Top 5 : Les consécrations tardives
Par Général Tournois Live
dansIls ont pris leur temps, mais ils ont fini par atteindre le sommet. Découvrez notre Top 5 des joueurs arrivés sur le tard.
N'est pas Chris Moneymaker qui veut : contrairement à ces veinards qui ont ouvert leur palmarès sur une victoire (ils ont fait l'objet du Top 5 Coups d'essai, coups de maître), nombres de joueurs, même parmi les plus talentueux, ont du patienter de longues années et faire dix fois le tour du circuit pro avant d'enfin connaître l'ivresse d'une grosse victoire. On vous présente cinq de ces consacrés tardifs qui ont longtemps dû se contenter de jouer les Poulidor...
Martin Jacobson : l'éternité après la patience
Dès son apparition sur le circuit live en 2008, le Suédois a frappé fort, avec une troisième place sur l’étape European Poker Tour de Budapest. Prometteur, pour un inconnu de 21 ans qui occupait encore son poste de chef dans un restaurant et se demandait s'il lui fallait ou non passer pro. Six mois plus tard, rebelote sur le circuit World Poker Tour, avec une seconde place à Venise, derrière le compatriote Ragnar Astrom. Suffisant pour transformer Martin Jacobson, c’est son nom, en une valeur montante, et lui prédire un bel avenir à Vegas, où les WSOP s’apprêtent à débuter. Las : au Rio, il doit se contenter d’une 8e place sur une épreuve à 1 500 $. Pire : sans le savoir, il vient d’entamer une année blanche, qui ne cessera que lors des WSOP suivants, avec une quatrième place sur un tournoi similaire. De retour en Europe, Jacobson va alors signer l’une des plus belles séries de l’histoire de l’EPT… sans pour autant réussir à gagner ! Matez un peu : runner-up à Vilamoura en août, puis encore runner-up à Deauville en février (derrière Lucien Cohen), et enfin 4e à Berlin en avril. Après ces trois finales de haut rang, le nom de Martin Jacobson est sur toutes les lèvres en 2011. Chacun l’attend au tournant, et voit en lui un potentiel patron du poker européen. Il lui faut transformer l’essai avec un titre, et vite ! Mais non : tandis que sa collection de places d’honneur continue de s’agrandir, l’étagère à trophées reste vide : 6e sur le WPT Paris en septembre, 10e lors de la PCA début 2012, 7e sur le Mix Mad des WSOP Europe à Cannes à la rentrée…
Après deux nouvelles éliminations sur des finales WSOP en 2013 et 2014 (6e sur le massif One Drop à 111 111 $ l’entrée puis 7e sur l’emblématique 10K 6-max), Jacobson aurait pu se résigner à jouer un rôle de second plan sur le circuit pro, celui d’un joueur certes très bon mais ne réussissant pas à close the deal sur la dernière ligne droite. Mais ce qui ne te tue pas te rend plus fort : toutes ces frustrations accumulées en six ans n’auront pas été vaines, car en 2014, mûri par ces expériences, Jacobson sera récompensé de sa patience et de son talent par le titre suprême et éternel du poker, remportant le Main Event des WSOP avec l’art et la manière. Jamais, au cours des huit journées du marathon, son nom n’aura quitté les cimes du chip-count; jamais, dans sa course au 10 millions de dollars, sa domination ne sera jamais vraiment remise en question. En résumé : Martin Jacobson aura pris son temps, mais comme dirait l’autre, il peut maintenant mourir tranquille. - Benjo
Ludovic Lacay : cinq ans de turbulences
