Winamax

High-Roller : la finale est prête

- 20 février 2016 - Par Benjo DiMeo

Après une grosse heure de jeu dans le Day 3 du High-Roller, la finale est prête.

Ceux qui n'en feront pas partie sont...

Diego Ventura (13e) : ses deux Dames se font craquer par le As-10 de de Sergey Lebedev.
Sam Chartier (12e) : notre Québécois préféré défend sa BB avec J6 et relance à tapis après un c-bet d'Akin Tuna sur Q62. De petite blinde, Tuna fait un bon call avec une paire de 10 et reste en tête.
Christoph Vogelsang (11e) : le coup est similaire. Vogelsang défend sa BB avec 85 et check/raise à tapis sur 533 après un c-bet du même Tuna, qui là encore possède une overpaire (bien que légère) : il paie et reste en tête avec 66.
Jerry Odeen (10e) : Akin Tuna arrache son troisième scalp en vingt minutes avec une paire de Rois qui reste en tête contre le Dame-Valet d'Odeen, qui a fait tapis après avoir trouvé la top-paire sur le flop.

Davidi ne s'est pas contenté d'un poste de spectateur, trouvant deux spots pour voler les blindes et réussissant un "3-barrel" dans une bataille de blindes contre Emil Patel en misant flop (30,000) turn (90,000) et rivière (150,000) sur AT54T. Patel attend la rivière pour abandonner.

Le plan de table avec des estimations très approximatives des stacks :

Siège 1 : Timothy Adams (Canada) 620 000
Siège 2 : Emil Patel (Finlande) 950 000
Siège 3 : Sergey Lebedev (Russie) 1 million
Siège 4 : Ryan Riess (USA) 470 000
Siège 5 : William Arruda (Brésil) 1,1 million
Siège 6 : Samuel Panzica (USA) 2,1 million
Siège 7 : Rocco Palumbo (Italie) 630 000
Siège 8 : Akin Tuna (Allemagne) 1,7 million
Siège 9 : Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 630 000

Blindes : 12 000/24 000 ante 3 000

Pendant ce temps, sur le Main Event...

- 20 février 2016 - Par Benjo DiMeo

La dernière ligne droite du tournoi principal du festival est en cours, et il n'a pas fallu attendre longtemps avant d'assister à la première élimination, celle de Rhys Jones. Short-stack à l'entame de la partie, l'Anglais a rapidement envoyé ses 15BB avec As-9, et est tombé contre le As-10 de Dzmitry Urbanovich - le chip-leader polonais a trouvé un 10 dès le flop.

La partie est restransmise sur Internet avec une heure de décalage par rapport au direct, ce qui vous permet de voir les cartes privées des joueurs sur chaque coup.

Davidi Kitai rend les armes en cinquième place

- 20 février 2016 - Par Benjo DiMeo

Très belle bataille dans le High-Roller à 10 000€

On aura vibré. Pas aussi longtemps qu'on n'aurait  préféré, mais on aura vibré : l'impressionnante démonstration de patience de Davidi Kitai dans le High-Roller s'est terminée par une cinquième place. Davidi ajoute donc une finale de plus à son palmarès, et la somme de 120,050 euros qu'il remporte le rapproche des 7 millions de dollars de gains sur l'ensemble de sa carrière.

Vous vous en doutez, le poker short-stack n'est pas le terrain de jeu préféré de Davidi : le Belge préfère de loin jouer deep, aller voir un maximum de flops, bluffer gros, et payer de gros bluffs. C'est donc par défaut, contraint et forcé, qu'il a adopté le mode serrure en table finale, étant assis à la gauche des deux chip-leaders Samuel Panzica et Akin Tuna qui relançaient la plupart des coup préflop l'un après l'autre, l'empêchant de faire lui-même tapis, et contribuant à rendre sa fold equity peu à peu inexistante.

