Winamax
PSPC 25 000 $ :1234Finale
Main Event 10 000 $ :1234Finale
Side events :SHR 100K $Autres
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Prologue 1 : Changer de sujet

- 6 janvier 2019 - Par Benjo DiMeo

Si vous n’aimez pas ce qui est en train d'être dit, changez le sujet de la conversation. C’est une maxime énoncée avec aplomb par le légendaire (mais fictif) publicitaire des années 50 Don Draper dans un épisode de la série Mad Men. Un héros roublard, doué, highly successful, mais bien entendu plein de failles, et plein aussi de phrases toutes faites, un peu connes mais qui font mouche, destinées à impressionner et convaincre tour à tour ses clients, ses employés, ses épouses ou ses maitresses. Si vous n’aimez pas ce qui est en train d'être dit, changez le sujet de la conversation. Un poil tautologique, cette phrase, mais c’est celle qui me revient en tête avec insistance au moment d’attaquer ce qui s’annonce déjà, quelques jours après notre entrée dans 2019, comme le tournoi le plus important et le plus excitant de l’année.

Mad Men
Revenons 13 mois en arrière, en décembre 2017. Nous sommes à Prague, et PokerStars a sérieusement besoin de changer de sujet. Pour le géant mondial du poker, difficile de décrire l’année qui s’achève autrement que comme merdique. La mutation du programme de fidélité en faveur des joueurs dits « récréatifs » provoque la colère des joueurs dits « regs », et le mécontentement des Supernovas et autres big rakers est loin de passer inaperçu. Sur le terrain du live, le suicide de l’European Poker Tour, l’une des marques les plus chéries des joueurs depuis 2004, a laissé commentateurs et joueurs dubitatifs, et les étapes du tout nouveau « PokerStars Championship » désormais mondialisé n’ont pas convaincu : Panama, Sochi et Macao ont été boudées, alors que les festivals historiques européens ont continué de cartonner. Pire : PartyPoker, le concurrent de la grande époque est en train de revenir d’entre les morts, en ligne comme en live, annonçant avec fracas de nouveaux évènements aux garantis mirobolants.

Soudain, la position de leader de PS semble fragilisée, chose impensable quelques années auparavant, lorsque la boîte était encore aux mains d’Isai Scheinberg, le fondateur quasi déifié, lorsque la boîte n’avait pas encore été vendue à un consortium canadien spécialisé dans les jeux de casinos, lorsque la boîte n’était pas encore côtée en bourse, lorsque la boîte n’avait pas encore la rentabilité comme objectif numéro 1, bref lorsque la boîte n’était pas encore passée du côté obscur. Et ce ne sont pas les récentes déclarations de Daniel Negreanu, empêtré dans dans un argumentaire hasardeux à base de « un rake plus élevé, c’est mieux », qui vont arranger les choses. Et justement : en ce mois de décembre 2017, le porte-drapeau le plus célèbre de PokerStars vient de débarquer à Prague, au beau milieu du Main Event dont la bulle va bientôt éclater. Les attachées de presse s’affolent, les médias sont rencardés : on nous promet un big, very big announcement, juste à temps pour la bulle.

Prague
Une grosse annonce. Laquelle ? Sur le banc de presse et autour des tables, joueurs et médias prennent les paris. Aucun secret n’a fuité, laissant libre court à l’imagination de chacun sur la nature de la surprise. Tout au plus, certains mieux informés que d’autres semblent croire que la résurrection du circuit European Poker Tour va être annoncée. Une spéculation qui s’avèrera exacte, mais incomplète, au moment où Daniel Negreanu prendra le micro pour lâcher le morceau, au beau milieu des tables de poker et devant les caméras diffusant son discours en direct sur Internet.

Un nouveau tournoi de poker. Annoncé avec plus d’une année d’avance, et simplement nommé PokerStars Players Championship. Un nouveau tournoi de poker, mais pas n’importe lequel, et pas n’importe comment, forcément, sinon cela serait juste un autre tournoi de poker comme on en a déjà vu des centaines. Un tournoi sans rake, mais avec 9 (neuf !) millions de dollars ajoutés au prize-pool par PokerStars, et des centaines de possibilités - 320, très exactement - d’outrepasser le prix d’entrée prohibitif de 25 000 dollars grâce au Platinum Pass, sésame all inclusive pour l’épreuve appelé à être distribué tout au long de l’année 2018 via des dizaines de canaux différents, en live comme en ligne, à 320 joueurs venus de tous horizons, des amateurs comme des pros, mais surtout des amateurs.

9 millions de dollars et 320 histoires : en une seule coûteuse mais créative annonce, PokerStars venait de s’assurer d’être aux commandes de la conversation pour les treize mois à venir.

