La dernière marche était trop haute pour Alen Bilic. Après avoir attaqué le tête-à-tête final avec un tapis sensiblement équivalent à celui de Niall Farrell, le Bosnien n'a jamais semblé en mesure de prendre l'ascendant sur son adversaire. Il aura globablement été trop sage dans un heads-up où l'Écossais n'aura que rarement hésité à se montrer agressif, même avec des mains très marginales. Preuve en est ce coup, quelques minutes avant la main finale où Farrell n'a pas hésité à 3-bet avant le flop et à envoyer trois salves successives sur un board TAs
As
8
5
avec une simple hauteur 7, alors que Bilic détenait, sans le savoir, la meilleure main avec une paire de 8. En perdant ce pot de plus de cinq millions, celui-ci chutera à moins de quatre millions de jetons. Il ne s'en remettra pas.
C'est finalement un ultime bluff manqué qui aura raison du Bosnien, alors qu'il s'était jusque là très souvent appliqué à ne pas s'aventurer dans des spots compliqués. Avec 82
il mise dans un premier temps à 300 000 sur un flop As
7
6
qui offre une paire à Farrell avec son 6
5
. Premier à parler, ce dernier temporise sur le turn 5
, incitant Bilic, à ajouter 650 000 de plus. Le leader de la All-Time Money List de son jeune pays ne trouvera aucun de ses tirages sur la dernière rivière du tournoi, une Q
mais envoie malgré tout ses 2,5 millions restants. Farrell paie tranquillement et s'adjuge la plus importante victoire de sa carrière.
Pour Alen Bilic, redoutable joueur online qui manquait encore de référence en tournoi live, cette deuxième place et les 440 000 euros qu'il s'était assuré lors du deal constituent deux énormes pas en avant. Un résultat qu'il s'est en grande partie assuré en fin de Day 5, en éliminant sur un coin-flip As-Roi contre les Dames, Alexander Ivarsson, l'un des joueurs les plus dangereux de cette fin de tournoi. Nul doute que la présence du Suédois en table finale aurait changé la donne, mais nous ne sommes pas là pour refaire l'histoire.
Aujourd'hui, et malgré un statut de large chip-leader en début de journée, il s'est montré relativement discret, Niall Farrell opérant le gros du travail en sortant trois des quatre autres joueurs restants (Greenwood, Kempe et Sikora). Très peu présent jusque là sur le circuit européen, alors qu'il compte à son actif sept places payées aux WSOP, Alen Bilic devrait venir nous rendre un plus souvent visite sur les prochaines étapes EPT. Il ne passera désormais plus inaperçu.