Ce fut donc une situation rarissimme que de voir Davidi tomber aussi bas que cinq blindes (!), et c'est encore plus étonnés que nous avons vu tous ses adversaires jeter leurs cartes lorsque Davidi poussa ce maigre montant UTG ! A croire qu'ils craignaient trop Davidi pour lui permettre de doubler son tapis... Mais le pro du Team Winamax allait bien être payé lors de ses deux relances suivantes, doublant une première fois sur un coin-flip plein de suspens (QJ contre les 10 de Sergey Lebedev, board : 8-9-As-2... Valet !) puis de manière plus classique avec les Rois contre les Valets d'Emil Patel.

L'un des avantages de la stratégie ultra-patiente de Davidi : elle a contribué à le faire grimper sur l'échelle des prix. Rocco Palumbo (As-Roi contre deux As), William Arruda (deux Valets contre As-Dame) et Timothy Adams (As-10 contre As-Dame) eurent en effet moins de réussite que Davidi lors de leurs premières confrontations à tapis préflop, sautant respectivement en neuvième, huitième et septième place.

Arrivé aux blindes 25,000/50,000 avec un tapis de 450,000, Davidi parvint à éliminer le seul joueur possédant moins de jetons que lui à ce stade : Ryan Riess. Voyant le Champion du Monde 2013 pousser ses six blindes au milieu, Davidi n'eut guère d'autre choix que de payer de grosse blinde avec une paire de 8, constatant avec soulagement qu'il était loin devant les 7 de Riess. Le board As-4-Valet-As-As laissa les positions en l'état : il ne restait plus que cinq joueurs et même si Davidi restait encore short-stack, ses chances de ratrapper les chip-leaders venaient d'augmenter considérablement.

Hélas, cela n'allait pas durer. Quelques minutes plus tard, Davidi était de petite blinde et voyait le chip-leader Akin Tuna relancer pour la millième fois de la journée. 100,000, soit deux fois la grosse blinde. Muni de A7, Davidi n'avait pas une décision très difficile : tapis, pour 725,000 au total.

"Je n'avais pas envie qu'il paie", dira Davidi après coup. "Du coup, je lui ai parlé un petit peu, histoire d'influencer sa décision."

Les mots choisis par Davidi ? Une libre adaptation de Shakespeare :

"Gamble, or not gamble ? That is the question."

Il se trouve que Tuna avait envie de gamble, d'autant que sa main n'était pas trop vilaine pour payer un tapis de 15 blindes : A6. Mais Davidi était bel et bien favori pour doubler une fois de plus son tapis, et se relancer complètement dans la course au titre !

La croupière a retourné un flop 988 laissant entrevoir un partage.

Le 7, en revanche, fit de nouveau pencher la balance du côté du Belge, qui reçut la rivière comme un coup de poing en pleine figure : un 5, donnant la quinte à Akin Tuna.

Eliminé en cinquième place, Davidi n'affichera que peu de regrets : "Je ne peux pas me plaindre ! Je n'ai eu que très peu de bonnes cartes, et aucune décision compliquée."

Emil Patel a rapidement suivi Davidi Kitai  sur le chemin de la sortie, son As-10 se faisant craquer par le As-8 de Samuel Panzica. Ce dernier s'est ensuite employé à éliminer Sergey Lebedev en troisième place avec une paire de 9 gagnante contre une paire de 3.

Le duel final de ce High Roller oppose donc Samuel Panzica à Akin Tuna. Les deux se sont arrangés financièrement (moins de vingt blindes séparent leurs tapis respectifs), PokerNews nous indiquant un deal offrant 310,000 euros au premier et 290,000 au second, avec 65,770 encore en jeu, en plus du joli mais encombrant trophée.

On refait le match avec Sylvain Loosli, Hugo Lemaire et Basil Yaiche

Victoire américaine dans le High Roller

- 20 février 2016 - Par Benjo DiMeo

Grand animateur de la finale et responsable de la majorité des éliminations, Akin Tuna a chuté sur la dernière marche dans le High Roller face à un joueur Américain beaucoup plus reservé autour de la dernière table : Samuel Panzica. Il faut dire qu'avec Roi-5, Panzica a trouvé un flop diabolique KKK pour achever son adversaire allemand, qui a payé son tapis sur la rivière après avoir trouvé un full. Il s'agit de la plus belle victoire de la carrière de Panzica, qui roule sa bosse sur le circuit américain depuis 2011. Vu qu'il est encore tôt (20 heures 20 à l'heure où j'écris ces lignes), j'imagine qu'il aura le temps de fêter ça au Temple Bar avec son pote Ryan Riess avant de prendre l'avion demain !

