Jasper Meijer van Putten ferme le ban

- 20 décembre 2016 - Par Benjo DiMeo

Belle inspiration de Neil Stoddard (le photogtaphe officiel de PokerStars) pour le dernier portrait de vainqueur de l'histoire de l'EPT

Cette fois-ci, c'est vraiment fini : aux alentours de minuit dans la nuit de lundi à pardi, un obscur pro hollandais du nom de Jasper Meijer van Putten a remporté le 115ème et dernier Main Event de l'histoire de l'European Poker Tour. Le circuit s'achève donc comme il avait commencé en 2004 : par la victoire d'un obscur pro, dont en entendra sûrement un peu plus parler maintenant que sa bankroll vient de prendre un coup de boost de 700,000 euros. De toute façon, l'EPT, c'était le circuit des obscurs pros sur qui la lumière s'abat. Je suis vachement poétique, ça doit être l'émotion.

Meijer van Putten est le sixième et dernier joueur Néérlandais à décrocher un titre EPT. Pour cela, il a du battre en heads-up le Hongrois Marton Czuczor : ceux-ci ont conclu un deal sans trop tergiverser après l'élimination en troisième place de David Peters, le joueur le plus dangereux de la finale avec ses 14 millions de dollars de gains en live. Ce dernier manque le titre mais passe en tête du classement Global Poker Idex, doublant Fedor Holz sur la dernière droite !

Rappelons au passage la savoureuse anecdote concernant le vainqueur : au cours de la première des six journées de l'épreuve, Jasper s'est senti tellement mal qu'il est rentré se coucher : tandis qu'il dormait, son tapis à fondu à 20 blindes. Cela ne l'a pas empêché de remonter, puis finalement gagner !

Résultats - Main Event 10 300€
1 192 joueurs - Dotation : 5 781 200€

Vainqueur : Jasper Meijer van Putten (Pays-Bas)  699 300 € après deal
2e :  Marton Czuczor, Hungary, PokerStars player,  630 000 € après deal
3e :  David Peters (USA) 397 300 €
4e : Sergei Petrushevskii (Russie) 284 500 €
5e : Marius Gierse (Allemagne) 203 800 €
6e : Sam Cohen (USA) 145 900 €
7e : David Lopez Llacer (Espagne) 104 510 €
8e : Kiryl Radzivonau (Biélorussie) 74 850 €

William Kassouf avec son crew et sa carte fétiche (photo : Tomas / PokerStars)

Il frappe encore ! Acteur majeur du Main Event des WSOP 2016 (franchement, on a plus parlé de lui que du vainqueur Qui Nguyen, malgré les seize places les séparant au classement), William Kassouf a remporté le mastodonte High-Roller organisé en marge du Main Event. Mené en duel, l'Anglais a accepté un deal quelque peu désavantageux, proposé par Patrick Serda en échange de la victoire : il n'y a donc pas eu de heads-up à proprement parler ! La dernière fois que j'ai vu ça, c'était au Winamax Poker Open de Dublin en 2011. Du coup, la hauteur 9 que vous voyez sur la photo est clairement une supercherie : en l'absence de main gagnante, Kassouf s'est contenté de choisir sa carte préférée du paquet.

Résultats - High-Roller 10 300€
407 entrées

William Kassouf (UK) 532 500 € après deal
2e : Patrick Serda (Canada) 719 000 € après deal
3e : Tue Ullerup Hansen (Danemark) 351,000 €
4e : Viliyan Petleshkov (Bulgarie) 283,850 €
5e : Paul Leckey (UK) 224,600 €
6e : Grzegorz Wyraz (Pologne) 172,910 €
7e : Matas Cimbolas (Lithuanie) 128,700 €
8e : Jens Lakemeier (Allemagne) 93 170 €

Et sinon, en bref, les deux dernières perfs Françaises (en attendant un récap complet) :

Benjamin Pollak décroche la troisième place d'un dernier, dernier, dernier des derniers 10K, un Turbo 6-max. Il remporte 36 000 euros (devait vraiment pas avoir beaucoup de monde)
Quentin Lecomte remporte le troisième titre Français du festival en s'adjugeant le dernier 330€ Turbo, pour un gain sympathique de 11,000 euros.

Et c'est ainsi qu'après 12 ans, 115 étapes et plus d'un milliard d'euros distribués (!), nous fermons le livre de l'European Poker Tour. Douze ans ! Merde :  j'ai l'impression de dire définitivement au revoir à ma jeunesse. Nous ne manquerons pas de scruter avec curiosité la naissance de son successeur, le PokerStars Championship, prévue dès janvier 2017 aux Bahamas.