PSPC

Prologue 2 : Se raconter des histoires

- 6 janvier 2019 - Par Benjo DiMeo

Pour un organisateur d’évènements poker, un tournoi réussi, c’est avant tout une histoire qui fonctionne. Une histoire facile à raconter et qui sorte si possible de l’ordinaire, grâce à un vainqueur auquel le public pourra s’identifier. Un protagoniste qui inspire le public, un Monsieur Tout le Monde transformé en héros par les circonstances, défiant les probabilités pour battre les pros à leur propre jeu, et rentrer à la maison avec un magot qui change une vie.

Castor
Au plus fort du boom post-Moneymaker, les choses étaient faciles sur les gros tournois. D’un côté, il y avait les pros du poker charismatiques, avec leurs mimiques, leurs moves osés, leurs uniformes immédiatement reconnaissables, leurs palmarès longs comme le bras, on les voyait sur toutes les tables télévisées, certains ont fait leur carrière entière grâce aux sponsorings glanés après leurs quelques accomplissements réalisés entre 2005 et 2007. Par syllogisme, ces pros étaient forts parce qu’on les voyait partout, et on les voyait partout parce qu’ils étaient forts. De l’autre côté, en face, il y avait l’amateur, l’anonyme, le mec sorti de nulle part, forcément mauvais puisqu’il n’était pas connu, et surtout parce qu’il s’agissait d’un joueur Internet, un bleu-bite qui ne connaissait que le poker sur ordinateur, et qui allait donc se faire manger tout cru à une « vraie » table. Une partie du public se régalait de voir les stars concocter des stratégies diaboliques pour piéger les amateurs, applaudissant de voir la logique respectée, rassurés que le talent et la stratégie primaient au poker, un jeu qu’il fallait considérer avec autant de sérieux et de science que les échecs. Une autre partie des spectateurs se rangeait résolument du côté de David dans le combat l’opposant à Goliath, espérant que l’amateur inconnu à la casquette de qualifié allait, grâce à un peu de chance et d’imagination, triompher du pro bardé de titres, apportant un peu de désordre dans la machine, prouvant que le poker, contrairement aux échecs, était un jeu où tout le monde avait sa chance, peu importe son niveau, du moment qu’il avait plus envie de gagner que les autres, qu’il avait l’oeil du tigre.

Phil Laak
De nos jours, la situation est quelque peu différente. Cela fait bien longtemps que l’opposition simpliste pro-amateur/connu-inconnu ne fonctionne plus. Au cours des quinze dernières années, la stratégie du poker s’est développée jour après jour à vitesse grand V, la profondeur et la complexité du jeu n’ont jamais été aussi développées, et continuent aujourd’hui de se renouveler, forçant tous les joueurs sérieux à rester en permanence sur le qui-vive. Les techniques les plus évoluées sont de plus en plus facilement accessibles sur Internet, gratuitement la plupart du temps, permettant à quiconque voulant s’en donner la peine de travailler devant son ordinateur, dans un anonymat quasi total. Paradoxalement, si le métier de joueur de poker n’a jamais été aussi difficile à pratiquer (du fait de la complexité croissante décrite ci-dessus), les ressources et le savoir permettant d’embrasser ce métier n’ont jamais été aussi nombreuses. Une génération entière de nouveaux pros a fait son apparition, presque sortie de nulle part (correction : sortie d'Internet), tandis que nombre des pros de la génération TV se sont fait balayer, ratrappés par l'évolution si rapide d'un jeu qu'ils ont pourtant dominé fut un temps.

Résultat : chaque mois qui passe, chaque gros tournoi qui se termine voit l’émergence de nouvelles têtes. Etre inconnu du public n’est plus synonyme d’être un mauvais : cela signifie simplement que l’on a bossé dans l’ombre, en ligne, patiemment, sans faire de vagues, en attendant le premier coup d’éclat en live. Conséquence néfaste pour les organisateurs de tournois : les vainqueurs ont tendance à se ressembler de plus en plus, collant plus souvent que jamais à un profil désormais incontournable : celui du jeune joueur s’étant perfectionné des milliers d’heures en ligne, n’attirant l’attention que d’une poignée d’observateurs avant de réaliser sa première grosse perf sur un tournoi de Vegas, Barcelone ou Monte Carlo. Le public, plus que jamais assoiffé d’histoires, n’est plus rassasié : les visages soit originaux, soit familiers se font de plus en plus rares. En somme : on nous raconte toujours la même histoire.

