La treizième et dernière étape de la saison 7 de l'European Poker s'est achevée sur la victoire d'un compétiteur au profil radicalement différent des douze précédents. De Tallin à San Remo en passant par Prague, Berlin et Londres, la saison a vu défiler des vainqueurs jeunes et formés sur Internet, la plupart débutant à peine l'aventure du poker pro en live. Mais l'ultime titre ira à un businessman vénézuelien de 46 ans, à moitié pro, à moitié amateur, dont la domination en table finale fut complète. Le dernier jour du grand final madrilène fut expédié en quelques heures et une centaine de mains à peine : rien ne pouvait arrêter Ivan Freitez en finale. Quand on songe que six jours plus tôt, une heure après le coup d'envoi, Freitez était passé à deux doigts de l'élimination face à Nicolas Levi, risquant son tapis avec deux Dames contre les deux Rois du joueur du Team Winamax. Une Dame était tombée sur le flop, mettant fin prématurément aux espoirs du second, tandis que le premier entamait là le début d'une fantastique chevauchée...
Ce soir, nous en avons terminé avec l'European Poker Tour, pour quelques mois tout du moins. La saison qui s'achève ne fut peut-être pas aussi belle et joyeuse que les précédentes, la plupart des étapes ayant vu leur affluence stagner voire chuter, et les résultats des joueurs français n'ont pas été aussi enthousiasmants que dans le passé. Quant à la conclusion, je pense que tout le monde s'accordera pour dire que Madrid (où plutôt le casino hôte du tournoi, situé à 30 kilomètres du Madrid) n'aura pas réussi à nous faire oublier Monte Carlo comme terre d'accueil du grand final, et je mentirais si je vous disais que tout s'est terminé dans une ambiance de happy ending à l'hollywoodienne, un mois après l'implosion du poker en ligne aux Etats-Unis qui a déjà fait perdre leur emploi à plusieurs de mes plus proches confrères dans cette industrie.
Plus que jamais, nous vivons dans un monde incertain, bizarre et bancal. C'est pour cela que je suis d'autant plus heureux d'avoir eu une année de plus la possibilité de voyager aux quatre coins de l'Europe pour observer le meilleur de ce que le poker professionnel de tournoi peut nous offrir, et vivre nombre de journées et nuits mémorables au beau milieu de gens tout à fait formidables. Presque sept ans après avoir couvert mon premier tournoi de poker, je reste positivement épaté que l'on puisse me payer pour exercer cette excentrique activité. Et je continuerai tant qu'on me laissera faire, et que cela sera un passe temps amusant. Tiens, justement, il y a la finale du France Poker Tour qui débute à Paris dans quelques jours. On m'a dit le plus grand bien de cette épreuve. A très bientôt, les amis, et merci d'être là.
Benjo
Ce n'est qu'un au revoir
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