En septembre 2007, un petit acteur français du poker en ligne décide de constituer une équipe de joueurs pros afin de représenter sa marque naissante sur le circuit des tournois live. Une pratique banale sur ce marché, mais qui s'accompagne d'une prise de risque inhabituelle : plutôt que de tout miser sur des valeurs établies, la start-up décide de faire confiance à des jeunes talents peu, voire pas du tout connus, repérés grâce à leurs performances signées dans le relatif anonymat du cash-game online. Les noms de ces espoirs d’alors ? Anthony « xxTaLLxx » Roux, Guillaume « Johny001 » et un certain Ludovic Lacay, alias Sir Cuts. « Un petit étudiant en droit toulousain que personne ne connaissait et qui ne connaissait personne », comme il se décrira lui-même bien des années plus tard. On pourrait aussi ajouter : un gamer de haut vol, connu pour ses prouesses à Counter Strike, qui monte tranquillement sa bankroll en ligne depuis deux ans. Le pari de Winamax est osé mais s’avère très vite payant : dès le second voyage du Team, sur l’étape World Poker Tour de Barcelone, Sir Cuts atteint la table finale télévisée, élimine LA star de l’époque (Gus Hansen), et manque d’un cheveu la victoire face à un amateur, l’Allemand Markus Lehmann, très en veine ce soir-là. Mike Sexton en personne se dit impressionné ! Travaillé en secret sur le Net, le talent de Sir Cuts éclate soudainement au grand jour. Mais que d’années seront nécessaires pour voir ce talent validé par un gros titre ! Là où son coéquipier Arnaud Mattern avait gravé son nom d'entrée de jeu, gagnant l'EPT Prague deux mois après avoir rejoint le Team, Ludovic va traverser un quinquennat entier de frustrations. 60 mois sur la ligne de crête entre le bad run et le blowup, durant lesquels le jeune pro au caractère bien trempé va se constituer une aura de rock star tout en enchaînant des deep-runs avortés, balançant des chip-leads à la poubelle après un énième move risqué, ou se prenant un bad beat insensé pour deux fois la moyenne : 11e sur l’EPT Dublin en octobre 2007, 8e à Varsovie l’année suivante, 21e à Monte Carlo en 2009… Sur les WSOP qui ont suivi, tout le monde croyait son heure enfin venue, lorsque son nom était resté fermement accroché au chip-count du Main Event, soirée après soirée. Mais non : c’est Antoine Saout qui a crevé l’écran sur cette édition, tandis que Ludovic devait s’arrêter aux portes de la finale et se contenter de la 16e place après 8 journées au firmament.
Derrière, après avoir de nouveau joué une finale WPT (4e à Marrakech), manqué de peu un bracelet en Omaha en 2010, failli disputer la finale du PPT devant les caméras de Dans la Tête d’un Pro, c’est finalement en 2012, sur l’EPT San Remo, que Sir Cuts vaincra le signe indien, battant près de 800 joueurs et s’adjugeant le premier prix de 745 000 €. "Je ne m'y attendais plus", lâchera t-il au lendemain de ce sacre tardif. Enfin, il pouvait sourire en grand devant les objectifs des appareils photos et caméras, trophée en main. Les deux années suivantes, Ludovic les consacrera à chercher un high similaire, passant tout près à plusieurs reprises (on pense notamment à ce bracelet perdu face à Noah Schwartz sur les WSOP-Europe 2013), mais l’essentiel était déjà accompli : en janvier 2015, Sir Cuts disait adieu au monde du poker professionnel, entamant une nouvelle vie dans l’industrie tech.
Avec le recul, comment Ludovic analyse-t-il cette carrière passée à bord d'un wagon de montagnes russes ? Joint à Londres où il dirige maintenant des projets chez Facebook, c’est par quelques phrases bien senties qu’il nous décrypte son parcours. Si le Sir Cuts 100% sans filtre de la grande époque vous manque, savourez :
« En 2007/2008, je suis un des joueurs les plus talentueux du monde – à mon avis ! – mais je n’arrive pas à gagner. 2009, je deep run le Main Event des WSOP : c’est ce qui sauve ma carrière, sinon je pense que j’aurais arrêté. 2010 : grâce à Steph [Matheu], je reviens enfin bien, et je fais des perfs. 2010-2012 : je travaille beaucoup, mais j’ai beaucoup moins de talent. Et puis finalement, j’ai San Remo. Mais après, c’est encore mieux : je traverse cette période WPT Montréal/WSOP Europe/EPT Prague où je peux vraiment concrétiser, et passer dans une autre galaxie. Mais je n’y arrive pas et là je me démotive : en 2014, j’arrête. »