Et il faut bien l’admettre : avec ce concept de Platinum Pass, avec ces 300 Platinum Pass distribués tout au long de 2018 sur leurs tables live et online, PokerStars s’est donné les moyens - 9 millions de dollars, répétons-le - de faire naître de sacrées histoires, 16 ans après avoir été les plus gros bénéficiaires de la vague provoquée par Chris Moneymaker, le premier joueur de poker de l’histoire à remporter les Championnats du Monde après avoir décroché sa qualification en ligne.
 

Chris Moneymaker
Chris Moneymaker, Las Vegas, 2003


En leur qualité de bubble boys à Prague, Mihai Manole et Andrejz Tomasz Siemieniak furent les premiers joueurs à se voir remettre un Platinum Pass en décembre 2017. Cette bulle fut le point de départ d’une véritable pluie de cadeaux à 30 000 $, chaque jour ou presque, treize mois durant. Si nombre de pros connus ont réussi à décroché le leur, après avoir remporté de gros tournois PS en ligne ou un peu partout dans le monde (citons par exemple notre Guillaume Diaz, vainqueur de l’EPT National à Monte Carlo, Kalidou Sow, sacré sur le PS Festival de Londres, ou Maria Lampropulos, victorieuse lors de la PCA aux Bahamas), cette gigantesque opération avait aussi - et surtout - pour but de permettre à des centaines de joueurs amateurs d’accéder à un tournoi qu’ils n’auraient jamais pu disputer, même dans leurs rêves les plus fous, par des voies détournées, voire même carrément barrées.

Ainsi, tout au long de l’année, des Platinum Pass ont été distribués pêle-mêle sur les réseaux sociaux, sur les streams de l’EPT sur Twitch, sur des petits tournois live organisés aux Etats-Unis, en Asie ou en Europe, lors de grosses séries de tournois en ligne, sur des concours faisant appel à la créativité des joueurs (écriture d’un article noté par la journaliste Maria Konnikova, résolution d’un quiz scientifique concocté par Liv Boeree…), et j'en passe, la liste est longue. Mon vainqueur préféré ? Un certain Joshua McLaggan, étudiant de l’université de Glasgow ayant déchiffré en un temps record une série de phrases codées ultra longues (et compliquées) concoctées par l’équipe de bloggers de PS.

D’autres, comme le Français Paul-François Tedeschi, ont tout simplement remporté leur Platinum Pass grâce à un coup de bol inouï, en remportant un flip géant impliquant plusieurs centaines de joueurs, au début du Day 2 de l'EPT Monte Carlo. Des coin-flips de ce genre, il y en a eu des dizaines tout au long de l'année, et les habitués des Midnight Deglingos de l'EPT Dublin vous le diront mieux que moi : les flips géants, y a rien de mieux.

Pour faire bonne mesure, quelques célébrités ont été invités à disputer le tournoi, comme le doyen des skateurs pro Tony Hawk (si j’avais su, j’aurais ramené mon exemplaire de Tony Hawk : Pro Skater 2 sur Playstation afin de le faire dédicacer), le speaker de l’UFC Bruce Buffer (qui donnera le coup d’envoi), le comédien Norm McDonald, ou encore Kevin « Kevmath » Mathers, source d’informations numéro 1 de toute la communauté des joueurs de poker, et qui se voit ainsi remercier de longues années de services pour la grande majorité bénévoles.

300 joueurs, 300 histoires : avec le PSPC et les Platinum Pass, plusieurs de centaines de joueurs ont déjà une bonne anecdote à raconter, alors que leur tournoi n'a même pas encore débuté.

Prologue 3 : Le lac aux requins

- 6 janvier 2019 - Par Benjo DiMeo

Shark
Durant la longue année écoulée entre son annonce et son aboutissement, le PSPC a dominé les conversations publiques et privées de la grande majorité des pros. Forcément : un Highroller à 25 000 dollars sans rake où 320 joueurs se sont qualifiés en freeroll, constituant une dotation de 8 millions de dollars avant même que la première carte ne soit distribuée, cela aiguise les appétits, même chez les champions les plus blasés. C'était acté bien des mois avant l'ouverture des réservations des hôtels de la station balnéaire Atlantis, sur Paradise Island : tous les pros de la planète avaient coché ce tournoi sur leur calendrier, avec un énorme feutre rouge. Ce PSPC devrait donc ressembler à l'un de ces tournois de golf "pro am", où des putters anonymes ont la chance de pouvoir croiser le fer avec les plus grandes stars de la compétition le temps d'une journée.