En attendant, je vous remercie tous, amis lecteurs, pour votre fidelité, vos encouragements et vos remarques tout au long de la semaine. Portez-vous bien, passez de joyeuses fêtes, dites à ceux que vous aimez que les aimez, dites à ceux que vous aimez pas que c'est pas si grave, remerciez mémé ou tata pour le pull moche, buvez un verre d'eau entre chaque cocktail, et faites attention avant de traverser la rue. Plein de bisous.

Benjo

Finalistes Français : la liste complète

- 20 décembre 2016 - Par Benjo DiMeo

Quatre titres - dont deux lors de la toute dernière journée signés Sylvain Loosli et Quentin Lecomte - 37 places autour d'une table finale - sur 100 tournois - et près de 550 000 euros récoltés au total : nos petits Frenchies n'ont peut-être pas remporté le Main Event, mais ils n'en ont pas moins fait parler d'eux durant les douze jours du dernier festival Europen Poker Tour de l'histoire. Pour la postérité, rendons hommage à ceux qui repartent avec au moins un petit quelque chose de ce voyage en terre tchèque, des 220 000 euros de Jean-Noël Thorel, aux 275 euros de Wilfrid Lefer.

Jean-Noël Thorel
Runner-up du High-Roller 25 500€ #2 (22 entrées) pour 156 200€
5e du High-Roller 25 500€ #3 (24 entrées) pour 55 860€
7e du Hyper Turbo 5 200€ (46 entrées) pour 8 530€

Sylvain Loosli (Team Winamax)
Vainqueur du Turbo Knockout 10 200€ (36 entrées) pour 57 530€

Benjamin Pollak
3e du Turbo 6-Handed 5 200€ (50 entrées) pour 36 320€

Jean-Jacques Zeitoun
Runner-up du Turbo 550€ (529 entrées) pour 28 680€
Runner-up du Shootout 550€ (34 entrées) pour 6 740€
7e du Highest Hand Instant Win Turbo 550€ (47 entrées) pour 720€

Jawad Bengourane
7e du Main Event Eureka 1 100€ (2 031 entrées) pour 31 840€

Frédéric Leonetti
3e du Deepstack Big Ante 1 100€ (275 entrées) pour 26 640€

Dominique Terzian
8e du Eureka High-Roller 2 200€ (889) pour 25 280€

Joseph Moyal
Runner-up du Turbo 1 100€ (101 entrées) pour 16 280€

Olivier Rousse
4e du PLO 1 100€ (202 entrées) pour 14 780€

Quentin Lecomte
Vainqueur du Turbo EPT Edition 330€ (193 entrées) pour 10 840€

Michel Abécassis (Team Winamax)
3e du Turbo 300€ (414 entrées) pour 10 500€

Kalidou Sow
5e du Hyper Turbo Progressive Knockout 2 150€ (195 entrées) pour 10 310€

Yoni Sultan
5e du Hyper Turbo 1 100€ (182 entrées) pour 9 870€

Photo : Tomas Stacha / PokerStars

Valérie Pignot
Vainqueur du Win The Button Turbo 330€ (124 entrées) pour 7 430€

Jonathan Layani
5e du PLO Turbo Win The Button (107 entrées) pour 7 190€

Salem Sahed
8e du Hyper Turbo 550€ (315 entrées) pour 3 020€
3e du 8-handed Turbo 330€ (41 entrées) pour 1 880€

Tom Delaine
5e du Pot-Limit Omaha Lazy Rivers (!) 220€ (81 entrées) pour 1 170€
7e du 550€ (putain c'est le seul tournoi normal pas turbo pas high-roller pas machin mes couilles triple lutz les yeux bandés une main dans le dos super bidule de la liste) (250 entrées) pour 3 600€

Kevin Bismuth
7e du Turbo 330€ (453 entrées) pour 3 251€

Pierre Morin
3e du 2-7 Limit/No-Limit 6-max 550€ (36 entrées) pour 2 880€

Photo : Tomas Stacha / PokerStars

Fabien Matthieu
Vainqueur du Chess & No-Limit Hold'em Mix 220€ (parce que pourquoi pas) (18 entrées) pour 1 750€

