Que reste t-il du colonisateur, arrivé au 16ème siècle pour faire de ce bout de terre un des ports de commerce clés du continent ? Quelques délicieuses pâtisseries (Pastéis de Nata, un flanc mangé tiède que l'on trouve partout), une signalisation qui persiste aux carrefours des rues et sur les enseignes des magasins, et une langue officielle accolée au cantonais, qui n'est ni le portugais des portugais, ni celui des brésiliens : elle n'est plus parlée que dans les écoles, en deuxième langue, et par une poignée de familles implantées depuis des siècles.

Macao
Et bien sûr, l'architecture : les tours des banques et les casinos ultra-modernes ont laissé encore un peu de place à quelques églises, villas et souvenirs de fortifications. Un contraste tout à fait agréable à l'oeil, et qui donne au visiteur l'impression de voyager dans le temps d'une rue à l'autre.

Macao
Point de passage incontournable de tous les touristes, après quelques centaines de mètres de grimpette : les ruines de l'église de Saint-Paul. 400 ans au compteur : il n'en reste plus que l'imposante facade. Un lieu de recueillement, préviennent les panneaux de signalisation : prière de respecter la sollenellité de l'endroit.

Macao
On en profitera pour admirer la vue à 360 degrés et en tirer un résumé simplifié de l'économie locale. D'un côté, les casinos, bien entendu le nerf de la guerre. La moitié de la richesse de Macao provient de ces établissements, inexistants en Chine, contribuant à en faire l'un des pays les plus riches de la planète.

Macao
De l'autre côté, les quartiers résidentiels des employés des hôtels, casinos et restaurants, payés aussi bas que quatre dollars de l'heure, et travaillant bien souvent six jours sur sept, 48 heures par semaine. Mais en situation de plein-emploi quasi parfaite (moins de 2% de chômage), difficile pour les patrons d'éviter la gronde : les petites mains de Macao aimeraient bien elles aussi une petite part du  plus en plus imposant gâteau des revenus du gambling, et les grèves ne sont pas rares.

Macao
Mes premières impressions de Macao ? Fort heureusement, et contrairement à ce que je pouvais craindre avant d'arriver, nous ne sommes pas à Las Vegas. Les ambitions cheap et vulgaires de Sin City ont certes fortement déteint sur l'ancienne colonie (il n'y a qu'à voir les copies carbone des casinos Venetian et Wynn qui y ont poussé ces dernières années), et les développements à venir ne risquent pas de freiner cette tendance. Mais j'espère que Macao saura conserver ce petit supplément d'âme entr'apercu dans la vieille ville et que lui confère son histoire, infiniment plus riche que celle la ville-champignon du Nevada...

Photos par Caroline Darcourt

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