Bien entendu, on devrait retrouver au départ du tournoi tous les pros les plus chauds du moment, ceux qui trustent les premières places du classement GPI chaque année, ceux qui ont la bankroll (et/ou les riches amis) nécessaire pour participer toute l'année aux Highrollers de Vegas, de Monte Carlo, de Macao et du Monténégro. Les Adrian Mateos, Steve O'Dwyer, Mustapha Kanit, Nick Petrangelo et autres David Peters ont l'habitude de ne se jouer qu'entre eux sur des épreuves à 25K ou 100K, dans des fields ne dépassant que rarement les cent joueurs : aujourd'hui, ils salivent à l'idée de tomber à une table remplie d'amateurs pour qui cela sera le premier vrai beau tournoi de poker.
 


Mais il n'y aura pas que des riches pros au rendez-vous ! Ce tournoi n'excite pas seulement les plus grosses bankrolls. Comme l'ancestral Main Event des WSOP, le PSPC excite tous les pros, les petits, les moyens, ceux qui ne sont pros que le dimanche soir, ceux qui ont aussi un job à côté, et l'on risque fort de croiser cette semaines des visages qui se faisaient plutôt rares ces derniers temps, qui avaient déserté le circuit en totalité ou en partie, d'autres qui vont jouer hors de leur zone de confort habituel (merci le stacking) ou encore d'autres qui préfèrent le cash-game mais ont décidé qu'il était hors de question de manquer un tel tournoi. Le field du PSPC va représenter un très joli panorama de la communauté des joueurs telle qu'est aujourd'hui.

C'est clair : sur ce PSPC, ce ne sont pas les joueurs présents que l'on va remarquer le plus, mais bel et bien les absents.

Team Bahamas
Du côté du Team Winamax, seuls deux absences sont à noter (ils ont une bonne excuse !) : Patrick Bruel et Michel Abécassis. Tous les autres - 13 au total - sont de la partie, et avec le caractère inédit du tournoi, il y a fort à parier que tous seront à table dès le coup d'envoi, programmé ce dimanche à midi (18h en France). Pas de late reg quand on attaque une épreuve si unique

Platinum Pass : les 23 gagnants Français
 


Vous ne connaissez pas tous les noms ci-dessous ? C'est même plutôt l'inverse ? Pas de panique : c'était le but recherché.

Kalidou Sow (vainqueur du PokerStars Festival de Londres)
Robert Grilli (vainqueur d'un All-In Shootout)
Guillaume Merlinge (vainqueur d'un MegaStack à San Remo)
Guillaume Diaz (vainqueur de l'EPT National à Monte-Carlo)
Paul-François Tedeschi (vainqueur du flip géant au début du Day 2 de l'EPT Monte-Carlo)
Nicolas Dumont (vainqueur de l'EPT à Monte-Carlo)
Lucas Denis (vainqueur du Freeroll online de l'EPT Monte-Carlo)
Johan Girard (vainqueur d'un All-In Shootout)
Jofrey Puaux (vainqueur d'un MegaStack à Gujan-Mestras)
Gino Cardenia (vainqueur du Last Longer du PokerStars Festival à Lille)

Alexandre De Zutter (vainqueur du PokerStars Festival à Lille)
Jean-René Fontaine (vainqueur de l'EPT National à Barcelone)
Maxime Toulet-Settembre (vainqueur du Freeroll online de l'EPT Barcelone)
Steeve Richard (vainqueur du MegaStack à La Grande-Motte)
Lionel Foulquier (vainqueur d'un All-In Shootout)
Arthur Gavard (gagnant d'un Platinum Pass à travers le programme de fidelité)
Ilan Serruya (vainqueur d'un All-In Shootout)
Dominique Lamy (choix du public)
Jean-Côme Haye (vainqueur de la compétition étudiante)
Pierre Lewandowski (vainqueur du MegaStack à Dublin)

Laala Mourad Redjouh (vainqueur d'un All-In Shootout)
Karim Rebei (du London Main Event Series)
Quentin De Solere (vainqueur d'un All-In Shootout)

Prologue 4 : Et donc, ça va marcher ce truc ?

- 6 janvier 2019 - Par Benjo DiMeo

PSPC
Croisé hier matin dans les couloirs encore déserts du centre de convention accueillant le festival, un organisateur haussait les sourcils en entendant ma prédiction concernant l'affluence du PSPC : "Il y aura plus de 1 000 joueurs, c'est certain. Et pourquoi pas 1 500 ?" Modeste, mon ami m'a répondu qu'un field à quatre chiffres comblerait amplement ses attentes.

