Quelques heures après son triomphe à Barcelone, le Génie belge nous a fait l'honneur d'une interview exclusive en direct pendant l'émission Top of the Pok.
[Interview] Davidi Kitai revient sur sa victoire à 700 000 €
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Quelques heures après son triomphe à Barcelone, le Génie belge nous a fait l'honneur d'une interview exclusive en direct pendant l'émission Top of the Pok.
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Event #3 : Super High Roller 25 500 € 2 (Heads-up)
Davidi Kitai signe le come-back de l'année et remporte 700 000 €
Le Génie décroche son deuxième plus gros gain et dépasse les neuf millions de dollars en carrière
Au moment de démarrer le heads-up final, ils n'auraient certainement pas été très nombreux, même parmi ses plus fidèles supporters, à miser un kopek sur la victoire de Davidi Kitai. Mais comme nous l'avons dit dans ces colonnes il y a quelques heures, la magie du poker, c'est que tout reste toujours possible. N'est-ce pas Dav' ? "Honnêtement, même en sachant que tout pouvait arriver, je ne voulais pas y croire avant le premier double up," confie le Belge, qui a rapidement pu revenir dans la course, avant de prendre la mesure de son adversaire, pour finir par s'imposer presque sans trembler.
Mais selon lui, le coup le plus important de son tournoi a eu lieu hier, contre son compagnon du Team Mustapha Kanit. "C'était un pot de neuf millions alors que la moyenne était de trois millions, à environ dix places de l'argent, donc clairement le plus primordial. Cette paire de Dames, je ne pouvais pas la jeter. Parfois, il ne faut pas avoir peur de gamble." Et parfois, il ne faut pas non plus avoir peur de "faire le lâche," pour reprendre cette expression cher au Belge. "À trois joueurs restants, Pardo me 3-bet alors que j'ai AJ. Même si je sais que je dois shove à ce moment-là [il avait une vingtaine de blindes au début du coup], je décide de juste payer, pour fold ensuite après son c-bet sur un flop 7-5-2."
Sa stratégie était claire pour aujourd'hui, bien avant de remettre les pieds au casino de Barcelone. "J'avais les deux Espagnols très agressifs à ma gauche, donc je n'avais pas envie d'ouvrir ou de 3-bet light, j'avais prévu de beaucoup défendre mes blindes contre les joueurs à ma droite, et de beaucoup attaquer celle du Libanais [Kamal Benjanni]." Se sachant meilleur dans le jeu short-handed que full ring, Dav' a également attendu les premières éliminations avant de se mettre en avant, et a vu d'un bon oeil l'irrésistible ascension de Juan Pardo. "Il y avait de gros paliers, donc cela ne me dérangeait pas qu'il éliminé beaucoup de joueurs, bien au contraire." D'autant plus avec l'issue finale que l'on connaît.
Cette victoire, c'est aussi et surtout celle de la résilience et de l'abnégation, pour celui qui a enchaîné les semi-déceptions et les deep runs frustrants sur les plus gros festivals de la planète ces dernières années, sans parvenir à soulever un trophée majeur. "En plus, c'est un titre sur le circuit High Roller, abonde Davidi. C'est ce qu'il me manquait, c'est ce que je recherchais. J'avais bossé mon jeu dans ce sens, pour m'adapter à ses structures un peu Turbo - même si celle de ce tournoi était plus belle que sur la majorité des autres HR. Gagner, c'est vraiment une sensation énorme, on se sent tout léger. Je dois avouer qu'à chaque fois que je faisais tapis, je pensais à la petite [sa femme Caroline est enceinte, NDLR]. Ça va être sympa de pouvoir lui expliquer qu'elle était là."
Elle était bien là pour voir son futur papa remporter 700 000 €, son deuxième plus gros gain en carrière, juste derrière son inoubliable victoire à l'EPT Berlin en 2012, lui permettant de franchir la barre des neuf millions de dollars. De quoi l'inciter à voir plus gros ? "Je joue les 25 000 parce que je considère qu'avec 10% d'amateurs dans le field, ils valent quand même le coup. Mais les 50 000 et les 100 000, je les leur laisse volontiers." En clair, Davidi va se faire discret ce soir et demain, pour mieux revenir en force sur le Main Event à 10 300 €, qui démarre mercredi. "Si j'ai compris quelque chose au poker depuis tout ce temps, c'est que c'est un jeu de confiance. Quand tu gagnes, tu es plus dangereux." On souhaite donc bien du plaisir - et du courage - à ses futurs adversaires.
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Event #3 : Super High Roller 25 500 € 2 (Heads-up)
Juan Pardo termine runner-up pour 450 000 €
Il avait pour lui une avance en jetons considérable, avec un tapis de 115 BB contre les 15 maigres blindes de son adversaire. Il avait pour lui la dynamique de deux derniers jours de folie, se classant cinquième du premier Super High Roller à 25 500 €, avant d'enchaîner avec succès sur le second, puis de rouler sur ses adversaires avec une insolente réussite lors d'une finale à sens unique. Il avait pour lui la maîtrise du format, se présentant comme un énorme régulier de heads-up online, au point de refuser un deal lorsque les deux joueurs se sont retrouvés à égalité. Pourtant, Juan Pardo a perdu son duel face à Davidi Kitai, terminant finalement runner-up de ce SHR pour un gain de 450 000 €, son plus gros enregistré sur un tournoi live. Si l'on peut imaginer une déception bien légitime, après avoir presque touché du doigt le trophée et les 700 000 € de la victoire, nul doute que l'Espagnol se souviendra après coup de ces deux jours comme de ceux qui lui ont rapporté un total de 610 000 €.