Depuis, même si Ludovic Lacay ne rechigne pas à une petite apparition en live ou sur les Winamax Series, histoire de ne pas perdre la main, le poker est bien loin de ses préoccupations quotidiennes. Les cartes et jetons ont été remplacés par de bonnes chaussures et un régime alimentaire strict : le millésime 2020 de Sir Cuts court le marathon. Après avoir terminé celui d'Athènes en 2018, ses séances d'entraînement sont désormais quotidiennes. Et son nouvel objectif est au moins aussi prestigieux qu’un titre EPT : les Jeux Olympiques de Paris 2024 ! Sérieusement ? "Attention, c'est un rêve énorme. Je vise la lune, là ! Je suis comme un mec qui démarre sur Wam en play money et voudrait jouer dans la Bobby's Room. Je suis très, très loin de me qualifier pour les JO [rires]. C'est juste marrant de se fixer un gros objectif. On a le droit de rêver, non ?" Pour encourager Cuts, rendez-vous sur OlympicAmbitions, un compte Instagram entièrement dédié à ce beau rêve... qui mériterait bien une saison spéciale de Dans la Tête d'un Pro. - Benjo
Sergi Reixach : du sang, de la sueur et des larmes (de joie)
Le début de l''histoire de Sergi Reixach est celle de beaucoup d'autres joueurs ibériques. Lorsque le .com a fermé en Espagne, Sergi a pris son ordinateur et ses deux écrans, et déménagé vers une destination plus appropriée pour continuer à jouer en ligne contre le monde entier. Sa première destination fut Bournemouth, au sud de Londres, à un moment de sa vie où il était déjà considéré comme l'un des meilleurs joueurs du monde dans le format qui l'a vu grandir et s'améliorer : le Sit&Go Turbo. Le Catalan a ensuite combiné son activité en ligne, basée sur beaucoup de volume et de travail, avec des voyages vers certaines des destinations les plus populaires du circuit : les Bahamas, Monte-Carlo ou Londres. On est en 2014 et Sergi commence à obtenir ses premiers résultats significatifs : une presque-finale sur un 5 000 $ des WSOP (19e) et un 2 500 $. En 2016, l'Espagne qualifie pour la première fois l'un de ses joueurs en finale du Main Event, Fernando Pons. Sergi deeprun également, mais doit se contenter de la 46e position. Son premier résultat à six chiffres coïncide avec le début de l'ère des tournois Highroller... Fin 2016, Sergi est désormais un regular des tournois les plus chers de tous les festivals, et les premiers bons résultats ne se sont pas fait attendre, sans pour autant le consacrer définitivement. Un min-cash par ci, un min-cash par là, alors que le poker espagnol gagnait en popularité et en respect grâce à la présence de joueurs tels qu'Adrián Mateos, Sergio Aido, Juan Pardo ou Vicent Boscà parmi les gros joueurs du monde entier. Tout le monde le savait : Sergi était bourré de qualités, avec un bagage technique énorme et une force de travail sans limites. Mais ce one time que ses potes avaient déjà véçu se refusait encore à lui.
Le chapitre le plus douloureux de la longue carrière de Sergi en tant que joueur de poker live a probablement été écrit en 2019, lors de la dernière édition des WSOP. Le Super High Roller à 100 000 $ était le premier tournoi à six chiffres auquel il participait. Avance rapide jusqu'à la dernière journée de l'épreuve : il ne reste plus que sept joueurs, tous dans l'argent, parmi lesquels figurent logiquement certains des visages les plus populaires et les plus respectés de la planète poker : Daniel Negreanu, Igor Kurganov, Nick Schulman, Dominik Nitsche ou encore Keith Tilston, qui finirait par devenir son bourreau. Pourtant, Sergi avait trouvé un spot de rêve : deux As contre deux Rois. Forcément, les jetons sont partis au milieu, créant le pot du chip-lead. Un Roi sur le turn, et un autre sur la rivière pour faire bonne mesure : encore une fois, Sergi devait se contenter d'une place d'honneur.
