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Top 5 : Les bluffs de légende

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Attachez vos ceintures, ça décoiffe.

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Que serait le poker sans le bluff ? Réponse : rien, évidemment. Tromper son adversaire, lui faire croire ce que l'on veut, lui raconter une histoire, bref lui embrouiller le cerveau : c'est l'essence même de notre jeu préféré. Et aussi, forcément, l'une des choses les plus risquées que l'on peut commettre au cours d'une partie. Ratez un bluff, et c'est l'humiliation qui vous guette : demandez donc aux protagonistes de notre Top 5 consacré aux spews. En revanche, réussissez un bluff, et cela sera une forme de consécration : vous accomplissez le but ultime du poker, gagner sans avoir le jeu gagnant, et vos adversaires ne vous regardent désormais plus du même œil. Pour un peu, vous en deviendriez presque invincible !

Une chose est sûre, qui ne tente rien n'a rien : souvenez-vous de l'amateur Chris Moneymaker, qui, en heads-up du Main Event des WSOP 2003 avec un million de dollars en jeu, exécuta avec un culot indécent ce que l'on a appelé "Le Bluff du Siècle" face à Sammy Fahra, avant de gagner le tournoi le plus important de l'histoire. Plus récemment, rappelez-vous le coup de génie de notre pro Winamax Adrián Mateos face au redoutable Johnny Lodden en TF de la finale EPT 2015, confirmant ainsi son immense talent au monde entier, et se plaçant sur orbite pour lui aussi soulever le trophée. Ces tours de passe-passe joués à la perfection font maintenant partie de la légende du poker. Nous, on vous en a sélectionné cinq autres tout aussi mémorables, et demandé à un pro du Team de les analyser à froid. Accrochez-vous, ce poker-là se joue sur le fil du rasoir...

Durrrr sur une autre planète
Tom Dwan Vs Phil Ivey (High Stakes Poker 2010)

DwanÀ la fin des années 2000, un ovni surnommé durrrr vient révolutionner les parties de cash game High-Stakes de Full Tilt Poker, se jouant allègrement des légendes du poker grâce à un style de jeu novateur, porté sur l'agressivité à outrance. C’est donc tout naturellement que Tom Dwan, son nom de ville, est invité à prendre part aux mythiques parties télévisées de l'émission High Stakes Poker, histoire de voir si le surdoué est aussi efficace avec de vraies cartes en main que derrière un écran. Très vite, on comprend que le kid du New Jersey est de la trempe des très grands : utilisant sans peur ses mantras à table, Dwan s’impose comme l’un des meilleurs joueurs du show durant lequel il réalise quelques coups d’anthologie et gagnera quelques centaines de milliers de dollars. Phil Ivey, considéré comme le meilleur joueur du monde à l’époque, va en faire les frais…

Nous sommes alors au beau milieu de la Saison 6 du show de GSN. La table est belle, évidemment, mais pas de quoi impressionner Tom Dwan, déjà présent lors de la cinquième saison. Alors quand après une relance de Phil Laak en early payée par Eli Elezra, Phil Ivey et Daniel Negreanu (ouais, pas mal le casting), durrrr envoie une grosse surrelance à 28 900 $, on n'est pas surpris. Finalement, seul Ivey suit. Au flop, Dwan n'a rien ou presque et n’a pas trop le choix : pour représenter une main forte, il propose deux grosses sacoches flop et turn, suivi deux fois par Ivey, qui touche une minuscule paire river. Le grinder se retrouve lui avec hauteur 9 dans un pot de plus de 400 000 $. Alors, on give up ici ? Pas dans la mentalité de durrrr, qui prend 268 200 $ dans son tapis et les pousse au milieu ! "Combien au milieu, combien lui reste-il", ordonne immédiatement Ivey à la croupière. Dwan répond au maître pour tenter de faire bonne figure. Mais peu après, la caméra zoome plusieurs fois sur le visage du young gun : les yeux injectés de sang, un visage alternant entre une teinte rouge et blanc, une carotide qui s’emballe... De toute évidence, Dwan a déjà été plus serein. Mais Ivey semble ne pas réellement s’intéresser à tout cela, se concentrant sur le déroulement de la main, visiblement pas convaincu par le move de son (trop) agressif adversaire. Tel un Davidi Kitai des temps anciens, le meilleur joueur du monde prend son temps, tellement qu'Eli Elezra s’assoupit à coté de lui. S’il paye, Ivey pourrait gagner ou perdre l'un des plus gros pots jamais vu à la TV. Et lorsqu'Ivey annonce "Ce pourrait bien être le call le plus sick de tous les temps", Dwan devient presque livide.

