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Top 5 : Winamax Series, les conseils des pros

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Re-entry, Knockout, late reg, bankroll management : le Team Winamax vous guide pour vous y retrouver dans la nébuleuse Series.

Top 5 Winamax Series
C'est Noël pour les joueurs de poker : les Winamax Series reviennent. Dimanche sera donné le coup d'envoi de la 25e édition de votre festival préféré. Au programme du 1 au 12 septembre : des tournois abordables côtoyant des épreuves de spécialistes, des tonnes de formats différents, et les plus grosses dotations de l'année.

Pas facile d'aborder cettre traversée spatiale de douze jours, où un minimum de 14 millions d'euros seront distribués. Re-entry, late reg, Knockout, bankroll management : les pros du Team Winamax nous éclairent, histoire de passer en hyperespace sans turbulences.

Faut-il tenter des tournois plus chers ?

Les Winamax Series, c'est 169 épreuves dont l'inscription vous coûtera entre 5 et 1 000 euros. Face aux prize-pools délirants, du genre qu'on ne croise que trois fois par an en ligne, la tentation peut être grande de faire des écarts au bankroll management, et de se payer des beaux tournois qu'on n'a pas l'habitude de s'offrir. Un joueur habitué à jouer pour 10 ou 20 euros doit-il tenter sa chance sur un 50 ou un 100 euros, voire plus ?

Pierre CalamusaConnaissant la réputation du bonhomme, la réponse de Pierre Calamusa vous surprendra sûrement : "C'est un non ! Si tu es régulier de tournois entre 5 et 20 €, concentre-toi sur eux : le programme des Series est tellement chargé que tu trouveras largement assez d'épreuves pour te contenter." En somme, quand le frigo est déjà plein, il n'y a pas besoin d'aller faire les courses : les Series sont toujours l'occasion de belles soirées multitabling. En plus, ce genre de "shot" vers des limites supérieures peut s'avérer contre-productif : "Si tu as 4 ou 5 tournois de ta limite et une seule épreuve à 100 ou 250 € à côté, tu vas déséquilibrer ta session. Imagines, tu sautes du 250 € : tu risques quand même d'être moins focus sur les autres !"

Du coup, si vous avez vraiment envie de vous faire plaisir, Pierre recommande de faires les choses proprement : "Le soir où tu tentes un truc hors bankroll, tu n'ouvre qu'une table, deux au maximum, et tu te focus à fond. En plus, cela offrira l'avantage de garder le montant de ton buy-in moyen à un niveau similaire aux autres soirs : un tournoi à 100 € vaut les dix tournois à 10 € joués la veille."

Hé, au fait : si vous voulez accéder aux hautes sphères des Winamax Series et à des prize-pool à sept chiffres sans faire un trou dans la BR, jetez vous sur nos Expresso Series à 4 et 0,5 € !
 

Combien de fois je dois re-entry ?

Vous êtes frais et reposé. Vous avez bien révisé vos stratégies. Le A-game est en place. Bref, tous les éléments sont réunis pour une soirée réussie. Sauf que... ça ne passe pas. Les coin-flips tombent du mauvais côté, vous ne rentrez pas un tirage, vos grosses paires se font défoncer et ce spot de bluff en apparence parfait se fait snap-call par brelan. Vous sautez du tournoi une fois, deux fois, trois fois... combien de fois, en fait ? A partir de combien d'éliminations faut-il dire stop ? Faut-il se fixer une limite de "bullets" à investir ?

Romain LewisRomain Lewis reconnaît qu'être pro facilite les choses : "Quand je re-entry un tournoi, c'est comme si c'était un nouveau tournoi qui commençait. Décider de re-entry ou non, c'est donc juste une question de bankroll. Je conseille d'avoir à sa disposition quelque chose comme 100 fois le montant du buy-in. Au dessus de ce seuil je ne vais jamais me poser la question de savoir si je dois arrêter les frais sur un tournoi re-entry. En dessous, il faudra alors considérer les satellites." Le récent vainqueur d'un side event à Barcelone ajoute que ces tournois sont ceux où le bankroll management est le plus important, car "ce sont ceux avec les plus gros fields, donc il est toujours un peu plus dur d'aller au bout."

Romain ne rechigne pas a re-entry, confessant un record de 8 inscriptions sur une des éditions du Million Event des Winamax Series, mais l'admet : "à chaque nouvelle inscription, on perd un peu d'edge, car le temps passe et les blindes augmentent." Mais perseverer, c'est aussi se donner les moyens de gagner : en avril dernier, Romain décrochait deux titres Wina Series en deux soirs.

