Les demi-finales de l’EPT Deauville sont prêtes

C’est une journée courte qui vient de s’achever au sein du Centre International de Deauville. Une journée courte, mais riche en rebondissements et en divertissement, dominée par la personnalité d’un jovial joueur amateur tentant crânement sa chance au milieu des pros, tout en provoquant nombre de fous rires dans le public et même parmi ses adversaires : Joseph Carlino. Un clown chanteur, bavardeur, rieur, mais aussi diablement efficace et béni des Dieux du poker aujourd’hui, remportant nombre de gros pots pour se placer dans l’enviable position de chip-leader alors qu’il ne reste plus que quinze joueurs en course.

On comptait 40% des joueurs de nationalité Française parmi les 592 participants à l’épreuve. Chose rare, cette proportion est restée constante tout au long de l’épreuve, à mesure que le field s’est progressivement réduit pour ne plus être composé que de deux tables au soir du Day 4. Il reste donc six Français en course, parmi lesquels le jeune grinder Benjamin Buhr, le gourou de la radio Club Poker Olivier Piechaczyk, le très costaud joueur online Julien Duveau, l’amateur Parisien Massou Cohen, et le métronome Benjamin Pollak, sur qui on peut systématiquement compter pour claquer au moins une perf’ par festival auquel il participe. Un casting hétéroclite et assez représentatif du profil des Français participant aux gros tournois du circuit.

Ces Tricolores devront faire face à une adversité plutôt relevée, comprenant des joueurs déjà aperçus en finale d’autres EPT, comme le Grec Georgios Kapalas, le Libanais Joseph El Khoury, et bien sur Kevin MacPhee, vainqueur de l’EPT Berlin en 2010, ayant manqué de très peu un historique doublé à Londres en octobre dernier.

Parmi les 22 éliminés du jour, citons ElkY, Matthieu Lamagnère, Guillaume Darcourt, David Jaoui, Sergio Aido, Ruben Visser et notre Top Shark Adrien Guyon, dernier éliminé de cette courte journée, en 16ème place.

Vous trouverez ci-dessous le classement complet des prétendants au titre. Ils seront de retour vendredi à midi, et n’auront qu’un seul objectif : figurer autour de la table finale qui se jouera samedi, et comportera huit ou six joueurs, mes sources ne sont pas d’accord sur le sujet.

Merci de nous avoir suivis : à très vite pour une nouvelle journée de poker panache !

Le XV de France

Joseph Carlino (France) 2,757,000
Carlo Savinelli (Italie) 2,565,000
Benjamin Buhr (France) 2,001,000
Dany Parlafes (Roumain) 1,850,000
Matas Cimbolas (Lituanie) 1,621,000

Ognyan Dimov (Bulgarie) 1,103,000
Andrius Bielskis (Lituanie) 1,095,000
Benjamin Pollak (France) 877,000
Olivier Piechaczyk (France) 841,000
Massou Cohen (France) 641,000

Julien Duveau (France) 630,000
Georgios Kapalas (Grèce) 585,000
Kevin MacPhee (USA) 581,000
Joseph El Khoury (Liban) 415,000
Daniel Carlsson (Suède) 267,000

Blindes : 12,000/24,000, ante 3,000
Tapis moyen : 1,18 million

Les prix

Vainqueur : 543 700 €
Runner-up : 338 700 €
3e : 242 390 €
4e : 187 550 €
5e : 147 760 €
6e : 115 650 €
7e : 85 530 €
8e : 58 820 €
10e et 11e : 38 080 €
12e et 13e : 31 830 €
14e et 15e : 27 850 €

Au jour de son entrée dans la Top Shark Academy, si on avait dit à Adrien Guyon qu'il allait deux mois plus tard gagner la compétition avant d'atteindre les demi-finales de son premier tournoi live aux couleurs du Team quelques jours plus tard, il aurait probablement souri... sans pour autant exprimer son désaccord. Car le jeune joueur de 26 ans est confiant, très confiant en ses capacités.

Volontaire, déterminé, pratiquant un jeu innovant et loin des standards, Adrien a impressionné le public et ses nouveaux collègues du Team Winamax lors de cet EPT à Deauville. A peine arrivé en Normandie, il avait déjà réalisé une première place payée en terminant quinzième d'une épreuve annexe. "Je me sens en confiance", glissait-il alors. Une mentalité qui ne l'a jamais quitté durant les quatre jours du Main Event.

