Ramon Colillas est parvenu à stopper la machine Julien Martini
Un confrontation couleur contre full a fait basculer le cours de la finale
Julien Martini éliminé en 2nde place (2 974 000 $)
PSPC 25 000 $ (Finale)
Pour qui a suivi l'intégralité de la (courte) table finale, la victoire de Julien Martini semblait écrite depuis le début, ou presque. Muni d'un tapis relativement confortable à 13 heures, le Français s'est employé à éliminer d'entrée de jeu deux joueurs : Talal Shakerchi (sur un bad beat : As-Dame assortis qui s'améliorent contre deux As) puis Farid Jattin (sur une grosse erreur ICM de ce dernier). Propulsé largement en tête, Martini s'est appliqué à mettre au maximum la pression sur leurs adversaires, réussissant au moins un bluff énorme, et agressant à tout va. Pendant un long moment, le Français fut le maître à bord, et après avoir éliminé Scott Baumstein et Marc Rivera, il pouvait attaquer le dernier duel de l'épreuve avec une large avance numérique sur son ultime adversaire, Ramon Colillas.
Mais rien n'est jamais écrit. Très rapidement, ce que l'on suspectait depuis le début de la finale s'est confirmé : l'Espagnol était un formidable compétiteur. Une bonne dose d'agressivité et quelques showdowns gagnants ont permis à Colillas de récupérer des jetons qui allaient aussitôt se réveler très précieux, lorsque le Barcelonais reçut son one time. Le one time du tournoi, possiblement d'une vie entière.
L'écart entre les deux derniers joueurs n'est plus que d'une vingtaine de blindes lorsque débute la main la plus importante de la finale. La 80e très exactement. Julien Martini ouvre l'action avec une relance et 96 en main. Colillas défend avec Q5.
Le flop tombe A4Q. Martini jubile intérieurement. Il ne le sait pas encore, mais cette couleur ne survivra pas aux deux cartes qui restent à venir. Colillas paie un c-bet de 1 million. Le turn Q améliore sa main : il paie 4,6 millions supplémentaires.
La rivière est un 5. Roublard, Colillas trouve le moyen de se retenir de miser : il checke, et n'a plus qu'a ceuillir les jetons de Martini, qui annonce rapidement all-in.
Désormais short-stack, Martini ne se remettra jamais de ce cooler (malgré un double up obtenu alors qu'il n'avait plus que 7 BB) : le PSPC se terminera une vingtaine de mains plus tard, aux alentours de 18 heures.
Difficile pour Martini de cacher une pointe de déception : six mois après sa deuxième place sur l'EPT National de Barcelone, l'un des titres les plus convoités de l'histoire du poker lui échappe. Mais pas de regrets, cependant, si ce n'est pour un call un poil léger en tout début de duel. Tandis que débutait la traditionelle cérémonie de remise du premier prix, Martini n'avait que des compliments à faire à son dernier adversaire.
"Il a bien joué, il a très bien joué. C'est lui qui a le mieux géré de la finale. Il a fait le dos rond quand il fallait, il a attaqué aux bons moments, rien à redire. Sur le gros coup avec couleur contre full, il n'y a rien à faire. Peu importe comment je choisis de le jouer, ça se termine comme ça. Je n'ai pas d'amertume, je ne considère pas ça comme un bad beat. Et moi aussi, j'ai eu de la chance durant le tournoi. Je suis content que ce soient ces deux joueurs qui montent sur le podium. Ce sont des mecs très gentils. J'aurais juste préféré que le classement soit inversé !"
Il y a 24 heures, Julien Martini nous confiait que les 5,1 millions de dollars de la victoire pourraient bien être suffisants pour le convaincre d'arrêter le poker. "De toute façon, je n'avais pas assez de place dans la valise pour ramener le trophée", sourit-il. 3 millions de dollars, c'est déjà pas mal, mais semble t-il pas assez pour éteindre sa soif de compétition. Forcément : cette seconde place, aussi monstrueusement lucrative qu'elle soit, va lui laisser un goût d'inachevé. "Du coup, il commence quand le Main Event ?"
Avec cette performance de choix, Julien Martini fait son entrée dans le Top 10 de la All Time Money List des joueurs Français (prenant la place du retraité Ludovic Lacay) : ses gains dépassent maintenant les 4 millions de dollars.
Seuls deux autres joueurs Français ont réussi à gagner autant en un seul tournoi, c'était sur le Main Event des WSOP : Benjamin Pollak (3e pour 3,5M$ en 2017) et Antoine Saout (3e pour 3,5M$ aussi, cette fois en 2009)
Les derniers instants du PSPC
Tandis que Ramon Colillas reste solidement installé à son poste, Julien Martini attendre le verdict dans le rail, aux côtés de son ami de Taiwan James Chen
La copine de Ramon Colillas a montré beaucoup plus d'émotions que lui !
On vous présente ce beau vainqueur Espagnol dans l'article suivant !