Résultats - High-Roller EPT Dublin

140 joueurs (+45 re-entries) - 10 300€ l'entrée

Vainqueur : Samuel Panzica (USA) 375 770€ après deal

2nd : Akin Tuna (Allemagne) 290 000€ après deal
3e : Sergey Lebedev (Russie) 184 650€
4e : Emil Patel (Finlande) 150 550€
5e : Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 120 050€
6e : Ryan Riess (USA) 92 240€
7e : Timothy Adams (Canada) 67 120€
8e : William Arruda (Brésil) 48 630€

Les Français ITM

15e : Sylvain Loosli (Team Winamax, 26 910€)
 

Dzmitry Urbanovich, comme prévu

- 21 février 2016 - Par Benjo DiMeo

Pour le joueur professionnel lambda, remporter un titre sur l'European Poker Tour représente la consécration d'une carrière, un sommet qu'il sera, dans la majorité des cas, difficile de dépasser. Dzmitry Urbanovich n'est pas un joueur lambda : sa victoire sur le premier tournoi EPT organisé à Dublin depuis 2007 n'est rien d'autre qu'une banale journée de plus au bureau.

Nous ne faisons pas référence ici à l'attitude du polonais à la table, bien que nous pourrions consacrer quelques paragraphes à la perpetuelle démonstration de stoicisme du jeune pro, quelle que soit la situation : il est bien rare, même dans les sphères ultra-compétitives de l'EPT, de croiser un joueur autant maître de ses émotions, à la poker face aussi imperturbable, à l'air aussi - osons employer le mot - blasé.

Non, si la victoire de Dzmitry Urbanovich semble aussi banale, c'est tout simplement parce qu'elle est rien de moins que sa sixième sur le circuit European Poker Tour, et ce en moins d'un an*. Les amateurs de statistiques se régaleront d'ailleurs de cette anecdote : les 561 900 euros qu'Urbanovich remporte ce soir ne représentent que son quatrième plus gros gain en live au cours des douze derniers mois. C'est une certitude : ce soir à Dublin, absolument aucun observateur du circuit ne manifestera de surprise en apprenant la nouvelle de son sacre.

Il peut sembler ridicule d'écrire cela à propos d'un joueur de vingt ans encore trop jeune pour participer aux Championnats du Monde, un joueur dont personne n'avait jamais entendu parler il y a un an, mais les faits sont là : après avoir fait irruption sur le circuit live comme un boulet de canon à Malte en mars dernier, remportant quatre tournois annexes en dix jours sur l'île méditéranéenne, et après avoir confirmé ce coup d'éclat par deux finales supplémentaires à Monte Carlo (dont une sur le tournoi le plus cher du festival monégasque, à 100,000€ l'entrée), trois finales de plus à Barcelone, une victoire supplémentaire, toujours à Malte, et une grosse finale de plus à Prague, la victoire de Dzmitry Urbanovich sur le circuit EPT était attendue, prévisible, en un mot inévitable. Il ne s'agissait pas de prévoir si Urbanovich allait remporter un jour un titre majeur : il s'aggissait surtout de prévoir quand cela allait arriver.

Ce soir, Dzmitry Urbanovich est fermement installé sur un petit nuage, le même petit nuage sur lequel il a élu résidence il y a presque un an de cela. Plein de confiance dans ses talents (et à ce stade, qui pourrait lui reprocher ?), le jeune polonais n'avait pas attendu de remporter son premier Main Event EPT pour lancer un pari incensé quand à ses futures performances aux World Series of Poker, qu'il disputera pour la première fois cet été : trois bracelets, rien de moins ! Le challenge est énorme, et je ne vous en voudrais pas de trouver le gamin prétentieux. Cependant, ne comptez pas sur moi pour parier contre lui.

