Winamax

The Come-Back Kid

- 26 août 2015 - Par Benjo DiMeo



Avec un petit peu d’efforts, les fidèles arriveront à reconnaître le visage sur la photo ci-dessous, en essayant de le rajeunir d’une poignée d’années.

Il y a dix ans, presque jour pour jour, Adam Lounis m’avait proprement stupéfié par son jeu agressif et sans peur lors de l’étape World Poker Tour de Paris. Adam n’avait que 18 ans et moi 3 de plus, couvrant mon deuxième tournoi de poker seulement. A l'époque, les jeunes n’avaient pas encore pris le dessus sur les vieux pros du poker. La vision d’un gamin relançant et sur-relançant à tour de bras les fumeurs de cigare en chemise occupant la majorité des sièges était encore quelque chose d’inédit, et je ne fus pas le seul à être impressionné par le style d’Adam, qui préfigurait une tendance qui allait se généraliser durant les années à venir, de Prague jusque Los Angeles en passant par Stockholm, Londres et Las Vegas.

Ce coup d’éclat (10e sur 160 d’une épreuve qui allait aussi l’Anglais révéler Roland de Wolfe) ne fut cependant pas le coup d’envoi d’une brillante carrière de joueur de poker, Adam n’ayant jamais réellement voulu faire du poker un métier. Il a, de fait, complètement abandonné le poker de haut niveau quelques années après ce résultat, ayant au passage collecté quelques résultats mineurs sur le circuit Français, en plus de quelques regrets (notamment cette carrière avortée d’interviewer/commentateur pour un site concurrent, un rôle qu’il n’a jamais vraiment voulu et qui lui a valu pas mal de critiques acerbes à l'époque.)

C’est donc aussi surpris l’un que l’autre que nous nous sommes croisés hier dans les couloirs du casino. Le très jeune homme que j’ai connu en 2005 a pris un peu d’âge, du poil au menton, sûrement pas mal de maturité, et surtout une nouvelle adresse : « J’ai déménagé au Brésil, je travail dans la finance ! » Pourquoi ce retour ? « Je suis rentré en France pour les vacances, ça me titillait de rejouer un peux. J’aimerais bien refaire quelques gros festivals de temps à autre. Je n’ai pas oublié les bases ! »

Les bases, comme cette relance UTG à 2,000 avec AK suivie d’un 4-bet à tapis après la relance à 5,000 du bouton. Celui-ci passe immédiatement et Adam montre ses cartes, beau joueur.

Plongé dans son premier gros tournoi de poker en cinq ans, Adam pointe désormais à 60,000.