Mais finalement, tout le karma que le Catalan avait accumulé au fil des années a payé ses dividendes quelques mois plus tard, chez lui à Barcelone. Cette fois-ci, c'était la bonne : le Super High Roller de l'EPT catalan est revenu au régional de l'étape, au terme d'une finale où étaient présents Steve O'Dwyer, Lucas Greenwood et Sam Grafton. De quoi remporter près de 1,2 millions d'euros, son record à ce jour, et le faire entrer dans le club des millionnaires espagnols, où l'attendaient ses potes Adrián Mateos, Sergio Aido, Martí Roca et Ramón Colillas.. - Alex
Jean-Robert Bellande : le spewtard devenu champion
Il y a quelques années, la simple évocation de son nom face à un panel de joueurs réguliers aurait probablement occasionné une série de gloussements suivie d'une bordée d'anecdotes toutes plus farfelues les unes que les autres à propos de son comportement à table. Jean-Robert Bellande. Un patronyme devenu une signature, une marque de fabrique. Celle d'un bon gros degen dont on entend plus souvent la grosse voix grave résonner lors des premiers niveaux que lors des cérémonies de victoire et qui a l'habitude de faire davantage parler de lui pour ses frasques plus ou moins liées au poker que ses résultats cartes en main. Passé plusieurs fois par la case banqueroute - jusqu'à adopter sur les réseaux sociaux le alias @BrokeLivingJRB - malchanceux patenté au point de se traîner derrière loin une réputation de poissard pas si usurpée, avec certains bad beats entrés dans l'histoire du Main Event des WSOP, JRB fait partie de ces grandes gueules du circuit qui ne laissent pas indifférent, capables d'animer une salle de tournois à lui tout seul, mais que quelque chose empêchait d'aller au bout de ses projets. Dans le cas de Jean-Robert, ce quelque chose était souvent lui-même.
Pourtant, tout n'avait pas si mal commencé sur les tapis verts pour ce fils de missionnaire chrétien installé depuis longtemps dans la Cité du Vice. En l'espace de quelques semaines au printemps 2005, il signe ses premiers résultats à six chiffres, remportant notamment le Winnin' o' the Green à Los Angeles, un tournoi à 2 500 $ ayant rassemblé environ 150 entrants. Trois ans plus tard, il passe à un cheveu de son premier bracelet en s'inclinant en heads-up d'un Shootout à 1 500 $ avant de signer un joli deep run sur le Big One l'été suivant (65e). Et puis, plus rien ou presque pendant quatre ans, avant la résurrection, et avec la manière : une deuxième place à plus de 780 000 $ sur le mythique Poker Players Championship à 50 000 $ des WSOP. De loin son meilleur résultat en tournoi live, acquis face à la crème des joueurs les plus complets de la planète.
Le trophée continue de lui résister mais il n'aura cette fois que trois ans à attendre avant de connaître sa véritable consécration. De nouveau, Jean-Robert choisit avec soin le théâtre de son sacre attendu : le "5K 6-max" des WSOP 2018. Face à une véritable armada de Français au Day 3 pourtant spécialistes du genre (et qui n'iront pas au-delà de la 12e place), Jean-Robert laisse de côté sa scoumoune légendaire, tempère ses ardeurs et livre une partition maîtrisée en finale pour rafler les quelques 616 000 $ à la gagne. Le tout, un verre de Château Margaux ("plus cher que le buy-in du tournoi !") à la main. Une somme qu'il dilapidera quelques mois plus tard devant les yeux effarés de la planète poker lors d'une partie de cash game télévisée estampillée Triton grâce à un sublime squeeze suivi d'un 5-bet shove à tapis avec... 53. On peut changer son palmarès mais pas son tempérament. - Flegmatic
Jean-Noël Thorel : l'Oscar du joueur le plus persévérant est attribué à...
Jean-Noël Thorel est un cas particulier. Depuis déjà douze ans, ce joueur amateur (qui a pour rappel fait fortune dans l'industrie pharmaceutique et figure au classement des 500 plus grandes fortunes de France) écume les gros tournois live du circuit, et notamment les étapes de l’European Poker Tour, dont il est devenu un vrai régulier, lui qui ne fait que de rares apparitions à Las Vegas. Sur ces festivals, "JNT" joue à peu près tout. Si on peut le voir s’amuser sur des tournois à faible buy-in (faibles pour lui) avec ses potes du poker comme Frédéric Delval, notre Docteur Maboul national n’aime rien mieux que défier les meilleurs joueurs de la planète sur les plus gros Highrollers du Vieux Continent. 10 000 €, 25 000 €, 50 000 € et même les rares 100 000 € du circuit : rien ne fait peur à Jean-Noël, qui ne regarde pas le palmarès de ses pourtant glorieux adversaires avant de les affronter à table. Son style atypique, où la sélection de main est aussi peu fréquente que ses relances le sont, est depuis longtemps craint par ses adversaires, qui redoutent tous de se faire « Thoréliser » - une expression depuis rentrée dans les mœurs -, et ont compris qu’il fallait se méfier de celui qui est souvent considéré comme le « spot » de la table.