Après avoir laissé passer l'orage Davidi Kitai sur les deux premières mains du heads-up, qui ont vu le Génie passer de 15 à plus de 60 blindes, Pardo n'a cela dit pas démérité, faisant jeu égal avec Kitbul pendant plus de deux heures. "Ça m'a aidé de savoir que c'est un bon joueur de heads-up, a avoué plus tard Dav'. Je me suis dit qu'il allait combiner une stratégie low variance, pour voir beaucoup de flops, à une grosse agressivité. Et c'est ce qu'il s'est passé puisqu'il a relancé presque 100% de ses boutons." Selon notre Pro, le coup décisif est intervenu après environ 1h30 de match. "J'ai ouvert puis c-bet avec Dame-3 sur 8-5-3 et il m'a check/raise. Ma main n'est vraiment pas terrible, et plutôt que de shove, je décide de click back. Il a tank fold et ensuite j'ai gagné toutes les mains." Jusqu'à ce dernier coup où, alors qu'il n'a plus que douze blindes devant lui, Juan ne finesse par tout envoyer avec Dame-Valet et perde le dernier lancer de pièce de son tournoi, contre la paire de 6 de Davidi.
Au vu des qualités qu'il a démontré en seulement quelques jours, on ne sera pas surpris de voir un peu plus de Juan Pardo sur les futurs gros festivals live à venir. Après Carlos Mortensen, Adrián Mateos, Leo Margets et Sergio Aido, et si le poker espagnol venait de trouver sa nouvelle étoile ?
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Event #3 : Super High Roller 25 500 € 2 (Heads-up)
Davidi Kitai double deux fois sur les deux premières mains !
S'il fallait donner un mot pour expliquer ce qui fait le sel du poker de tournoi, ce serait sans nul doute l'imprévisibilité. Non seulement un parfait débutant peut dominer une armée de professionnels le temps d'une épreuve, mais même un joueur pris dans une situation a priori complètement désespérée peut effectionner le plus sensationnel des come backs.
Prenez le duel final de ce Super High Roller par exemple. Alors que l'on pouvait s'attendre à un heads-up éclair, à l'image du reste de la finale, entre un Davidi Kitai réduit à un petit tapis de 15 blindes, et un Juan Pardo au sommet de sa forme avec 114 blindes, les deux premières main ont permis au Génie belge de revenir pratiquement à égalité avec son adversaire espagnol, que l'on voyait déjà soulever le trophée.
La première confrontation entre les deux hommes est tout ce qu'il y a de plus classique, Kitbul parvenant à doubler grâce à un As-5 qui ne flanche pas contre As-3, trouvant même un 5 dès le flop pour écarter tout potentiel partage. Remonté à 30 blindes, Dav' découvre AQ dès la main suivante et décide de 3-bet une ouverture de Pardo équipé de la pointure en dessous, KQ. Le long d'un board 22QA8, le Belge envoie ensuite trois salves à 2,5 millions, 4,8 millions puis 8,1 millions, soit l'intégralité de son tapis, et se fait payer trois fois.
Alors qu'il marchait littéralement sur ses adversaires depuis ce midi, voilà que Juan Pardo tombe sur un os appelé Davidi. Mieux, après plusieurs petits pots remportés consécutivement, le Génie a poursuivi sur sa lancée pour passer devant l'Espagnol (60 blindes contre 50 blindes) et n'a donc jamais été aussi près des 700 000 € de la victoire. Ce qui serait un exploit à la hauteur de la légende de Davidi Kitai. Et puis, je n'ai pas besoin de vous rappeler qui sort vainqueur du combat entre David et Goliath...
Échelle des gains
Vainqueur : 700 000 €
Runner-up : 450 000 €
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Event #3 : Super High Roller 25 500 € 2 (Day 2 et Finale)
Juan Pardo élimine Kamal Benjanni (3e, 325 000 €)
Davidi Kitai est en heads-up !
Les éliminations s'enchaînent à une vitesse ahurissante autour de la table finale de ce Super High Roller ! Et le responsable de cette situation n'est autre que l'inévitable Juan Pardo, en train de vivre ni plus ni moins que le run de sa vie depuis deux jours. Juste après la sortie d'Adrián Mateos, l'Espagnol découvre 86 et pousse à tapis un Kamal Benjanni bien armé avec AQ. Le Libanais prend le temps de la réflexion, mais finit par payer, sans savoir qu'il s'agit là de sa dernière action dans ce tournoi. Car le board 35JQ9 offre la couleur à Pardo, qui ajoute une nouvelle victime à son impressionnant tableau de chasse.
Visiblement amateur, comme il le laissait entendre hier soir au moment d'empaqueter ses jetons, Kamal Benjanni signe ce qui semble être son premier ITM en tournoi live - nous n'avons trouvé aucun signe de lui sur Hendon Mob -, une troisième place qui lui rapporte 325 000 €.
Cette sortie précipite donc le heads-up final de ce tournoi, un duel on ne peut plus déséquilibré entre les 114 blindes de Juan Pardo et les 15 blindes d'un Davidi Kitai qui promet de vendre chèrement sa peau.