Est-ce que quelqu'un pourrait prévenir Harper qu'en fait, c'est à son tour d'écrire la conclusion ? Un petit post de 3,000 signes dans la rubriques « News » de Wam suffira. Parce que là, il est six heures du matin, tout le monde est parti depuis longtemps, sauf les reporters les plus acharnés : on vient d'assister à une très, très longue table finale ici à l'Aviation Club de France, en grande partie à cause des interminables pauses programmées avec une fréquence beaucoup plus élevée que d'habitude. Bon, allez, je vais essayer quand même.
Comment résumer les Euro Finals of Poker en un mot ? « Choucroute » ne fera pas l'affaire, « chaussure » non plus, et encore moins « tubercule ». En revanche, « rose », pourrait convenir à la limite, puisque rose, c'est la couleur des filles, et c'est une fille qui a gagné, ce qui n'arrive pas souvent, en fait il n'y a qu'un précédent dans l'histoire du World Poker Tour, c'est Van Nguyen (l'épouse de Men the Master), et encore, c'était lors d'un tournoi sur invitation, donc pas ouvert à tout le monde, donc pas démocratique, donc çà compte pas, voilà, en fait, ce soir c'était la première fois.
La fille en question (l'une des quatre ou cinq au départ), c'est Natalia Nikitina. On avait jamais entendu parler de la russe auparavant, mais elle nous a rapidement conquis avec sa technique savamment travaillée et, il faut bien le dire, son charme glacé, dur et froid, typique des beautés de l'Est.
Ce soir, sur les Champs-Elysées, chacun des finalistes méritait de gagner, ou presque. Sam Trickett, revenu d'entre les morts et qui ne put finalement faire mieux que la sixième place. Tobias Wagner, le pro allemand au style sans tâches. Jean-Lou Tepper, le businessman serrure capable de coups de poker formidables. Benjamin Pollak, bien sur, chip-leader victime de coups à peu près inévitables. Et enfin Alexandre Brivot, le pro de l'ombre qui s'est pour la première fois révélé au grand jour devant les caméras de télévision, et dont la chute sur la dernière marche avait plus à voir avec la variance, le manque de réussite, le destin, les Dieux du poker qui se retournent contre lui, bref, appelez ça comme vous voulez, il a manqué de cul, un point c'est tout. Et ces paroles n'ont aucunement pour but d'enlever du mérite à Natalia, qui mérite sa victoire autant que les autres l'auraient méritée.
Natalina va t-elle gouter au cirque médiatique du poker ?
Au moment de conclure, pour de vrai, pour de bon, cette longue semaine passée à l'Aviation Club de France, je me demande une seule chose : est-ce qu'on va revoir Natalia ? A t-on affaire à une étoile filante, qui va repartir dans l'anonymat de ses cash-games ultra secrets de Moscou pour ne plus jamais réapparaître dans une compétition publique ? Où au contraire, est-on en présence d'une future star médiatique du poker, qui va plonger la tête la première dans l'univers des tournois, un univers qu'elle découvrait à peine ici à Paris ? Je ne serais pas étonné qu'elle opte pour la première solution.
Benjo