Barbara Martinez
4e du Ladies Event 220€ (89 entrées) pour 1 620€

Aurore Sagne
5e du Super Knockout Turbo 220€ (288 entrées) pour 1 430€

Julien Muel
6e du 6-handed Sextuple Omaha 550€ (51 entrées) pour 1 325€

Souphannaro Nor
9e du Turbo EPT Edition 330€ (193 entrées) pour 1 250€

Norbert Szalaw
8e du Shootout 550€ (34 entrées) pour 1 240€

Antony Mezzaroba
9e du Turbo 330€ (142 entrées) pour 1 030€

Patrick Groppi
7e du Super Knockout Turbo 220€ (288 entrées) pour 770€

Saber Herrazi
5e du Deuces Wild Quack Quack Half a Rack Turbo 120€ (non mais sérieux...) (70 entrées) pour 704€

Florence Allera
9e du Super Knockout Turbo 220€ (288 entrées) pour 570€

Michel Chiocca
7e du Deuces Wild Quack Quack Half a Rack Turbo 120€ (je vous jure...) (70 entrées) pour 400€

Wilfrid Lefer
7e du Double Board 120€ (37 entrées) pour 275€

It's the end of the EPT (as we know it)

- 19 décembre 2016 - Par Benjo DiMeo

21 heures 25 à Prague. La salle de presse est quasi déserte, à l'exception de la présentatrice de PokerNews, en pleine conférence Skype avec sa famille aux Etats-Unis, qui attend patiemment que le dernier heads-up de l'histoire de l'EPT se termine, le Hongrois et le Hollandais sont en train de s'affronter, j'ai pas tout suivi, j'étais perdu dans ma nostalgie. La porte est ouverte et j'entends des conversations dans toutes les langues en provenance du couloir. Croupiers, staff, journalistes, équipe télé : toute la journée, j'ai entendu "au revoir" ou "adieu" dans tous les accents du monde. Certains se donnent rendez-vous aux Bahamas (première étape du tout nouveau circuit "PokerStars Championship") en janvier, tandis que d'autres se promettent de rester en contact : le changement de nom de l'EPT, et sa refonte dans un circuit mondial, va semble t-il en laisser quelques uns sur le carreau. Moins d'étapes, et/ou de nouvelles étapes signifie forcément que l'on ne retrouvera pas tout le monde au même endroit en 2017.

Samy Ouellani et Mesbah Guerfi ont manqué de peu la finale du High-Roller, terminant en 13ème et 11ème place. William Kassouf, LE William Kassouk, est chip-leader à sept restants. Il paraît que Quentin Lecomte a gagné un 300 Turbo. Mais j'ai du mal à me concentrer sur tout ça. J'ai le bourdon ! L'EPT, c'est terminé. Je sais, je sais, ce n'est qu'un changement de nom. Je retrouverai la plupart des acteurs du circuit à Barcelone, à Monte Carlo, ou peut-être même à Macao, ou encore ailleurs, dans des destinations que je n'ai jamais visitées. Mais tout de même. Les symboles, j'y attache de l'importance. L'Europe est à bout de forces, et pendant ce temps l'EPT est terminé. Il n'y a aucun rapport, mais je m'en fous. L'EPT, c'est terminé. On tourne une page : je me demande ce qui va être écrit sur la prochaine. Je suis anxieux. C'est à nous d'écrire tout ça. Mais j'ai la plume mal assurée. Mes doigts ne trouvent pas les mots sur le clavier. Moi j'aimais bien l'EPT. Même si parfois, il me faisait chier. Y'a des sujets parfois sur lesquels on pouvait parfois le critiquer. J'ai l'impression que je l'ai pas assez fait. Il sera pas trop tard pour le faire plus tard. Mais en attendant l'EPT c'est terminé. Je sais pas conclure, je sais pas dire "au revoir", encore moins "adieu". Je vais essayer d'aller le faire là tout de suite, de dire adieu à des gens que je reverrai peut-être plus.

 

10 ans d'EPT en photos (suite)

- 19 décembre 2016 - Par Benjo DiMeo

Je n'ai pas tout à fait fini de piocher dans la malle à souvenirs de l'EPT... Avec cette seconde galerie photo, j'en profite pour passer une petite dédicace à tous les "couvreurs" Winamax ayant fréquenté l'EPT ces dix dernières années : Harper, Kinshu, Chhriis, Florence, Flegmatic, et la merveilleuse équipe vidéo dirigée par Paco, Régis et Junior. [EDIT : Et comment ais-je pu oublier Yuestud, Team Manager en 2008 et 2009, qui m'a remplacé à plusieurs reprises lorsque j'étais pris par le micro de l'EPT Live ?]
 

Pierre Calamusa et Adrien Allain patientent avant le plus grand moment de leur carrière : la finale de Monte Carlo (2016)

Une autre destination absolument superbe que l'EPT n'a visité qu'une seule fois : Kiev, en 2009.