Car contrairement à la grande majorité de ses congénères du milieu high stakes, Jean-Noël ne passe certainement pas beaucoup de temps hors des tables à étudier le jeu GTO et à grinder les festivals en ligne. Alors même s'il bénéficie de son apparente insouciance, Jean-Noël ne lutte pas à armes égales aves les joueurs Highrollers pour décrocher un beau titre. Pourtant, il ne passe pas loin à de nombreuses reprises : parmi sa grosse soixantaine de places payées compilées de 2008 à 2018, comprenant 11 places de runner-up (!) et cinq autres podiums, on recense ainsi des perfs de grande envergure. Outre des places de second sur le Highroller de l’EPT Deauville en 2009 et 2015, on retient surtout une super année 2018 : 3e du HR à 50 000 $ du PCA, 5e et 2e des Super Highroller à 50 000 € de l’EPT Barcelone 2018, et encore 3e du 100K Super HR du partypoker live Barcelone, pour ce qui constituait alors son plus gros gain sur le circuit, 726 000 €. Bref vous l’aurez compris, à l'amorce du cru 2019, on sentait que le premier titre de JNT n’avait jamais été aussi proche…
Parce que bon, le poker fonctionne comme bien d’autres disciplines : jouer les meilleurs reste le meilleur moyen de progresser. Et les top regs qu’il affronte l’admettent eux-mêmes : tournoi après tournoi, Jean-Noël s’est nettement amélioré au fil du temps. Alors finalement, il ne manquait peut-être que l’indispensable soupçon de réussite pour enfin aller au bout, et il n’y avait pas de raison que Dame Chance ne finisse pas par se pencher sur son sympathique profil… Le miracle a eu lieu en République Tchèque en octobre 2019, onze ans après ses premières apparitions sur le circuit : en voyage à Rozvadov pour jouer les WSOP-Europe, JNT commence déjà par empocher son premier million de dollars à une table de poker (1 342 459 € exactement), terminant second (encore une fois) du Super Highroller à 100 000 € l'entrée. Un échauffement XXL pour se mettre en confiance. Résultat ? Quatre jours plus tard, c’est pour la première fois en vainqueur que JNT va aller serrer la main de son dernier adversaire (un certain Geoffrey Mooney) lors du Main Event Turbo Edition à 10 000 €. Alors certes, le tournoi était tout à fait atypique, voir grotesque, puisqu’il y avait à peine assez de participants (5) pour former une table de poker. Mais le trophée soulevé, lui, n’avait rien de ridicule, d’autant que l’opposition était évidemment relevée. Et on finirait par croire que les cycles de chance existent vraiment : un peu plus d'un mois plus tard, Jean-Noël remettait ça en remportant le Highroller à 25K de l’EPT Prague ! Quelques jours plus tard, on le voyait encore atteindre la finale du Super Highroller à 50 000 €, entre le numéro 1 mondial et futur vainqueur Stephen Chidwick, la máquina Adrián Mateos Diaz, l’excellent Steve O’Dwyer ou encore ElkY, une vieille connaissance de JNT. Une preuve de plus, s'il en fallait, que Jean-Noël s’était définitivement installé dans la cour des grands.
Clairement, sans être véritablement devenu un top shark, JNT s'est mis au niveau : s’il est toujours capable de bluffs de folie, son poker est probablement moins spewy. D’ailleurs, ce n’est sans doute pas un hasard si on l’a vu s’illustrer ces derniers mois lors des WSOP… online ! Pour un résultat modeste : 4 places payées. On imagine que taper le carton devait le démanger en l’absence de gros tournois live... Et cela fut sûrement une bonne opportunité de s’améliorer et d’étoffer sa panoplie en prévision du retour des gros festivals, que l'on espère pour 2021 (presque tout les EPT restants ayant été annulés cette année). On imagine bien que Jean-Noël Thorel jouera tout à la reprise ! Jamais deux sans trois ? - Rootsah
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