Un mardi soir à Deauville

- 3 février 2015 - Par Benjo DiMeo

20 heures 18 à Deauville. Cette troisième journée de poker dans le Main Event de l’EPT Français fut courte, en tout cas plus courte que les deux précédentes, et notre conclusion sera courte aussi, car nous devons filer pour assister à la cérémonie de remise des trophées France Poker Awards.

De 335 joueurs à midi, environ 140 pouvaient se vanter de posséder encore des jetons au moment où le gong a sonné. Joli écrémage, comme d’habitude. Parmi ces veinards, quatre des cinq poulains sélectionnés en début de journée et aux basques desquels j’ai collé toute la journée (Joffrey Baillieu n’ayant pas réussi à se sortir de sa situation de short-stack). Chip-leader en début de journée, Guillaume Darcourt n’a pas chômé aujourd’hui, jouant une quantité impressionnante de mains et parvenant à accroître un peu plus son avance. Le boa aurait pu terminer en tête pour la deuxième soirée consécutive, mais plusieurs pots perdus en fin de journée font qu’il devra se contenter de 172,000, Plus que la moyenne, mais moins de la moitié de son point culminant aujourd’hui ! Jan Heitmann fut l’un des bénéficiaires de la saignée, doublant son tapis contre Darcourt en toute fin de journée après avoir passé la journée à soigner son short-stack comme un petit animal blessé. L’Allemand se paie même le luxe de passer devant Darcourt à la corde, terminant la journée avec 199,000. « Journée parfaite… Sauf la fin », soupire Jean-Pierre Besancon, qui s’en voulait après avoir fait, je cite, « un call de merde » avec une paire en main contre un adversaire ayant trouvé deux paires sur le turn et la rivière. La journée fut meilleure pour Guillaume Diaz, mais j’y reviendrai plus tard - je laisse d’abord la parole à Harper qui va nous parler du Day 2 de ses poulains.

Avec en jeu une tournée à payer pour le mec qui termine avec le moins de poulain, j'ai été bien défait en perdant d'entrée Gaëlle Baumann, éliminée avec une paire de Valets contre une paire de Sept. Un 80/20 lui ayant enlevé tout espoir dans le tournoi et m'ayant mis en queue de peloton dans cette course aux poulains. Un retard jamais comblé puisque quelques heures plus tard, ce fut au tour d'Aurélien Guiglini de sauter, lui aussi éliminé sur un petit bad beat puisqu'il avait brelan contre un tirage quinte et couleur au turn. C'est la rivière qui l'a achevé.

Deux joueurs Winamax en moins, mais il me restait tout de même un membre de l'écurie rouge : Bastien Panciarola, sympathique grinder ayant remporté le Grand Prix en juillet 2014. Ce n'est clairement pas une journée durant laquelle il a dû s'amuser puisqu'il a passé son temps à passer, passer et encore passer, finissant la journée avec un tapis semblable à celui avec lequel il a commencé : 49 200.

Cela a beaucoup mieux fonctionné pour mes deux autres joueurs. Rémi Castaignon a remporté un pot énorme en début de journée en éliminant Damien Lhommeau puis s'est ensuite maintenu parmi les hommes de tête en prenant peu de risques. Il débutera le Day 3 avec près de deux fois la moyenne. Le maillot à pois revient à Kevin MacPhee. Impressionnant tout au long de la journée, il a semblé remporter l'ensemble des pots qu'il a joué à une table aussi résistante qu'une batterie d'iPhone. L'Américain a terminé la journée avec 308 000. Au tour de Kinshu de nous raconter ses poulains à lui...

J'avais choisi de suivre ce matin des profils radicalement différents, du champion tricolore passionné par les pilules bizarroïdes et l'asie, à un pro scandinave qui laisse transpirer autant d'émotions qu'un géranium à Jardiland, en passant par le régulier des cercles parisiens supra cool et le grinder acharné des tournois en ligne de votre room préférée.