Durant trois saisons, j'ai eu le privilège d'assurer la version Française de l'EPT Live. Autant dire que je ne me suis pas privé d'inviter au micro ce que le circuit Français avait de meilleur.

Lorsque les premières tables finales streamées avec cartes visibles ont été organisées, il n'était parfois pas possible pour les reporters de s'en approcher. Du coup, solution de repli : se regrouper avec les confrères au sein d'une chambre d'hôtel, et regarder le streaming avec une bonne bouteille de bourbon, comme ici à Madrid (2011).

Nicolas Levi au micro de Gloria Balding de PokerNews (Bahamas, 2010)

En salle de presse à Berlin avec Kinshu (2011) (photo : Tapis Volant)

Michel Abécassis croise le fer à Prague (2011)

Les hommes et femmes derrière les caméras : l'équipe de l'EPT live à Monte Carlo (2010)

Une panne de courant n'est pas le genre d'incident qui empêchera des joueurs de poker de continuer à jouer au poker : la preuve à Kiev en 2009.

Un deep run, ça donne la banane, n'est-ce pas Monsieur Shen ? (Prague, 2015)

Inutile de se le cacher : la bière est le carburant du couvreur, qu'elle soit prise en plein milieu de la journée (c'est très rare) ou une fois le boulot terminé (c'est systématique). Sur cette photo, on peut voir l'intégralité des mini-bars de ma chambre et celle de Cuts, lors de l'étape de Dortmund, un soir où nous avions encore soif bien après la fermeture des derniers bars.

3 sandwichs + 3 soft drinks = 46€. Pas de doute : nous sommes à Monte Carlo.

Le coach Stéphane Matheu : une présence de tous les instants auprès du Team. Ici avec Davidi, après une enième finale High-Roller (Prague, 2015)

Partie de "plus près du mur" improvisée aux Bahamas (2009)

Rail de prestige pour soutenir Nicolas Levi (Prague, 2011)

Adieux émus de Mad Harper à Barcelone en 2015, après dix ans de bons et loyaux services en tant que coordinatrice médias à l'EPT (photo : Neil Stoddart)

Le jour où j'ai joué à Guitar Hero avec Kara Scott (Varsovie, 2008). Oui, c'est un brag en bonne et due forme.

La bonne humeur d'Antony Lellouche était ominiprésente à table (Londres, 2008)

Paco et Régis, premiers caméramens de Winamax (ici aux Bahamas en 2008). Comme c'est moi qui postais les vidéos sur Wam-Poker, les topics de la grande époque étaient souvent truffés de "Merci Benjo pour les vidéos !", source inépuisable de private jokes en salle de presse. Fouillez au plus profond de notre chaîne Dailymotion pour retrouver leurs premiers chef d'oeuvres miniatures (avant qu'ils ne se tournent vers les longs formats comme
Dans la Tête d'un Pro). Pour le plaisir, l'un de mes préférés :



Le Top Shark Guillaume Diaz se fait bizuter dans les règles à Deauville (2014)

Scène typique de l'EPT en 2008, année où la folie du poker en Europe était à son paroxysme : des salles de presse blindées jusqu'à la gueule. Il fallait mieux arriver tôt pour être sûr de choper une prise libre.

Le break : moment idéal pour refaire le match... Ou s'enquérir du restaurant choisi pour le dîner (Prague, 2008)

Je mentirais si je vous disais que les journalistes s'éclatent du matin au soir en regardant des mecs jouer aux cartes pendant de très longues heures. Il y a des fois (pas tout le temps mais parfois) où on s'est quand même fait un peu chier. Mais ne le répetez pas. (ici à Varsovie en 2008)

Parmi les belles rencontres que nous avons pu faire sur le circuit : Daniel "illouna" et Matthieu "LA GOUTTE", qualifiés Winamax sur l'EPT Malte en 2015

Emotion palpable chez le Gallois Roberto Romanello au moment de recevoir le titre (Prague, 2010)

A deux reprises, l'EPT a visité une station de ski, celle d'Hinterglemm en Autriche. La salle de presse offrait une vue panoramique sur les pistes. Alors forcément, nous avons passé la semaine à pointer du doigt les plus belles gamelles, qui se produisaient devant nos yeux en continu au rythme de une toutes les cinq minutes environ.

En plein tilt, MIK22 ? (Monte Carlo, 2013)

La victoire, ça se fête à plusieurs : Sylvain Loosli sur le Super High-Roller de l'EPT Barcelone 2015.

L'uniforme était de mise pour l'arrivée du Team à Deauville en 2012, en compagnie de quelques VIP comme le chanteur Christophe.