Il y a deux types de tables finales : celles dont on se souvient pour le duel final entre les deux derniers joueurs, et les autres. Dans la seconde catégorie, on retrouve les finales où l'ultime mano a mano fut rapidement expédié en une poignée de mains, la plupart du temps parce qu'un des finalistes s'était détaché depuis longtemps, faisant du dernier heads-up une formalité. On peut notamment citer la finale de l'EPT San Remo remportée par Jason Mercier en 2008, ou, plus récemment, la dernière édition du Winamax Poker Open à Dublin, remportée en deux temps trois mouvements par Pierre Calamusa : dans les deux cas, les vainqueurs n'ont eu besoin que de deux heures et demie pour conclure, le dernier duel n'étant l'affaire que de quelques minutes.

La finale de ce Main Event Irlandais appartient à la première catégorie : il aura fallu soixante mains pour départager Gilles Bernies et Dzmitry Urbanovich après l'élimination de Kully Sidhu en troisième place. Et malgré l'étendue de son talent (et de son good run, diront les mauvaises langues), la victoire du polonais n'était pas acquise d'avance : il lui fallait d'abord battre un dernier adversaire, en l'occurence un adversaire possédant cinq fois plus de jetons que lui.

"Vous ne me reverrez plus jamais sur un tournoi de poker. Je n'avais rien à faire ici !" Ainsi s'exprimait Gilles Bernies peu après son dernier coup perdu, tandis qu'Urbanovich savourait calmement sa victoire. J'ai vu assez de tables finales, et croisé assez de perdants dégoutés pour savoir qu'il ne s'agit que d'un banal coup de sang, d'une réaction à chaud sans grande valeur. Dans les jours qui viennent, l'amateur allemand aura tout loisir de savourer l'étendue de son accomplissement.

Certes, il a chuté sur la dernière marche malgré un net avantage en jetons. Certes, il a par deux fois complètement craqué, livrant trop facilement une grande quantité de jetons sur des bluffs impossibles. Mais Bernies, qui se voit dans le futur comme musicien electronique et DJ, et non pro du poker, ne fut pas que cela, au cours de ce tournoi : il faudra aussi se souvenir de lui comme d'un joueur qui n'a jamais quitté le sommet du classement depuis la première des six journées que comptait le tournoi. Il faudra se souvenir d'un joueur volontaire, n'hésitant pas à relancer et sur-relancer avec des mains dégueulasses, tendant des pièges et des bluffs audacieux, impresionnant de sang-froid pour son tout premier tournoi EPT. Le fait qu'il ait échoué sur la dernière ligne droite contre le joueur le plus hot de ces douze derniers mois n'enlève rien à son mérite.

* J'ai initialement mentionné le chiffre de dix victoires en moins d'un an. En fait, Urbanovich a remporté six tournois sur le circuit EPT depuis que nous avons commencé à prêter attention à ses talents à l'EPT Malte en mars 2015. Mais c'est bien dix victoires que le polonais a remportées depuis ses débuts en live en juillet 2013.
 

Résultats - Main Event EPT Dublin

605 inscriptions - 5 300€ l'entrée

Vainqueur : Dzmitry Urbanovich (Pologne) 561 900€

2nd : GIlles Bernies (Allemagne) 349 800€
3e : Kully Sidhu (UK) 250 300€
4e : Patrick Clarke (Irlande) 193 650€
5e : Ilios Kamatakis (UK) 152 600€
6e : Rhys Jones (UK) 119 450€
7e : Alexandre Meylan (Suisse) 88 300€
8e : Ivan Banic (Croatie) 60 750€

Les Français ITM

25e : Antoine Saout (17 310€)
39e : Pierre Calamusa (Team Winamax, 13 200€)
45e : Adrien Allain (11 440€)
55e : Gaëlle Baumann (Team Winamax, 11 440€)
61e : Ivan Deyra (10 270€)
71e : Fabrice Soulier (10 270€)

Ainsi s'achève ce reportage en terres irlandaises. La suite, c'est tout de suite : on se retrouve dans dix jours à peine au cercle Clichy-Montmartre pour la Grande Finale de notre circuit à nous, le Winamax Poker Tour !

Benjo