Eh bien, tous ces joueurs ont franchi le Day 2 sans encombre, sauf un, Michaël Tureniec (je vous laisse deviner de quel joueur il s'agit dans ma liste). Le Suédois a vu ses plans contrecarrés dans l'après-midi, après avoir pourtant bien débuté la journée. Pour le remplacer à son siège, Matthieu Lamagnère : constant durant le gros des 7 heures et demi jouées aujourd'hui, Sixcoups a bénéficié d'un petit coup de pouce de l'agressif chipleader de sa table en toute fin de journée, lui permettant de grimper in extremis au-dessus du tapis moyen. Du côté d'Alexandre Réard, la journée aurait pu être courte, car on le sait, les joueurs qui redémarrent au Day 2 avec sensiblement le tapis reçu au départ du tournoi, ont de grandes chances de vite passer à la trappe. Ce ne fut pas le cas du régulier de l'Aviation Club de France, qui n'a finalement jamais été en danger, au cours d'une journée où son tapis a plus que doublé.

Enfin, le meilleur pour la fin : Bertrand Grospellier. La machine serait-elle de retour ? Possible. Aussi calme qu'efficace, ElkY a vu son tapis grossir à vitesse grand V au fil des heures, comme un boulimique verrait son ventre gonfler un jour de soldes au MacDo. Le champion tricolore a fini non loin de la tête, avec un tapis flirtant avec les 280 000.
 

Les Top Shark assurent !



Quelle journée pour le nouveau Top Shark ! Confiant après un Day 1 rondement mené, Adrien Guyon a géré ce deuxième round d'une main de maître. Loin d'être impressionné par les enjeux d'un tournoi de ce calibre, Shakkkiraa a martyrisé ses adversaires tout au long de la journée. Demandez à Jan Heitmann, Franck Kalfon ou encore Paul-Français Tedeschi ce qu'ils en pensent. Le Poitevin a certes trouvé de belles mains, mais il a surtout su les rentabiliser, en maniant à merveille les changements de vitesse, l'une des clés du Texas Hold'em. « C'était une bonne journée » résume un Adrien modeste, qui avec 291 100, est bien parti pour réaliser un coup de maître pour ce premier tournoi majeur sous les couleurs du Team Winamax. Guillaume Diaz, lui, termine à 142,000 après une journée qui l'a vu monter en puissance progressivement, déployant toute la panoplie de son arsenal poker (3bet lights, hero calls, bluffs...) avant de perdre quelques coups importants en fin de journée. Il reviendra avec pile-poil la moyenne.

Parmi les autres joueurs qui reviendront mercredi pour prendre le départ du Day 3 (coup d’envoi : midi, comme d’hab) et tenter de rentrer dans les places payées : David Jaoui, Benjamin Pollak, Eugene Katchalov, Jan Boubli, Paul-Francois Tedeschi, Guy Tomaselli, Marcin Horecki, Ruben Visser, Jerome Zerbib

Ceux là, en revanche, n’ont plus aucune chance de gagner : Fabrice Soulier, Gabriel Nassif, Lucien Cohen, Julien Brécard, Olivier Douce, Jake Cody, Vicky Coren, Ilan Boujenah

On reviendra en détail sur le classement un peu plus tard dans la soirée. En attendant, rendez-vous sur Twitter pour un live tweet des France Poker Awards !

Tableau de bord
87 places payées
138 joueurs restants (sur 592 au départ)
Blindes à la reprise 1 500/3 000, ante 400
Tapis moyen 128 700

Benjo, Harper & Kinshu

Les dernières escarmouches

- 3 février 2015 - Par Kinshu

Un oeil sur son smartphone, le deuxième sur son tapis, le troisième sur ses adversaires, Bertrand Grospellier est l'un des grands gagnants de cette journée. En catimini, ElkY a multiplié son tapis par 2,5. Et lorsqu'on sait qu'il a commencé avec un beau paquet de jetons devant lui, cela fait donc du Français l'un des chipleaders de ce Day 2.