Ayant débuté le Day 4 avec un tapis de 344 000 le plaçant dans le derniers tiers du classement, le Top Shark a haussé le ton pour rapidement grimper au million de jetons sans jamais engager l'ensemble de son tapis. Grâce à un peu de réussite, certes, comme avec cet énorme pot remporté face à Kevin MacPhee grâce à une quinte trouvée sur la rivière, mais aussi et surtout grâce à une constante pression mise sur ses adversaires. C'est cette agression qui lui a peut-être joué des tours par la suite, lorsqu'il s'est retrouvé engagé dans d'énormes pots préflop auxquels il a dû renoncer. Adrien doit encore peaufiner son jeu et procéder à quelques réglages, mais nul doute que le Top Shark va faire parler de lui cette année.

Tombé à vingt blindes lors de son arrivée en table télévisée à seize joueurs restants, Adrien a décidé de passer à l'action en relançant au bouton avec Q3. Matas Cimbolas a complété sa grosse blinde et le Poitevin trouvé un tirage couleur sur 9JJ. Tout est alors allé très vite : 52 000 chez Matas, puis tapis d'Adrien pour 374 000, payé dans la seconde par son adversaire ayant trouvé un brelan avec J7 en main.

Adrien a la main parfaite pour vibrer, mais le suspense est clos à l'arrivée d'un J sur le turn donnant un carré à Matas. Derrière une Q à la rivière, Adrien prend son manteau et salue ses adversaires. Il remporte un prix de 25 010 euros et le respect de la communauté poker, pressé de le voir oeuvrer à nouveau. Ce sera fin février au cercle Clichy-Montmartre pour la finale du Winamax Poker Tour.

Double-up de Joseph El Khoury en table télévisée : le Libanais a disputé le plus classique des coin-flips du poker moderne avec Benjamin Pollak, As-Roi contre paire de Dames. La balance a penché du côté du Français jusqu'à l'arrivée d'un As sur la rivière. Les deux joueurs ont maintenant sensiblement le même tapis, soit près de 40 blindes chacun.

On peut dire adieu aux relances « poignée » et autres fantaisies dont on a pu se délecter aujourd'hui : David Van Den Berg vient de nous quitter.

Le fantasque néerlandais au style de jeu datant des années 90 a été quelque peu ambitieux. Dans un 3-way pot (dans le langage des grinders, cela signifie que c'est un pot avec trois joueurs engagés), le brave David donk-bet à 27 000 sur le flop 784.

L'action s'envenime : le joueur qui avait relancé avant le flop, Andrius Bielskis, au bon lait de brebis, relance à 78 000 tandis que Benjamin Buhr surenchérit à son tour en proposant 178 000. Et plus David voit de jetons au milieu, plus il est excité (rappelez-vous : ce coup complètement farfelu joué en début de journée) et c'est donc presque sans surprise que l'on observe le bougre faire tapis pour plus de 700 000 au moment où la parole lui revient. Pris en sandwich, le Lituanien au patronyme Grec préfère lâcher le morceau. Contrairement au Français qui call plus vite qu'il ne faut de temps à DSK pour enlever sa robe de chambre dans un Sofitel.

Van Der Berg : 99. Ce qui est bien, mais pas top.
Buhr : 77. C'est mieux.

Le turn, un T, fait bien frissonner notre ami Néerlandais, mais le 3 rivière ne change finalement rien à l'affaire : place aux demi-finales !

Le compteur affiche 17 joueurs après trois niveaux de jeu : plus qu’une élimination, et l’objectif des organisateurs pour le Day 4 sera atteint. Cependant, le niveau qui va débuter (blindes 10,000/20,000, ante 2,000) sera quoi qu’il arrive joué dans son intégralité. Et si aucune élimination ne survenait durant les 90 prochaines minutes, la partie continue !

Les sorties récentes :

18e : Evangelos Tsairis (Grèce) 22,160€
19e : Guillaume Darcourt (France) 22,160€
20e : Jérémy Ciup (France) 22,160€
21e : Sergio Aido (Espagne) 19,320€
22e : Miroslav Alilovic (France) 19,320€
23e : Lionel Rozenberg (France) 19,320€
24e : Alex Tikhoniouk (Irlande) 16,770€
25e : David Jaoui (France) 16,770€
26e : Milan Tomasz Rabsz (Pologne) 16,770€

Tapis moyen : 1 million