Pendant trois bonnes minutes qui semblent sans doute une éternité pour le grinder, Phil se tâte. Mais est-il vraiment possible de payer avec une quatrième paire dans ce spot ? Visiblement non selon Ivey, qui rend finalement ses cartes. "Je pense qu’il bluffait", annonce Antonio Esfandiari avec un sourire. "Qu’est-ce qui ne vas pas avec tes yeux ?" lui demande Eli Elezra. Dwan, qui semble encore sous le choc, n’en a cure : il vient de passer un bluff d’anthologie au meilleur joueur de la planète, certainement l’un des plus fous de l’histoire du poker télévisé, s’imposant comme l’un des seuls joueurs capables de dominer régulièrement Ivey dans les parties filmées. Ce ne sera pas son dernier coup d'éclat… - Rootsah

L'avis de Volatile38 : "Selon moi, c’est le plus beau bluff de l’histoire, et même le plus beau coup de l’histoire : voir Ivey qui se retrouve à tanker pendant plusieurs minutes à la river, c’est incroyable. Pour moi, le fait qu’il réfléchisse aussi longtemps est le plus choquant, alors que Dwan fait juste un gros « tout droit » dans une range bien strong. Après, son bluff fait un peu de sens car il ne bloque pas des nuts ou des combinaisons de « call/call/fold », c’est techniquement bon. Le plus sick, c’est vraiment la réflexion d’Ivey. S’il avait payé, c'était le plus beau call de l’histoire."

En pleine tempête
Isaac Haxton Vs Ryan Daut (PCA 2007)

Rarement les conditions de jeu autour d'une table de poker ont été aussi en phase avec ce qui se joue au même moment à l'intérieur de la tête des deux protagonistes. Nous sommes en janvier 2007 et, comme elle en a l'habitude depuis sa première édition en 2004, la PokerStars Caribbean Adventure (alors sous pavillon WPT pour la dernière fois avant de rejoindre le calendrier EPT l'année suivante) s'apprête à couronner son champion en extérieur, tout près de l'Atlantis Casino. Sauf qu'en ce jour de finale à Paradise Island, le vent s'est invité au casting et est aujourd'hui indissociable de ce double bluff mythique entré dans l'histoire de notre jeu.

Dans le coin droit : Ryan Daut, joueur américain alors sans référence et dont la carrière se résume grosso modo à cette année 2007. Alors qu'il accusait un retard de trois jetons contre un, l'ami Ryan est désormais en tête avec deux fois plus de jetons que son adversaire, un certain Isaac Haxton, qui signe alors lui aussi sa première ligne Hendon Mob (127 suivront pour plus de 27,6 millions de dollars de gains). Car non, vous ne rêvez pas, dans le coin gauche trône bien celui qui n'est pas encore le Harry Potter du poker, affublé de fines lunettes de soleil et surtout d'une longue chevelure soyeuse aux boucles tourbillonnantes.

Deux inconnus donc, en plein duel à presque 700 000 $, le vainqueur empochant plus d'1,5 million de dollars contre 860 000 $ "seulement" pour le runner-up. Mais ni les enjeux, ni le contexte on ne peut plus prestigieux, ni les caméras et les commentaires comme toujours à l'avenant du duo star de l'époque Mike Sexton (RIP) et Vince Van Patten, ne déstabilisent les deux hommes. Fort d'une belle hauteur 7 dans une main jusque-là calme, Daut n'hésite pas à relancer la mise river d'Haxton. Comme le dit si bien Sexton, 'Ike' détient en main les deux pires cartes possibles sur un tel board : 3 et 2 de carreau.

"La seule chance absurde qu'il lui reste c'est de surenchérir mais s'il te plait ne te lance pas là-dedans," enchaîne Van Patten. Mais après avoir montré plus de tells de faiblesse en quelques secondes que Davidi Kitai dans toute sa carrière, Haxton s'en va bel et bien claironner les mots magiques "Reraise, all-in", arrachant le pot avant de dévoiler ses cartes de la manière la plus théâtrale qui soit. Un vrai show à l'américaine. Si Haxton finira tout de même par s'incliner devant Daut et devra attendre 2016 pour décrocher son premier titre majeur sur le circuit (de quoi en faire parfait candidat à notre précédent Top 5, honte à nous), c'est sous la tempête caribéenne qu'il s'est revélé aux yeux du monde. Avant de devenir l'un des meilleurs joueurs live et online de la planète. - Flegmatic

L'avis de Volatile38 : "Franchement, je n’ai toujours rien compris à ce coup ! Je pense qu’Haxton avait énormément d’infos sur Daut, qu’il savait qu'il était très loose et capable d’énormes bluff. Je ne comprends pas comment il arrive à la river, puis pourquoi il prend cette décision de bluffer, car il ne bloque que des mains qui vont folder, donc on a pas envie de ça. Sick !"