Comment aborder la question si, comme la majorité des joueurs, on pratique le poker en amateur, et donc avec des notions différentes de gestion de bankroll ? "Evidemment, il ne faut pas se mettre en danger financièrement. Tant que le jeu reste fun, je ne vois pas de souci à re-entry." Le conseil de Romain : se fixer un budget en début de festival, et s'y tenir, en planifiant "deux ou trois bullets pour chaque tournoi. Si on deep run dès la première bullet, celles qu'on a économisées peuvent partir sur le tournoi d'après."
 

Le late reg : c'est oui ou c'est non ?

La grande majorité des épreuves des Winamax Series offre aux retardataires la possibilité de s'inscrire après le coup d'envoi. Même si vous êtes du genre à toujours être giga à la bourre, cela ne sera pas un souci : la plupart des tournois auront une période de "late reg" supérieure à 90 minutes.

Davidi KitaiMais est-il envisageable de s'inscrire en retard volontairement ? Y'a t-il un avantage stratégique à faire une croix sur les premiers niveaux d'un tournoi, et entrer en jeu avec moins de BB ? Adepte assumé de cette pratique, Davidi Kitai n'en a pas moins remporté six titres Winamax Series. Le dicton "après l'heure, c'est plus l'heure" ne s'applique donc pas au Génie belge : ses retards ne semblent pas être  une tactique "EV moins". "J'aime bien m'inscrire tardivement car cela me fait gagner du temps : mes sessions durent moins longtemps. Certains ont calculé que c'était une décision profitable sur le long terme : plus les places payées sont proche et plus cela serait profitable" Davidi voit dans cette méthode un second avantage : "Je ne suis pas super à l'aise avec le jeu deepstack quand je multitable. Lorsque je démarre avec un tapis plus faible, mon jeu est plus automatisé, donc mes décisions sont plus faciles."

Davidi recommande donc le late reg, mais pas pour tous les tournois ("Les tournois KO, il faut les jouer dès le début !") et pas à tout le monde : "Vous devez avoir une bonne connaissance du jeu short-stack. Apprenez par coeur vos tableaux de push/fold/limp avec 20BB et moins ! Si vous êtes bon en Expresso ou en SNG Turbo, le late reg vous sera profitable. En revanche, un reg de cash-game qui à l'habitude de jouer avec 100BB ou plus aura plutôt intérêt à s'inscrire dès le premier niveau !" Car il est bon de le rappeler : si pratiquer le late reg n'est pas "EV-", cela fait clairement perdre de l'EV aux joueurs gagnants. "Plus la profondeur est importante, plus l'avantage des bons joueurs augmente, surtout face aux joueurs les moins bons inscrits depuis le début."
 

Tournois KO : faut-il accepter tous les coin-flips ?

Le format Knockout est en vogue, et le planning des Winamax Series reflète sa popularité actuelle : un tiers des épreuves sont jouées en KO. Il faut dire qu'ils sont tout de même bien fun, ces tournois où l'on peut gagner de l'argent dès la première main du tournoi en éliminant un joueur, puis un autre, et encore un autre... Sur un KO, la moitié de la dotation est reservée aux primes : en éliminant un joueur, on remporte immédiatement la moitié de la prime du sortant (affichée au dessus de son pseudo), tandis que l'autre moitié vient gonfler notre propre prime, faisant de nous une cible encore plus alléchante.

Comment ajuster notre stratégie habituelle au format KO ? On imagine qu'il faut se montrer plus agressif, mais à quel point ? Tous les coin-flips sont-ils bons à prendre, histoire d'accumuler un max de primes ?

Ivan DeyraTout comme Davidi Kitai, Ivan Deyra préconise de prendre son siège dès le shuffle up and deal : "Jouez les KO dès le début ! La moitié du prizepool est à aller chercher dans les poches des joueurs, donc c'est super important de monter des jetons rapidement." Et pour ce faire, ValueMerguez n'hésitera pas à se mettre en danger. "Je prends le plus de risques possible dès le début, parce que c'est crucial de couvrir le stack de ses adversaires durant la première moitié du tournoi." Forcément : c'est toujours rageant de gagner un coup à tapis contre un joueur qui avait trois pauvres blindes de plus que nous, pour aussitôt le voir se faire éliminer par quelqu'un d'autre la main suivante...