Nous avons eu droit à de très belles salles de tournoi au fil des années. Celle de Vienne (2014) décroche la palme. Forcément : ce n'est pas tous les jours qu'on peut jouer au poker dans une des salles du Palais Gouvernemental...

Vikash Dhorasso en toute détente à Prague (2008)

Guillaume "Johny001" de la Gorce vient prendre des nouvelles d'Arnaud Mattern (Bahamas, 2010)

L'une des photos les plus mondialement célèbres de l'histoire de l'EPT, on la doit à Jay Bee, reporter occasionnel et décalé pour ClubPoker : ce jour-là à Monte Carlo (2010), le Lyonnais fut touché par la grâce divine en cliquant pile au bon moment...

Y'en a un peu plus, j'vous l'mets ?

- 19 décembre 2016 - Par Benjo DiMeo

Sylvain Loosli remporte le Turbo Knockout 10 200€ sur la dernière ligne droite de l'EPT

J'écrivais hier qu'avec la conclusion des dernières épreuves deepstack du festival, il n'y avait guère de chances que l'on retrouve des pros du Team dans la salle aujourd'hui, pour l'ultime journée de l'European Poker Tour. Perdu : j'ai tendance à l'oublier, mais il se trouve que nos joueurs ont aussi du sang Turbo qui coule dans leurs veines...

Si Davidi Kitai a malheureusement fait la bulle de l'épreuve Turbo Knockout à 10,000 euros (deux 6 contre As-Roi), quittant en premier la table finale alors que la structure ne prévoyait que six places payées, Sylvain Loosli est allé jusqu'au bout, s'adjugeant donc l'un des tout derniers trophées en forme de pique mis en jeu sur le circuit EPT. Il s'agissait de la 96ème épreuve d'un festival en ayant compté 102 !

Entré dans l'argent avec un tapis inférieur à 30BB, Sylvain a eu le plaisir de voir sortir rapidement ses deux adversaires les plus dangereux : Ole Schemion et Justin Bonomo. Après avoir doublé avec deux 7 battant As-4, la machine était lancée : Sylvain était chip-leader, et ne s'est pas privé de mettre en pratique sa connaissance parfaite des ranges de push préflop pour mettre la pression sur ses adversaires.

Arrivé en duel en ayant déjà éliminé quatre adversaires (correspondant à quatre "bounty" de 5000 chacun), Sylvain a préféré rester prudent : "Mon adversaire était bon dans le jeu préflop, il savait avec quelles mains faire tapis et passer", explique t-il. "J'ai donc plutôt essayé d'aller chercher les coups après le flop. D'autant qu'il avait une fâcheuse tendance à me payer lorsque j'étais devant ! Il faut dire que j'ai touché beaucoup de flops [rires]".

D'ordinaire, le duel final d'un tournoi ressemble à une partie d'échecs mais, structure turbo oblige (15 minutes par niveau !), c'était plutôt une partie de Dames en blitz à laquelle on avait affaire : la profondeur de tapis se réduisait à vue d'oeil, et la profondeur de la stratégie aussi. Comme au ping pong, j'ai donc vu Sylvain et Paolo s'échanger les jetons au rythme de nombreux coups à tapis : 77 qui gagne contre As-Valet (Sylvain double et passe devant), 44 qui perd contre As-3 (Paolo double), Roi-4 qui perd contre Valet-10 (Paolo double encore), As-9 de coeur qui gagne contre Valet-10 (au tour de Sylvain de doubler), Dame-8 qui perd contre Roi-Valet (Dame au flop, quinte au turn : Paolo double de nouveau), jusqu'à ce coup final où le A7 de Sylvain est resté en tête contre 96.

Au terme d'une épreuve jouée en accéléré (cinq heures trente au compteur) Sylvain Loosli quitte donc Prague dans le vert, et avec un trophée supplémentaire à poser sur l'étagère. Félicitations ! Il reste des Français à Prague pour fêter ça ?

Résultats - Turbo Knockout 10 300€
36 inscriptions - Dotation 349 200€

Vu que c'est le dernier, j'ai le droit de m'incruster sur la photo ? Merci à Caro qui a bien voulu tenir l'appareil pour ma dernière chance de figurer sur un cliché de vainqueur EPT !

Vainqueur : Sylvain Loosli (France, Team Winamax) 57 530 € (+ 30 000 € en bountys)
Runner-up : Paolo C. 39 760 €
3e : Fady Kamar 25 380 €
4e : Preban Stockhan 19 460 €
5e : Justin Bonomo 15 230 €
6e : Ole Schemion 11 480 €