Tricky Trickett
Sam Trickett Vs Stephen Chidwick (Triton Million 2019)

Trickett

Les bluffs avec les stars des années 2000, on connait : en revanche, il est plus rare de voir les actuels meilleurs joueurs de la planète s’embarquer dans une guerre de "je n'ai rien, tu n'as rien". D’autant plus alors que les enjeux n’ont jamais été aussi élevés pour un tournoi télévisé. Car la main que nous allons vous décrypter ici se déroule durant ce qui reste jusqu’à maintenant le MTT le plus cher de l’histoire du poker : le Triton Charity des Triton Poker Super High Roller Series (ouf !) joué à Londres en août 2019, et proposant un buy-in de 1 050 000 livres Sterling, soit plus d’1,2 millions de dollars. Autant dire que seule la crème de la crème a répondu présent. Lors du coup qui nous intéresse, on se retrouve ainsi à une table comprenant notamment deux mastodontes de la "nouvelle" génération au top depuis l'avènement des tournois Highrollers : le numéro 1 de la All-Time Money List Bryn Kenney et le numéro 1 du classement GPI Stephen Chidwick, accompagné d’un des plus gros joueurs du circuit, Sam Trickett, membre de la précédente génération de high stakers, celle des Dwan, Blom et consorts. Et le moins que l'on puisse dire c'est que "Tricky" en a encore sous les chaussettes…

Il reste 51 joueurs sur les 74 entrées enregistrées, et on retrouve les trois compères sur un flop monocolore à trèfle. L’Anglais, qui détient J8, a donc floppé une flush, tandis que Kenney détient un tirage quinte flush avec 86, et que Trickett possède le flush draw max avec AJ ! Une main qui devrait donc faire des étincelles… Pourtant, les trois joueurs décident d’attendre avant d’allumer le feu : on assiste à un triple check flop et turn. La river ne change rien pour la main des trois joueurs. En revanche, elle va bouleverser la dynamique du coup ! En revanche, elle va bouleverser la dynamique du coup ! Sam Trickett, fort de son combo double paire top kicker, envoie une mise depuis la SB, pour 16 000. Bryn Kenney, qui n’a pas mieux que hauteur 8, n’a plus le choix pour gagner la main : il doit bluffer ! Ce qu’il fait en relançant à 102 000, sans se douter que derrière lui Chidwick est embusqué avec sa flush. L’Anglais réfléchit, et paye simplement. Sam Trickett est bien embêté : lui qui croyait sans doute jouer en value doit changer son fusil d’épaule.

Pour Doug Polk, ce bluff est l'un des plus beaux de l'histoire

C’est ici qu’intervient l’un des concepts indispensables du poker moderne : les blockers. Sam possède en effet l’A, qui de facto exclut une flush max chez ses deux adversaires. Ne les mettant probablement pas sur un full, l’ex-footballeur pro décide de transformer sa main en bluff et envoie un gros parpaing, pour 485 000 et tapis ! Si Kenney, pris la main dans le sac, abandonne prestement, Stephen Chidwick a une décision : il perdra la moitié de son tapis en cas de mauvais call. Le numéro 1 tank ainsi pendant deux minutes avant de se résoudre à jeter ses cartes : prendre un mauvais arbitrage, voilà qui est inhabituel chez le joueur du Kent, ce qui illustre encore mieux l’excellence du coup joué par son compatriote. On a en tout cas eu la chance d'assister à un enchaînement de thinking process seulement possible dans une partie de champions comprenant parfaitement les dynamiques du Texas Hold'em... Bryn et Stephen oublieront bien vite ce petit incident de parcours, en finissant respectivement second pour 16 millions de dollars (après deal) et 4e pour plus de 4 millions de dollars. Sam Trickett lui, repartira les poches vides ! - Rootsah

L'avis de Volatile38 : "Ce coup est assez incroyable. Trickett a vraiment une excellente main pour faire ce bluff. Après ce qui est vraiment tricky, c’est la particularité de l’action : comme il n’y a eu que très peu d’action dans les streets précédentes et qu’il décide de miser petit river, c’est vraiment spécial. Et bluffer les spots 3-way, c’est très compliqué, encore plus chaud à la river. Je comprends le laydown de Chidwick, car il bloque des fulls et des valets, mais pas tant que ça. Mais franchement, sick move de Trickett, huge bluff."

Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette…
Paul Jackson vs Phil Ivey (Monte Carlo Millions 2005)

Exécuté avec un sang-froid surnaturel, le bluff de Phil Ivey face à Paul Jackson lors du heads-up final du Monte Carlo Millions 2005 est l’un des plus célèbres de l’histoire moderne du poker. Il faut dire qu’il est survenu pile au bon moment pour entrer dans la légende : au plus fort du boom planétaire, alors que les tournois squattent toutes les chaînes de télé, et que les pros des cartes sont traités comme des stars hollywoodiennes. À cette époque, Phil Ivey est clairement l’un des chefs de file de ces A-listers. Forcément : le mec est partout, avec 5 bracelets gagnés en autant d’années, 2 deep-runs consécutifs sur le Main Event des WSOP (10e puis 20e pile quand ESPN décide de diffuser le Big One en entier) et pas moins de six apparitions en finale du programme TV ayant grandement contribué à la popularité du Texas Hold’em, le World Poker Tour.

Bref, en novembre 2005, on savait déjà que Phil Ivey était un magicien du poker, mais cette main télévisée en forme de tour de passe-passe fut l’une des premières occasions pour le public d’admirer une partie de ses secrets de fabrication. Mais c’est là que s’arrête la comparaison entre le poker et la prestidigitation : connaître le dessous des cartes d’un pro ne signifie pas forcément que l'on comprend ce qu’il se passe ! Quinze ans après, on se demande encore par quel cheminement de pensée Phil Ivey a pu arriver à la conclusion qu’il lui fallait faire tapis avec hauteur Dame (!) après ce jeu de « je te tiens, tu me tiens » au flop (6 mises et relances !) alors que son adversaire Paul Jackson, pro anglais de l’ancienne école au style plutôt sérieux/serrure, semblait être pot commited, puisqu’il avait déjà investi plus de la moitié de son stack ! Le commentateur de l’époque résume bien le sentiment général : « C’est comme regarder une belle œuvre d’art : c’est absurde et magnifique à la fois. »

Un fait peu connu à propos de ce bluff (qui, si l'on veut chipoter, n’en est pas vraiment un puisque Ivey a fait tapis avec le meilleur jeu !) : selon Paul Jackson, Ivey l’aurait fixé du regard pendant sept longues minutes avant de prendre sa décision. Ce sont les producteurs de l’émission qui ont décidé de réduire ce stare down interminable a une poignée de secondes pour le passage en télé… On admirera aussi la retenue d'Ivey, qui a réussi à résister à la tentation d'exhiber son bluff. Jackson, lui, avait déjà deviné qu'un grand moment venait de se produire : "Vous allez aimer celle-là", lança t-il en direction de la régie. Quelques mains plus tard, il allait se faire bluffer de nouveau, puis perdre un dernier showdown à tapis, laissant Ivey remporter le premier chèque de 1 million de dollars de sa carrière. Immédiatement devenu culte, ce type de bluff a cependant mal vieilli : aujourd'hui, c'est plutôt dans les musées du poker qu'on le croise, car tentée aujourd’hui, une telle line tricky à souhait se ferait instantanément rattraper par la patrouille. En résumé : admirez, mais n’essayez pas de copier ! - Benjo

L’avis de Guillaume Diaz : "C’était incroyable le poker à cette époque ! On ne reverrait plus une line comme ça aujourd’hui. Le 3-bet au flop d’Ivey ne fait pas trop de sens : à sa place, tout le monde va payer avec un Valet et ne jamais raise une autre main en value. Pareil à la place de Jackson : tu ne vas jamais 4-bet en te commitant avec un Valet, c’est bien mieux de juste payer et laisser l’opportunité à l’autre de bluff. En revanche, Ivey capte bien que la range de value de Jackson est seulement composée de Valet-x, et que cela ne fait aucun sens de 4-bet au flop (lol). Il ne peut pas faire grand-chose d’autre que tapis : avec hauteur Dame, tu n’a pas envie de float hors de position avec un quart de SPR [stack-to-pot ratio], et devoir hero call turn, sachant qu’en plus Jackson peut être en train de bluffer avec hauteur Roi."

Kitbul : from hero to zero
Khalid Ayadi Vs Davidi Kitai (Winamax Live Sessions 2017)

Vous le savez, et il en est lui-même parfaitement conscient : Davidi Kitai est réputé pour ses hero calls d'anthologie. Pourtant, en de rares occasions, le Génie redevient un simple mortel. C'est ce qui s'est passé dans l'épisode 4 des Winamax Live Sessions 2017, durant lequel le Belge se fait martyriser par un amateur expérimenté et surtout très inspiré, Khalid Ayadi. Pourtant, Kitbul joue en confiance dans cette émission, après avoir placé plus tôt un énorme hero call contre son coéquipier du Team et spécialiste du cash game high stakes, Alexandre Luneau. Mais cette fois, Dav' va céder devant l'audace de Khalid, qui tente de le bluffer à deux reprises en dix minutes...