Ensuite, il faudra calmer un peu le jeu. "Plus on avance dans le tournoi, plus on fait attention à l'ICM", autrement dit à l'échelle de prix et à la valeur de nos jetons par rapport à cette échelle. "On va moins gamble et petit à petit, le tournoi se met à ressembler à une épreuve classique, avec des ranges préflop normales."

Tous les coin-flips sont-ils bons à prendre ? Ça dépend. Au moment de jouer un coup à tapis, Ivan se pose toujours la même question :  "A quoi va ressembler le jeu futur ?" C'est à dire : "Qu'est-ce qu'il se passe si je gagne ce coup ? Et si je perds ? Est-ce que je couvre encore les autres joueurs ou pas ?"

Si par bonheur vous parvenez en TF (c'est tout ce qu'on vous souhaite), Ivan vous conseille de repartir à l'attaque : "En finale, on ne joue que pour la gagne, on fait le porc !" Pourquoi ? Facile : "parce que le vainqueur ramasse toutes les primes." Même si, depuis quelques temps, Winamax a quelque peu adouci l'écart qui séparait la première place de la seconde en attribuant le même payout aux deux plus belles places, la différence se faisant donc uniquement par la prime.

Vidéo : Les mathématiques des KO avec Adrien Delmas
 

Faut-il abandonner le Day 1 d'un flight quand on est short-stack ?

Comme à chaque fois, les Winamax Series offrent des tournois au long cours avec de multiples Day 1, vous permettant de choisir la journée de départ qui vous convient et de retenter votre chance en cas de bust. Cela fait de gros prize-pools et ce coup-ci, on a poussé le bouchon vraiment loin avec un Million Event avec... 40 Day 1, à raison de 4 par jour ! Too much, peut-être, mais ce n'est pas tous les jours que l'on peut participer à un tournoi à un million d'euros pour seulement 15 € l'entrée.

La situation est fréquente : vous avez bataillé dur tout le Day 1, traversé bien des tempêtes et alors que la sonnerie du gong se profile, vous stack fait grise mine. Une fois qualifié pour le Day 2, il n'est plus possible de jouer d'autre Day 1. Vos 9 BB vous semblent un peu légères : la question vous traverse l'esprit : ne serait-il pas mieux de sauter maintenant, histoire d'essayer de monter plus de jetons sur le prochain flight ? Après tout, notre buy-in est remboursé puis qu'à ce stade, on est déjà ITM. Pourquoi ne pas se donner une nouvelle chance ?

Guillaume DiazGuillaume Diaz n'est pas fan de l'idée : "Très peu de joueurs passent le Day 1 d'un tournoi Flight ! Cela représente moins de 5% du field. Le tournoi est déjà très très avancé, donc je ne pense pas qu'il y ait de bonnes raisons à abandonner. C'est pas évident, de passer un Day 1, c'est très long ! Sécuriser un Day 2, c'est très bien, même avec peu de blindes."

Peut-on trouver une exception à cette façon de voir ? "Si tu es un reg de tournois chers, 200 € ou plus, si tu joues le Colossus à 30 € et que tu penses avoir un énorme edge, alors oui, à la limite on pourrait imaginer que tu pourrais prendre des décisions un peu plus 'high variance' en fin de Day 1 si tu as moins de 15 BB."

Volatile se rappelle avoir évoqué le sujet avec ses coéquipiers du Team lors d'une précédente édition du WPO Dublin. Sur nos live, il est en effet possible d'abandonner son stack en fin de Day 1 si l'on souhaite repartir à zéro sur le Day 1 suivant. Mais de fait, très peu de joueurs choisissent cette option. "On en avait discuté, et on s'était dit que même s'il reste 20% du field à la fin du Day 1, on n'a pas envie de jeter un petit stack et se retaper un Day 1 car on est tout de même déjà bien avancés dans le tournoi. Pour les Series, c'est moins de 5%. Donc j'arrive à la même conclusion..." Bref, vous l'avez compris : battez-vous jusqu'au dernier jeton !

Rendez-vous dimanche pour le coup d'envoi des Winamax Series ! On discutera aussi stratégie lors du Multiplex Poker organisé en parallèle du lancement, et si vous avez encore soif de conseils, plongez-vous dans les archives avec cette foule de tips compilés par PonceP (janvier 2018) et, pour remonter encore plus loin, ce blog signé de ce bon vieux Manuel Bevand (si tu nous lis : salut Manub !)

Winamax Series : le programme
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Benjo DiMeo

Triple vainqueur VSOP à Cognac.

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