Changement de table pour Matthieu Lamagnère qui est arrivé au beau milieu d'un sacré virage. Le grinder online est pris en sandwich par deux poids lourds du circuit : le Néerlandais Ruben Visser (2,3 millions d'euros de gains sur le circuit) et l'Ukrainien Eugene Katchalov (8,4 millions d'euros). « Je vais patienter jusqu'à la fin de la journée » relativise Sixcoups, qui a perdu dans le courant de l'après-midi un gros pot avec deux Dames contre deux Rois.
 
Tapis de Matthieu Lamagnère à midi : 82 500
Tapis de Matthieu Lamagnère à 19h50 : 70 000

Qu'est ce qui est le plus agressif ? La coiffure de cette croupière ou le style de jeu de Guillaume Darcourt ? Vous avez deux heures.

Poulain contre poulain

- 3 février 2015 - Par Benjo DiMeo

J’ai été témoin d’un coup joué entre deux de mes poulains : une situation dont je n’avais pas encore été témoin aujourd’hui. Et le coup en question fut sanglant.

 Il commence avec une relance à 6,000 envoyée par Guillaume Darcourt UTG+1. Le bouton (que je ne connais pas) paie. De petite blinde, Jan Heitmann 3-bet pour 18,500. De loin, j’ausculte son restant de stack : je compte 60,000 tout rond.

Guillaume Darcourt paie sans trop tarder, et le bouton abandonne. Miam !

Flop 92T. Jan check. Guillaume fait de même.

Turn : un 5. Jan envoie 20,000. C’est rapidement payé par le Français.

Rivière : 9. Jan pousse ses derniers jetons : huit unités de 5,000. Guillaume se tâte un instant, et complète.

Showdown !

T8 pour Guillaume, qui a tenté le hero-call contre le A9 gagnant de l’Allemand. Jan Heitmann double son tapis alors qu’il ne reste plus que quelques mains à jouer en ce Day 2 !

C'est la castagne

- 3 février 2015 - Par Harper

Tapis de Rémi Castaignon à 14h10 : 240 000
Tapis de Rémi Castaignon à 17h : 200 000
Tapis de Rémi Castaignon à 19h30 : 220 000

Action à la table de Rémi Castaignon ! Quatre joueurs sont allés voir un flop. Derrière une relance à 5 000, Jan Boubli paie au bouton, Rémi fait de même en petite blinde et est accompagné par Joseph Carlino en grosse blinde.

QQ2

Check général jusqu'à Jan Boubli qui envoie une praline à 19 000, à peu de choses près le pot. Rémi Castaignon réflechit puis porte les enchères à 44 000 ! C'est rapidement passé chez les deux premiers larrons mais pas chez Jan, qui va réfléchir durant trois longues minutes. Possédant 35 000 jetons derrière, il finit par passer, permettant à Rémi de revenir à 220 000 jetons.

Vol au-dessus d'un nid de jetons

- 3 février 2015 - Par Harper

Tapis de Kevin MacPhee à 12h : 86 300
Tapis de Kevin MacPhee à 15h30 : 130 000
Tapis de Kevin MacPhee à 18h45 : 285 000

Le poker, parfois, ça a l'air facile. Surtout quand on regarde Kevin MacPhee. L'Américain relance une main sur deux et ne reçoit aucune opposition. La table a tout simplement décidé de lui laisser le contrôle, et le récent runner-up de l'EPT Londres ne se prive pas de prendre blindes et antes en pleine détente.

Le sosie de merde du jour

Ce joueur, qui me rappelle étrangement Billy Bibbit (croisé avec Aubin Cazals) dans Vol au-dessus d'un nid de coucou. Je ne sais pas trop comment je le prendrais si on me comparait à Billy alors sache, cher ami, qu'il n'y a rien de personnel.