Nous jouons alors aux blindes 10/20 €, et Khalid ouvre les hostilités au cut-off avec une relance à 50 €, muni de A3. Leo Margets suit depuis la petite blinde, et Davidi Kitai prend l'option agressive en surrelançant à 160 € depuis la BB. Tout le monde va finalement voir le flop K96, et Dav' c-bet à 120 € après le check de l'Espagnole, une mise suivie à la vitesse de l'éclair par Khalid. Leo fold et nous voyons un turn 7, sur lequel Dav' laisse l'initiative à Khalid, qui ne se fait pas prier pour miser 250 €. Le Génie s'aligne rapidement avec sa seconde paire, et check à nouveau la river 2. Avec hauteur As, Khalid envoie alors 480 €. Comme le dit Ludo Lacay aux commentaires, commence alors la "Danse du Belge", qui se refait le coup dans tous les sens tout en tentant de trouver des tells sur son adversaire. Fidèle à lui-même, Kitbul réfléchit plusieurs minutes avant de se résoudre à passer. Oui, l'homme aux trois bracelets WSOP, détenteur de la Triple Crown, vient de se faire bluffer par un joueur amateur dans une partie filmée ! De quoi entacher sa réputation de calling station à succès dans les gros pots...

L'avis de Volatile 38 : "C’est clairement fou de sa part de floater flop pour bluffer ensuite. Dav’ n’a pas vraiment de snap fold river et peut encore avoir des mains fortes, avec un bottom range qui est constitué au minimum d’une 2e ou 3e paire. J’aime bien son sizing turn/river car Davidi doit s’attendre à ce qu’il fasse plus cher avec QJ/QT/JT au turn."

Khalid aurait pu s'arrêter là, sur la satisfaction d'avoir accompli ce que peu de joueurs ont réussi : bluffer le Génie. Mais c'est mal connaitre le bonhomme. Un peu plus tard dans la partie, ils sont cinq sur un flop 4AQ, dont Khalid (au hi-jack) avec 75 et Davidi (small blind), qui détient A5. Le premier cité mise 50 €, suivi par Davidi et Leo Margets (BB). Le turn est un 2, et le Belge donk-bet 120 €. L'Espagnole abandonne, mais pas Khalid, qui paye en un instant. La river est un 9, et fort de sa top paire, Dav' envoie alors 180 €, en value. Mais l'amateur, qui n'a strictement rien à ce stade du coup, décide de bluffer une seconde fois : il relance à 480 € ! Après tout, si ça a marché une fois, pourquoi pas deux ? Le Belge fait donc face à une nouvelle décision, et se demande à voix haute : "Peut-il bluffer encore ici ?" Dav' se triture les méninges, ne voulant pas prendre encore une fois une mauvaise décision. "Je me fatigue moi-même à réfléchir autant", rigole-t-il. Et une nouvelle fois, il choisit la mauvaise option : "Je passe !" Khalid retourne tranquillement sa hauteur 7, sous les rires de Guillaume Diaz et Estelle Denis, tandis que Leo Margets tente de consoler notre malheureux Génie... Il a donc vraiment osé : Khalid Ayadi a bluffé deux fois d'affilée le spécialiste mondial des hero calls, et vient de placer le plus beau combo de coups d'éclat jamais vu lors des Winamax Live Sessions, entrant dans la légende du show. Pas sûr qu'un joueur tente de l'imiter lors d'éventuelles prochaines saisons, à moins que Khalid n'ait encore quelques tours dans son sac. Comme quoi, le poker se joue parfois avec des cojones plutôt que des solvers. - Rootsah

L'avis de Volatile38 : "Ce qui est marrant et super intéressant, c’est que Khalid n’a pas du tout la même posture à la river que sur son premier bluff. En plus, il ne représente vraiment pas grand-chose, car il aurait eu envie de miser avec ses mains de value au turn. J’ai trouvé ça très culotté de sa part. Dav’ doit se dire que son bluff ne représente tellement rien qu’il n'aurait pas bluffé ce coup. C’est vraiment une guerre de « leveling » par rapport au coup d’avant. Je me rappelle que tout ça m’a fait grave rire, j’étais vraiment plié en deux sur le deuxième bluff. J’étais trop choqué par la situation ! Techniquement, j’avais trouvé le premier bluff assez crédible, mais sur le second je n’arrivais pas à savoir s’il bluffait."

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