Croyez-en un vieux routard, un mec qui a de la bouteille : c'est dur, la vie d'un couvreur de tournois de poker. Il y a les buffets gratuits remplis de trucs délicieux qui font grossir. Il y a les soirées privées où l'alcool est disponible en quantité virtuellement illimitée. Il y a les centaines, que dis-je les milliers de fans en chaleur qui se jettent à votre cou dès que vous sortez le nez de votre chambre d'hôtel 4 étoiles. Et puis il y a cette putain de connexion Internet à la noix qui refuse de fonctionner correctement neuf fois sur dix.
C'est finalement à 14 heures 05 que mon ordinateur a réussi à forcer la porte d'entrée semble t-il blindée du réseau du casino de San Remo. Enfin, on pouvait commencer à travailler, et entamer une nouvelle semaine tout ce qu'il y a de plus joyeuse, bigarrée, enchanteresse et résolument fantasticologiquement inoubliable sur le circuit professionnel européen. Oui, j'ai le droit d'inventer des mots.
San Remo, vous connaissez surement... Petite ville italienne non loin de la frontière française, l'une des rares du pays à posséder un établissement de jeux d'argent. Cela fait maintenant trois ans que nous nous y rendons régulièrement. On y a couvert quelques évènements mémorables :
la seconde place d'Antony Lellouche à l'European Poker Tour face à un petit jeune alors inconnu, Jason Mercier, c'était en 2008. La victoire de Nicolas Ferrier lors du France Poker Tour l'année suivante. Ou encore
le triomphe de Liv Boeree, c'était il y a un an, presque jour pour jour, ne me dites pas que vous avez déjà oublié.
Et nous voilà de retour, pour la quatrième édition de l'EPT à la sauce italienne. Une sauce tomate, bien entendu,cette délicieuse sauce tomate qui agrémente avec bonheur les pizzas et plats de spaghetti des dizaines d'extraordinaires restaurants du coin. Un couvreur se satisfait de peu : donnez lui à manger et à se connecter, et il restera heureux aussi longtemps que le tournoi durera. Pour le moment, seulement la moitié de nos souhaits sont exaucés, ce foutu Internet refusant de fonctionner correctement pour plus de dix minutes consécutives.
Mais ces tracas d'ordre informatique n'ont pour l'heure que peu d'incidence sur notre travail, car le processus d'inscription des joueurs du tournoi, une affaire apparemment longue et compliquée, a retardé le coup d'envoi de l'épreuve de deux bonnes heures. Restez branchés... Et l'on va essayer de le rester aussi. Croisons les doigts.
Ci-dessus, la raison pour laquelle San Remo est l'étape préférée de bien des joueurs et journalistes
Benjo