Nous ne sommes plus qu'à une heure du coup d'envoi de cette épreuve unique : nous saurons bientôt combien de joueurs ont répondu présent à l'appel d'une dotation minimum de 9 millions, constituée par des centaines d'amateurs qualifiés en freeroll tout au long de l'année 2018. Mais au-delà des chifres, qui seront très probablement exceptionnels (il ne fait aucun doute que nous allons avoir affaire au plus gros tournoi à 25 000 $ de l'histoire du poker) la question "Est-ce que ça va marcher ?" concerne aussi tout le concept du PSPC, et ce qu'il se passera ensuite.

On l'a vu, au delà d'une belle opération de comm', le PSPC est aussi né de la volonté de raconter de nouvelles histoires. C'est bien entendu un pari risqué : dépenser une tonne de dollars pour envoyer des centaines d'amateurs au front sur un Highroller ne garantit en aucun cas que l'un d'entre eux sortira vainqueur, offrant ainsi à l'organisateur une nouvelle histoire digne de Moneymaker. "Tu vas voir, cela ne changera rien", présidait un confrère hier soir. "Cela va être les mêmes joueurs que d'habitude en finale, les pros de Vegas, les gros grinders MTT, les habitués des Highrollers. Les amateurs vont se faire rouler dessus, dès le Day 1, et pour ceux qui arrivent à tenir, la bulle va être un supplice." Possible. Mais les voies des Dieux du poker sont impénétrables : la danse perpetuelle que les joueurs entretiennent avec Dame Variance ne nous met jamais à l'abri d'un résultat surprenant.

A mon sens, le vrai risque se situe dans la suite des évènements. Après avoir été témoins d'un évènement aussi unique que le PSPC, un one shot couteux et luxueux, les tournois qui vont suivre ne risquent-t-ils pas de de manquer de saveur ? Prenons juste l'exemple de la PokerStars Caribbean Adventure, le festival dont ce PSPC est le tournoi inaugural : juste après, le Main Event à 10 000 dollars "seulement", et sans promotion particulière organisée autour, risque fort de ne susciter qu'un intérêt limité. Et les tournois suivants, ceux de Monte Carlo, Barcelone, Prague, seront-ils aussi excitants ? Evidemment que non, et c'est bien là la qualité autant que le souci de ce PSPC, rêve par définition éphémère : il est tellement unique qu'il risque de rendre fade tous les autres. La bonne nouvelle, c'est que la compétition sur le circuit des tournois est relancée de plus belle : au cours des années à venir, les concurrents vont devoir se surpasser pour tenter de proposer plus beau et plus novateur !

Prologue 5 : Au fait, on est aux Bahamas

- 6 janvier 2019 - Par Benjo DiMeo

Bahamas
On avait presque oublié de le mentionner : le PSPC se déroule aux Bahamas, plus précisément sur l'île de Paradise Island, qui accueille depuis 2005 toutes les éditions de la PCA.

Pour certains, il s'agit comme son nom l'indique d'un véritable paradis sur terre, avec ses kilomètres de plage, ses piscines avec toboggans interminables, ses chambres d'hôtel luxueuses, ses cocktails aux couleurs pastel, et ses orchestres jouant chaque soir des musiques calypso. Pour d'autres, il s'agit d'un piège pour touristes Américains absolument hors de prix, où la chambre d'hôtel la plus dégueulasse ne se négocie pas à moins de 300 balles la nuit, où l'on attend une heure pour se faire servir un sandwich gras et immangeable, où un retrait au distributeur est facturé 12% de TVA, et où l'on est en permanence bousculé par des hordes de familles en short et sandales.

Bahamas
Comme l'avait écrit un jour Snoopy de feu Blonde Poker, "Paradise Island ne ressemble pas tellement aux Bahamas, mais plutôt à ce que serait un casino de Las Vegas qui aurait adopté la thématique des Bahamas". Je suis plutôt d'accord avec mon collègue, mais qu'importe : nous ne sommes pas ici pour bronzer au bord de la piscine, mais bien pour vous raconter l'un des tournois les plus attendus de l'année.

Bahamas
Il s'est mis à pleuvoir comme vache qui pisse une trentaine de minutes après que cette photo fut saisie. Les Bahamas en janvier, c'est la garantie d'une météo pleine de surprises

Bateaux
Je sais pas pour vous, mais moi pour venir sur Paradise Island, j'ai préféré le classique combo avion/taxi

Tortues
Elles ont une drôle de tronche, les tortues des Bahamas

Kool Shen
On se perd facilement sur Paradise Island, dédale de tours hôtelières, de restaurants et de boutiques de luxe. N'est-ce pas Kool Shen ?

Hotel
Sur Paradise Island, on réinvente le concept de "faux frais". Jetez un oeil au panneau qui accueille les clients de mon hôtel : une fois comptabilisés tous ces bonus (sic), la note augmente de plus de 30%